Oh Hiroshima – All Things Shining

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Cette chronique n’était pas prévue à mon planning. J’avais déjà survolé l’album All Things Shining du groupe Oh Hiroshima sans grande conviction à sa sortie fin juin et j’étais passé à autre chose. Mais comme j’ai eu l’occasion de les écouter en live le onze décembre à Karlsruhe, je me suis dit, pourquoi ne pas donner une nouvelle chance à leur dernier album.

Cette fois je me suis posé, j’ai fermé les yeux et je suis rentré dedans pour de bon. Je connais le groupe depuis l’album Myriad en 2022, un disque que je n’avais pas chroniqué non plus à l’époque.

Oh Hiroshima fait du post-rock shoegaze chanté. Un quatuor en live où le chanteur est quasiment invisible alors qu’en studio, il prend nettement plus de place.

All Things Shining est un album de trois quart d’heure contenant huit pistes dont deux de plus de sept minutes.

Disons le tout de go, sa production laisse à désirer et c’est bien regrettable car l’écriture du groupe suédois est toute en subtilité. Contrairement à la version live, leur musique studio s’enrichit d’instruments à cordes, de cuivres et de voix féminines. En outre, le chant est nettement plus lisible que le yaourt à peine esquissé lors du concert à Karlsruhe. Un meilleur enregistrement aurait pu mettre tout cela nettement mieux en valeur.

Oh Hiroshima joue du post-rock à la forme assez classique comme dans le titre ‘Memorabilia’ qui clôture l’album. Attention, je dis classique, mais il s’agit d’un  post-rock avec une sacrée dynamique et sur lequel on ne s’endort jamais.

Mais il y a des titres qui sortent clairement du mood post-rock. ‘Deluge’ par exemple me fait beaucoup songer aux premières expérimentations de Radiohead quand ‘Swans In Field’ se rapproche pas mal de ce qu’écrivent les islandais de Solstafir, mais sans la voix écorchée. 

Et que dire de cette trompette qui hante le second morceau ‘Holiness Movement’ où une basse semble écrire à elle seule la fin de la pièce ?

Je n’ai pas vraiment plus à ajouter sur All Things Shining sorti du fait que je suis très heureux de m’être penché à nouveau dessus après le concert. Finalement je regrette de ne pas avoir acheté le vinyle comme Seb d’autant que sa pochette est vraiment magnifique.

Allez l’écouter, vous pouvez le découvrir sur Bandcamp et au passage jetez une oreille à Myriad sorti deux ans plus tôt.

Oh Hiroshima

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Faute d’écouter Solstafir au Z7 il y a quinze jours, la semaine passée, je suis allé voir Oh Hiroshima à Jubez à Karlsruhe avec l’ami Seb.

J’ai tenté jusqu’à la dernière minute d’obtenir une accréditation photo mais voilà, mes heures de gloire sont bien loin derrière moi, et je me suis fait jeter par la salle, les organisateurs, et le groupe n’a pas daigné me répondre. Résultat pas de photo. Fut un temps, cela ne posait aucun problème de photographier un concert dans cette salle. Les temps changent.

Je connais le groupe de post-rock Oh Hiroshima depuis que l’ami Stéphane en a parlé sur son blog et j’ai leur album Myriad sorti en 2022 dans la discothèque. Je ne l’ai pas pour autant chroniqué. Du post-rock shoegaze chanté qui s’écoute assez bien sans révolutionner la face du prog. De quoi passer une soirée sympa avec un ami et quelques bières.

Lorsque nous arrivons à Karlsruhe, le marché de Noël bat son plein.  Nos voisins allemands, chaudement vêtus, tassés autour des cabanons colorés, sirotent le vin chaud en mangeant des trucs locaux et pas forcément digestes.

À Jubez, la petite salle de concert située en plein centre, il y a nettement moins de monde, une cinquantaine de personnes à tout casser. Un public principalement masculin clairsemé comme leur cheveux au sommet du crâne et pas très jeune.

 Le trio de post-métal allemand Codeia assurait la première partie. Ils jouent des pièces à rallonge, où ils alternent poutrage post-métal et plages planantes mandoline. Rien de fondamentalement très original pour le genre si ce n’est la durée des morceaux, pas loin d’une demi-heure tout de même. Dans des nuages de fumée orange et rouge ils n’ont joué du coup qu’un seul titre 100% instrumental avant de laisser place à la tête d’affiche. Le son trop fort n’était pas fabuleux et les infra basses faisaient vibrer toute la salle mais c’était supportable. Disons que lorsque le trio levait le pied, c’était jouissif.

Joakim Liebgott qui jouait avec Codeia poursuit avec Oh Hiroshima sur scène. Du coup ce que j’avais identifié comme un duo se transforme en quatuor avec Oskar à la batterie et un quatrième larron aux clavier et guitares. Jakob est à gauche au chant et à la guitare, complètement plongé dans son trip post-rock. Sa voix noyée dans les guitares et ressemble plus à des nappes de claviers qu’à du chant. Denis fait des chœurs plus épais tout en imposant son jeu de basse assez impressionnant. 

Cette fois les musiciens ne sont pas perdus dans la fumée. Les éclairages sont également plus sobres que pour Codeia. Le son est aussi plus limpide sorti du chant mais peut-être est-ce parce que j’ai changé de place, me rapprochant de la scène.

Le rendu de leur prestation me paraît assez éloigné de leurs enregistrements studio, surtout pour quelqu’un qui comme moi connaît assez peu leur musique. Je serai bien en peine de vous dire ce qu’ils ont joué.

Même si je n’ai pas retrouvé mes marques dans la set list, j’ai beaucoup aimé la prestation de Oh Hiroshima. Le post-rock n’est pas vraiment ma came mais en live cela fonctionne toujours bien et là les musiciens étaient à la hauteur du challenge.

J’ai voulu repartir avec un petit souvenir. Pas le vinyle de All Things Shining, leur dernier album en date, que je n’écouterai probablement pas à la maison, mais un teeshirt pour marquer le coup. Il y en avait trois différents mais aucun à ma taille. Je suis reparti avec le modèle que j’aimais le moins mais dans lequel j’avais une petite chance de rentrer. Seb lui, a pris le vinyle, une bière et un coca.

Comble de l’ironie il y a avait deux photographes ce soir là pour couvrir le concert dont un qui devait faire ça pour la première fois de sa vie. Dommage pour moi car il y avait de quoi faire de belles images.

Le concert qui avait débuté à 20h30 s’est terminé vers 23h. À minuit j’étais au dodo, à sept heures au boulot. Monde cruel.