J’apprécie tout particulièrement les polars nordiques. Je trouve qu’ils possèdent des atmosphères toutes particulières, exotiques d’une certaine façon. Les paysages, sous un épais manteau de neige, le froid, la nuit polaire, les noms de famille imprononçables plein de lettres inconnues et des récits souvent très glauques participent à mon attrait pour ces romans.
Le dernier en date à trôner sur ma table de chevet s’intitulait Le trou de Yrsa Sigurdardottir. Un polar islandais édité chez Acte Sud, une collection que j’apprécie beaucoup et dans laquelle j’ai découvert Camilla Lackberg et Stieg Larsson.
Pour les noms improbables, j’ai été servi, une multitude de personnages dans lesquels je me suis rapidement perdu entre les policiers, les services sociaux, les victimes, les pervers et les coupables.
Pour les paysages, je suis resté sur ma faim. L’histoire se déroule principalement à Reykjavik dans des paysages urbains, des couloirs et des bureaux. Pour la neige, je n’en ai pas vu le moindre flocon.
Un ex trader est retrouvé pendu au bord de la mer. Un clou planté dans son thorax écartant immédiatement l’hypothèse du suicide. Parallèlement, un jeune enfant est découvert par les services sociaux, abandonné dans le luxueux appartement de la victime.
L’enquête, qui ne fait que commencer, va se perdre rapidement entre violences conjugales, vidéos pornographiques amateurs et recherche des parents du mystérieux enfant.
Très vite, j’ai réalisé qui était le coupable du meurtre de l’ex trader sans comprendre pour autant ses motivations. Pour le suspense, c’était raté.
L’autrice fait traîner l’enquête avec les caractères et les histoires de ses différents protagonistes. Des portraits mal dégrossis qui n’apportent pas grand chose à un récit glauque à souhait et pas franchement palpitant au final. L’agencement de l’histoire semble même parfois désordonnée et seul le dernier chapitre donne du corps au roman.
Dans le genre polar nordique, il y a mieux quand même…