Les ve

Il est d’usage d’envoyer ses vœux pour la nouvelle année. De préférence assez rapidement après le premier janvier. Des vœux SMS, Facebook, des vœux Twitter, des vœux par mail, des vœux au travail, des vœux par la poste.

Je déteste souhaiter la bonne année, faire la bise à tout le monde en cette période d’incubation microbienne intense, le meilleur moyen de ramener gastro, grippe, bronchite et rhume à la maison en moins de dix minutes. Mais c’est l’usage, on fait la bise, même aux êtres détestés tout au long de l’année, on leur souhaite bonne santé alors que dans le quart d’heure qui suit on rêverait de les voir crever dans d’atroces souffrances.

Le premier janvier à 00h01, mon téléphone portable, toujours muet d’ordinaire, s’excite soudainement, il remplit de feux d’artifices l’écran OLED Apple, de notifications Facebook et Twitter et de mails de bonne année. En quinze minutes, la batterie est à plat. Du coup, impossible de répondre, c’est bête hein…

A partir 2 janvier, les cartes de vœux arrivent, des images moches avec des messages parfois affligeants comme celui de votre grande tante qui vit à l’autre bout de la France et qui se languit depuis votre dernière visite qui date d’il y a sept ans – elle a mauvaise haleine, est incontinente et surtout ne possède aucun bien dont vous pourriez hériter – alors bon.

Au milieu de tout ces miasmes convenus, des vœux du président qui met en place le jour carence pour les fonctionnaires toujours malades c’est bien connu, du PDG qui supprime 1500 postes, il reste tout de même quelques messages qui vous touchent, des amis éloignés avec qui vous ne prenez contact que trop rarement, la faute à la vie, et des proches qui vous sont chers.

Cette année, j’ai reçu la plus grosse carte de vœux de ma vie. Une carte de vœux envoyée par la poste, roulée dans un carton, car trop grande pour une enveloppe, une carte de 40 par 60 cm, une carte couverte de photographies live, la carte d’un artiste qui est devenu très vite beaucoup plus qu’un simple musicien, un ami, venu me faire un coucou, loin de chez lui, alors que je traînais mon rein bousillé d’une pièce à l’autre de ma maison, l’auteur de la plus touchante dédicace de ma collection, un chanteur au cœur de rockeur immense, un grand blond sans chaussure noire,  Cris Luna.

Tout bien considéré, j’adore les cartes de vœux, bonne année à tous les musiciens qui ne vivent pas de leur rêve mais vivent leur rêve, qui rament pour sortir un album, pour décrocher une date de concert, qui s’échinent le jour pour jouer la nuit, qui écrivent avec leurs tripes et qui donnent tout ce qu’ils ont sur scène. Bonne année à vous, et tout particulièrement à Chris que j’espère bientôt écouter en concert en Lorraine.

Let’s There Be Rock !

Dans mon iPhone n°1

Galerie

Cette galerie contient 15 photos.

Bloavezh mat ! (bonne année en breton…) Et nous recommencions cette nouvelle année avec le contenu de mon iPhone ? Cet article hebdomadaire est l’occasion pour moi de regarder ce qu’il me reste à écouter et mettre à jour le … Continuer la lecture

listening party

A côtoyer des musiciens, des contacts privilégiés se tissent au fil du temps. Nous discutons de musique, de recherche de labels, de salles, nous nous rencontrons parfois et ce qui n’était au départ qu’une relation virtuelle, devient plus personnelle.

Inévitablement, l’objectivité du chroniqueur s’en trouve faussée mais il y a plus délicat encore. Lorsque vous connaissez bien un musicien, il aime vous faire écouter ce sur quoi il travaille, il demande votre avis, et là les choses se corsent.

Bien entendu, il est très agréable de découvrir en avant première ce qui devrait être le prochain album du groupe, d’écouter des morceaux qui peut-être ne verront  jamais le jour. Mais lorsque l’on parle de maquette, on touche au travail de création de l’artiste, processus pendant lequel nous ne devrions jamais intervenir, de peur d’influer sur son déroulement.

Imaginez que votre opinion soit écoutée, que votre avis change, un temps soit peu, la direction que prendra la musique, comment pourrez-vous ensuite évaluer cet album en toute rigueur, sachant qu’il y a un peu de vous en lui ?

Mais comment refuser ? Refuser c’est éventuellement vexer quelqu’un que l’on apprécie. Dans la mesure du possible, lorsque cela m’arrive, j’essaye de rester factuel, de parler de la qualité du son, de la structure des morceaux sans rentrer dans le « j’aime ou je n’aime pas » et surtout, j’essaye de ne rien dire qui pourrait amener l’artiste à modifier ses morceaux.

Le musicien, même connu, redoute toujours les réactions de son public à la sortie d’une nouvelle création. Certains organisent des « listening party » pour jauger l’audience, d’autres envoient des maquettes et attendent des retours avant d’aller plus loin, enfin certains s’en foutent et ne se fient qu’à leur envie musicale du moment. Je pense que les musiciens devraient plus se fier à leur instinct, leurs pulsions, et laisser la musique parler, sans s’inquiéter de la réaction future du public. C’est là que sont nés les plus grands chefs d’œuvres.

Ne vous privez pas, continuez à m’envoyer vos drafts, je les écouteraient avec plaisir tout en tachant de rester le plus neutre possible. Mais ne me demandez pas ensuite de chroniquer l’album dont j’aurai découvert la genèse, ce serait trop compliqué à gérer.

Dans mon iPhone n°51

Galerie

Cette galerie contient 16 photos.

