Mickey Barnes est un consommable. Un humain répliqué que l’on peut sacrifier pour réaliser des missions dangereuses.
S’il meurt, il suffit de lancer la production d’une nouvelle copie et Mickey pourra partir à nouveau pour réparer le réacteur à antimatière, tester l’atmosphère d’une planète ou combattre les vers des glaces.
Mickey a choisi son métier pour avoir une place dans le premier vaisseau de colonisation en partance. C’était ça où souffrir dans d’atroces douleurs suite à un pari stupide.
Mais voilà, un jour, alors que tout le monde croit Mickey 7 mort lors de sa dernière mission, il revient vivant à la base et dans son lit se trouve Mickey 8, fraîchement sorti de cuve. Et là tout devient nettement plus compliqué.
Ce n’est pas le film Mickey 17 qui a motivé ma lecture – je ne l’ai pas vu au cinéma – mais le résumé au dos du livre. Le thème abordé semblait prometteur.
Toutefois le roman n’a pas été vraiment à la hauteur de mes espérances. La vie des Mickey n’est pas follement originale même si l’auteur traite tout cela avec une bonne dose d’humour.
Par contre Mickey se passionne pour l’histoire et les récits sur la colonisation spatiale, qu’il dévore entre ses missions suicidaires, construisent peu à peu l’univers d’une civilisation qui a choisi l’expansion galactique pour résoudre ses problèmes et assurer sa survie.
Ces chroniques de vaisseaux ruches partant vers l’inconnu sont clairement la partie la plus intéressante du roman et l’auteur aurait pu en faire le cœur de son livre.
La conclusion du roman est hélas prévisible tant elle est facile mais colle assez bien avec le ton léger du livre. Alors si vous voulez lire un roman de science-fiction qui ne prend pas la tête, Mickey 7 pourrait vous convenir.
Mise en garde : j’ai commencé ce roman un dimanche alors que j’étais en panne de livre. Ma librairie préférée était fermée (mais que font les libraires le week-end ?) et que ce bouquin traînait dans notre bibliothèque.
C’est certainement la phrase « Le nouveau phénomène littéraire. » signée Joël Dicker en haut de la couverture qui a motivé son achat un jour d’égarement.
Kiera Templeton, une petite fille de trois ans, disparaît lors de la grande parade de Thanksgiving à New-York en 1998. Miren, une jeune étudiante en journalisme, touchée par le fait divers, se lance dans l’enquête et infatigable, la mènera jusqu’à son terme douze ans plus tard.
Le roman de Javier Castillo, salué par Joël Dicker dont il reprend un peu les codes, est une enquête policière qui voyage dans le temps de 1998 jusqu’en 2013, avec de multiples aller-retour et plusieurs récits parallèles. Un artifice littéraire qui permet au lecteur de ne pas s’ennuyer alors que l’histoire de cette disparition, expliquée assez rapidement dans le livre, ne possède rien d’extraordinaire au final.
Le roman s’attache beaucoup à la vie de la journaliste Miren ainsi qu’à ses traumas qui en ont fait d’elle cette femme pugnace qui ne lache rien, même une enquête vieille de douze ans. Le style est efficace et le rythme soutenu, sans réel temps mort à la manière d’un thriller. Un livre qui se lit vite mais qui s’oublie très rapidement. Ce n’est pas La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert.
J’ai de nombreux reproches à faire à cette histoire block buster. Pourquoi un auteur espagnol transporte-t’il son récit aux États Unis si ce n’est pour mieux vendre ? Pourquoi fait-il également l’apologie de l’auto justice et de la détention d’arme à feu dans ce livre ? Certes l’histoire se déroule à New-York, mais cela n’excuse pas tout. Enfin, la très longue captivité de la petite Kiera est clairement tirée par les cheveux même si l’auteur use de quelques artifices pour la justifier.
Un roman de gare tout au plus qui se lit très vite mais qui ne mérite pas forcément le temps passé. Sauf si vous n’avez plus rien à lire bien sûr… Il a été adapté en série TV en 2023.
Alors oui, je lis aussi des livres d’astronomie. En fait ça n’est pas nouveau mais maintenant j’en parle après avoir dévoré l’œuvre de Huber Reeves et Carl Sagan.
