Je lis trop rarement des nouvelles, préférant des récits de plus longue haleine. Mais quand Alias a parlé dans son blog de Infinités de Vandana Singh avec enthousiasme, j’ai su qu’il fallait que j’ajoute ce livre à mes lectures. L’auteure est indienne, à priori musulmane et se passionne pour le genre littéraire fantastique, autant dire un joli mélange d’univers.
Infinités ce sont dix nouvelles et un court essai sur le fantastique spéculatif, essai qu’il faudrait lire en guise d’introduction aux nouvelles.
Vandana n’écrit pas à proprement parler de la science-fiction ici. Elle dépeint la vie quotidienne de la société moyenne en Inde avec ses conflits religieux, sa misère, ses saisons, glissant dans le récit de subtiles touches de fantastique.
Pour un européen qui n’a presque jamais voyagé, le recueil offre un voyage dépaysant dans un pays et une culture très éloignée de notre société matérialiste. Parfums, couleurs, paysages, bruits, chaleur, moiteur, les mots de Vandana nous plongent dans un autre univers, souvent celui de femmes au foyer, reléguées à leurs tâches domestiques avec des mots emplis d’humanité.
Toutes les nouvelles n’auront pas eu le même impact sur mon imaginaire. Infinités qui donne le titre au livre m’a laissé indifférent avec ses mathématiques pourtant étudiées à la faculté de sciences. Par contre La chambre sur le toit, Delhi, l’Epouse et d’autres m’ont fasciné.
L’univers de Vandana Singh semble imprégné des mots et de la sagesse d’Ursula le Guin, une de mes auteure préférée, tout genre confondue. Il va falloir que je procure son unique roman de science-fiction Distances, histoire de poursuivre un bout de chemin avec elle, avant qu’elle ne se fonde avec l’encre et le papier de tous les romans écrits de par le monde, à la fin de la mousson.