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Je viens de bousculer ma programmation musicale 2025 pour vous parler du dernier album d’ANASAZI. Oui, j’ai bien écrit ANASAZI en majuscules, car pour la première fois le groupe Grenoblois écrit son nom en capitales.
Et ce n’est pas la seule première.
UNIVERSE 25 est aussi un album sans paroles, quarante-sept minutes cent pour cent instrumentales, du jamais vu jusqu’à ce jour.
Je ne m’attendais vraiment pas à ça. Je ne vous cache pas que j’ai été surpris, voire tout d’abord déçu.
Je connais le groupe depuis près de vingt ans. J’ai suivi leur carrière et écouté tous leurs albums, d’ailleurs certains tournent en boucle régulièrement à la maison comme playing ordinary people, et ce, depuis The Principles Of (Hate). Toutefois, arrivé à la fin du septième morceau de Universe 25, j’avais totalement changé d’avis.
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Je venais d’écouter un album instrumental, post-rock, pendant lequel je ne m’étais pas ennuyé une seule seconde, ce qui est suffisamment rare pour être souligné.
Tout d’abord, j’ai retrouvé l’univers sonore d’ANASAZI (décidément je ne m’y ferai pas avec les majuscules), les guitares de Mathieu et la batterie d’Anthony sans parler de l’orgue joué par Tristan. J’ai retrouvé la rage et la douceur des paroles de Mathieu dans ses notes de guitares électriques et acoustiques.
Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de parole qu’une musique ne raconte rien. D’ailleurs chaque pièce possède son histoire : des inspirations de films (Ghost Story, Into The Wild’), une expérience scientifique (Universe 25), des sessions de jam, dls titres sont la continuation logique du morceau ‘once dead’ écrit pour l’album ask the dust sorti en 2018.
Les morceaux sont variés, libérés des multiples influences qui ont fait grandir le groupe. On retrouve bien entendu le jeu de guitares d’anasazi, ces délicates mélodies acoustiques qui rencontrent de lourds riffs sur le jeu des sticks du batteur de Collapse.
Je ne vais pas vous décortiquer tous les morceaux, mais simplement jeter un coup de projecteur très subjectif sur trois d’entre eux, afin de vous donner un aperçu de cet album :
Le titre ‘UNIVERSE 25’, qui donne son nom à l’album, est, un must, d’une part, par sa durée, presque dix minutes, ensuite par l’atmosphère qu’il construit. Il me fait beaucoup songer au travail du groupe suisse Ticket To The Moon dont je vous ai parlé à de nombreuses reprises. Le morceau parle d’une expérience réalisée sur des rats en rapport avec les liens sociaux et la surpopulation. Une expérience qui fait froid dans le dos avec nos huit milliards d’habitants si ses conclusions pouvaient être rapportées à l’homme.
Le morceau le plus lent de l’album s’intitule ‘The Rite’. On n’est pas loin d’une écriture incantatoire que l’on retrouve chez quelques groupes de la mouvance psychédélique. Mais ne vous fiez pas aux cinq premières minutes, la pièce prend un virage métal expérimental tourmenté quand arrive le rite.
Sur le dernier morceau ‘Start Anew’, Mathieu se lâche nettement plus à la guitare. D’ordinaire, il confiait quelques soli à Tristan, cette fois, c’est lui qui s’y attelle avec brio. Une pièce dans laquelle l’orgue joué par Tristan Klein rencontre les guitares de Mathieu sur la batterie posée d’Anthony. Mais soudain, à partir de la troisième minute, tout bascule, la guitare livre une explosion de riffs suivie d’un long solo éblouissant.
Je me rends bien compte que je n’ai jamais dit du mal d’un album d’anasazi depuis leur début. Je ne suis pas du tout objectif lorsque je parle de ce groupe, d’ailleurs, je ne suis jamais vraiment objectif lorsque je parle de musique. N’empêche, encore une fois les grenoblois m’enthousiasme comme rarement, surtout avec un album instrumental, genre que je ne prise pas particulièrement.
Universe 25 mérite un pressage vinyle, au minimum une édition CD, afin qu’il ne disparaisse pas au fil des mois dans ma grande collection digitale.
Je vous le recommande donc chaudement, et qui sait, avec un peu de chance, si vous êtes nombreux à encourager le groupe, peut-être verrons-nous sortir un jour une édition physique de ce très bel album.