Un live sans public n’est pas tout à fait un live. Il lui manque l’énergie restituée par la foule en délire.
Mais depuis quelques temps, jouer devant des milliers de personnes relève de l’impossible. Les salles annulent, les frontières se ferment, les musiciens tombent malades et les groupies portent des masques.
Alors finalement, enregistrer un concert en studio, ça n’est pas si mal, d’autant que le son sera de bien meilleure qualité.
C’est au fond de la piscine désaffectée d’une base militaire au Danemark, que Vola joue treize titres de leur discographie metal progressive. Un live capté sans la foule en délire et immortalisé en digital, CD, Blu Ray et vinyles translucides.
Si Witness ne m’avait pas totalement convaincu contrairement à applause of a distant crowd, j’étais impatient de les découvrir en concert.
Live from the pool comble en partie cette attente. Le tee shirt, le sweat, le pins et le Blu Ray permettent de s’offrir un show à la maison sans port du masque. Les vinyles menthe à l’eau quant à eux, seront réservés pour des écoutes plus audiophiles.
Ici le jeu de Vola gagne en mordant et les titres diffèrent quelque peu des versions studio. De même, la voix de Asger n’est pas aussi lisse, cédant à quelques délicieuses imperfections ici où là.
Ce live possède nettement plus de caractère que leur dernier disque.
Les albums applause of a distant crowd et Witness sont à l’honneur avec cinq titres chacun mais Inmazes n’est pas oublié pour autant avec trois morceaux joués. Un bel échantillon musical du meilleur de Vola, djent metal électro progressif avec même du slam.
La production est soignée et le pressage des vinyles de belle facture. Des pièces agencées de telle manière que l’on croit presque écouter un nouvel album studio.
Restent les images.
Après une longue mise en place de la piscine en timelapse, la crise d’épilepsie peut commencer. Car avec un bassin rempli de tubes RGB LED parcouru de lasers, le cerveau ne pense plus que de manière stroboscopique.
Les titres ne sont pas enchaînés comme lors concert et il ne s’agit probablement pas d’une prise unique mais plutôt de multiples séquences mises bout à bout. Pour le live, on repassera.
Les caméras sont inventives mais pas toujours très fluides et certains plans sont franchement maladroits sans parler de l’image qui n’est pas très belle.
Bref visuellement c’est froid, brumeux, stroboscopique et assez amateur lorsque l’on considère qu’ils auraient pu réaliser de nombreuses prises pour ce Blu Ray.
Alors si l’audio est franchement enthousiasmant, la vidéo, elle, laisse à désirer.
Il manque à ce live de la bière qui gicle sur les photographes, l’allemand de deux mètres qui bouche la vue et surtout les interactions avec le public.
N’empêche, je ne peux que vous recommander ce Live From The Pool, du moins pour le son et le sweat. C’est une très belle manière de découvrir Vola et de se réconcilier avec Witness. Au fait, il est sur Bandcamp si vous voulez l’écouter.
Sweatshirt : Vola