Les écrivains se plaisent à raconter que le premier amour est toujours le plus beau.
Dans Pour l’amour d’Elena, Yasmina Khadra parle de l’amour de Diego pour Elena. Un premier amour pur brutalement brisé dans son élan par un sordide fait divers.
Du paisible petit village mexicain l’Enclos de la Trinité, l’écrivain nous entraîne jusque Juares, la grande ville trépidante. Un voyage quasi initiatique de la vie paysanne à la pègre, dans les pas de Diego parti à la recherche d’Elena.
Le roman est une longue descente aux enfers, pour Diego et son cousin, une histoire d’amour avec pour décor les gangs, les meurtres, la drogue, le racket et la prostitution.
Diego, celui qui lisait des livres, devient l’homme de main de Cisco, obsédé par son amour d’enfance. Entre un meurtre et une livraison de drogue, il recherche cette enfant devenue femme, probablement prostituée comme d’autres de paysannes arrivées un jour à la ville.
Le roman est un quasi huit clos entre Diego et son cousin Ramirez arrivés ensemble à Ciudad Juares et enrôlés dans le gang par l’indien Cisco. Beaucoup de scènes se déroulent entre eux, dans leur maison, des échanges sur les ambitions de Ramirez et l’obsession de Diego pour son amour d’enfance. Les extérieurs racontent la violence, les trafics, les guerres de territoire.
Le livre décrit la lente ascension des deux hommes dans la pègre, leur descente aux enfers, la fin de l’innocence et l’horreur de cette violence banale et quotidienne. Il raconte également l’obsession grandissante de Pedro pour Elena. Une obsession proche de la folie dans laquelle Pedro se persuade qu’elle est toujours vivante et qu’il peut encore la récupérer.
Jusqu’à la dernière phrase du dernier chapitre, Yasmina Khadra maintient le suspens, un magnifique roman à plusieurs niveaux de lecture à dévorer.