Soen à la Laiterie

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Oui, j’ai enfin vu Soen en live !

Je ne compte plus le nombre de fois où ils sont passés près de Strasbourg sans que je puisse aller à leur concert. Mais cette fois c’est fait.

Soen jouait à la Laiterie à Strasbourg le mercredi 18 octobre et c’était mon premier concert depuis très très longtemps. Je n’avais pas encore eu le temps d’écouter leur dernier album Memorial sorti que quelques clips déroutants et c’est donc en live que j’ai découvert leur nouvelles compositions musclées. Et je suis venu en touriste, sans pass presse, ni matériel photo, juste un iPhone pour profiter pleinement de la soirée tant attendue.

Mais revenons au concert. 

A 19h30, les romains de Terra ouvraient la soirée, trois gars avec des dreads et un chauve, guitaristes percussionnistes batteurs chanteurs qui dès le premier titre captent mon attention. Ils arrivent sur scène et débutent le show par un trio de percussions qui va donner le ton d’un set très rythmique. Leur musique est tribale, world et metal et si leurs instruments ne rendent pas toujours honneur à leur musique, le résultat en live est saisissant. Pour ne rien gâcher le batteur chanteur Daniele possède une voix très intéressante et plus ils avancent dans les morceaux, plus je suis happé par leur musique. C’est donc décidé, à la fin du concert, j’irai m’offrir leur album.

Molybaron poursuivait la soirée. Si je ne connais pas le groupe plus que ça, j’ai déjà écouté leur dernier album et, je n’aime pas, mais pas du tout en fait. Je suis quand même resté au premier rang pendant leur performance, histoire de ne pas perdre ma place durement gagnée (pas tellement en fait, la grande salle de la Laiterie coupée en deux n’était pas bondée). Tout vêtus de noir, avec des instruments noirs, le quatuor se lance dans son set glacial à la rythmique très carrée, au son de guitare étranglé, un métal violent et aseptisé comme je le déteste. Si le groupe est né en France, leur chanteur est irlandais et s’exprime donc en anglais avec un accent plutôt ricain. Le gars n’a pas le profil d’une bête de scène et pourtant c’est ce qui va sauver leur show. Molybaron ne joue pas à l’économie sur scène et ça fonctionne assez bien en live. Techniquement les gars assurent vraiment. Leur jeu est précis, léché, presque trop en fait. Sur leur set d’un peu moins d’une heure, je ne rentre vraiment que ur deux titres sans pour autant grimper au rideau. Il faudra que je les réécoute à l’occasion mais clairement, je ne suis pas fan.

Et puis vers 21h30, c’est Soen qui monte sur scène. Rho putain Soen ! Je pars en vrille dès les premières notes. Oui je sais, c’est puéril à mon âge, mais j’étais aussi agité que les quatre bambins installés au premier rang sur ma gauche. Joel et sa voix me mettent en transe comme les soli de guitare de Cody. Leur groupe est venu faire la promotion de Memorial, un album très différent des précédents et que je n’avais encore pas écouté. C’est donc en live que je découvre leur nouveau bébé nettement moins mélodique que les précédents où Joel ne joue plus au crooner danseur mais au chanteur de metal.

De temps en temps ils intercalent des tubes de leur discographie et là je suis à chaque fois en extase, avec la petite larmichouillette au coin de l’œil. Oui je suis comme ça moi. 

Il y a du jeu de scène, ça bouge de droite à gauche et de gauche à droite, seul Martin en hauteur derrière ses fûts reste imperturbable, faut dire il a du boulot lui. On a droit à des soli de basse, de guitare, du chant à capella et la voix grave de Joel qui s’adoucit parfois pour devenir complètement envoûtante. Si le groupe donne la part belle au très metalleux Memorial – faut bien vendre le dernier album – il n’en oublie pas les classiques et au final leur set est très équilibré avec en plus une balance parfaite et un son pas trop fort. J’ai même pu enlever mes bouchons d’oreille pour profiter pleinement de la voix de Joel.

