Jo Quail – Five Incantations

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Teeshirt : The Gathering – Disclosure 2012

Je deviendrai maboule dans cette maison si je n’aimais pas le son du piano et du violoncelle car ma chérie en joue tous les jours ou presque. Par chance j’adore ces instruments vivants au point de succomber régulièrement à des bizarreries musicales à cause de leur simple présence sur le disque. Il faut dire que j’ai baigné dans la musique baroque, classique et contemporaine pendant plus d’un demi siècle ce qui explique en partie mes goûts étranges en plus d’écouter du metal et du prog.

C’est sur Twitter que je suis tombé sur une vidéo de Jo Quail jouant du violoncelle. Un message relayé par le gars de Cosmograf. Robin saluait la performance d’une belle femme se déchaînant sur son instrument à cordes. Il n’en fallait guère plus pour que je cherche à connaître la dame.

Par chance, Jo possède un Bandcamp où j’ai pu découvrir son travail, des titres au violoncelle électrique entre musique atmosphérique et contemporaine. Restait à trouver un album. J’ai jeté mon dévolu sur Five Incantations, une édition vinyle remasterisée pour l’occasion. Une première écoute au travail, une seconde sur la hifi et me voilà convaincu de dépenser une cinquantaine d’euros pour m’offrir le double vinyle alors que je viens de commander le prochain Marillion, le dernier Dream Theater, un ancien Cult of Luna, le Neal Morse Band et le Leprous. 

Nous allons manger des pâtes cet automne. M’en fou, j’adore les pâtes !

L’édition vinyle est superbe. Outre la pochette à deux volets, les vinyles colorés 180 grammes, un code de téléchargement, vous trouverez deux très belles photographies cartonnées et peut-être qui sait, un mot de remerciement de Jo. Seul hic, la version dématérialisée n’est disponible qu’avec le vinyle, à moins d’acheter chaque morceau séparément sur Bandcamp.

La musique de Jo Quail se situe à la croisée des chemins du classique, du post-rock, de l’ambient et du contemporain, du moins sur cet album, avec même une touche lyrique sur la dernière piste enregistrée en live et qui n’est d’ailleurs pas ma préférée. 

La première partie de ‘Between Two Waves’ risque de dérouter un non initié au festival Musica et la version de ‘The Breathing Hand’ en live ne sera pas du goût de tout le monde. Le reste de l’album et tout particulièrement ‘Gold’, de plus de onze minutes, devraient ravir les amateurs de post-rock atmosphérique. A condition bien entendu d’apprécier les sonorités trafiquées d’un violoncelle.‘White Salt Stag’ entre world et cinématique pose une ambiance sombre sur le début de cet album atypique alors que ‘The Breathing Hand’ se rapproche plus d’un nocturne romantique joué au violoncelle. Vous entendrez aussi quelques influences orientales sur ‘Between Two Waves Part 2’ et dans une moindre mesure dans ‘Salamander’.

Allez sur Bandcamp écouter le travail de Jo. Attention, si vous accrochez, vous risquez comme moi de tomber amoureux.

Sel Balamir – Swell

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Teeshirt : en chasseur d’images 2021

En 1956, le capitaine Cousteau dynamitait les atolls au nom de la science, éventrait les cachalots et massacrait les requins dans le documentaire le Monde du Silence. En 2021 Sel Balamir, le frontman du groupe Amplifier, lui rendait un vibrant hommage dans son album Swell avec la chanson ‘Jacques Cousteau’.

Moi aussi j’ai rêvé avec les expéditions de la Callipso lorsque j’étais gamin. Mais j’ai grandi et je ne rendrais certainement pas hommage à Cousteau pas plus qu’à Nicolas Hulot et son émission sponsorisée par le laboratoire Rhône Poulenc.

Le groupe britannique prog expérimental Amplifier n’a pas fait beaucoup parler de lui ces dernières années à part pour des rééditions. Et puis soudain Sel a annoncé un album solo.

