JPL – Sapiens 3/3 Actum

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Aujourd’hui je voudrais vous parler d’un triptyque sur l’homosapiens commencé en 2020. Il ne s’agit pas du livre Le Savant, le fossile et le prince de Yves Copens, mais de trois albums de l’ancien chanteur et guitariste de notre défunt groupe de prog national, Némo.

Sapiens est un concept album sorti en trois temps : tout d’abord Exordium en février 2020, puis Deus Ex Machina en février 2021 et enfin Actum en mars de cette année. Rassurez-vous, si vous n’avez pas choisi Latin comme langue morte en quatrième, Jean-Pierre Louveton chante ici en français. 

Sapiens raconte une histoire qui parle de l’humanité de manière assez pessimiste, il faut bien l’avouer. Jean-Pierre a toujours écrit des paroles fortes et engagées, dénonçant la folie des hommes, la toute puissance de l’informatique, les ravages de la surconsommation de masse et les politiques totalitaires. Cette fois il a consacré trois albums à l’humanité, et par chance, il ne s’agit que de science-fiction. Mais prudence tout de même, dans science-fiction, il y a le mot science.

D’abord plus proche du prog fusion de haut vol avec Némo, Jean-Pierre, en solo avec JPL, est revenu vers le rock et aujourd’hui il ose tous les genres, du symphonique au folk en passant par le rock progressif et le jazz.

Ce qui ne change pas, c’est sa manière de chanter. Il n’aurait probablement jamais été sélectionné pour The Voice, même si je ne le vois pas auditionner pour ce genre d’émission. Après, cette voix particulière donne une fragilité et une colère froide qui colle à merveille aux textes.

Si JPL est un guitariste, Actum ne joue pas du manche et vous entendrez les claviers de son compère Guillaume Fontaine, la batterie de Jean-Baptiste Itier et de Florent Ville, la basse de Didier Vernet, une vielle à roue, un saxophone ainsi que du piano.

Si vous plongez dans le livret, superbement illustré par Stan, qui rappelle les pochettes de Yes, vous découvrirez des textes sombres dans des décors extraterrestres. L’homme ayant détruit sa planète remet son destin entre les mains de la machine, un choix qui le conduira à sa perte dans le troisième volet de Sapiens.

De tous les morceaux de Actum, mon préféré s’intitule ‘Dansez maintenant’. Cinq minutes douze débutant par un phrasé assez inhabituel pour JPL soutenu par les percussions de Jean-Baptiste. Le titre s’embarque plus loin dans un folk médiéval où la guitare électrique de Jean-Pierre Louveton rencontre la vielle à roue de Marguerite Miallier.

Difficile de passer sous silence le morceau final qui dépasse les vingt minutes, vingt-trois et une seconde pour être précis, cinq parties avec ‘Paria’ qui s’offre un passage jazzy sur le saxophone de Sylvian Haon.

Actum clôt la trilogie de Sapiens. Un album relativement raccord avec les deux précédents qui possède les mêmes qualités mais également les mêmes défauts. Sa production serait perfectible avec son rendu assez confus et métallique et les orchestrations, comme dans ‘Marche vers l’inconnu’, me semblent toujours un peu légères. Après, tout le monde n’écoute pas les œuvres symphonique de Stravinsky ou Rachmaninov entre deux albums de rock.

Teeshirt : Cloud Cuckoo Land

Le grand Siècle

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Je ne suis pas avide d’uchronies et encore moins passionné d’histoire contrairement à mon libraire, mais il m’arrive d’en lire à l’occasion.

J’ai détesté étudier le règne du roi soleil et la révolution française au collège et pourtant j’ai pris en librairie Le Grand Siècle de Johan Heliot. Il faut dire que c’était le 12 mai, un jour après la fin du confinement et que mon libraire n’avait pas grand chose encore à proposer. Alors une uchronie, pourquoi pas.

Sauf que le volume qu’il proposait était le tome 3, La Conquête de la sphère, un titre alléchant à priori. Mais arrivé en caisse, mon libraire prévenant me demande si j’ai lu les deux autres tomes, ce à quoi je réponds non. Il me conseille alors de les lire avant de m’embarquer dans celui-ci.

Sauf que le tome 1, L’Académie de l’éther est épuisé, il n’a que le tome 2. Je prends le tome 2, L’Envol du Soleil, le tome 3, quitte à faire l’impasse sur la première partie du récit, et dans la foulée cherche sur internet le premier volume. Après quelques tentatives, je trouve L’Académie de l’éther sur Rakuten où je revends habituellement mes bouquins, et neuf de surcroit. Me voila donc avec une trilogie uchronique sur le roi soleil écrite par un auteur dont je n’ai jamais lu un ouvrage. Le pari est risqué.

Le Grand Siècle nous propulse au début du règne de Louis XIV, en pleine Fronde. Un jour le jeune roi assiste à la présentation d’une sphère tombée du ciel aux pouvoirs surnaturels. Cet évènement, sensé n’être qu’une distraction pour le jeune roi, va faire basculer l’histoire sur un chemin parallèle à celui consigné dans les ouvrages scolaire.

Le roman raconte le destin d’enfants de paysans contraints de rejoindre la capitale pour survivre, du roi et de ses ministres, de Blaise Pascal, de Condé et bien entendu de cette sphère pensante qui, pour retourner chez elle, va donner un petit coup de pouce au destin.

J’ai failli renoncer à la lecture du Grand Siècle dès les premières pages tant le style ampoulé prêté à ces fils de paysans semblait en total décalage avec l’histoire. Mais comme j’avais deux autres tomes à lire, je me suis accroché. Arrivé au chapitre 5, lorsque le récit s’est enfin attardé sur la sphère, mon intérêt est monté d’un cran, et au bout du compte je suis arrivé à la fin du premier tome avec l’envie de continuer l’aventure.

Johan Heliot ne propose pas ici de la grande littérature mais bien un plaisant divertissement idéal pour les vacances. Les amateur d’uchronie facile devrait y trouver là une bonne lecture et pourquoi pas, un univers clef en main à utiliser pour le jeu de rôle.

Miroir de nos peines

Pierre Lemaitre termine sa trilogie d’entre deux guerres par un roman sur le début de la seconde guerre mondiale et l’exode qui s’en suivi. A l’aide de quelques personnages, Désiré, Louise, Jules, Raoul et Gabriel, il nous raconte des destins croisés sur fond d’invasion allemande. Désiré, le personnage caméléon, permet à l’auteur de raconter plusieurs facettes de l’Histoire comme le ministère de la propagande ou la gestion des réfugiés.

Pour une fois Pierre Lemaitre ne joue pas la carte des rebondissements et le Miroir de nos peine se lit comme un long fleuve tranquille, dont tous les affluents convergent à la fin vers une église ruinée où se retrouvent les principaux protagonistes du roman.

L’histoire qui débute sur la ligne Maginot, nous conduit à Paris puis sur les bords de la Loire, racontant les débuts de la guerre puis l’exode sur fond de drame familial et secrets longtemps cachés.

Au revoir là-haut reste le meilleur de la trilogie. Couleurs de l’incendie m’avait quelque peu déçu mais Miroir de nos peines, sans être un chef d’œuvre, se lit plaisamment en plus de donner quelques leçons d’histoires aux profanes de mon genre. Un roman parfait pour l’été.