Superluminal

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Il y avait bien longtemps que je n’avais lu un Vonda McIntyre. Cette réédition chez Mnémos m’a fait de l’œil chez le libraire et je ne regrette pas ce magnifique voyage à des vitesses supérieures à la lumière.

Superluminal parle principalement de trois personnages, Laena, une terrienne qui vient d’être opérée pour devenir pilote, Radu, un jeune homme venant d’une planète terraformée et Orka, une humaine transformée génétiquement en plongeuse. 

Le roman parle d’amour impossible, de voyage supraluminique, des dimensions de l’univers, de la frontière invisible entre les rampants et les pilotes, de l’exploration, d’un univers utopique à la Ursula le Guin, des sacrifices pour atteindre ses rêves.

Un livre profondément humain, beau, inquiétant parfois, qui esquisse une théorie du voyage spatial sans l’expliquer vraiment, qui décrit une société très différente de la notre ou l’homme a presque aboli les frontières des espèces, de l’espace et du temps. 

Un livre paru en 1983 et qui n’a pas pris une seul ride et qui propose en bonus une interview de l’auteure réalisée en 2019.

Le Trou

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J’apprécie tout particulièrement les polars nordiques. Je trouve qu’ils possèdent des atmosphères toutes particulières, exotiques d’une certaine façon. Les paysages, sous un épais manteau de neige, le froid, la nuit polaire, les noms de famille imprononçables plein de lettres inconnues et des récits souvent très glauques participent à mon attrait pour ces romans.

Le dernier en date à trôner sur ma table de chevet s’intitulait Le trou de Yrsa Sigurdardottir. Un polar islandais édité chez Acte Sud, une collection que j’apprécie beaucoup et dans laquelle j’ai découvert Camilla Lackberg et Stieg Larsson.

Pour les noms improbables, j’ai été servi, une multitude de personnages dans lesquels je me suis rapidement perdu entre les policiers, les services sociaux, les victimes, les pervers et les coupables.

Pour les paysages, je suis resté sur ma faim. L’histoire se déroule principalement à Reykjavik dans des paysages urbains, des couloirs et des bureaux. Pour la neige, je n’en ai pas vu le moindre flocon.

Un ex trader est retrouvé pendu au bord de la mer. Un clou planté dans son thorax écartant immédiatement l’hypothèse du suicide. Parallèlement, un jeune enfant est découvert par les services sociaux, abandonné dans le luxueux appartement de la victime. 

L’enquête, qui ne fait que commencer, va se perdre rapidement entre violences conjugales, vidéos pornographiques amateurs et recherche des parents du mystérieux enfant.

Très vite, j’ai réalisé qui était le coupable du meurtre de l’ex trader sans comprendre pour autant ses motivations. Pour le suspense, c’était raté.

L’autrice fait traîner l’enquête avec les caractères et les histoires de ses différents protagonistes. Des portraits mal dégrossis qui n’apportent pas grand chose à un récit glauque à souhait et pas franchement palpitant au final. L’agencement de l’histoire semble même parfois désordonnée et seul le dernier chapitre donne du corps au roman.

Dans le genre polar nordique, il y a mieux quand même…

La Fileuse d’Argent

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La Fileuse d’Argent est un roman à la première personne raconté par quatre femmes et un enfant. Trois héroïnes, une servante et le huitième enfant d’un paysan. 

La première femme se prénomme Miryem, la fille d’un prêteur juif trop bon pour réussir à nourrir sa famille. La seconde est Wanda, fille d’un paysan pauvre, violent et alcoolique. La troisième s’appelle Irina, enfant mal-aimée d’un duc. Toutes trois vivent un royaume gouverné par le Tsar. Un royaume où quand l’hiver survient, le froid ouvre la route aux terribles créatures de glace, les Staryk.

Et cette année, l’hiver semble vouloir ne jamais finir. Les pauvres meurent de faim, les puissants souffrent du froid et les Staryk, avides d’or, se rapprochent des hameaux des hommes.

Ce roman de fantasy raconte le destin hors du commun de ces trois femmes, cet hiver sans fin, dans un monde à mi chemin entre le réel et le fantastique. Les univers de Georges Martin et de Robin Hobb ne sont pas très éloignés de celui de La Fileuse d’Argent même si le roman reste inclassable avec cette rencontre de plusieurs cultures, imaginaires et réelles.

