Beau Séjour

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Une adolescente se réveille dans une chambre d’hôtel et découvre dans la baignoire son corps sans vie.

La Belgique, de nos jours, son club de motocross, son lycée, son hôtel Beau Séjour en rénovation et une jeune fille sans histoire qui disparaît pendant la fête du tir.

Voilà une série télé à petit budget avec des acteurs pas franchement exceptionnels qui a réussi le tour de force de me captiver.

Une série policière, avec son histoire banale comme un fait divers, qui se déroule dans une petite ville belge, rien de très sexy à priori mais accrochez-vous, le scénario se révèle redoutable.

Kato Hoeven est retrouvée morte dans une gravière, probablement assassinée dans la chambre 108 de l’hôtel Beau Séjour puis déplacée dans une gravière pour cacher son corps. Kato est morte, sauf que Kato est avec nous pendant son autopsie, elle parle avec son père à son enterrement, elle roule à moto pour suivre les deux inspectrices venues mener l’enquête, elle dort, mange une pizza avec un copain… Kato vit, mais juste pour certaines personnes.

Kato est bien morte mais certains la voient et peuvent lui parler, certains mais pas tous : une amie, son père, un flic, un ado et un trafiquant de drogue.

Cet artifice scénariste donne tout son sel à la série Beau Séjour. Avec peu de moyen, le policier frôle le fantastique et l’enquête que mène Kato sur sa propre mort devient passionnante. Car notre Kato ne se souvient de rien, comme amnésique. Alors invisible de certains, elle nous ouvre des portes normalement fermées.

L’enquête est l’occasion d’une peinture sociale sans complaisance : une famille recomposée, un père alcoolique, un champion local de motocross, la bonne copine pas très nette, un médium clochard, deux enquêtrices aux antipodes l’une de l’autre, une petite frappe de dealer, un époux infidèle, une enfant soit disant sans histoire.

La série date de 2017 et ne paye pas de mine à première vue, mais croyez-moi, elle mérite le détour.

Oui, je sais. Vous allez me demander ce qu’est une fête du tir. Sincèrement, qu’est-ce que j’en sais moi ? Je ne suis pas belge et Kato ne m’a rien dit.