J’ai eu ma période Amplifier  mais elle est derrière moi. Par contre j’étais curieux d’écouter ce que Sel Balamir pourrait proposer en solo. 

Swell est composé de trois morceaux très instrumentaux et relativement longs dont le fameux ‘Jacques Cousteau’. Une invitation au voyage de quarante minutes assis dans un canapé.

Pas de CD ou de vinyle pour l’instant, juste de l’ALAC et une image naïve peinte par Esther, un voilier voguant de nuit au clair de lune pour illustrer le massacre des cachalots.

‘Swell’ du haut de ses vingt minutes et quelques, dont plus de la moitié est instrumentale, n’échappera pas à la comparaison avec Pink Floyd, Nosound et Amplifier. Une musique toute en attente où le motif répétitif à la guitare appartient à Amplifier et où les digressions rappellent les Floyds. Niveau originalité ce n’est pas terrible, mais pour ce qui est de l’écoute, rien à dire c’est confortable.

Le capitaine du baleinier japonais dure le temps de mettre une douzaine d’ailerons de requins en conserve. Plus court et plus verbeux que son prédécesseur, il s’étend un peu moins sur la musique pour mieux explorer  les cimetières de cachalots et nager à dos de tortue géante asphyxiée. Le titre nous plonge sous la surface de l’océan de manière très visuelle avec une basse ronde et des notes de claviers telles des bulles remontant  à la surface. Ça fait mal de l’avouer, mais ‘Jacques Cousteau’ est une vraie réussite.

‘Seagull’ s’élève au-dessus des flots pendant un peu plus de neuf minutes au son d’orgues métalliques et d’une section rythmique assez présente. On ne peut pas dire qu’ici Sel se soit dépassé pour la composition. Sorti d’un long passage de guitare inspiré, la mouette de Tchekhov tourne en rond.

Swell permet de s’évader du monde pendant une quarantaine de minutes. Et si on passe la faute de goût (il ne savait peut-être pas après tout le pauvre), l’album est une jolie découverte.

Feeling of Presence – Of Lost Illusion

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Teeshirt : Ayreon – Actual Fantasy Revisited

Si vous connaissez les allemands de Frequency Drift, vous conviendrez sans doute que la beauté de leur musique tient beaucoup aux chanteuses qui se sont succédées sur les albums. 

Je crois que je suis tombé amoureux de chacune d’elles et tout particulièrement de la dernière, Irini Alexia qui chantait sur Letters To Maro, qui est à mon avis leur chef d’œuvre.

Mais Frequency Drift c’est aussi un post rock folk où la harpe de Nerissa Swartz, le violoncelle et les guitares d’Andreas Hack donnaient des teintes assez uniques.

Hélas, mille fois hélas, Frequency Drift n’est plus. Andreas a jeté l’éponge, préférant revenir à un projet instrumental sous le nom de Feeling Of Presence.

Je suis pas un grand fan d’albums instrumentaux mais j’ai beaucoup d’admiration pour le travail d’Andreas, alors quand il a annoncé Of Lost Illusion, le premier album de son nouveau projet, je l’ai suivi dans l’aventure et me voici avec le vinyle. Une édition ultra limitée à quatre-vingt exemplaires, un objet collector d’une qualité de pressage vraiment exceptionnelle.

Andreas joue aux côtés de Nerissa et de Wolfgang Ostermann. Autant dire Frequency Drift sans la chanteuse. Violoncelle, harpe, mellotron, batterie, basse, guitares, Of Lost Illusion ce sont six titres post rock folk atmosphériques cinématiques gravés sur une galette jaune poussin de quarante minutes.

Les photographies qui composent la pochette montrent des paysages urbains nocturnes, des perspectives et lumières, une rue éclairée par des lampadaires sous une averse de neige, un tunnel barré de néons verticaux, des images qui collent aux atmosphères sombres de l’album.

Si vous savez écouter Frequency Drift et vous abstraire du chant, Feeling Of Presence vous semblera certainement familier.

