Écrire ne nourrit pas son homme, dit-on, même lorsque l’auteur connaît le succès. Joël Dicker, fort de quatre romans dont deux best-sellers, semble victime de ce dicton.
Dans l’Enigme de la Chambre 622, l’auteur suisse nous dépeint la haute société de la ville de Genève, ses banquiers, ses palaces, ses espions, ses restaurants, ses millionnaires, ses acteurs, ses belles femmes et l’Ecrivain. Et cette fois Joël assume, l’écrivain c’est lui.
Une fois encore dans l’oeuvre de Dicker, il s’agit d’un roman dans le roman. Joël y parle de lui, de son éditeur et ami Bernard de Fallois décédé le 2 janvier 2018 et du livre qu’il écrit, poussé par Scarlett, une femme qu’il rencontre dans un palace alors qu’il y profite de vacances. L’histoire d’un meurtre commis dans ce même palace au bord du lac, dans la chambre 622.
Qui est mort ? On ne sait pas. Mais Dicker va enquêter pour nous.
Rolex, diamants, avoirs, rubis, soirées mondaines, pouvoir, nous voici plongé dans un univers d’une laideur sans pareille avec des personnages sans grande consistance ni psychologie auxquels le commun des mortels ne pourra s’identifier.
Le récit sautant du coq à l’âne, en privilégiant ce dernier, tente tant bien que mal de rebondir sans succès. Aller retour dans le temps, trois mois, quinze ans, cinq jours, incessants changements de décors, de personnages, j’ai l’impression que Dicker masque la pauvreté du récit avec des non coups de théâtre.
Mais que s’est-il passé dans la chambre 622 dans la nuit fu 15 au 16 décembre ? La police ne le sait pas et j’avoue que je m’en moque un peu.
Je suis allé au bout du livre parce que je n’avais rien d’autre à lire. Ne faites pas comme moi. Pourquoi Joël Dicker est-il tombé si bas après deux excellents romans ? Voilà la véritable énigme.