Après trois titres en rappel dont le fabuleux ‘Lunacy’ et ‘Violence’, le groupe tire sa révérence et je pars au stand de merch acheter Memorial en édition dédicacée. Mais c’est chez Terra que je vais casser ma tirelire. J’y prend le combo deux CDs et une teeshirt (la totale quoi), parce que les italiens m’ont vraiment impressionnés. Je me retrouve avec même album en version acoustique et éclectique, un CD coincé entre deux planches en bois retenues entre elles par des aimants. Je n’avais rien de tel dans ma collection.

Ce fut une fabuleuse soirée même si Molybaron ne m’a pas emballé outre mesure.

Le prochain concert est programmé le 18 novembre Chez Paulette pour écouter Plus 33 et Amarock, une date à ne pas manquer organisée par mes amis de ArpegiA.

Pour Nahel ?

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Vendredi 30 juin vers 15h place Kléber à Strasbourg.

Un pétard explose. De la rue adjacente montent quelques cris de surprise et de peur. 

Soudain, un groupe de gosses, presque tous habillés en noir avec des capuches, un masque sur le visage, surgissent du carrefour et se précipitent sur la vitrine de l’Apple Store. 

Pas de message, pas de banderole, ni de slogan. Des marteaux sortent des sacs et s’acharnent contre le verre. Ils viennent pour casser.

Une vitrine se lézarde puis une autre. Une porte vitrée explose et brusquement le groupe hésite. Un adulte en retrait, téléphone à la main pour filmer, encourage les gamins à pénétrer dans le magasin. 

Un, deux, puis trois jeunes s’enhardissent et tentent de rentrer. C’est là qu’un autre adulte, peut-être sorti de l’Apple Store, leur bloque le passage. Il y a soudain du flottement chez les gosses et les ados. 

Deux pétards sont jetés dans le temple de Steve Jobs et explosent avec fracas. Dans la foule de curieux, plusieurs personnes crient. Certains jeunes reculent, sans doute effrayés par la tournure des événements. Ils se replient dans les rues et vers le tram qui ne circule plus. 

Les commerçants aux alentours se dépêchent de baisser les grilles des magasins, deux vigiles dérisoires bloquent l’entrée d’un parfumeur de la place Kléber. 

Les touristes ne comprennent pas, certains fuient dans l’a mauvaise direction, d’autres dégainent leur smartphone, amusés par la scène. La place Kléber, encore occupée par le marché qui se remballe en catastrophe va devenir un champ de bataille si la police intervient. 

J’étais venu me promener en ville et faire quelque photos, je suis servi. Comme bien d’autres, je m’éloigne de la scène de guérilla urbaine, je n’ai pas envie de me retrouver au milieu des affrontements même si la tentation photographique est forte. 

Je me replie vers la rue des Francs-Bourgeois qu’une première voiture de police remonte tout gyrophares allumés. Deux autres suivront rapidement. Les trams font demi tour à l’arrêt Langstross et repartent vers le sud. Je m’engouffre dans la première rame pour rentrer avant que cela ne dégénère vraiment.

Deux casseurs prennent place à bord, l’air de rien, faisant profil bas. Ils n’ont plus de masque mais gardent leurs capuches. J’attends des commentaires, « ils auraient pillés l’Apple Store », « c’est la guerre en ville », « la police est partout ». 

Arrivé à la maison, les centre commerciaux, les bâtiments publics et les transports ont été bouclés. Les forces de l’ordre ont investi la ville. 

Bon, samedi j’irai prendre des photos à la campagne.

Marathon Man

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Ma chérie est musicienne (tiens j’ai l’impression d’avoir commencé un billet de la même manière), pianiste, violoncelliste, altiste (c’est nouveau ça), elle joue dans un orchestre amateur et leur concert annuel avait lieu le 8 février dernier.