Je vous néglige ces derniers jours mes petits chéris. Travail, déplacements, migraines, déferlante de promotions, courses aux achats de Noël, je ne sais plus où donner de la tête. Il y a eu quelques chroniques chronophages comme le Returning Jesus … Continuer la lecture

Morphée taille L

Image

Alors que le monde s’effondre, je m’endors à Hawaii dans les bras de Cris. Le campanile de St Marc vacille, mais la guitare de Ray me berce dans un flot de passion. Dans l’obscurité, les phares de l’automobile veillent sur mon sommeil. Phallus dressé, le fils de Lancelot accomplit la quête commencée par Arthur.

Les nuits alsaciennes sont fraîches, tout particulièrement dans une demeure vieille de plus de quatre siècles. Couette épaisse, couverture chaude, ne suffisent pas à réchauffer le corps quand il fait 15°C dans la chambre. Il faut se couvrir.

Après une tenue de Capitaine America érotique comme un sandwich SNCF, des Simpsons brise amour, et face à l’abondance de tee shirts de musique dans mon armoire, j’ai opté pour ces parures progressives pour veiller sur mon sommeil.

Je dors avec Marcela Bovio, Anneke van Giersbergen et quand il fait très froid, c’est un groupe entier que je glisse sous ma couette. Batteur, bassiste, guitariste, claviériste, chanteur, Marillion, Dream Theater, Threshold, IQ, Arena, tous me tiennent chaud. Bien entendu, j’ai des préférences, certains grattent plus que d’autres. Mes doudous préférés, sont Cris Luna, Collapse et Ray Wilson, leur tissu est doux et chaud.

Qu’est-ce je porte en bas ? Vous ne voulez pas le savoir…

 

Chronique d’une histoire

Image

Qu’est-ce qui se cache derrière les caractères codés en UTF-8 de la page HTML d’une chronique de rock progressif ?

L’histoire commence bien souvent par un mail reçu à la rédaction, un message venant d’un artiste, d’un label, d’un robot de plateforme de promotion. Les messages de ce genre arrivent par dizaines toutes les semaines, nous invitant à regarder un Youtube, un Vimeo, écouter un Soundcloud, un Bandcamp, un Haulix ou à télécharger via Dropbox, Google un fichier zip, rar, remplit de mp3 ou de wav. De la pop, du metal, du rock, du psyché, du punk, de la techno, du progressif, nous voyons passer beaucoup de musique.

La première étape consiste à trier ce que nous désirons étudier avec plus de soin de ce qui ne nous intéresse pas pour le webzine. Une fois ce premier débroussaillage effectué, il faut parfois répondre pour obtenir la musique, sous forme de disques ou de fichiers numériques. Lorsque que la musique arrive, il faut référencer le groupe, sa discographie, ses musiciens, l’album, ses morceaux, puis le déposer sur un partage accessible aux chroniqueurs, leur signaler l’arrivée d’une promotion et en faire la promotion.

Vient ensuite la délicate période du choix, chacun regarde, écoute, ce qu’il aimerait chroniquer, vérifie si la date de sortie est compatible avec son planning, puis demande à traiter tel ou tel album.

Commence alors la chronique proprement dite, une phase plus ou moins longue qui dépend beaucoup de l’album, du chroniqueur et de son enthousiasme du moment. Plusieurs  écoutes avec un baladeur pour s’imprégner, une au casque analytique pour jauger de la qualité de la production, plusieurs écoutes sur la chaîne et la phase d’écriture, une fois que l’on croit avoir compris la musique ou lorsque l’on n’en peut plus de l’écouter. Une chronique c’est également de la bibliographie, de la recherche, on ne connaît pas forcément l’histoire du groupe, les musiciens, les précédents albums. Une biographie parfois fournie par les labels afin de nous simplifier le travail et même quelques informations relatives aux morceaux. Il faut s’imprégner des textes, les traduire, comprendre leur sens au delà des mots. Puis il faut écrire, mettre des mots sur des sensations, des sons, des techniques, essayer d’être original, éviter de se répéter à l’infini, garder un style homogène, se relire et se relire encore, puis donner la note, la sanction ou la gratification.

Une fois rédigée, la chronique passe par une phase de validation et de mise en forme. L’auteur la dépose dans un espace partagé et le texte est relu, critiqué, non pas sur le fond mais sur la forme, le fond est de la responsabilité de son auteur, chacun est libre de penser ce qu’il veut d’un album même si nous ne sommes pas toujours d’accord, ce serait trop facile, mais nous le gardons pour nous ou nous en discutons sereinement. La mise en forme consiste à ajouter une vidéo, des images et un lien Facebook, éventuellement à compléter la discographie ou la line up du groupe si elle a changée.

Vient ensuite l’étape de pré-publication. A l’aide d’un framework maison, le texte est inséré dans la base de données du webzine, lié à l’album, aux morceaux, au groupe, aux artistes et à sa note, près pour une publication quelques jours plus tard.

Puis vient le grand jour, de préférence avant la date de sortie du disque. Une nouvelle fois, à l’aide du framework, la propriété publique de la chronique, bascule de non à oui et soudain la magie opère. Sur le webzine, la chronique de l’album devient visible.

Reste à rendre des comptes à qui de droit. La chronique est publiée sur la page Facebook du webzine, sur Google+, sur le Twitter et envoyée au promoteur, artiste ou label qui nous avait sollicité quelques temps plus tôt.

Enfin, lorsque vous cliquez enfin sur la pochette du disque, le framework rentre en action : avec pour seule information une clef, il va rechercher dans la base de données le texte de la chronique, sa note, son auteur, les morceaux, sa pochette, le groupe, ses membres, leur discographie, les précédentes chroniques, élaborer une page HTML et la renvoyer vers votre navigateur, afin que vous puissiez enfin lire l’avis de son auteur.