Ho yes, it bites !

Image

Les prog heads forment des couples inséparables jusqu’à la mort d’après la légende, ils suivent aveuglément leurs artistes, quel que soient leurs éventuelles défaillances. 

Si en amour je suis fidèle, en musique il m’arrive de donner de sérieux coups de canif dans le contrat.

Comme beaucoup de personnes, j’ai découvert Steven Wilson avec Porcupine Tree et l’album Stupid Dream. J’ai suivi le groupe avec plus ou moins de bonheur jusque l’incident qui mit fin à leur collaboration. Et lorsque Steven s’est lancé en solitaire dans une nouvelle traversée, j’ai suivi à la nage, parfois à la traîne derrière, parfois bord à bord. 

La première grosse dispute vint avec Hand. Cannot. Erase. pourtant largement salué par la critique et les fans. Cela ne m’a pas empêché, lorsqu’il osa la disco dans son avant dernier album, de saluer l’audace et même d’apprécier la musique de ce touche à tout de génie.

La seconde grosse dispute, non artistique cette fois, tient à la manière dont il traite les médias pendant ses concerts, mais ça je vous l’ai déjà raconté je crois.

Puis vint la campagne de promotion de son dernier album, The Futures Bites, un épouvantable matraquage publicitaire en totale contradiction avec le message véhiculé par au moins un de ses morceaux (Personal Shopper). 

Coffret, K7, vinyle, CD, blu-ray, digital, tee-shirt, PQ, horloge, coque de téléphone, pilules, la boutique vendait n’importe quoi. 

Aucun des trois singles ne m’ayant convaincu, car j’aime la guitare, la batterie, les claviers, les belles voix et pas vraiment l’électronique, j’ai hésité à rester un fidèle imbécile. Mais j’ai finalement et presque à contre coeur, commandé le minimum acceptable pour moi afin d’écouter de la musique, à savoir le CD. Je ne voulais pas mourir idiot.

Wilson fait ce qu’il veut de sa vie comme de sa musique et a tout fait raison de se réinventer tant qu’il se fait plaisir et n’écrit pas pour garnir son compte bancaire. Je ne lui jèterais jamais la pierre pour cela.

Par contre, cette fois, lui sa musique et moi, nous n’avons vraiment plus rien à nous dire alors je crois qu’il est temps de couper les amarres une bonne fois pour toutes. Peut-être nous retrouverons-nous un jour, comme un vieux couple séparé de longue date, qui après des années a pardonné. 

Contrairement aux prog heads fidèles qui cherchent à tout prix à entendre du prog dans son électro commerciale, j’arrête les frais, j’ai versé mon ultime obole à sa musique et le CD, après quelques écoutes circonspectes, va rejoindre la pile des disques à revendre à l’occasion.