Chacun des personnages possède sa propre manière de raconter les événements, avec son regard, sa culture et son langage. Des événements qui vont finir par les réunir pour un même combat. Une histoire où la frontière entre le bien et la mal est floue comme celle de l’hiver et du printemps.

Il y a un ventre mou dans le récit lorsque Miryem arrive au palais du Staryk et la fin du roman traine un peu en longueur, sans doute parce que l’on s’imagine que l’auteur va nous la faire simple, façon conte de fée. Sinon c’est un livre étonnant, à lire absolument.

L’Envol du Soleil

A la fin du XVII siècle, l’effluve et une intelligence artificielle extraterrestre révolutionne le règne du Roi Soleil. 

Nous nageons en pleine uchronie à l’écriture maniérée et niaise peuplée d’inventions guères originales. 

Johan Heliot nous ressort le coup de la radioactivité, des pistolets lasers, des voitures électriques, de la télévision et des vaisseaux spatiaux. Certes cela se passe à l’époque de Colbert, mais quel manque d’imagination ! 

La saga de la famille Caron se poursuit dans un Paris révolutionné par l’énergie effluvique, et tous les enfants sont amenés à des actions et des postes exceptionnels pour de simples fils paysans démunis. Jeanne est la voix du peuple, Marie la concubine du roi, Pierre le surhomme géant aveugle vengeur, Martin le spationaute et Etienne le digne héritier de Pascal. Mais quelle famille ! 

Le premier livre n’était pas folichon. Le second est navrant et il m’en reste un dernier à lire…

Une Anneke caniculaire

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Anneke van Giersbergen

Le thermomètre affiche 27 degrés centigrades dans le salon. Vautré sur le canapé vert bouteille, je patiente jusqu’au coucher du soleil, lorsque le mercure descendra sous le seuil raisonnablement tolérable des trente degrés. La platine joue l’intégrale des albums d’Anneke pendant que je lis Infinités de Vandana Singh.

Nous subissons la seconde vague de canicule de l’été. Cette fois elle devrait durer au moins dix jours, dix jours à plus de trente degrés centigrades, enfermés derrière des volets clos, déshydraté malgré toute l’eau bue, comateux, dormant en pointillés, allongé sur le parquet inconfortable du rez-de-chaussée.

Je viens d’un pays où 25 degrés semblaient une chaleur insupportable et où après deux journées de soleil, la pluie, le vent et les nuages revenaient en force.

Cet hiver, les minimales sont à peine descendues sous la barre du zéro. Pas de neige, pas de lac gelé, pas de bise glacée du nord-est. J’ai à peine allumé le chauffage et les végétaux n’auront eu qu’une trop courte dormance pour résister cette année.

Les conséquences du réchauffement climatique sont déjà perceptibles et cela ne fait que commencer à moins que ce ne soit qu’un épi phénomène et que mère nature va bientôt tout remettre en ordre. Un RAZ comme dans la nouvelle « Ecoute ! » dit l’oiseau-tipi.

Je pourrais creuser une piscine et plonger dedans pour aggraver la pénurie en eau. Je pourrais installer une climatisation et vivre à 20 degrés afin d’augmenter le réchauffement climatique. Je pourrais partir découvrir la banquise et les derniers ours polaires histoire de me rafraîchir les idées, ramener de belles images et augmenter la concentration en CO2 dans l’atmosphère au passage.

Mais non, je suis sur mon canapé vert anglais, tournant les pages de Infinités en écoutant Symphonized, me demandant quand est-ce que la température commencera à baisser, rêvant de retourner vivre en Bretagne alors que mon épouse pense à Aix en Provence.

L’usage de ventilateurs est déconseillé pour éviter de faire circuler le virus. Le port du masque est devenu obligatoire dans les espaces publics, bientôt ils vont nous annoncer que l’eau du réseau peut transmettre la maladie et qu’il faut éviter les douches et boire l’eau du robinet. 

Pour ce qui est du ventilateur, de toute façon, le son des palles brassant l’air poisseux gâcherait la délicieuse voix d’Anneke sublimée dans Let the Light In, son dernier live symphonique, hélas uniquement disponible pour l’instant qu’en digital. Alors pas de ventilo, quitte à mourir de chaud, la musique est plus importante que la souffrance.