Comme j’avais photographié leurs deux précédentes performances, certaines personnes m’ont demandé de revenir cette année pour immortaliser cet événement culturel majeur. Je ne me suis pas fait prier, l’occasion de justifier auprès de mon épouse le scandaleux budget que je consacre à ma passion.

À 16h, après une dure journée de labeur, j’ai pris le tram direction le conservatoire de musique de Strasbourg pour assister aux répétitions. Au pluriel car deux orchestres se produisaient, celui des enfants nouvellement constitué et celui des adultes qui existe déjà depuis quelques années.

L’auditorium du conservatoire est une très belle salle à l’acoustique fabuleuse. Des murs en bois pour une atmosphère cosy souvent éclairée de lumières très chaudes. Son seul défaut est que le premier rang se situe juste contre la scène et que lorsque la salle est comble, il est impossible de circuler d’un côté à l’autre à moins de remonter toutes les marches et de faire le tour par le fond. Et évidemment, ce soir là, les deux orchestres jouaient à guichet fermé.

Juste avant les répétitions, je me suis fait briefer sur les accès aux coulisses afin de photographier la soirée selon des perspectives différentes de celles de l’an passé. Le passage du bord droit au bord gauche de la scène demande une longue course dans des couloirs interdits au public et rejoindre la salle depuis les coulisses est encore plus complexe.

Lors de mes repérages le personnel du conservatoire s’est posé quelques questions en voyant cet hurluberlu avec son appareil photo et son gros sac déambuler dans les entrailles du bâtiment. Mais après quelques passages, ils n’ont plus posé de questions.

Le plus important dans les coulisses c’est de ne pas se prendre les pieds dans les étuis de violoncelle, de naviguer entre les pupitres et les chaises, de ne pas jurer à haute voix lors d’une photo ratée et surtout, surtout, de ne pas claquer les portes derrière soi.

Avant de partir, j’ai pesé mon sac au travail, 7.5 Kg sans la bouteille d’eau ! Un Nikon Z6 II avec le grip, un Nikkor Z 24-70 mm f 2.8, un Tamron 70-200 mm f 2.8 avec la bague FTZ, un Samyang Z 12 mm et un flash cobra Godox au cas où. Il faut toujours être prévoyant.

La plupart du temps j’ai travaillé au Tamron 70-200, il est lourd mais couvre de nombreuses situations. Avec les éclairages de la salle et les costumes noirs des musiciens j’ai souvent flirté avec les 5000 ISO tout en restant ouvert à 2.8 mais le fabuleux autofocus du Z6 a toujours bien accroché mes sujets.

Les répétitions ont été l’occasion de réaliser des clichés que je ne pourrais plus faire pendant le concert, m’aventurant discrètement sur la scène sans trop déranger les musiciens et le chef. Ne voulant pas être trop intrusif, j’essaye de saisir les musiciens de loin. C’est mon côté timide et bien éduqué qui ressurgit. Évidemment la qualité des images et la lumière s’en ressent un peu. Mais bon, on ne se refait pas.

Charlie, le chef d’orchestre des adultes, passe son temps à faire le pitre et il est bien difficile de garder son sérieux en coulisses. Il ne se lache que pendant les répétitions mais c’est un festival. Certains musiciens restent stoïques mais d’autres sont explosés de rire comme mon épouse au milieu de sept autres violoncellistes (oui c’est beaucoup pour un orchestre).

Etienne, celui qui dirige les enfants, est nettement plus austère, déguisé comme pour aller à la messe, il ressemble plus à un prédicateur. Les petits eux, ont la pétoche. Le premier qui moufte, je le plante avec ma baguette…

Cette année, mon délire fut d’essayer de photographier l’orchestre de très loin avec le public dans divers éclairages et angles. Fini les gros plans sur les musiciens (il y a en quand même quelques uns), je voulais la salle vue d’en haut, du fond de la scène, des coulisses et sur les côtés. Des images acrobatiques car très sombres nécessitant pas mal de travail en post production. Je me suis quand même déchaîné sur les chef d’orchestre et la soliste de la soirée histoire de faire un peu mon travail si je veux pouvoir revenir la prochaine fois.

