Comme vous allez le constater, je reviens à une période plutôt forgeronne. Il faut dire que maintenant, lorsque je lance Bandcamp sur mon navigateur web, le portail s’ouvre sur la page des albums les plus écoutés avec des filtres permettant de sélectionner les genres. J’ai cliqué sur Metal, puis Metal Progressif pour faire bonne figure et je suis tombé sur plein de groupes totalement inconnus. Du coup j’ai commencé à parcourir la collection de ces trésors avec avidité.
Le premier album qui m’a chatouillé les oreilles est Under the Shadow of a Foreign Sun sorti le 5 juillet de cette année.
C’est le duo brésilien composé de Luiz Felipe Netto et de Igor Meira qui est derrière le groupe Piah Mater.
Mais sur cet album de nombreux musiciens jouent avec eux : Louan Moura à la basse, Pedro Mercier à la batterie et onze autres artistes invités dont Isadora Melo au chant et Jorgen Munkeby au saxophone.
Under the Shadow of a Foreign Sun propose seulement six morceaux mais deux d’entre eux dépassent les dix minutes et trois autres les huit minutes. Sorti de court instrumental ‘Macaw’s Lament’ qui coupe l’album en deux, il y a donc matière à écouter.
Piah Mater joue un metal progressif dans la veine d’Opeth surtout pour ses guitares et claviers vintages agrémenté de growl, de chant clair et d’influences brésiliennes appuyées comme sur ‘Canicula’, le dernier titre chanté en portugais par Isadora.
Outre ces caractéristiques, il faut noter le jeu de batterie de Pedro Mercier façon percussions tribales sur ‘As Island Sink’ par exemple et le côté jazz fusion du second morceau ‘Falllow Garden’ avec le saxophone de Jorgen.
Un autre point à souligner ici, c’est qu’il s’agit d’un concept album de fin du monde où le réchauffement climatique engloutit les îles et provoque une terrible canicule.
Alors malgré le titre traduit librement par mes soins “A l’ombre d’une étoile étrangère” et une pochette médiévale fantastique, je ne peux qu’y voir un parallèle avec la situation actuelle de notre planète, la Terre. Bon il est possible aussi que je n’ai rien compris à l’histoire, ce ne serait pas la première fois.
Quoiqu’il en soit l’album possède un indéniable côté épique avec une forte composant story telling qui n’enlève rien à la dynamique de la musique. Le chant clair en contrepoint du growl semble crier sa souffrance quand le mal exprime sa violence par la voix caverneuse.
Je trouve Under the Shadow of a Foreign Sun parfaitement équilibré, captivant de la première seconde à la dernière, riche en atmosphères, du black metal, au jazz en passant par la musique brésilienne.
Un très bel album, qui va rentrer dans ma sélection de l’album de l’année 2024.
Alors allez l’écouter d’urgence.