C’est encore Alice qui m’a mise sur la piste d’un groupe de métal.
Un groupe français né en 2017 à Lorient où tous les ans à lieu le festival Inter Celtique. Mais ici point de folk, Black Bile joue du post metal à forte composante doom chanté à deux voix et comme dans Dymna Lotva c’est une seule et même personne qui est derrière le micro ce qui me laisse toujours sans voix.
Leur second album, l’Oratoire, sorti en 2023, propose six morceaux de deux à neuf minutes où un growl démoniaque et un chant mélancolique féminin se posent sur un post-metal lent et pesant.
Pour les situer, il y a un peu de Evi Vane ou de Messa pour le chant clair, The Ocean pour le growl et la musique parfois et Shores of Null pour la narration.
La pochette de l’Oratoire est formée de quatre gravures et photographies monochromes empilées représentant un cloître, une abbaye, un arbre mort et une femme nue vue de dos debout sur une sorte de radeau.
Les paroles des morceaux ne vous avancent pas vraiment puisqu’elles ne sont pas présentes sur Bandcamp et que le growl est totalement indécodable. Restent les titres des pistes qui parlent de deuil, d’un athénien prestigieux, d’un oratoire, d’une lamentation et d’un cortège, peut-être funéraire.
Le court ‘In Procession’ débute l’album de manière cinématique. Un peu moins de trois minutes quasi incantatoires sur le chant clair de Romane et qui explosent en post metal avec ‘Bereveament’.
Ce second titre, nettement plus chargé où surgit pour la première fois le growl, possède la violence du post metal et la pesanteur du doom. Durant plus de neuf minutes, il alterne montées en puissance suivies d’accalmies salutaires et même une section électro acoustique épurée.
Le point d’orgue de l’album se situe entre ‘Ephialtes’ et son antithèse. L’Oratoire’ est un des morceaux les plus courts après ‘In Procession’ mais c’est pour moi le pivot de cette histoire
‘A Lament’ qui termine l’album, illustre parfaitement en près de huit minutes l’idée que l’on peut se faire des lamentations, qu’elles soient contenues comme au début du morceau ou hurlées un peu plus loin.
L’Oratoire est un magnifique album qui épouse souvent la forme progressive pour mieux jouer du metal.
Entre The Substance paru en 2020 et L’Oratoire, le groupe a nettement progressé, gagnant en finesse et récupérant au passage un guitariste en la personne de Rémy. Je ne peux que vous le recommander.