‘A Weird from of Darkness’ épouse des formes musicales classiques à Frequency Drift quand ‘Room 105’ s’apparente plus nettement à du post-rock. La troisième piste de la face A, qui s’intitule ‘Of lost illusion’ joue de cinématique au violoncelle et au piano avec une courte folie jazz.

La face B s’annonce plus électronique, débutant avec ‘Fluorescent detail’ à la forme très digitale pour continuer avec ‘Hollow innocence’, un cinématique peuplé de notes de harpe et s’achève sur ‘Transit Venus’ au beau final au piano.

Of Lost Illusion ferait une très belle bande originale de film. Il ne lui manque que la parole pour rejoindre la discographie de Frequency Drift. J’aurais préféré un album à chanteuse mais cette décision appartient à Andreas et si Feeling Of Presence poursuit sur sa lancée, je continuerais à les suivre avec plaisir.

Pendragon – Love Over Fear

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Love Over Fear est mon premier Pendragon en 33 tours. Cela lui confère inévitablement un rang tout particulier dans ma collection, d’autant que son illustration aux tons bleus que l’on doit à Liz Saddington est juste sublime. Je ne suis pas pour autant un adulateur du surfeur d’argent mais quelques albums de Pendragon restent pour moi de purs joyaux.

Les deux vinyles marbrés de bleus font échos au double volet sur lequel la terre rejoint la mer. Sous un ciel étoilé, au pied d’un arbre blanc, coule une rivière qui se jette dans un océan rempli de créatures marines. Une peinture façon art nouveaux aux codes très hippie.

Pendragon c’est la voix légèrement éraillée et la guitare inimitable de Nick Barrett. C’est aussi les claviers d’Arena, la basse du pasteur Gee et depuis quelques années la batterie de Jan-Vincent.  Ce sont également onze albums studio depuis The Jewel (1985) où Pure (2008) tient une place toute particulière chez moi. 

Pour tout vous dire, lorsque j’ai entendu l’ouverture de ‘Everything’ j’ai cru que Nick avait pété un câble et que j’allais devoir jouer au frisbee avec les galettes sur la plage. Et puis l’orgue et la batterie se sont tus pour laisser parler la guitare, une superbe métamorphose qui se poursuit au piano sur le bref ‘Starfish and the Moon’. Arrivé au bout de la face A, j’étais sous le charme, surtout avec la section instrumentale de ‘Thruth and Lies’.

La première pièce de la face B crée également la surprise avec son air country au banjo et violon. Ce n’est pas franchement le genre de choses auquel Pendragon nous a habitué et que dire de ‘Soul and the Sea’ composé de quelques mots scandés : “Breath, Lise, Lose, Leave, Believe, Lise…”. Et puis il y a ce ‘Eternal Light’ qui nous replonge avec bonheur dans le prog symphonique des seventies à la sauce Barrett. 

Le point d’orgue de l’album, c’est certainement lorsque Nick nous parle de son rapport à l’eau dans le magnifique ‘Water’ : “cos back on dry land is where all the trouble is”. Il poursuit crooner au piano avec ‘Whirlwind’ où Julian l’accompagne au saxophone puis enchaîne avec ‘Afraid of Everything’. 

Si ‘Who Really are We’ reprend beaucoup les schémas de Pendragon, la pièce est suffisamment développée pour réussir à me surprendre au final mais ce n’est pas ma favorite. Je lui préfère sa version quasi acoustique qui clôture l’album. Et que dire de ‘Quae Tamen Onrnia’ sinon que l’on a déjà entendu l’air au début de ‘Everything’…

Si Pure restera probablement mon album préféré de Pendragon, Love Over Fear devrait pouvoir atteindre une belle seconde place dans mon cœur même s’il a pu déstabiliser plus d’un fan. L’édition vinyle est indispensable tant elle est belle.

Soen – Imperial

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Teeshirt : Soen – Imperial (2021)

Pas facile de parler de Soen. Aucun de leurs albums n’a sut m’atteindre à la première écoute, d’ailleurs en première approche, ils se ressemblent beaucoup, n’empêche que je les suis depuis Tellurian. 