Tout ça pour vous dire que j’ai couru plusieurs kilomètres de 16h30 à 20h00 avec 7.5 kg sur le dos avec juste un demi litre d’eau pour me réhydrater et surtout le ventre vide.

Deux répétitions, deux concerts et 370 photographies plus tard, alors que mon épouse fêtait sa brillante prestation au restaurant avec 24 autres musiciens, je suis rentré en tram à la maison avec mon matériel et le violoncelle alors que ma chérie disposait de la voiture. Heureusement que mon petit dernier était là pour faire le porteur.

J’ai sélectionné 41 photos que j’ai ensuite développé sous Lightroom, couleur et noir et blanc comme à mon habitude avec cette fois une assez grande utilisation des masques pour séparer le sujet principal du reste de la scène.

Une très belle soirée musicale où j’ai pu allier ma passion pour la photographie avec celle de la musique, muscler mes jambes, perdre quelques kilos et constater que si ma femme me laisse tomber trois soirs par semaine, c’est bien pour jouer de la musique et non jouer à la cougar avec je ne sais qui.

Le marché de Noël

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Comme raconté précédemment, je m’étais juré de programmer une sortie photo au marché de Noël de Strasbourg. En réalité j’en ai fait plusieurs, de jour comme de nuit.

Le problème de Strasbourg Capitale de Noël, c’est l’affluence. Même dans les transports en commun c’est l’horreur alors autour des chalets illuminés, je vous assure qu’avancer dans la foule dense armée de gobelets de vin chaud et de smartphones, c’est l’enfer.

Pour réaliser des clichés de nuit, si on ne veut pas grimper dans les ISO, il es nécessaire de trimbaler un pied photo. J’ai emporté un mini pied très léger en fibres de carbone qui monte à peine à 1.50 m pour les longues poses et le Nikon Z6 II avec le lourd 24-70 ouvert à 2.8 constant pour la lumière.

Et pour tout vous dire, j’ai fait principalement de la merde. J’ai voulu jouer avec des poses très longues mais dans la foule dense cela ne donne pas grand chose. Les illuminations de Noël changeantes m’ont donné plus de fil à retordre que les éclairages de concerts et j’ai renoncé à de nombreux spots prometteurs à cause de la foule anarchique. En plus il faisait froid et malgré les gants en soie, la doudoune et les chaussures fourrées, j’ai rapidement eu les pieds et les mains engourdis.

Sur quatre-vingt clichés, je vais probablement n’en conserver que quatre ou cinq, autant dire un ratio catastrophique. Je n’ai pas réussi à photographier la porte de Noël, les perspectives illuminées, la magie de Noël et la foule en mouvement.

J’ai quand même quelques images acceptables que je vous livre ici et je vais essayer d’aller au sommet de la cathédrale de nuit pour capturer les lumières de la ville vues du ciel mais avec la sécurité déployée, je ne suis pas certain qu’ils me laissent monter avec mon attirail.

Une promenade à Strasbourg

Le vendredi avant le Black Friday, je suis allé me balader à Strasbourg avant la cohue du vendredi noir et du marché de Noël. Car à partir de fin novembre, la ville ne nous appartient plus.

J’aime déambuler de la place de La Bourse jusqu’à la place des Halles en empruntant des rues et ruelles en fonction de mon humeur. J’emmène toujours un appareil photo au cas où, histoire de donner un but à la promenade autre que le shopping.

Cette fois je partais avec le Nikon Z6 II et le tout petit 40 mm ouvert à f 2, afin de travailler avec une focale fixe en manuel. Cela oblige à réfléchir plus sa photo et à trouver le bon spot.