C’est à la SAFGA, l’association astronomique que je fréquente, que j’ai entendu parler en bien du livre Les secrets de l’astrophoto. Et comme je débute dans cet exercice, j’ai décidé de le lire pour aplanir certaines difficultés.
Les secrets de l’astrophoto propose d’expliquer aux novices comment réaliser des images du ciel avec un appareil photo numérique. Matériel, équipement, objets, limitations, trucs et astuces, normalement avec ce livre et un peu de pratique vous devriez réussir vos premiers clichés.
Pour ma part, ce livre est arrivé sans doute trop tard. Je sais qu’il faut mettre une doudoune la nuit, qu’il faut aller loin des éclairages publics, combien de temps poser sur un trépied avec tel ou tel objectif, comment photographier la lune ou la Voie lactée. Ça n’est pas non plus bien sorcier.
Le livre arrive trop tard et pour certains chapitres, comme celui sur le ciel profond, il est bien trop léger. Le passage sur l’alignement polaire d’une monture équatoriale ne vous aidera pas, sauf si vous êtes un génie et le traitement des longues poses sous Photoshop devrait décourager tout être humain normalement constitué. Il existe des logiciels gratuits comme Siril qui font bien mieux le travail.
Le bouquin survole les problématiques et n’explique pas vraiment comment les résoudre, sauf pour les problèmes élémentaires, enfin pour moi. Les milliers de tutoriels présents sur la toile vont bien plus loin et souvent bien plus au fond du sujet.
Les secrets de l’astrographie, qui s’adresse clairement au débutant n’ayant jamais photographié le ciel, risque également de le décourager rapidement s’il veut aller plus loin qu’un filé d’étoiles ou une image de la lune.
Contrairement à toi Thomas, j’ai toujours rêvé d’espace. J’ai fait du karaté, pas du judo et je suis nul en sport. Déjà adolescent je rêvais déjà d’être spationaute comme Jean-Loup Chrétien et je lisais beaucoup de science fiction. J’en lis toujours. Par contre, je n’ai jamais été bosseur, j’avais juste des facilités. J’ai souvent volé en avion, mais toujours comme passager et si j’ai tenu un manche, c’est uniquement dans un planeur pendant quelques minutes. Mais quel pied ! J’ai rêvé de devenir pilote de chasse en regardant Top Gun, informaticien après le film Wargames et je suis devenu météorologue un peu par hasard. J’ai raté le recrutement de l’ESA en 1992 (en fait personne ne m’avait prévenu) et en 2009 j’étais déjà trop vieux. En plus j’ai une bouche remplie de plombages et couronnes. Mais je suis toujours partant si vous voulez de moi aujourd’hui. Mon destin est de marcher sur la Lune ou sur Mars, ou simplement aller une fois dans l’espace.
Thomas Pesquet se raconte sous la plume de Arnaud Cathrine dans Ma vie sans gravité, un cadeau de Noël reçu en deux exemplaires car tout le monde à la maison a bien compris que je voue un culte au bonhomme.
On suit M. Pesquet de la maternelle jusqu’à l’ISS, un chemin jalonné d’étapes que je n’ai manifestement pas su franchir puisque je suis toujours debout sur le plancher des vaches. Jaloux moi ? A peine…
Certains passages du bouquin rappellent furieusement l’Etoffe des Héros, livre et film cultes ou le film Gravity, d’autres mes études à Toulouse. Y a pas à dire, vivre à l’intérieur de l’ISS par procuration, c’est vraiment génial. Thomas explique simplement la mécanique spatiale, la recherche effectuée à bord de la station spatiale internationale, l’entraînement des astronautes mais également le prix de la célébrité, le vécu de son entourage, notamment celui d’Anne sa compagne. Il évoque même quelques désaccords avec son encadrement concernant les priorités, les choix et d’autres sujets.
Deux missions à bord de l‘ISS pour le prix d’une, d’abord Proxima avec Soyouz et puis Alfa et le Crew Dragon. D’ailleurs SPACE X en prend pour son grade, moi qui croyais que cette nouvelle capsule était spacieuse, j’ai bien déchanté en lisant Thomas Pesquet.
Mieux qu’un biographie, le livre raconte de passionnantes aventures spatiales vécues. Je n’ai qu’un reproche, le titre du roman peu inspiré et la couverture narcissique. J’aurais préféré un Thomas en EVA.
