Qu’attendais-je au juste de ce roman ? Est-ce que j’espérais lever le voile sur Poutine, mieux comprendre la guerre en Ukraine ? Je ne sais pas exactement, mais je n’ai rien trouvé de tout cela dans le livre de Giulliano Da Empoli.
C’est sur France-Inter que j’ai entendu parler du roman et son titre a déclenché de nombreux fantasmes jusqu’au moment où je l’ai tenu entre les mains.
Le Mage Du Kremlin est son premier roman mais pas son premier livre. Et cela se sent. Il ressemble plus à un essai transformé en roman : le récit de Vadim Baranov, conseiller imaginaire de Vladimir Poutine, de son ascension du KGB au poste de premier ministre jusque la guerre en Ukraine.
L’auteur esquisse un Poutine avec quelques anecdotes historiques mais ne rentre pas dans l’intimité, même imaginaire du président russe. Il s’attarde un peu sur les russes blancs, sur la grande URSS bafouée et évoque quelques personnages qui ont tenté d’infléchir la politique de l’homme du Kremlin.
Il raconte surtout l’histoire de ce conseiller désireux de toujours gagner, qui parfois avait l’oreille de Poutine avant que l’homme ne devienne autocrate.
Le récit s’achève sur une étonnante diatribe sur les machines et le pouvoir avant que Vadim, redevenu humain, ne clot le chapitre sur sa fille.
Le roman Le Mage Du Kremlin survole quelques épisodes de l’histoire de la Russie sous Poutine, évoque les jeux de pouvoir du Kremlin mais n’éclaire pas le lecteur et ne réussit pas à écrire un bon roman, pas même un essai.