C’est en sortant de la boutique LEGO, place des Halles que j’ai réalisé les quatre clichés de la journée. Le ciel offrait quelques éclaircies et le soleil baissait à l’horizon, la plus belle lumière qui soit.

La première photo fut pour cette sculpture moderne de la place de Halle, une femme qui escalade un poteau métallique dressé vers le ciel. Une œuvre d’art que j’ai photographié souvent mais jamais sous cette angle.

Le seconde fut prise d’un pont. Un coucher de soleil on ne peut plus classique sur l’Ill mais la perspective me plaisait comme les lumières.

Passé le pont, il y avait le quai longeant l’Ill, au bout duquel pointait le soleil. J’y voyais déjà une image en noir et blanc hyper contrastée dont j’ai l’habitude.

La quatrième et dernière s’est présentée à moi cinquante mètres plus loin. La la ville se reflétait dans une grande façade vitrée aux couleurs du couchant.

Chacune de ses images est passée par Lightroom. La femme dans le ciel n’a pas exigé beaucoup de travail. J’ai par contre passé beaucoup de temps sur la photographie du pont, atténuant le soleil, renforçant les reflets, masquant les lumières parasites. La photo des quais fut vite réglée, c’est une technique que je maîtrise bien maintenant et je suis nettement plus à l’aise en noir et blanc. J’ai pas mal tâtonné avec la façade vitrée, déjà pour redresser l’image et ensuite pour choisir entre noir et blanc et couleur. J’ai finalement opté pour la dernière solution. 

Sur ces quatre photographies prises en quelques minutes dans un rayon de deux-cent mètres, trois on fait un bide et une à dépassé les cent favoris sur Flickr.

Dans une exposition j’aurais tout misé sur la rue en noir en blanc mais c’est le couché de soleil sur le pont qui à eu du succès. Je ne suis pourtant pas vraiment satisfait du développement malgré les leçons que je poursuit sur Lightroom.

Il est vrai que je me suis retiré de nombreux groupes Flickr où je partageais abondamment mes photos pour ne me concentrer que sur une petite poignée en fonction du thème de l’image. Du coup je touche nettement moins de monde.

Ce week-end je vais essayer d’aller au marché de Noël équipé d’un pied photo pour réaliser des images de nuit. L’exercice risque d’être périlleux avec la foule compacte mais l’aventure est tentante.

Soirée Klonosphère

Klonosphère est un label indépendant français qui lance de nombreuses jeunes pousses dans une carrière musicale. Fut un temps où je travaillais avec leur équipe pour promouvoir certains de leurs talents.

Et samedi dernier, dans la nouvelle salle de la Maison Bleue que je n’avais pas encore étrennée, le label organisait une soirée spécial Klonosphère avec trois de leurs groupes, Howard, Patron et LDDSM.

Comme j’avais manqué Soen dans la même salle pour des raisons médicales et que j’allais probablement manquer Evergrey au Grillen à Colmar pour les mêmes raisons, je le suis dit qu’une soirée Klonosphère ne me ferait pas de mal.

Dans les faits, ça ne s’est pas passé du tout comme je l’imaginais.

J’y allai pour LDDSM dont j’ai la première et dernière galette. J’avais écouté Howard une fois avant de les classer dans les groupes hors sujet pour Neoprog et Patron, eux sortaient clairement du la ligne éditoriale de l’époque.

Avec une aponévrite au pied droit et trois points de suture à la main gauche, pas question pour moi de photographier les concerts. Je n’aurais pas pu tenir le boîtier et encore moins porter le matériel. Déjà rester debout pendant plusieurs heures allait se révéler une véritable torture.

Alors j’ai occupé mes mains avec une bière blanche locale à la pression. C’est pas mal aussi.

Le public n’est vraiment pas au rendez-vous. Je compte une quarantaine de personnes comprenant la famille, les amis et les musiciens dans le public. La misère quoi.

