Je suis un antinucléaire de base, antimilitariste et partisan de la décroissance. Je suis né à Saint-Brieuc dans les Côtes de Porcs en Bretagne et ma belle soeur vit et travaille à la Hague. Mes frères aînés ont manifesté à Plogoff et j’ai vécu Tchernobyl et Fukushima comme bien d’autres.
J’étais donc tout naturellement prédisposé à lire La Pierre Jaune, le premier roman de Geoffrey Le Guilcher…
L’histoire commence comme un thriller légèrement décalé. Jack un agent d’une organisation secrète, infiltre un groupe de militants vivant dans la presqu’île de Rhuys. C’est à ce moment qu’une explosion survient à l’usine de retraitement des déchets nucléaires de la Hague, entraînant une catastrophe nucléaire sept fois plus importante que celle de Tchernobyl.
La Bretagne et le Cotentin sont rapidement évacués mais les activistes de La Pierre Jaune et Jack, notre agent infiltré, décident de rester sur place pour des raisons très différentes.
Outre un réquisitoire anti-nucléaire on ne peut plus glauque et cynique, le roman dépeint une communauté de marginaux, certains étant de doux rêveurs, d’autres des extrémistes, et raconte Jack confronté à son passé d’agent gouvernemental et sa mutation au contact de ces marginaux.
Commencé comme un roman d’espionnage, le livre continue post-apocalyptique et s’achève sur une histoire humaine. Un excellent premier roman qui en appelle beaucoup d’autres.