Soen est un peu le pépère tranquile du metal progressif nordique, des disques que j’aime sans vraiment comprendre pourquoi. Le groupe écrit des albums relativement homogène, où la basse de Oleskï et la batterie de Martin posent une ossature sur laquelle les guitares lâchent quelques soli, toujours débordés par la voix de Joël.

Imperial ne chamboule pas la donne. Avec son petit air de Riverside bourinneur saupoudré de cordes, le groupe suédois poursuit, imperturbable, son petit bonhomme de chemin.

La pochette noire au serpent argenté m’a convaincu d’acquérir cette fois la version 33 tours, et si sur le papier elle fait belle impression, j’ai été quelque peu déçu par son aspect décalcomanie, d’autant que le vinyle et le tee shirt m’ont coûté un bras.

L’album huit titres, quatre pour chaque face, possède la durée idéale  pour un vinyle, une seulle galette de 180 grammes dans son écrin noir argent, glissé dans une pochette également anthracite avec les paroles imprimées sur des crânes. J’en suis revenu des disques marathon d’une heure trente et je goûte de plus en plus ces enregistrements ristretto qui vont à l’essentiel.

Si d’ordinaire, la présence d’un quatuor à cordes est un plus, ici j’avoue ne pas lui trouver de grande intérêt, le mixage noyant violon, alto et violoncelle dans les instruments électriques. On va dire que Soen s’est fait plaisir, ce qui après tout n’est pas si mal.

Fidèle à moi-même, c’est le chant qui a guidé mon exploration de Imperial. Écoute après écoute, le jeu de batterie éblouissant de Martin s’est imposé à mes oreilles, un toucher sec et nerveux qui permet de s’extraire de la voix de Joël pour mieux découvrir les nuances des guitares comme dans ‘Modesty’. 

Imperial se révèle, strate après strate pour dévoiler à la fin les claviers minimalistes de Lars. Reste alors à lire les textes et à revenir au chant pour appréhender l’ensemble de l’album. De nombreuses écoutes qui mettent à jour un diamant brut.

La Lenteur

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Milan Kundera a écrit un très beau roman sur le sujet il y a bien longtemps: la lenteur. 

Dans notre société connectée, aux distances raccourcies par les jets et trains à haute vitesse, où vous pouvez commander le soir et recevoir le lendemain, il est bon de s’arrêter et prendre le temps.

Pendant plusieurs années je me suis jeté dans une course effrénée pour tout écouter, tout juger, tout publier. Trois chroniques par semaine et plus de cinquante albums survolés dans le mois. Une fuite éperdue en avant qui ne me laissait plus de temps pour vraiment apprécier.

Adolescent, limité par mes faibles ressources financières, je n’écoutais au mieux qu’un seul disque par mois, autant dire qu’il tournait en boucle et que j’en connaissais les moindres subtilités par coeur. Une poignée d’albums qui ont forgés ma sensibilité musicale actuelle.

Aujourd’hui, avec les plateformes de streaming, nous accédons à presque tout le catalogue des albums publiés. Certains abonnements proposent même la qualité hifi maintenant. Combien de disques sont édités chaque jour ? Assurément plus que je ne peux en écouter, même dans le petit univers du rock progressif.

Je n’ai pas de compte sur Deezer, Spotify, Apple, Amazon, Google YouTube ou autre. Avant, je n’en avais pas besoin, je recevais gratuitement la musique sur de multiples plateformes de promotions comme Haulix et le plus souvent quelques semaines avant la commercialisation des albums. Aujourd’hui comme monsieur tout le monde, je jette une oreille aux clips publiés sur YouTube, aux titres proposés sur Bandcamp, lis des chroniques et ensuite je fais mon marché, en fonction de mes envies, sans donner dans l’orgie.