Voici un roman improbable qui est devenu ma lecture de chevet pendant plus de deux mois.
Improbable, parce que je ne connais pas l’auteure et que ce n’est pas mon genre de lectures.
Je l’ai pris sans doute à cause de l’accroche de l’éditeur et parce que c’était le seul bouquin qui me tentait dans la pile de mon épouse. Un premier roman d’une québécoise qui parle de sexe (beaucoup) et d’amour (une peu). Un voyage désordonné dans le temps et les couples avec comme personnage central Xavier, du moins c’est à lui que je me suis raccroché comme à une bouée au milieu de tous ces portraits.
Il y a le couple libre de Zack et Charlie, Matthew, Jacques, Alice, le pasteur William, une tante et son neveu, Louis et ses amours de six mois et ses six filles nées d’une mère différente, des adolescents en pleine expérimentations, des coups d’un soir, des ex, des cocktails improbables et Xavier, éternel célibataire, abstinent depuis seize ans qui tombe amoureux.
Au début tout est vraiment confus et quelques chapitres sont nécessaires pour comprendre qui est qui, qui a couché avec qui, qui est le père de qui, mais petit à petit, à force de retours en arrière et de répétitions, le lecteur trouve ses repères.
Un roman sur le sexe voire l’amour, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé, pourtant Marie-Eve Thuot a réussi à me captiver avec les tribulations de cette famille québécoise pas forcément représentative de la moyenne et à m’attacher à certains de ses personnages comme Raphaëlle et Xavier. Mais ne croyez pas que le roman se résume à cela. Il y a de nombreuses réflexions sur l’amour, le couple, les enfants, la surpopulation, la morale, la société, la religion…
Un excellent premier roman qu’il est cependant délicat de recommander, à part à vos amis échangistes.
J’ai comme une impression de redite, mais rassurez-vous, je ne vais pas chroniquer une seconde fois le groupe Wilderun. Je vais vous parler photographie. Car tous les ans, depuis maintenant 2015, je m’imprime un album photo, sorte de best-of de mes clichés de l’année.
Je me promène presque tout le temps avec un appareil photo et je publie, en dehors des concerts, trois images par semaine sur Flickr. J’ai d’ailleurs deux comptes Flickr maintenant, un pour les concerts, l’autre pour mes tentatives artistiques. Sur ce dernier compte, je ne conserve que les photographies qui dépassent les vingt like, autant dire que je fais régulièrement du ménage.
Mais les photographies qui rentrent dans mon album photo de l’année n’ont pas forcément été plébiscitées par mes followers, ce sont celles que j’aime.
Pour la réalisation de l’album je reste fidèle à Photobox, en partie pour le prix raisonnable (il y a toujours des promotions genre 50%) et parce que je connais bien leur interface. Leur défaut principal est un léger virage magenta sur les tirages noir et blanc qu’ils doivent probablement traiter de la même manière que la couleur. Ils proposent des livres A4 à couverture rigide en tirage mat, exactement ce que je recherche pour mes images.
J’effectue le tri avec Lightroom, qui pour ceux qui l’ignorerait, est également une bibliothèque. Toutes mes photographies y sont référencées avec leurs métadonnées, rangées par thématiques avec des tags pour l’année, le matériel, l’optique, le thème, le lieu…
Tous les ans, je construis une collection dynamique des images portant le tag de l’année et ayant le drapeau ‘image retenue’. Ce drapeau est le préalable au développement. Lorsque j’importe ma pellicule après une promenade, je marque les images qui pourraient faire l’objet d’un travail ainsi que celles qui vont passer à la poubelle. Un pré tri bien utile lorsque vous devez choisir parmi plusieurs milliers de photographies.
Une fois la collection dynamique établie, je la parcours et note les cliqués avec les étoiles de un à cinq. J’enlève certains drapeau et refait plusieurs sélections pour ne garder au final qu’une cinquantaine d’images.
C’est là que je reprends parfois le développement de certaines d’entres-elles, car je ne suis pas toujours satisfait de mon travail, loin de là. Un problème de teinte, un cadrage approximatif, un sujet mal mis en valeur, quelques heures supplémentaires de travail avant d’exporter les images en pleine résolution.
