Angry Metal Guy l’a découvert, Alias en a fait les éloges et je l’ai acheté. The Land Under the Black Wings : Blood est un album du groupe biélorusse Dymna Lotva et si plein de monde l’a encensé, ce n’est pas sans raison. Du coup, je n’ai pu résister à l’envie de vous le présenter à mon tour.
On parle ici de soixante douze minutes de post black metal torturé et treize morceaux que j’écoute en boucle depuis son achat.
L’album a tout pour faire peur, plus d’une heure de doom post metal avec pas mal de cris et de growl, une thématique glauque à souhait et un artwork morbide. Je l’ai pourtant adopté dès la première écoute comme ma chérie, pourtant assez douillette avec ce genre d’atmosphère lugubre.
Deux voix se rencontrent ici sur un post metal riche en sonorités, disons exotiques pour le genre, comme des cloches, du saxophone, des cordes, beaucoup de piano, des choeurs, des pleurs d’enfant, les paroles d’une femme, des hurlements (plein) et pas mal de guitares mandolines.
Le duo a l’air bien atteint, tout particulièrement la chanteuse aux bras recouverts de scarifications. Mais après ce qu’ils ont traversé dans la vie, on peut comprendre.
Étrangement, tout cela est très mélodique et homogène, à tel point que l’on croirait entendre un unique titre long de soixante douze minutes. L’album aurait pu figurer comme BO de l’Exorciste ou de Dracula avec ses hurlements et son écriture très cinématique. Sauf qu’ici on ne parle pas de fantastique, mais d’horreurs bien réelles. The Land Under the Black Wings : Blood parle en effet de l’occupation de la Biélorussie pendant la seconde guerre mondiale et fait étrangement écho à la répression sanglante dans ce pays et l’actuelle guerre en Ukraine.
Le quatrième morceau, très justement intitulé l’’Enfer’, devrait vous hérisser les cheveux sur la tête. Tout commence par un enfant parlant d’étrange manière pendant qu’un autre pleure sur un doom martial martelé au piano. Puis soudain, la chanteuse se met à hurler d’effrayante manière comme si un soldat russe lui arrachait les tripes. Et le titre poursuit, après un passage de saxophone dans de nouveaux hurlements de terreur. Un assemblage assez effrayant qui pourtant donne un morceau étonnamment mélodique.
Et si l’album comporte quelques passages relativement éthérés, dans l’ensemble le groupe ne relâche pas la pression. Il faut dire que le thème abordé ici est celui de l’oppression. Normal pour un groupe biélorusse qui s’est exilé en Ukraine avant de fuir vers la Pologne sous une pluie de missiles russes.
Ne tournons pas autour du pot. Cet album est une énorme claque dans la gueule de nos camarades popov. The Land Under the Black Wings : Blood rentre de ce pas dans la petite liste des albums de l’année. Je l’ai tellement aimé que je viens de commander l’édition digipack deux CDs.
Toutefois, avant de vous jeter sur le vinyle ou une autre édition, allez l’écouter d’abord sur Bandcamp, surtout si vous n’êtes pas un métalleux. Vous pourriez prendre peur.