Central Station

Image

Central Station est un roman de cyber punk religieux israélo palestinien. Oui c’est possible. 

Il s’agit également du second roman Lavie Tidhar que je lis. Le premier, Aucune Terre n’est promise, ne m’avait pas emballé outre mesure. Tout le contraire de Central Station. 

Pourtant tous deux racontent presque la même histoire, celle d’un fils revenu à la maison pour assister à la mort de son père.

Lavie Tidhar décrit un univers futuriste pas forcément alléchant, des portraits de personnages vivants en territoire israélien autour d’un astroport. Il y a des robots, une vampire, un bouquiniste, des bébés éprouvettes devenus des enfants étranges, un martien venu dire au revoir à son père, des dieux et que sais-je encore.

Des êtres dissemblables et pourtant reliés par une histoire qui se construit au fil des chapitres et qui s’achève peu après la mort d’un père.

Le monde de Central Station est exotique, original, complexe, numérique et profondément humain. Un très beau livre.

Je me suis aperçu en préparant cet article qu’Alias en avait également parlé sur son blog. Les grands esprits se rencontrent.

Aucune terre n’est promise

Image

Avez-vous déjà visité la Palestina ? Non ? Normal. C’est un territoire où le peuple juif s’est installé en Afrique Centrale avant la monté en puissance du nazisme.

Uchronie, univers parallèles, Aucune terre n’est promise est un roman étrange, décrivant les tensions géopolitiques induites par l’exode du peuple juif, dans le monde que nous connaissons aujourd’hui, où Hitler a provoqué l’holocauste, comme dans des univers parallèles qui ont connu des destins très différents.

Tout commence par le voyage d’un berlinois dans son pays natal, la Palestina. Un retour au pays pour voir son père, le général Tirosh, qui est mourant. Mais à peine le pied posé sur le tarmac, les choses dérapent et le roman bascule dans un thriller d’espionnage avant de virer au fantastique.

Un vieil ami meurt empoisonné après avoir supplié Tirosh de retrouver sa nièce Déborah qui a mystérieusement disparu. Entre souvenirs de son enfance en Palestina, arrestations, rencontres littéraires, enquêtes et sauts dans des réalités parallèles, le roman nous égare peu à peu dans l’univers de l’auteur.

Il y a du Philip K. Dick dans l’écriture de Lavie Tidhar et ce n’est pas forcément un compliment de ma part. Les histoires qui partent totalement en vrille dans d’autres réalités non explicitement nommées ont tendance à perdre le lecteur et rendre le roman très confus. Pour couronner le tout, l’auteur y mêle probablement ses propres traumas, comme la perte d’un enfant, un divorce, les conflits avec son père, complexifiant une intrigue déjà très chargée.

Cerise sur le gâteau, le roman fait référence à lui même. L’auteur parle d’un obscur écrivain de SF, Lior Tirosh, qui aurait écrit un livre intitulé Aucune terre n’est promise.

Dire que j’ai apprécié le roman serait exagéré. Il a eu au moins le mérite de m’intriguer.