Juste une mise au point

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Un télescope est un grand miroir quasi sphérique qui concentre la lumière captée sur un second miroir plus petit situé au sommet du tube et qui la renvoie sur le côté (Newton) ou bien au fond du tube via un trou dans le miroir principal (Cassegrain). Il y a d’autres subtilités comme la lame de Schmidt pour certains modèles ou l’absence de miroir secondaire mais ce n’est pas de sujet du billet.

En plus des miroirs, ces instruments, comme les lunettes, ont besoin d’un oculaire au bout du chemin optique pour fabriquer l’image finale. Lorsque l’on fait de la photographie, l’oculaire est remplacé par le capteur de la caméra ou de l’appareil photo.

Pour régler précisément la netteté de l’image produite, on utilise généralement un porte oculaire. Cette crémaillère avance et recule l’oculaire le long de l’axe optique de manière précise pour obtenir une mise au point parfaite.

Je possède un télescope Schmidt Cassegrain c’est à dire un instrument qui renvoie la lumière en bas du tube via un trou circulaire dans le miroir principal. Et depuis que j’ai ce télescope Celestron HD 8,  je suis confronté à un problème de mise au point. 

Sur ce genre d’instrument, une molette située en bas du tube, permet d’ajuster la netteté de l’image en fonction de l’oculaire ou de la caméra installé. Il n’y a pas de porte oculaire. Cet ajustement se fait par déplacement du miroir principal vers le haut ou bien le bas.

De base, la molette ne possédant pas de démultiplication, le réglage est délicat et relativement imprécis. Ensuite lorsque l’on inverse le sens du réglage, il y a un jeu, appelé shifting, qui réduit à néant quasiment tous vos efforts de mise au point à chaque fois que vous changez de sens de rotation pour affiner votre travail.

La fixation des oculaires au télescopes est des plus primitive et lorsque que l’on met un renvoi coudé et un oculaire grand champ, le poids de l’ensemble à tendance à faire basculer l’oculaire vers le bas par simple gravité. Oups !Enfin, lorsque vous passez d’un oculaire à une caméra, tout de travail de mise au point est à refaire, ce qui est rageant.

Donc je me suis décidé à équiper le télescope d’un porte oculaire type Crayford. C’est un gros bout de ferraille que l’on visse à l’arrière du télescope et qui permet de s’affranchir de la mise au point via le déplacement du miroir principal.

Le machin coûte un bras et pèse le poids d’un âne. 350 € pour 1 kg ! Il permet cependant de supporter une charge utile de 6 kg ce qui est largement plus que ce que j’installe d’ordinaire sur le C8.

Il possède un coulant 2 pouces (par chance j’avais l’adaptateur 1.28), trois molettes de réglage dont une démultipliée X 10, une vis de frein pour verrouiller la mise au point, un rotateur de champ et plein de vis de réglage. Un joli bout de ferraille.

Évidemment ajouter 1 kg au cul d’un instrument de 6 kg, cela déséquilibre pas mal l’ensemble. Il faut le prendre en compte. En plus le Crayford rallonge l’instrument de plusieurs centimètres mais par chance il rentre encore dans sa housse de transport.

L’installation est toute simple et son réglage également. Il suffit de dévisser l’adaptateur 1.28 du Celestron et de le visser à la place. Pour le réglage, on vise une étoile avec l’instrument, on règle grossièrement la position du miroir principal, on ajuste avec le porte oculaire et on verrouille une fois pour toutes la mise au point du Celestron qui ne servira plus à rien. Tous les réglages se feront via le Crayford.

J’ai testé quatre configurations. Un oculaire tout d’abord que j’ai remplacé en un rien de temps par une caméra couleur sans avoir à changer la mise au point. Ensuite j’ai fixé un appareil photo à l’aide d’une bague T2 puis ma caméra de guidage pour éventuellement faire de la photo planétaire. La permutation des différents éléments se fait facilement sans avoir à changer beaucoup la mise au point. Alors que sans le Crayford, c’était vraiment l’enfer.

Autre avantage non négligeable d’un porte oculaire de type Crayford, le réglage de la netteté de l’image ne fait pas vibrer tout l’instrument comme un vieux tacot ce qui rend l’exercice beaucoup plus aisé.

Bref je suis très content de cette nouvelle dépense non indispensable même si il a fallu un bon mois pour être livré de la bête. Du coup, je n’ai pas encore pu le tester lors d’une nuit d’observation à cause d’un ciel plus que capricieux ces derniers jours. L’astronomie est une belle école de patience.

Juste une mise au point 

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