Ensuite j’importe mon travail de l’année dans l’interface de Photobox, je choisis mon livre et je me lance dans la mise en page. Pas de texte, ni de cadre, le plus souvent un fond noir et une photographie par page, mes livres photos sont là pour mettre en valeur les images, pas pour raconter des histoires, enfin pas ceux-là.
Je m’en sors le plus souvent à une cinquantaine d’euros frais de ports inclus pour un livre A4 mat couverture rigide ceci grâce à une réduction de 50% sur le livre. C’est un cadeau raisonnable une fois l’an qui me permet de constater mes progrès en photo depuis que je suis passé au reflex numérique, de conserver des souvenirs de promenades et de concerts, tout cela sans aller sur l’ordinateur. Car j’ai constaté que les clichés qui saturent le Cloud, déposés en vrac sans développement, ne font qu’encombrer des serveurs. On ne les regarde presque jamais. Alors que je reviens régulièrement et narcissiquement sur mes livres photo mais rassurez-vous, lorsque quelqu’un vient à la maison, je ne lui inflige pas l’épreuve de tourner les pages de mes chefs-d’œuvre.
Je vous encourage vivement, si vous faites un peu de photo, à travailler avec les réglages manuels de votre boitier (M), à enregistrer en RAW (pas de JPEG), à trier vos « œuvres », à utiliser un logiciel pour développer vos images (au moins le recadrage, les couleurs et le contraste) et un imprimer vos plus belles réalisations en papier, tableau ou livre pour pouvoir les contempler ensuite. C’est ça aussi la photographie.
Petite précision, ce billet n’est pas sponsorisé par Nikon, Adobe ni Photobox… Et c’est bien dommage.
N’ayant plus rien à lire, j’ai emprunté le roman de Guillaume Chamanadjian à mon épouse. Elle voulait lire Capitale du Nord et avait acheté Capitale du Sud.
Je l’ai surtout emprunté à la vue de tous les prix qu’avait reçu ce premier tome. Et puis sa couverture donnait envie d’ouvrir le livre pour découvrir la cité enfermé dans les pages.
Nous suivons les aventures de Nox, coursier de la ville qui parcourt inlassablement les rues pour livrer des vins et confiseries aux clients fortunés.
Une vaste cité fortifiée cernée par deux rangées de remparts, bâtie au bord de la mer, protégée par ses ducs et soldats, parsemées d’échoppes, d’auberges et ruelles où les intrigues politiques vont bon train.
J’hésite à désigner le héros de notre histoire. De qui s’agit-il ? De ce coursier au destin hors du commun ou de cette immense cité et ses habitants.
Le roman de fantasy de Guillaume Chamanadjian se teinte de fantastique à peu près au milieu de l’histoire, de subtils coups de pinceaux, très loin des grosses ficelles des sagas médiévales fantastiques dont on nous abreuve régulièrement. D’ailleurs le livre évite presque tous les clichés, le héros n’en est pas vraiment un, n’embrasse pas la princesse, se bat comme tout un chacun et a une épouvantable soeur.
Poésie, légendes, parfums de Provence, œnologie et architecture à la Violet Le Duc parfument les aventures de Nox, qui d’enfant trouvé dans les sous-sols de la ville va devenir coursier puis protéger du Duc et détenteur d’un grand secret.
J’ai à peine terminé ce premier tome que je me lance dans le suivant. Un roman plaisant, agréable à lire qui change de l’habituel fantasy anglo-saxonne qui remplit nos librairies.
Depuis 2027, Hugo et Maxime Lisoir animent une chaîne YouTube sur l’astronomie et l’astronautique. Trois vidéos d’une quinzaine de minutes par semaine que je ne manque pour rien au monde.
En 2020 ils ont publié un petit ouvrage de vulgarisation sur l’avenir de l’espace dans vingt ans. Une projection sur le new space, les projets des grandes agences spatiales et sur la recherche en astrophysique et astronomie.
Pas besoin d’être un chercheur pour comprendre les thèmes abordés dans les chapitres, le vocabulaire est simple et les explications limpides. Parfois trop d’ailleurs, ici ce n’est pas du Huber Reeves, du Carl Sagan ou du Stephen Awking. Il s’agit d’un ouvrage qui permettrait à un décideur non scientifique de se faire un avis sur l’avenir du spatial.