Le soleil va tourner au sud-ouest, m’obligeant à fermer les derniers volets encore ouverts. Je ne pourrais plus lire faute de lumière mais il me reste Vuur, Verloren Verleden et Drive à écouter. Et puis l’obscurité convient parfaitement à mon mal de tête, car le manque de sommeil conjugué à la chaleur et la déshydratation sont un terreau favorable à mes épouvantables migraines hebdomadaires.

Ce soir, lorsque le soleil se couchera, que la température plongera sous les trente degrés, lorsque j’aurai écouté tous les albums d’Anneke, ceux d’Ayreon et de The Gathering compris, j’abandonnerai ma lecture pour aller écouter le live de PI au jardin des deux rives, eux aussi jouent du métal progressif mais sans chanteuse.

N’oublier jamais

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De mars à mai, les librairies étant fermées et refusant de céder à la tyrannie des amazones, je dû piocher au hasard dans la bibliothèque familiale. Il y eu des lectures heureuses comme le Liseur et d’autres moins heureuses. 

Pourquoi pas lire un polar de Michel Bussi, un auteur semble-t-il à succès.

Nuages, mouettes et écharpe rouge stylisés, je débutais N’oublier jamais. 

Dès les premières pages, un sentiment de déjà lu me titilla. J’avais lu ces pages, mais impossible de me souvenir de l’histoire, un paradoxe si l’on considérait le titre. 

Le sentiment se confirma au fil des pages jusqu’au moment où je rentrais dans un monde inconnu. 

J’avais commencé le livre sans jamais le finir, et pour cause: le personnage principal Jamal, un enfant de la Courneuve handicapé physique, n’inspire guère de sympathie, pas plus que d’intérêt. D’ailleurs pourquoi le choix d’un tel protagoniste, puisqu’il n’apporte pas grand chose à l’histoire ? 

Une histoire de meurtres en séries de jeunes filles sur la côte normande, trois viols à dix années d’interval et Jamal, venu se préparer à une course sur le Mont Blanc et qui se retrouve mêlé au drame. 

L’intrigue tient la route pendant quatre cent pages avant que Michel Bussi ne bâcle son récit, le faisant trainer encore sur cent-trente pages, là où j’avais décroché un jour pour aller lire un autre roman. 

Cette fois j’ai tenu bon, attendant la réouverture de ma librairie et je suis arrivé à la fin. Les quatre dernières pages rattrapent un peu le gâchis des cent-trente précédentes, c’est déjà ça.

Il est probable, que dans quelques années, je retombe sur ce livre et que je recommence à le lire, par erreur. Il est probable que je me rende compte de l’avoir déjà parcouru, sans me souvenir de l’intrigue, car au final, N’oublier jamais porte bien mal son nom.

Lire les étoiles dans une tempête de neige

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J’étais en panne depuis trop longtemps pour faire la fine bouche.

« j’aperçois bien des constellations au-dessus de ma tête… le cri de Sam s’est perdu dans le blizzard ». Les constellations scintilleraient pendant une tempête de neige ? Sérieusement, vous avez bien lu ? Je n’ai jamais vécu au Canada mais j’ai comme l’impression que Andrew Pyper s’est pris les pieds dans le tapis en écrivant son dernier chapître. D’ailleurs, ce n’est pas la seule coquille que j’ai relevé au cours de ma lecture.

Le Marchand De Sable Va Passer de Andrew Pyper est le premier livre que j’arrive à terminer depuis bien des semaines, un polar thriller un tantinet angoissant servi par un bon suspens, un style acceptable et une connaissance des phénomènes météorologiques approximative. Il m’aura fallu quand même quinze jours pour avaler seulement 344 pages, un score misérable.

Le Marchand De Sable Va Passer est l’histoire d’un livre qui parle d’un livre, un genre classique mais qui fonctionne toujours très bien avec moi. J’aime que les écrivains parlent de livres. En l’occurrence ici, le personnage journaliste au rebut, qui rêve de devenir écrivain mais n’a rien à raconter, vole le récit d’une autre personne, jusqu’au moment où ce récit le rattrape, lui et son fils.

Andrew Pyper maîtrise bien les atmosphères, les décors, esquisse les personnages de telle manière que l’on croit les avoir rencontré, joue habilement des peurs qui nous hantent la nuit et réussit, là où nombre d’auteurs ont échoué ces derniers mois, à me conduire jusque la dernière page du livre. De là à vous le conseiller… Bon si vous êtes en panne, pourquoi pas, mais pas dans une voiture, sous le blizzard, vous pourriez voir les étoiles.