Je choisis le temps de la lenteur, de préférence avec un vinyle qui m’oblige au rituel de l’écoute. Choisir l’album, contempler sa pochette, sortir la galette, la poser sur la platine, allumer le pré ampli, l’ampli, lancer la platine, poser le diamant sur les sillons et m’installer confortablement pour quinze à vingt minutes dans le canapé avec un livre ou les paroles des chansons.

Le temps ralentit jusqu’à devenir épais. Il n’y a plus que la musique et les mots. Une musique et des paroles qui chaque jour vont me livrer un peu plus leurs secrets, leurs émotions pour devenir intimes, jusqu’au moment où le disque n’est plus indispensable pour ressentir ses sensations.

J’explore un nouvel album par semaine, rarement plus, ce qui le laisse le temps d’en réécouter d’autres oubliés sur les étagères, des CDs et vinyles qui ont fini par prendre la poussière, faute de temps à leur consacrer. J’ai cessé de consommer de la musique pour l’écouter.

J’ai également retrouvé le temps de la lecture. M’installer au calme avec un livre, ce magnifique écran passif sans lumière bleue qui aide à se détendre, un écran de mots et de phrases sans images animées, qui vous entraîne dans des rêves et des pensées infinis.

Toutes ces heures passées devant des écrans à interagir de manière virtuelle avec les gens, à zapper la musique, à alimenter la grande bibliothèque mp3, sont aujourd’hui disponibles pour ne rien faire, laisser l’ennui m’approcher, ouvrir un livre, écouter un album, discuter.

Nous sommes sans cesse hyper sollicités par les bruits agressifs, les couleurs criardes, les parfums artificiels, le matraquage des publicités, les SMS, les notifications, les images, les musiques, les appels téléphoniques, les envies, les faux besoins, les courriels, les nouveautés, les bonnes affaires que cela en devient épuisant. Autrefois mon unique îlot de quiétude possible se trouvait à mille cinq cent mètres d’altitude, dans un village perdu des Alpes de Haute Provence, un chalet sans Internet, téléphone juste l’électricité, l’eau courante et trois chaînes de TV neigeuses, un lieu où je réapprenais l’ennui une semaine par an, entouré de montagnes et de silence.

Partiellement déconnecté de la toile, sans pression, un pied dans le jardin, l’autre dans le salon, je redécouvre le plaisir de l’oisiveté et du silence. Mais après trois semaines de zénitude, l’enfer s’est à nouveau manifesté, sous la forme d’un groupe allemand qui a tenté de me séduire avec une promotion vinyle. Comment résister à la tentation d’un vinyle sérieusement ? Et puis je me suis souvenu que le webzine avait commencé ainsi, par des propositions sympathiques de groupes de rock, une, deux puis trois, puis cent, puis mille. Alors j’ai décliné l’offre. J’opte définitivement pour la lenteur.

FROST* – Day and Age

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Teeshirt : Anathema – the optimist (2017)

Après trois chroniques musicales en images, j’ai décidé de changer le générique pour le rendre un peu plus dynamique, il y a même de la musique, composée pour l’occasion avec GarageBand. Folie ! Bon, vous avez le droit de détester.

Ne recevant plus de promo, il a bien fallu que j’achète comme tout le monde Day and Age, histoire de savoir ce qu’il avait dans le ventre.

Et que ce soit clair, je ne suis pas un fan de FROST. Cependant, je reconnais que de temps en temps, ils sortent quand même des trucs vraiment bluffants. J’aime FROST lorsque ces membres sortent des sentiers battus comme dans Experiments In Mass Appeal ou leur dernier EP Others. Nettement moins lorsqu’ils font de la pop progressive.

John Mitchell est un des atouts du groupe. Un atout oui mais aussi une faiblesse. On entend un peu trop la voix et les guitares de John dans le prog : Arena, It Bites, Lonely Robot, The Urbane, Kino…

Le batteur Craig Blundell était une autre des cartes maîtresses de FROST, mais il a quitté le groupe il y a peu. Pour le remplacer, le trio a invité trois batteurs, Mastelotto, Rodriguez et Todd, qui se partagent les huit morceaux de l’album. Et ils n’ont pas à rougir de s’asseoir derrière la batterie de Craig. On retrouve dans Day And Age l’esprit et le style de Blundell. 

