Culte

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Alors non je n’ai jamais regardé l’émission Loft Story, pas une seule fois. J’ai tout de même entendu parler de la scène de la piscine avec la célèbre Loana et vu quelques images assez évocatrices mais ma culture s’arrête là. A l’époque on parlait de télévision poubelle et je suis assez d’accord. Mais en règle générale, ce qui passe à la télé ne m’intéresse pas, voilà quoi.

N’empêche que j’ai regardé la série Culte qui parle de Loft Story, parce que la femme a voulu la regarder et que je me suis pris au jeu.

La série en six épisodes se place du point de vue de la réalisation de l’émission. Big Brother avait cartonné aux U.S. et les français, toujours aussi inventifs, voulaient importer le concept en France. Sauf que les chaînes n’en voulaient pas, enfin si, mais elles n’assumaient pas.

C’est donc l’histoire d’une boite de production aux dents longues qui reprend le concept et essaye de le vendre au PAF. Un Big Brother transformé en sitcom amoureux.

Le principe : enfermer des jeunes, hommes et femmes dans un loft, les filmer 24h/24 et attendre qu’il se passe quelque chose en donnant de temps en temps un petit coup de pouce au destin. Chaque semaine on vire une personne grâce au vote des téléspectateurs pour ne conserver qu’un couple à la fin.

Ce sont donc les coulisses de cette abomination télévisuelle que l’on découvre dans la série. Les tractations avec les chaînes, les problèmes avec le CSA, l’histoire de la vedette Loana, le regard des proches de l’équipe du Loft sur leur bébé et quelques scènes cultes du Loft. Une excellente série vite regardée qui jette un autre regard sur le Loft.

Le culte des grands anciens

Avez-vous lu du H.P. Lovecraft ou joué à l’appel de Chtulhu ? J’ai fait les deux et plus encore, mais le sujet n’est pas là aujourd’hui. Nous allons parler des grands anciens de la musique, des artistes disparus.

Avez-vous noté, une étrange mortalité chez les icônes du rock depuis quelques temps ? Prince, David Bowie, John Wetton, Keith Emmerson, Greg Lake, Chris Squire, Leonard Cohen, Georges Michael et j’en oublie certainement. Mais quelle hécatombe ! Dans les médias sociaux, chaque décès devient un véritable psychodrame, les idoles s’arrachent les vêtements, les vidéos inondent les forums et oser dénigrer un de ces chers disparus devient blasphématoire.

Pour la petite histoire, le rock progressif a connu ses heures de gloire de 1968 à 1978, il y a donc 50 ans environ, alors faisons un petit calcul savant : 50+20=70. Oui, nombre de nos idoles ont l’age de la retraite, avec de l’alcool dans le sang, de la cocaïne dans les narines et de longues nuit sans sommeil doublé de kilomètres sur les routes. Votre grand père, il aurait-il  tenu ce rythme là jusque ses 70 ans ?

C’est la vie en fait, nous naissons libre et égaux (enfin à ce qu’il paraît) et nous retournons à la poussière plus ou moins vite en fonction de notre chance. Entre les deux, certains brillent de milles feux, d’autres bossent à la mine, mais au final, cela se termine inévitablement de la même manière, par la mort.

Certains profils Facebook sont de véritables nécrologies et calendriers d’anniversaire. Honnêtement, cela m’horripile, d’ailleurs j’en arrive à masquer toutes ces publications déprimantes. Le temps passe, chaque année nous vieillissons et un jour nous mourrons. Facebook nous rappelle chaque jour l’anniversaire d’un tel ou d’un tel, c’est sympa quand vous avez dix amis, embarrassant quand vous en avez 50, exaspérant quand vous en avez 400.

Il est désolant de voir de grands artistes s’éteindre et leur rendre hommage n’est que justice, mais trop, c’est trop. Le culte des grands anciens n’est guère positif, lisez donc Je Suis d’Ailleurs. Au lieu de vous lamenter sur les disparus, découvrez la relève très prometteuse. Les jeunes groupes de rock progressif sont légions et vivants. Ils apportent du sang neuf à la musique et innovent. Alors que, malgré leur talent évident, ils rament pour vendre 500 CDs, les pachydermes du genre, coincés entre quatre planches et nourrissant les vers, engraissent les maisons de disques avec des compilations et rééditions à 200 000 exemplaires. Où est l’erreur ?

L’analyse des statistiques du webzine confirme hélas cette tendance qu’ont nos visiteurs à consulter des actualités et chroniques relatives aux dinosaures du rock progressif. Parlez de Yes, de Pink Floyd, de Genesis, d’Asia ou de King Crimson et le nombre de visites explose. Parlez de Maschine, de Kyros ou de Exquirla et il n’y a plus personne.

Soyez un peu aventureux, découvrez la jeune génération montante et cessez de vous apitoyer en affirmant « c’était mieux avant ».