Giant Sky – Giant Sky

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C’est en écoutant Visions de Soup sur Bandcamp que j’ai découvert Giant Sky

En bas de la page de cette plateforme de streaming, sous les tags, vous pouvez trouver des albums recommandés par le groupe que vous écoutez ainsi que des artistes similaires. Une belle manière d’élargir ses horizons musicaux.

Giant Sky est le nouveau projet du frontman de Soup, Erlen Aastad Vigen, un projet dans lequel on retrouve également Espen Berge, de quoi avoir quelques craintes pour l’avenir de Soup.

Pour cette découverte, j’ai opté pour la version dématérialisée, ne sachant pas vraiment où je mettais mes pieds. Car Giant Sky est plus shoegaze, folk, cinématique et expérimental que progressif pour tout vous dire. Il y a des passages carrément fumés comme dans la septième partie de ‘The Further We Go The Deeper It Gets’.

L’album éponyme dure quarante neuf minutes pour sept morceaux allant de une à douze minutes sur lesquels se croisent les voix de quatre femmes, d’un homme, du violon, de la flûte, de l’orgue d’église et plein d’autres instruments joués par Erlen.

Le résultat peut sembler déroutant au début avec ce mélange d’électro dans ‘Broken Stone’, de musique de chambre dans ‘Interlude’, d’expérimental, de shoegaze ou de rock alternatif acoustique dans ‘Out Of Swords’. 

Les six premières parties en douze minutes de ‘The Further We Go The Deeper It Gets’ ressemblent à du Vangelis où Danny Cavanagh jouerait des guitares sur des inspirations folk façon Mike Oldfield.

Dans ‘Broken Stone’, vous retrouverez cette guitare assez fabuleuse qui résonne dans Soup. Un titre de plus de neuf minutes à la seconde partie très synthwave qui laisse place à un interlude flûte et piano qui me fait songer à Harmonium.

‘No Cancelling This’ pourrait vous rappeler des derniers albums d’Archive, tout particulièrement le magnifique Axiom, alors que le mélancolique ‘Out Of Swords’ ressemble à un single de Petter Carlsen. 

L’instrumental cinématique expérimental ‘The Further We Go The Deeper It Gets Pt. 7’ est assez raccord avec la fin du titre précédent et sert de pont d’envol pour propulser ‘Breathing Patterns’ aux belles envolées de flûtes.

J’ai acheté Giant Sky par curiosité et j’avoue avoir eu du mal à rentrer dedans au début. Mais leur univers musical s’est peu à peu imposé à moi et quelques morceaux comme ‘The Further We Go The Deeper It Gets’, ‘Interlude’ et ‘Out Swords’ m’ont réellement séduits.

Giant Sky est un groupe à placer en surveillance rapprochée.

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Soup – Visions

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Vous savez, c’est compliqué les goûts et les couleurs. Allez comprendre par exemple pourquoi Visions m’a tapé dans l’œil alors que les précédents albums de Soup m’avaient barbés. 

C’est Alias qui m’a donné envie d’y jeter une oreille, il venait de l’acheter sur Bandcamp. J’ai commandé le vinyle après avoir écouté seulement un titre. Bon ok, un titre d’un quart d’heure tout de même.

Fin 2018, j’avais eu l’occasion de boire le potage chez Paulette avec The Watch et je n’avais pas été emballé, pas plus que par leurs albums Remedies et The Beauty Of Our Youth. Mais c’était aussi à l’époque où j’écoutais de la musique au kilomètre et qu’il me fallait des doses de plus en plus concentrées pour prendre mon pied.

Visions, dans son édition normale, propose cinq titres dont le long ‘Burning Bridges’ et le, à peine plus court, ‘Kingdom Of Color’. En fait, sorti de l’instrumental ‘Skins Pt. 1’, tous les morceaux dépassent les sept minutes. Un vinyle rouge marbré dans une double pochette 3D avec un livret photo, un CD et des paroles sur une feuille volante. Un magnifique packaging qui ne pêche que par la qualité du pressage du disque, dommage, car c’est l’essentiel. 

L’album met en place un monde sonore éthéré post-rock, progressif, cinématique planant et majestueux. Visions possède un parfum de nostalgie progressive, des couleurs pastel seventies, un je ne sais quoi de In The Court Of The Crimson King. Des guitares à la Steve Rothery, Steven Wilson et David Gilmour habitent ces morceaux riches en claviers et sections instrumentales.

‘Burning Bridges’, qui ouvre ces visions, se compose de cinq mouvements : 

une ouverture cinématique stellaire à la guitare et claviers, une balade wilsonienne au piano, basse ronde et flûte traversière qui vire au post-rock, un chant vocodé sur des claviers SF grandioses peuplé de bruitages, une guitare marillionesque suivi de claviers et voix désincarnées et un final en apothéose instrumentale.

Rien que pour ces quinze premières minutes, le disque mérite le voyage.

‘Crystalline’ qui suit avec sa guitare acoustique et le violon, diffuse un doux parfum progressif mélancolique avant qu’une trompette ne s’invite dans la partition et que l’enregistrement ne se fasse de plus en plus parasité.

‘Skins Pt. 1’ propose alors un bref interlude instrumental au piano avant d’attaquer la seconde plus longue pièce de l’album, le magnifique ‘Kingdom Of Color’. Le titre, façon vieille Angleterre, s’offre un premier et délicieux solo de guitare à la manière de Rothery puis un second, acoustique, dans l’esprit de Steve Hackett.

Les seconde et troisième parties de ‘Skins’ terminent Visions, une chantée acoustique et la dernière instrumentale avec une sublime guitare sur des claviers vintages.

Depuis quelques jours, l’album passe sans relâche dans la maison

J’ai toutefois quelques regrets avec Visions. Celui de n’avoir pas commandé la version longue. Celui de ne pas l’avoir écouté en temps et en heure car il aurait été élu album de l’année 2021 et enfin, mon plus grand regret, c’est qu’il s’agit peut-être du dernier album de Soup, leur chant du cygne avec la naissance de Giant Sky dont je vous parlerai très bientôt.

Teeshirt : Star One