Howard ouvre le bal du samedi soir, un premier concert, deux années après avoir sorti leur première galette et s’être morfondus pendant le confinement. Trois jeunes qui en veulent sur scène. Par chance ils ne se souviennent pas de moi, du moins ils ne se sont pas manifestés. Car suite à un malentendu avec leur label, je me suis retrouvé face à eux et assez surpris un jour, pour une interview que je devais réaliser avec un autre groupe. Malaise. Je n’avais pas écouté leur album, je ne les connaissais pas et surtout n’avais pas de temps à leur accorder pour une interview. J’aurais dû.

Clavier, synthétiseur analogique Korg, orgue Hammond, batterie, guitare et chant, le trio joue un rock à la frontière de plusieurs genres dont le progressif. Ils jouent bien, très bien même, ils en veulent, possède de l’énergie à revendre et leurs morceaux sont furieusement accrocheurs avec de superbes passages aux claviers. J’ai tout simplement adoré leur prestation, surtout pour un premier concert. Bravo les gars.

Patron c’est un autre genre, un quatuor, guitares, basse, batterie plutôt ancré dans un rock américana parfois un peu sixties. Le chanteur au look Happy Days (qui sort juste du COVID-19) possède une voix grave absolument dingue et belle. Le batteur est une machine de guerre infatigable fascinante à regarder. Quant au guitariste asiatique et au bassiste yogi, pas grand chose à en dire, ils passent tous deux inaperçu. Nico, le guitariste de Los Disidentes del Sucio Motel s’invite sur scène pour un morceau avec le groupe, une manière de galvaniser la ‘foule’ qui est fan du groupe strasbourgeois.

Passé la première fascination pour le chant et la batterie, je décroche assez vite de la musique qui n’est vraiment pas ce que j’aime écouter. Alors cette je m’offre une seconde bière artisanale brune cette fois. D’ailleurs elle me plaît moins, comme la suite de la soirée.

LDDSM arrive en terrain conquis. Les rares spectateurs sont tous acquis à leur cause. Le groupe rentre à la maison après une longue absence, bref tous les ingrédients sont réunis pour offrir un bon concert. Cinq musiciens sur scène, deux guitariste, une bassiste, un batteur et un chanteur, devrais-je dire crieur mini claviériste. Ils sont détendus, sans doute un peu trop relax même, limite pas très pro ce qui donnera un superbe loupé de tonalité et une guitare désaccordée en plein set. 

En studio, la musique de LDDSM est assez chargée, limite brouillonne, du stoner quoi. En live, c’est bien pire. Le chant à trois voix où chacun y va de sa tonalité passe peut-être pour des personnes pas calées au diapason mais pour moi cela devient vite une torture sonore. Sorti de deux trois morceaux moins chargés, la prestation de Los Disidentes del Sucio Motel m’a clairement déçu, d’ailleurs, je suis parti avant la fin du concert, autant à cause de la musique que de la douleur grandissante dans le talon droit. 

Malgré une soirée en demi teinte, je retiens Howard que je vais réécouter de ce pas et je m’excuse platement après d’eux pour cette interview manquée, même si à l’époque, en plein confinement, je ne pouvais pas la réaliser. Au passage, je tiens à signaler que la nouvelle salle de la Maison Bleue est vraiment très bien, idéale pour des concerts de deux cent à trois cent personnes.

Mon second concert

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Mon second concert en deux ans prenait place à la Laiterie à Strasbourg, pour y retrouver The Pineapple Thief.

J’ai bien failli ne jamais arriver à cette salle située pourtant à sept kilomètres de la maison. J’étais bloqué de l’autre côté du Rhin par une manifestation de forains et après deux heures et demie d’embouteillages, j’ai juste eu le temps de déposer mon épouse à la maison avant d’aller au concert.

