Ne me demandez pas pourquoi c’est aujourd’hui que j’écoute Multiverse de Violet Cold. Disons que les voix du saigneur sont impénétrables. Stéphane Gallay l’avait chroniqué l’an passé et Alice l’a rappelé à mon bon souvenir il y a peu en l’achetant sur Bandcamp.
Et comme depuis quelque temps j’écoutais du mou pour chat, j’ai eu envie de revenir à une cuisine plus épicée, en l’occurrence du post metal cinématique avec growl s’affranchissant des genres. En d’autres termes, du metal bizarre.
De l’électro folk cinématique ténébreux gueulé pendant quarante minutes. Voilà ce qui vous attend avec Multiverse.
Derrière le chant satanique vous pourrez entendre un flûte ou du piano débordé par un gros riff et une batterie trépidante. sans parler des douces mélopées d’une chanteuse. Un peu black post metal en cure thermale, Vangelis en colère, oriental décomplexé, Violet Cold n’est pas à proprement parler violent si on tolère le growl. En réalité, la musique, riche d’influences est mélodique à souhait.
Le groupe affirme venir de l’Antarctique, mais à moins qu’ils ne fassent partie d’une bande d’hurluberlus passant un hivernage à Mcmurdo, j’ai des doutes. Certainement une manière pour eux d’échapper à toute nationalité.
Autre bizarrerie, les huit morceaux disponibles en édition digitale ne sont pas les mêmes que ceux présents sur le vinyle qui diffèrent eux aussi de la version CD. Bref c’est carrément barré tout ça d’autant que l’on ignore qui joue, qui chante et qui gueule dans cet album.
Les métalos pourraient reprocher à Multiverse de manquer de mordant malgré le chant crié. Il est vrai que l’électronique, les instruments acoustiques et le chant éthéré qui hantent les morceaux adoucissent beaucoup la morsure du growl. Mais c’est ce qui rend cet album accessible à un très large auditoire.
Les morceaux, sans se répéter, forment un ensemble très cohérent d’où j’ai du mal à dégager une préférence. Il y a tout de même ‘Calliope’ qui se détache de l’ensemble. Il pousse les curseurs folks nettement plus loin que les autres pièces de l’album et ‘Ein Langer Weig’ en version longue explore un peu plus l’aspect post rock de cet album.
Multiverse est un peu inclassable mais que vous soyez un metaleux, un prog head ou bien un amateur de post truc, je vous recommande la découverte de cet album que je trouve pour ma part magnifique.