J’apprécie vraiment la qualité des éditions vinyles du label Inside Out et le CD bonus qui accompagne les galettes. Ici nous avons une double pochette et deux belles photographies, les paroles sur une feuille volante, deux vinyles 180 grammes, trois faces et bien entendu le CD. Day And Age est vraiment un bel objet. 

Des titres comme ‘Island Life’ et ‘Skywards’ ressemblent hélas furieusement à du Lonely Robot en partie à cause du chant de John. Mais lorsque vous entendrez ‘The Boy Who Stood Still’ – facile à dire -, vous comprendrez que ce nouveau FROST doit figurer dans votre discothèque. Plus conté que chanté, l’histoire de cet enfant qui disparaît, est juste géniale. À lire et à écouter.

Il y a à boire et à manger dans Day And Age. ‘Terrestrial’ est assez décevant alors que ‘Waiting For The Lie’ et ‘Kill The Orchestra’ sont à tomber par terre, sans doute à cause du chant et du piano (on ne se refait pas). Le bien nommé ‘Repeat To Fade’ peut aussi bien agacer que séduire, ça dépend des jours, car à force de se répéter… ben ça se répète…

Ce ne sera sans doute pas le meilleur des albums de FROST, mais il mérite tout de même le détour. Alors vous savez ce qu’il vous reste à faire.

180 grammes

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Vous l’avez sans doute remarqué, les galettes en bakélite sont de retour alors qu’elles avaient presque disparues à la fin des années quatre-vingt. 

La majorité des groupes proposent aujourd’hui du digital, des CDs ainsi que des vinyles lorsqu’ils sortent un disque. L’objet est beau mais s’adresse à un public souvent audiophile. 

J’ai remarqué que les jeunes artistes rêvaient de graver leurs créations sur une galette noire. Une sorte de jalon obligatoire sur le chemin de la gloire. Seulement voilà, bien souvent, après un premier album vinyle, ils reviennent au CD. J’ai cherché à en comprendre la raison.

Il y a le prix tout d’abord. Un pressage vinyle est plus onéreux que la fabrication de CDs. Ensuite, comme dit plus haut, les acheteurs de vinyles ne sont pas si nombreux car la galette nécessite le plus souvent, pour l’écouter, une platine, un pré amplificateur, un amplificateur et des enceintes alors qu’un PC suffit pour écouter un CD et un smartphone pour du digital.

Ensuite un master analogique ne se conçoit pas comme un numérique. Et si on ne distingue pas les deux, un des deux supports aura un son inapproprié.

Enfin, le pressage à bas coût tue le vinyle et les artistes à petits tirages s’orientent souvent vers des sociétés peu onéreuses pour essayer de trouver un équilibre financier, négligeant le son pour le look, la galette de couleur, le picture disk, le double volet avec de belles photographies.

Du coup certains vinyles sont très décevants et le mp3 320 parfois même plus dynamique. Le son peut se révéler terne, plat, brouillon, griffé. Je possède quelques galette de ce genre, un Marcela Bovio presque inaudible, un Petter Carlsen terne, un Dream Theater sans aucune dynamique, un TesseracT décevant.

À côté de cela, je possède des merveilles comme un Pink Floyd pressé récemment, un Opeth 180 grammes magnifique, un Cris Luna fabuleux.

Le choix d’un pressage 180 grammes audiophile garantit déjà une certaine qualité mais ne fait pas tout. Si le mix à la base était moyen, n’espérez pas grand chose. Les galettes noires seraient de meilleur qualité que les arc-en-ciel et les pictures. Là dessus j’avoue n’avoir pas d’avis.