Dans la file d’attente j’ai retrouvé des amis perdus de vue depuis plusieurs mois, perdus en fait depuis que j’ai renoncé à Meta que l’on appelait encore Facebook à l’époque.

Au programme de la soirée Alex Henry Foster et The Pineapple Thief. Je venais évidemment pour ces derniers, ne connaissant pas l’ancien chanteur de Your Favorite Enemies. On ne peut pas connaître tout le monde non plus d’autant que l’artiste n’a composé qu’un seul album sous son nom pour l’instant.

Son groupe investit la scène vers 19h45, claviers, batteries, guitares, saxo alto, chanteur, tout plein de monde mais rien en comparaison de leur live à Montréal où ils étaient onze à jouer. Oui car ce sont des québécois, qui parlent en français avec le joli accent et chantent en anglais.

Dès les premières notes façon post-rock explosant en metal, j’ai été subjugué par la musique et la douleur froide qui émanait de leur performance, un mélange explosif entre Rage Against The Machine, Marillion et Toundra, fait de plages planantes déchirées par des tsunamis de basses. Alex Henry est possédé par sa guitare, la buée recouvre ses lunettes, les décibels culminent à 106 Dbz et je suis en transe sur ces morceaux à rallonge dont ‘The Hunter’ qui frise le quart d’heure. 

Après trois titres, Alex Henry Foster tire sa révérence sous les acclamations d’un public électrisé. Il nous invite à le rejoindre au stand de merch pour discuter après et tient sa promesse, il adore discuter avec ses fans. Après une mongue conversation, je repartirai avec le vinyle dédicacé par le chanteur et un teeshirt pour faire bonne mesure.  Oui, j’ai adoré et il est sur Bandcamp pour les curieux.

The Pineapple Thief arrive ensuite à 21 heures et je vous avoue que d’emblée, je sens qu’il vont devoir se dépasser pour égaler la première partie.

Hélas Gavin Harrison semble fatigué et Steve Kitch en petite forme, il devra même se poser le temps d’un titre pour récupérer. Il faut dire que le groupe s’est embarqué dans une grosse tournée qui a débuté le 6 octobre avec de rares journées de relâche passées sur la route. Bruce et Jon ne sont pas toujours au même diapason ce qui donne des chœurs parfois psychédéliques et le set semble réglé comme du papier à musique, laissant peu de place à la spontanéité, tout le contraire de Alex Henry Foster.

Il y eut quelques bons moments tout de même, nous parlons bien The Pineapple Thief, mais clairement leur précédente prestation dans le Club de la Laiterie m’a laissé un bien meilleur souvenir. Déjà parce la scène, plus intimiste, convient mieux à leur musique qu’un grand espace balayé de projecteurs. Ensuite parce qu’ils étaient bien meilleure forme et que O.r.k. ne les avaient pas éclipsé comme Alex Henry Foster. Oui des fois, les gars qui chauffent la salle font de l’ombre à la tête d’affiche.

Monde cruel.

Le commerce est loi

Patrouilles de CRS, contrôles et fouille au corps à l’entrée de la ville, transports ne desservant plus le centre, hordes de touristes, cars parkés sur les grands boulevards, la ville est en état de siège; le marché de Noël vient de débuter à Strasbourg. 

Comme je comprends l’exaspération des habitants, noyés dans les vapeurs de vin chaud, les odeurs de churros et les troupeaux en bonnets rouges à clochettes, ces habitants qui ne peuvent plus circuler librement chez eux. Oppressant.

J’ai passé les barrages avec un gros sac noir lourdement rempli de BDs, l’entrouvrant à peine, car il pleuvait ce jour là, ne montrant que la couverture de la première au vigile peu regardant. Caché dessous, il aurait pu y avoir 2 kg de plastique. Mais voilà, je ne dois pas avec la gueule de l’emploi. J’ai une tête de bon français. 

