Dénotifié

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Ne cherchez plus à me joindre via Messenger, Facebook, Twitter, Youtube ou Gmail, car je le suis dénotifié.

Rassurez-vous, Je lirai vos messages, mais lorsque j’en aurai envie et pas en obéissant aux dictas des notifications.

Il est difficile pour moi de résister à l’appel de la petite pastille rouge et de la vibration de mon smartphone. Une notification survient et je plonge dans les cinq pouces de pixels pour savoir ce qui se passe. Un artiste me contacte, une nouvelle promotion vient de tomber, une offre pour du Viagra, une enseigne qui demande mon avis éclairé sur mon dernier achat, et me voila sur mon clavier virtuel à répondre et à me perdre dans les méandres de la toile.

J’ai donc désactivé les notifications non essentielles de mon smartphone : Facebook, Messenger, Twitter, Babelio, Facetime, Flickr, ne gardant que les SMS et les appels téléphoniques actifs.

Du coup je pourrais presque résilier mon abonnement Internet, mais non, je ne me coupe pas de la toile, je l’empêche juste d’envahir ma vie, de me faire perdre mon temps et dans la foulée j’essaye de soigner mon addiction à mon e réputation.

Car à force de publier du contenu sur Internet, je suis devenu addict aux retours des personnes, les likes, les commentaires et le nombre de vues.

Je suis sorti de Facebook mais des accrocs au réseau social trouvent encore le moyen de me raconter les prises de becs dont l’outil est le théâtre quotidiennement. Mais voilà, aujourd’hui ça ne m’intéresse plus du tout.

Je reste quand même incapable de dépasser le stade de vérification quotidienne de ma popularité virtuelle. Je regarde toujours le nombre de favoris d’une photo et la quantité de visiteurs passant sur le webzine. Mais j’y arrivai, enfin j’espère.

Genesis

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Nous ne parlerons pas du groupe qui a suscité ma passion musicale, pas plus d’un film affligeant. Nous parlerons de Muse, non pas le groupe, La Muse, celle qui fait qu’un écrivain noirci une page, qu’un peintre barbouille une toile, qu’un musicien ordonne le chaos. Nous parlerons surtout de moi et de mes notes de blog ce qui est bien moins intéressant.

Quand trouve-je donc l’inspiration pour écrire ? Attention, comprenons-nous bien, contrairement à ce que voudrait bien faire croire l’introduction, je ne suis pas un artiste, juste un pauvre gars qui a besoin de s’épancher – mais n’est-ce pas ça justement un artiste ? non, catégoriquement non -, où en étais-je, oui, donc non je ne suis pas un artiste.

Mais où trouve-je mes idées d’article ? Car sachez-le, le matin debout 6h, 7h au travail, retour 16h, 16h – 19h gestion du webzine, 20h30, série télé, concert, livre ou migraine, 21h30 dodo, 6h debout, 7h travail, oui enfin vous avez compris. Le week-end webzine, lessives, ménage, bricolage, jardinage, musique, concert, photo, shopping, ballade, dodo. Pas de temps pour trouver l’inspiration, celle-ci ne vient que lorsque tout s’apaise. 

Au dodo ? Surtout pas malheureux, cela arrive parfois, et tant que je n’ai pas noté l’idée que me trotte dans la tête impossible de dormir. En écoutant de la musique ? Jamais, la musique accapare tout mon cerveau, même une musique de fond dans un restaurant n’échappe pas à une étude en règle, comme la musique d’ascenseur, ma vie sonore est un véritable enfer en vérité.

Alors quand, quand suis-je donc au calme, l’esprit au repos, pas perturbé par des bruits, des odeurs, des soucis ? Vous y pensez, je le vois bien, mais vous n’osez pas le dire, n’est-ce pas ? Mais relisez bien la phrase précédente, j’ai écrit pas de bruit, pas d’odeur et désolé mais sur le trône, c’est loin d’être ce lieu de quiétude tant rêvé, enfin pas pour moi, je ne comprends d’ailleurs pas que des gens puissent s’installer là et lire, une BD par exemple. D’ailleur le premier abruti qui prend une de mes BDs pour aller vider ses intestins, ça chiera pour lui, les BDs, les livres, les CDs, les vinyles, c’est sacré pour moi. Oui je suis un peu matérialiste, rien qu’un peu.

Alors où ? En mangeant ? Non, pas le temps. En conduisant ? Non plus, mon cerveau est trop concentré à ne pas tuer les gens pour penser à autre chose. En cuisinant ? Non, je ne cuisine pas. En rendant hommage à la beauté féminine ? Heu non plus, je n’écrirai pas autant de notes de blog. En jardinant ? Non, je passe mon temps à empêcher les limaces de bouffer la récolte et à dire au chat d’aller faire ses besoins ailleurs. A ce propos, quelqu’un veut-il manger une de mes délicieuses salades ?

Il ne reste dans ma vie qu’un seul havre de paix, une fois par jour, un moment où personne ne me dérange, un moment de bien être, de détente, de solitude, voir d’ennui puisqu’il y a peu à faire, il s’agit de la douche.

Oui, c’est nu, trempé par les gouttes chaudes qui ruissellent sur mon corps bronzé et musclé, que je trouve l’inspiration – à quelques détails insignifiants près, ce que j’écris est exact ici – de courtes minutes sensuelles dans la buée, le savon glissant sur mes membres (oui comme tout le monde j’en ai quatre, pas vous ?), le shampooing piquant mes yeux, l’eau passant de bouillante à glaciale, de Karcher au goutte à goutte, que je trouve soudain l’idée. En quelques seconde, détendu, mon cerveau retourne les situations risibles, pénibles, instructives de la journée et une idée émerge, parfois même deux et je me dépêche alors de couper le robinet, de sortir de la douche, de sécher mon corps d’athlète, de passer un peignoir afin de pouvoir prendre mon téléphone portable et taper d’un doigt les mots que vous lirez parfois des semaines plus tard. Oui les chroniques sont couchées sur le papier, les notes de blog sur iPhone, ainsi va la vie.

Si l’idée née de la douche donne l’élan, il arrive quelle dérive beaucoup sous mes doigts, dénaturant parfois totalement l’inspiration initiale, car j’écris pour le plaisir d’écrire. Je commence une phrase et les mots viennent souvent tout seuls, incontrôlables, doués d’une vie propre. Si je voulais parler d’un concert classique, je me retrouve à ergoter sur les blogueurs et ainsi de suite.

Pour écrire un roman, il me faudrait une piscine et des journées de quarante-huit heures.