Ce qui est certain c’est qu’un grand tirage est nécessaire pour disposer à la sortie d’une bonne qualité d’écoute, parce qu’un grand tirage permet de presser des vinyles de test. Ce n’est cependant pas une garantie absolue loin de là. Bref à chaque fois que vous achetez un vinyle, c’est un peu la loterie, mais parfois, il y a de belles surprises. Alors, le plus souvent, si je ne dispose pas de la version numérique, j’achète également le CD avec.

Musique !

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Vous voulez savoir ce qu’un chroniqueur de rock progressif achète comme disques ? Oui parce que ce n’est pas parce que je reçois des promotions à pelle, que je n’achète pas d’albums. Car je ne reçois pas tout en promotion et certains albums reçus sont tellement bons qu’il me les faut les CD ou vinyle. Je vais vous dévoiler la liste des albums que j’ai commandés et qui devraient arriver d’ici la fin de l’année et pourquoi.

En août je devrais recevoir le nouvel album de Marc Atkinson Black & White. Il s’agit d’un double album comprenant des compositions de Marc et des reprises de rock. Ce n’est pas le genre d’album que j’écoute tous les matins, car même si j’aime bien la guitare acoustique et le chant, ce que j’écoute habituellement contient nettement plus d’instruments. Mais voilà, j’aime beaucoup la voix de Marc et je trouve que cet artiste mérite d’être encouragé dans son travail, d’autant qu’il nous a offert beaucoup de réconfort pendant le confinement avec ses concerts du mardi soir.

J’attends également le second album de Kyros, Celexa Dreams. J’avoue que je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre de leur part. Je n’avais pas vraiment aimé leur premier effort lorsqu’ils s’appelaient encore Synaesthesia, mais Vox Humana, sous leur nouveau nom, m’avait littéralement scotché et je l’aime toujours autant. Alors suspense, on verra. Je devrais bientôt écouter le CD et en octobre je recevrai le vinyle.

J’ai acheté aussi le nouvel album du duo allemand Osta Love dont j’avais beaucoup aimé le premier album. J’écoute déjà la version ALAC sur ma chaîne et le CD ne devrait plus tarder maintenant.

Melanie et Martin, deux artistes allemands, comme Marc Atkinson, enregistrent des albums de reprises et parcourent leur pays pour donner des concerts acoustiques forts sympathiques. J’adore ce couple et leurs diverses participations à Seven Steps To The Green Door, Flaming Row, Frequency Drift… De même que j’adore leurs concerts intimistes, alors évidement, j’ai commandé leur prochain album Through The Décades qui devrait arriver début septembre.

Le même mois, la panthère rose de Pain Of Salvation arrivera à la maison en vinyle. Pain of Salvation est un incontournable de ma discothèque et cet album, même s’il risque d’en dérouter plus d’un, m’a bien emballé.

Autre incontournable, c’est Tim Bowness et son Late Night Laments que l’on vient de recevoir à la rédaction. J’adore me vautrer dans sa mélancolie progressive, mais avant qu’il n’arrive en CD, je le connaîtrai déjà par coeur.

Toujours en septembre, il y aura Archive avec Sessions en vinyle également. J’ai écouté deux extraits qui m’ont immédiatement convaincu, pourvu que tout l’album soit du même tonneau car des fois le côté électro de Archive me hérisse un peu les poils.

En octobre il y aura du lourd. Tout d’abord l’album de Out5ide écouté et chroniqué depuis longtemps et qui aura enfin sa sortie physique si tout va bien. Out5ide est un groupe de rock progressif alsacien, et c’est important de soutenir la scène locale, d’autant qu’en live, leur musique dépote pas mal.

Le lourd du lourd, c’est bien évidemment le nouvel album de Ayreon dont j’ai commandé, comme il se doit, l’édition vinyle. Comment résister à un album Ayreon ? Impossible en fait même si ce n’est pas tous les matins au réveil que je pose une galette de Arjen sur la platine.

A moins que le lourd du lourd que ce soit le dernier album de la carrière de Fish ? Allez savoir…

L’espoir fait vivre (Dans mon iPhone n°23)

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