Shores of Null – The Loss Of Beauty

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En 2019, le groupe Shores of Null m’avait fait très forte impression avec Beyond The Shores, un titre album de trente-huit minutes accompagné d’un film qui racontait les étapes du deuil. Alors, lorsqu’ils ont annoncé leur nouvel album studio The Loss Of Beauty, je n’ai pas hésité une seconde et j’ai commandé la totale.

Quand je dis la totale, c’est la totale. L’enregistrement numérique, le digipack, le tee shirt et deux éditions vinyles différentes limitées respectivement à 100 et 300 exemplaires. Oui des fois je déconne complètement, surtout ici, parce que je n’avais pas vu qu’il y avait deux fois le même vinyle sorti de la couleur.

Et pour tout vous dire, je regrette un peu la dépense. The Loss Of Beauty ne possède pas la puissance évocatrice de Beyond the Shores. Il faut dire que cette fois, nous avons à faire à onze morceaux de une à six minutes avec seulement deux instrumentaux et pas de violon ni de chant féminin en contrepoint du growl.

Il s’agit d’un album doom gothique et sombre on ne peut plus classique au final qui manque de caractère. The Loss Of Beauty parle de la beauté que l’on découvre dans tous les petits moments éphémères et imparfaits de la vie. Un thème à l’image de la pochette minimaliste , ces branches dépouillées où ne subsistent que quelques fruits rouges.

Au milieu de ce doom post-metal hurlé, deux titres brisent la monotonie ambiante : l’instrumental ‘The First Son’ où pointe un violoncelle et du piano et ‘Nothing Left To Burn’ où la voix de Davide sort un peu du registre habituel. Chant clair un tantinet théâtral et growl se partagent les paroles sur des guitares électriques mandolines, riffs chargés et double pédale trépidante. Une musique qui se rapproche plus du post metal que du doom du fait de son tempo infernal.

Je serai tenté de dire que cela manque de nuances et que sans la voix de Davide qui sait m’émouvoir parfois comme dans ‘Darkness Won’t Take Me’, j’aurai été vraiment déçu. Il est vrai que dans le cas ‘Beyond The Shores’, le support visuel du clip contribuait pour une bonne moitié à la fascination de cet album. En plus la musique flirtait nettement plus avec un doom qui convient mieux à ma mélancolie naturelle.

J’aurai aimé un peu plus de ‘The First Son’ et un peu moins de ‘Destination Woe’ dans ce nouvel album même si à gré des écoutes, un titre comme ‘A Nature In Disguise’ se détache agréablement de l’ensemble.

Bon, ça m’apprendra à acheter sans lire la composition sur l’étiquette. Mais si je ne vous ai pas dégoûté, vous pouvez l’écouter sur Bandcamp.