Un peu de lecture

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J’ai pris la décision de lire plus régulièrement nos confrères musicaux, histoire de voir ce qui se chronique ces temps-ci et de découvrir leur perception des albums et concerts que nous avons nous également écoutés.

Bien évidement, je ne lis rien, tant que nous n’avons pas nous même publié quelque chose, sinon ce serait tricher, cela pourrait biaiser mon jugement, encore que.

Jusqu’à présent, je me contentais de passer sur le site de Chromatique que je trouve de bonne très tenue et avec lequel je suis le plus souvent en phase. Je vais plus rarement sur Music Waves qui ratisse large mais qui constitue une excellente base de connaissance musicale comme ProgArchives où je vais très souvent piocher des informations (oui je sais c’est mal).

Mais après être tombé sur des extrais de chroniques et live reports sur le net, des articles avec lesquels j’étais en total déphasage, j’ai voulu comprendre pourquoi nos avis divergeaient autant. Et j’ai été horrifié.

A quoi sert un article dithyrambique ? A lécher les bottes, semer le trouble, faire de la pub ? Parler d’une production exemplaire ou d’un sound check de haut vol alors que ce qui sort des enceintes est une bouillie informe, c’est mentir et ne pas rendre service. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, le domaine est forcément subjectif, mais la qualité sonore, l’enregistrement, la technicité, cela se quantifie, à condition d’avoir des oreilles. Soit celui qui chronique a les oreilles remplie de sable, soit il a passé toute sa vie dans des salles de concert avec un plafond à deux mètres du sol où l’on ne joue que du death metal à 99 dB, soit sa stéréo est bonne à jeter par le fenêtre, soit il est fan de punk.

A quoi sert une chronique musicale ? A se faire des amis dans le groupes de rock, à se faire inviter aux concerts, à recevoir des CDs gratos pour commencer une collection, à coucher avec la roadie tatouée pleine de piercings ?

A priori, une chronique donne un avis sur un album, un concert, un avis qui essaye d’être un temps soit peu objectif sur quelques critères, production, technique, son, subjectif inévitablement sur le feeling ressenti même si certains s’en défendent.

Je dois avouer que la tendance lèche boules très en vogue chez certains me tape furieusement sur le système mais je vais essayer de faire un effort et les lire. Je comprends l’envie de faire plaisir aux artistes, de mettre en avant des événements, mais un peu de lucidité ne fait pas de mal. A quoi sert une chronique si elle dit du bien de tout ? Ce n’est plus une chronique, c’est une publicité gratuite.

Papier caillou ciseaux

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J’aime les livres, les imprimés, le papier. Je n’aime pas lire sur un écran d’ordinateur, de téléphone, de liseuse. J’aime l’odeur de l’encre, de la pâte à papier, le grain de la feuille. Je n’aime pas la lumière d’une dalle OLED, son contraste, sa brillance. Je suis de la vieille école, celle où l’on traçait de belles majuscules avec une plume et un encrier. Je suis également un enfant d’Internet, un des pionniers qui utilisaient Compuserve. Je passe de nombreuses heures sur des ordinateurs et je publie des chroniques dans un webzine. Mais ces chroniques sont d’abord rédigées sur une feuille de papier, l’ordinateur éteint. Et j’écoute la musique, de préférence en analogique, sur des galettes vinyles. Un homme plein de contradictions.

Un texte publié sur Internet est fugitif, volatil alors que couché sur le papier, il devient éternel, immuable. S’il est aisé de zapper devant son écran, une fois un texte entre les mains, il est rare que l’on n’aille pas jusque son point final, quitte à lire en diagonale. Je sais que je ne suis pas le seul à préférer l’édition papier à l’immatériel, j’ai remarqué que les artistes appréciaient tout particulièrement les chroniques élogieuses au format A4.

Voila pourquoi j’ai décidé de me lancer dans la publication papier du webzine.