A quoi tout ce dispositif sert-il ? A rassurer les touristes qui dépensent leurs euros au marché de Noël, dans les restaurants, les hôtels et les boutiques de luxe ? 

C’est vrai, l’an passé nous avons eu peur, et c’est bien naturel, pensez donc, une fusillade en plein centre ville.

Mais est-ce que le dispositif alors en place a arrêté le tueur ? Non.

La ville sent les marrons grillés, le vin chaud, la cannelle, la vanille de synthèse. Les vitrines croulent sous les décorations et les chalets sont installés sur la place de la cathédrale.

Pourtant je n’ai pas envie de visiter le Marché de Noël cette année, encore moins que l’an passé. Trop de touristes se pressent dans les allées, trop de policiers scrutent les visiteurs, trop de Strasbourgeois sont pris au piège dans leurs appartements attendant que tout cela se termine enfin.

J’aimais tant le Marché de Noël avant que Strasbourg n’en devienne la capitale, avant l’invasion touristique de masse et la sécurisation à outrance. 

Aujourd’hui, avec ces barrages, cette foule compacte, cette agression sonore, ces patrouilles armées jusqu’aux dents, étrangement, j’éprouve plus que jamais un sentiment d’insécurité alors que je devrais être émerveillé par la magie de Noël. Quelque chose s’est brisé.

Eco nar

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Je vais vous parler d’un nouveau concept tirant parti de l’écologie et de la connerie. 

Les municipalités incitent de plus en plus les citadins à utiliser des bicyclettes pour se rendre au travail. Certaines proposent même à leurs employés une prime vélo afin de les motiver un peu plus. 

Jusque là tout va bien. Elles organisent également des manifestations pour sensibiliser les gens à la pollution, à la circulation écologique, à la sécurité à vélo, allant jusqu’à réviser les deux roues des administrés gratuitement.

Franchement c’est beau. Les bobos sont à la fête, et la course à l’entreprise qui fera le plus de kilomètres à vélo en un mois est lancée. Youpi ! Pour fêter l’événement, on affiche, on placarde, on mail, on plastronne « Venez à vélo ». 

C’est là, que tout doucement ils commencent à me gonfler. « Inscris-toi, c’est important, faut venir à vélo au travail. ». Je viens au travail tous les jours à vélo, je me déplace à vélo le plus souvent possible, sinon je marche ou j’emprunte les transports en communs ok ? Je n’ai pas eu besoin d’une grande messe pour développer ma conscience écologique. 

Mon refus de participer au grand concours agace. Mais passons, je ne suis pas un bobo communautaire, c’est ainsi. 

Pour promouvoir le vélo, le transport écolo, quoi de mieux, outre une communication agressive, que des petits gadgets à ramener chez soi : une mini plaque minéralogique, une pince à vélo brassard jaune auto enroulante, des petites lumières rouge et blanches clignotantes. 

Une plaque en aluminium chromée (le top de la consommation électrique), un machin en matériaux divers non recyclables (formidable pour le tri sélectif), des trucs électroniques avec des piles bouton au mercure, des LED et un petit circuit RLC (inutile, moche, polluant)… Les gadgets c’est sympas, mais question écologie ils ont totalement loupé leur communication les bobos. Car ils en ont donné des tonnes de ces conneries inutiles qui finiront à la poubelle ou dans la chambre du gamin, même moi j’en ai trouvé sur mon bureau au travail sans avoir participé à leur farce écologique.

Oui c’est bien de se déplacer à vélo, d’avoir une bicyclette en bon état pour rouler, d’être équipé d’un casque, d’un gilet et de lumières pour augmenter sa survie en milieu hostile. Mais ce n’est pas en distribuant des gadgets non recyclables que l’on incitera les gros cons roulant en SUV à se mettre à la petite reine. Cet l’argent gâché en com aurait pu être investi dans une étude raisonnée des pistes cyclables. Car c’est bien de promouvoir, encore faut-il pouvoir circuler en toute sécurité.