Vous carburez à quoi ? Personnellement au CBD, à la bière, aux bétas bloquants et surtout à la musique. J’ignore quels psychotropes s’injectent les membres de Slift, mais ce qu’il y a de certain c’est qu’ils chargent la barque.
Ilion est un album que m’a recommandé Stéphane, qui lui, fume de l’emmental aromatisé à la bière. Un album de soixante-dix-neuf minutes et seulement huit morceaux qui donne dans le metal psychédélique, un mélange pour le moins détonnant.
Slift est une formation toulousaine née en 2016. Deux frangins et un pote de lycée qui ont gravé trois galettes en comptant Ilion.
La forme psychédélique domine les morceaux, mais du heavy psyché le plus souvent gueulé qui traumatiserait un baba cool fumeur de paillasson. Pour faire court, ça dépote pas mal.
Si on compare leur musique à celle de King Buffalo par exemple, celle de Slift est nettement plus musclée et moins répétitive, partant dans des délires sous acides bien dosés même si de temps à autres, ils se posent sur du cinématique comme dans le titre album.
Bon quand je dis qu’il n’y a pas de répétition, c’est peut-être un peu exagéré quand même comme en témoigne l’interminable trip de ‘Confluence’ ou bien ‘The Story That Has Never Been Told’ à ne pas confondre avec ‘The Never Ending Story’.
Pour le chant, il n’y a pas non plus que des gueulantes. Il y a par exemple du chant féminin sur ‘Ninh’ avec des chœurs évanescents et des voix quasi liturgiques dans ‘The Story That Has Never Been Told’.
Le résultat est assez bluffant mais certainement un peu longuet tout de même. C’est le genre d’album qui n’est pas franchement facile à écouter en faisant la sieste. D’ailleurs à la troisième écoute, mon épouse pourtant assez tolérante en matière de musique, m’a gentillement mais fermement invité à mettre le son en sourdine ou à porter un casque. C’est un signe.
Je vous le recommande pourtant. Ilion est une magnifique galette made in France qui devrait séduire les filles du coupeur de joint.