Les soldes, est la période où je déserte les magasins, à croire que je prends un malin plaisir à tout acheter au prix fort. Je pense qu’il s’agit plutôt d’une aversion à la fouine, l’achat par défaut histoire de payer moins cher, l’hystérie de la bonne affaire. Je suis surtout feignant et préfère acheter plus cher si c’est plus simple.
Bon toujours est-il que les soldes ne sont pas encore finies, je viens de m’en apercevoir en me promenant en ville où s’affichent un peu partout des panneaux racoleurs : SOLDES, -30% sur les produits marqués d’une pastille verte, Déstockage massif (de produits spécialement fabriqués à bas coût pour l’occasion), Dernière démarque.
Entrant par hasard, dans un magasin d’occasion – en fait le magasin où je passe presqu’une fois par semaine car ils possèdent un excellent rayon métal et progressif – je jette un œil distrait sur les bacs (distrait signifiant que je regarde tous les CDs des rayons néo-prog et metal compulsivement). Lors de ce survol désintéressé des discographies de Anathema, Ayreon, Dream Theater et consorts, mes yeux blasés tombent sur un nom qui m’est familier sans que j’arrive à mettre une musique dessus; Hammer Of Misfortune, une groupe dont j’avais parlé en juillet dernier pour la sortie de Dead Revolution mais que je n’ai jamais vraiment écouté (oui vous êtes déçus, vous pensiez que j’étais une bible du prog rock, que je connaissais tous les groupes qui existent, même les népalais, ben non, je j’avoue, je n’y connais rien, mais chut ! Ce sera notre petit secret…). Curiosité oblige, j’embarque le 17th Street pour 7€, histoire de satisfaire mon insatiable boulimie. Bon à l’écoute, pas de quoi en faire un fromage, du hard rock 70’s à la production moyenne, curieux quand tu sera vieux tu auras une queue.
– ben ça ne serait pas tôt…
– qui a dit ça !?!
Me retournant vers la caisse, l’acquisition en main, je vois un rayon soldes, un rayon soldes dans un magasin d’occasion ! Solder de l’occasion c’est assurément mieux qu’une seconde démarque. Je me plonge dans le back prog/psyché sans rien trouver puis je jette un œil dans celui du metal, des fois que. Et que vois-je, noyé au milieu du death, du sludge, du trash et du doom ? Un petit Circa qui a perdu sa maman, qui s’est trompé de chemin et s’est égaré chez les tatoué. Valley of The Windmill, un album sympa pour qui apprécie le travail de Billy Sherwood, chroniqué en 2016 avec du mp3 et que je vais revisiter après 17th Street avec grand plaisir. Que penserait Billy Sherwood, s’il savait qu’on le bradait à 3€, coincé entre un obscur groupe sponsorisé par Heineken et un autre tellement tatoué et gras qu’il est méconnaissable.
Entre les explorations des entrailles de mon iPhone à la recherche de la prochaine chronique, Sifting, Psion , Dark Avenger, Telepathy, Caligula’s Horse, Bodhi, Professor Tip Top, Christiaan Bruin, Kal-El, Impure Wilhelm, Erudite Stoner, Buttered Bacon Biscuit, Alwanzatar ou Tuesday The Sky, l’écoute du dernier Leprous sur lequel je travaille, je vais caser deux écoutes loisir pour me changer, Hammer Of Misfortune et Circa.