Ce n’est pas de ma faute si Macron a viré les députés juste quinze jours avant que nous partions en vacances.
Oui après les européennes, nous avons manqué les premiers et seconds tours des élections législatives. Et pas question de donner pouvoir à nos amis, ce sont des banquiers, des directeurs, des cadres supérieurs ou des retraités. Autant dire qu’ils votent très à droite. Quant à notre fils ainé, il ne vote pas sauf pour la légalisation de la weed.
Dans le petit village de montagne de 1300 âmes où nous avions trouvé refuge, le dimanche matin, l’heure était aux courses plutôt qu’au vote. L’Intermarché regorgeait de petits vieux armés de cabas alors que l’hôtel de ville semblait désert. Pourtant, dans ce coin rural paisible, sur les 844 votants – une affluence record au passage – 45% ont fait le jeu de l’extrême droite au premier tour.
Ici il n’y a pas d’étrangers, juste des petits vieux et quelques chômeurs bientôt retraités. Les actifs se font de plus en plus rares. Deux boulangeries sur trois ont fermé leurs portes. La supérette du centre-ville n’a pas résisté à la concurrence de l’Intermarché construit à quelques kilomètres de là. Les restaurants ont mis la clé sous la porte depuis longtemps, seul survit un café autrefois pompiste et chauffeur de bus sur la place du village. Dans la grande rue, les vitrines crasseuses des commerces fermés prennent la poussière : coiffeur, potier, boulanger, quincaillier, restaurateur, buraliste, libraire.
Au second tour, alors que nous remontions vers l’Alsace, l’union de l’extrême droite remportait 58% des suffrages dans ce petit village de montagne.