Son défaut est d’avoir été écrit en 2020 et que depuis, la COVID-19 et la guerre en Ukraine ont rebattu les cartes. Par exemple les collaborations spatiales entre les russes et le reste du monde sont au point mort et James Web est arrivé au point de Lagrange 2. Une petite mise à jour de certains chapitres serait la bienvenue, peut-être dans une prochaine édition qui sait.
Le livre est un bon point de départ pour aborder leurs vidéos YouTube et une initiation facile à l’espace. J’aurais bien aimé qu’elle soit un peu plus approfondie cependant. Mais acheter leur livre était surtout pour moi un moyen agréable de soutenir leur travail. Et je l’ai dévoré en deux jours.
J’apprécie tout particulièrement les polars nordiques. Je trouve qu’ils possèdent des atmosphères toutes particulières, exotiques d’une certaine façon. Les paysages, sous un épais manteau de neige, le froid, la nuit polaire, les noms de famille imprononçables plein de lettres inconnues et des récits souvent très glauques participent à mon attrait pour ces romans.
Le dernier en date à trôner sur ma table de chevet s’intitulait Le trou de Yrsa Sigurdardottir. Un polar islandais édité chez Acte Sud, une collection que j’apprécie beaucoup et dans laquelle j’ai découvert Camilla Lackberg et Stieg Larsson.
Pour les noms improbables, j’ai été servi, une multitude de personnages dans lesquels je me suis rapidement perdu entre les policiers, les services sociaux, les victimes, les pervers et les coupables.
Pour les paysages, je suis resté sur ma faim. L’histoire se déroule principalement à Reykjavik dans des paysages urbains, des couloirs et des bureaux. Pour la neige, je n’en ai pas vu le moindre flocon.
Un ex trader est retrouvé pendu au bord de la mer. Un clou planté dans son thorax écartant immédiatement l’hypothèse du suicide. Parallèlement, un jeune enfant est découvert par les services sociaux, abandonné dans le luxueux appartement de la victime.
L’enquête, qui ne fait que commencer, va se perdre rapidement entre violences conjugales, vidéos pornographiques amateurs et recherche des parents du mystérieux enfant.
Très vite, j’ai réalisé qui était le coupable du meurtre de l’ex trader sans comprendre pour autant ses motivations. Pour le suspense, c’était raté.
L’autrice fait traîner l’enquête avec les caractères et les histoires de ses différents protagonistes. Des portraits mal dégrossis qui n’apportent pas grand chose à un récit glauque à souhait et pas franchement palpitant au final. L’agencement de l’histoire semble même parfois désordonnée et seul le dernier chapitre donne du corps au roman.
Dans le genre polar nordique, il y a mieux quand même…
Lorsque je mets plus d’un mois à lire un roman, même aussi épais que le dernier Pierre Lemaitre, c’est que manifestement, je n’ai pas été franchement emballé.
Lemaitre poursuit sa saga historique à Beyrouth avec la famille Pelletier. Louis gère une savonnerie prospère et les quatre enfants, devenus grands, quittent un à un le nid pour voler de leurs propres ailes. Jean travaille comme représentant de commerce à Paris, François est censé suivre des études, Etienne part pour Saigon retrouver son amant et la petite dernière va bientôt quitter le lycée.
Lemaitre sait romancer l’Histoire et la première partie du roman, qui se passe en Indochine, sans être palpitante, se lit très bien. Le problème, c’est que sorti de Etienne, les personnages du roman ne m’ont pas touché. Difficile de s’identifier à Louis le patriarche, à Jean, le raté de la famille, à François le journaliste en herbe ou à Hélène la fille rebelle. Joseph est bien sympathique mais ce n’est qu’un chat.
Une fois que l’histoire a quitté les rues de Saigon pour revenir à Paris, je n’ai plus lu qu’une dizaine de pages par jour, pour m’endormir. Faute de vrai rebondissements dont Pierre Lemaitre a pourtant le secret, je me suis ennuyé dans cette saga familiale et historique. Rien à voir avec l’excellent Serpent Majuscule que j’ai bien envie de relire.
Je trouve que Pierre Lemaitre est un bien meilleur auteur de roman noir que de grandes sagas. Son humour et sa plume incisive se prètent mieux à cet exercice mais manifestement, depuis le succès mérité de Au Revoir Là Haut, éditeurs et lecteurs le réclame dans un autre genre.