J’étais adolescent.
Lors d’une des fêtes mémorables qu’organisait régulièrement mon grand frère et auquel il ne manquait jamais de me convier, je fis la connaissance d’une délicieuse femme d’une trentaine d’année, délaissée par son époux. Les bouteilles de vin aidant, la glace fondit et si j’avais été moins niais… Mais tout cela n’est que fantasme et notre relation ce soir là fut purement littéraire. Je lui parlais de Frank Herbert, de celtisme, de progressif elle me parla de The Hobbit. Dans les vapeurs de Monbazillac et de Beaujolais, tout ce qui me resta de cette fabuleuse soirée fut un beau visage et le titre d’un livre, The Hobbit.
Je me rendis dans une librairie, l’unique de ma petite ville, et demandais s’ils avaient The Hobbit (Internet n’existait pas à l’époque si bien que l’association titre auteur était beaucoup plus complexe que maintenant). Le libraire m’informa que le bouquin était de J.R.R. Tolkien mais qu’il ne l’avait plus en stock. A la lettre T, dans le rayonnage des auteurs, il y avait bien du Tolkien en livre de poche, il s’agissait du Simarillion. Oui mais attention le tome 2, s’eût été trop simple sinon. Ne sachant à quoi m’attendre, j’achetais le précieux et plongeait avec étonnement et émerveillement dans les légendes de Terre du Milieu sans tout comprendre. Après avoir dévoré le second livre, je commandais le tome 1 et découvrais enfin la genèse de ce monde fantastique qui servira plus tard de base à nombre de mes parties de jeux de rôle. Une fois avalé les récits inachevés de Tolkien, je trouvais Le Seigneur des Anneaux, dans l’ordre cette fois, une aventure fabuleuse, d’autant plus belle que je connaissais bien les fondations de l’univers de Tolkien maintenant. Enfin, un jour, bien plus tard en réalité, je tombais par hasard sur The Hobbit et me souvins de la belle dame qui m’avait conseillé l’ouvrage. La boucle était bouclée.
Depuis j’ai lu les Comtes et Légendes inachevés, Faéries, le Rois Arthur et bien d’autre brouillons laissés par Tolkien à sa mort et repris par son fils Christopher. Nombre de réalisateurs ont rêvé de mettre en images Le Seigneurs Des Anneaux comme Ralph Bashi en 1978 mais le seul qui arriva au bout du projet colossal, ce fut Peter Jackson en 2001.
Non content du fabuleux succès de sa trilogie, le barbu décida de se lancer dans The Hobbit, là encore sous forme de trois films, sans doute un peu moins respectueux de l’histoire cette fois.
Mais tout ça vous le savez sans doute déjà. Ce que vous ignorez probablement, c’est que tous les ans, quand le ciel s’assombrit, que les neiges blanchissent les sommets des Vosges et que le chauffage tourne à plein régime dans la maison, je me pelotonne dans mon salon, et me replonge dans la saga cinématographique de Tolkien. Au début je n’avais que la Communauté de l’Anneau version longue, soit 3h30 de film, ça allait. Aujourd’hui je possède les deux trilogies, fatalement c’est plus long à visionner. Je viens de regarder des deux premiers ‘épisodes’ de The Hobbit avec mon petit dernier, encore un et nous attaquerons le plat de résistance, Le Seigneur Des Anneaux en version longue. Par chance, je suis en vacances… Je vous laisse, un nain vient de frapper à ma porte et j’ai perdu mon anneau quelque part dans le salon.