Ne vous affolez pas, vous ne trouverez pas Neoprog dans les kiosques à journaux, mais début juin, nous sortirons le n°1 en version PDF et nous en imprimerons quelques exemplaires pour les distribuer et qui sait, peut-être nous faire un peu de publicité gratuite. Nos lecteurs pourront télécharger le PDF et l’imprimer chez eux. L’étape suivante pourrait être de lancer un abonnement, d’imprimer les numéros et les expédier par la poste aux lecteurs, comme le font certains magazines de prog. Mais nous n’en sommes pas encore là. Nous allons déjà mesurer les retours de ce premier numéro, évaluer le temps passé et réfléchir à la suite.

Cette édition va demander une surcharge de travail non négligeable, même si les articles seront les mêmes qu’en version dématérialisée. Il faudra être plus vigilant à l’orthographe et la grammaire de même qu’au style car des phrases bancales sur une feuille, cela fait encore plus mal que sur un écran. Et impossible de corriger, une fois imprimé.

J’espère que vous apprécierez l’initiative et je compte sur vous pour nous faire des retours.

Est-ce que je lis des chroniques ?

Chroniqueur et rédacteur, est-ce que je m’intéresse à ce qu’écrivent mes collègues ? Je vais vous faire une réponse de normand, oui mais non. Je ne lis pas systématiquement la presse qui parle de musiques progressives.

Tout d’abord, parce que je ne dispose pas d’assez de temps. En effet le nombre de webzines francophones, parlant de rock progressif, est très important.  Et ces magazines publient, à un rythme soutenu, plusieurs critiques par semaine.

Ensuite, parce que, pour garder l’esprit ouvert, je ne dois pas et ne veux pas lire la chronique d’un album, tant que je n’ai pas rédigé et publié la mienne.

Quand la chronique est publiée ou que le groupe m’est inconnu, il m’arrive de lire la prose de mes voisins, par curiosité. Et quand un chroniqueur, ayant mes affinités musicales, s’emballe pour un album que je ne connais pas, cela me titille inévitablement, alors je lis son avis et écoute un extrait pour me faire une première opinion, lecture qui s’achève souvent par un achat.

Je lis également la concurrence pour suivre l’évolution de la presse musicale, le format des chroniques, les tendances, ce que l’on peut améliorer chez nous. Car il faut savoir faire son autocritique de temps en temps.

Mes affinités avec les webzines évoluent avec le temps, en fonction des chroniqueurs, de la politique de l’équipe, de leur ‘objectivité’ et bien entendu en fonction des genres musicaux présentés. Il y en a que je ne lis jamais, d’autre que j’ai cessé de parcourir, et des nouveaux qui me donnent envie de bosser pour eux.

Ce que je recherche chez eux, c’est de l’intégrité, de la lucidité, de l’honnêteté, de l’indépendance et du non fanatisme. Il arrive que les meilleurs groupes produisent des étrons, que les figures emblématiques des seventies vieillissent mal, que de jeunes pousses n’aient aucun talent. Trop rares sont ceux qui l’écrivent hélas.

Le plus souvent, ce sont les autres chroniqueurs du webzine qui me parlent de telle ou telle chronique parue chez Bidule.com, généralement pas du trop en phase avec la notre. Selon le webzine, j’y jette un oeil ou non, histoire de comprendre pourquoi nous n’avons pas la même vision de l’album. Souvent, le nom du webzine suffit à comprendre notre désaccord.

Dans les chroniqueurs il existe de nombreuses catégories : les encyclopédies vivantes, qui connaissent tout des groupes, des musiciens, des carrières, des techniques; les fans inconditionnels qui vouent un culte sans partage à leurs idoles; les demolition men qui ne doivent pas aimer la musique; les curieux prêts à écouter les albums les plus improbables; les blasés recherchant de nouvelles sensations fortes; les pigistes qui sont rétribués au mot; les photocopieurs de fiches promotionnelles qui ne semblent pas avoir écouté la musique; les aspirateurs de sites qui piochent à droite à gauche; les nostalgiques; les avant-gardistes; les passionnés; les découvreurs de talents… Il y a également ceux qui sont un peu tout ça à la fois, comme moi.

Mes préférés sont les fondus du caissons, les passionnés qui s’enflamment pour un truc improbable et qui donnent envie d’écouter la musique. C’est eux que j’ai envie de lire, même si je ne suis pas toujours d’accord avec leurs coups de cœur.

Je ne lis pas toutes les chroniques, loin s’en faut, mais j’en lis quelques unes quand même.