Mr. & Mrs. Smith

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En 2005 sortait un mauvais film d’espionnage avec Brad Pitt et Angelina Jolie. Malgré des têtes d’affiche alléchantes, le film m’avait profondément ennuyé. C’était un savant mélange raté entre un James Bond et une romance à la noix genre 6 jours 6 nuits avec Harrison Ford. 

Cette année nous avons eu le droit à la série déclinée de la pellicule. Deux espions sont recrutés par une mystérieuse agence pour travailler en duo, se faisant passer pour un couple marié. Jane et John Smith. 

Durant huit épisodes nous découvrons le recrutement, la rencontre, leur belle demeure, les premières missions et l’évolution du couple Smith. 

C’est ce dernier sujet qui est le mieux traité. Enfermez un homme et un femme dans une même maison douillette, faites les travailler ensemble tout le temps, offrez leur beaucoup d’argent et regardez ce qu’il en sort.

La première bonne résolution du couple est d’abord de s’en tenir à pas de sexe entre collègues. Mais la promiscuité aidant pimentée de sensations fortes et de poussées d’adrénaline font que les corps parlent pour la tête et le couple inventé de toute pièce comme couverture devient un couple dans la vie.

Mais voilà Jane est une sociopathe d’origine japonaise qui a coupé les ponts avec son père et John un afro américain en manque d’amour très attaché à sa maman chérie. Leur relation, entre compétition, missions à haut risque, mensonges et échecs répétés devient tendue jusqu’à ce qu’ils décident de rencontrer une thérapeute de couple (mon épisode préféré, surtout avec sa chute).

La série entre action, humour, missions et découverte des deux protagonistes fonctionne vraiment bien sans temps mort. Ça se regarde vite, ne laissera sans doute pas une trace impérissable dans les mémoires mais fait passer un bon moment, enfin toujours meilleur qu’avec le film.

Street photo – Les lunettes de soleil

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Au programme cette semaine, trois photographies de rue. J’aime beaucoup me promener en ville avec mon appareil pour capturer des scènes de la vie ordinaire. L’exercice est toujours délicat car les gens n’apprécient pas toujours d’être pointé par un objectif et encore moins de retrouver leur portrait sur les réseaux sociaux sans être prévenus. Mes photos de rues sont en noir et blanc comme la majorité de mes clichés. Chacune des photos de cette série met en scène un ou deux personnages dans un décors qui m’inspirait.

Cela devait être une photographie d’architecture avec ces escaliers de secours et les baies vitrées de la Médiathèque Malraux mais un couple se tenant par la main est arrivé dans mon cadre et j’ai finalement décidé de les intégrer dans l’image..

Nikon Z6 II, Nikkor 24-70 mm 2.8s, 1/100s, f/11, ISO 110, 53 mm.

Voila, c’est fini

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La chatoune, habituée à quatre bipèdes caresseurs, miaule désespérée, amputée de mains gratouilleuse. La maison, qui résonnait de pas précipités se trouve bien silencieuse. Les deux vieux qui charriaient les petits cons sont face à face à table, mangeant leur soupe en silence. Eux qui redoutaient Tanguy et la verdure, tournent en rond avec soixante mètres carrés chacun à remplir de bruit. Terminé les longues nuits d’attente, sans nouvelle, le silence jusqu’au midi, les embouteillages au toilettes du matin, la bande passante partagée, les petits sont partis. 

Ils faut bien que les oisillons sautent du nid, à condition qu’ils ne s’écrase pas au sol. Le sol est couvert de coquilles, plus besoin de rapporter de vermisseaux.

Par chance ils vont revenir, de moins en moins souvent, mais de temps en temps quand même, leur sac de voyage rempli de linge sale, le portefeuille vide et le ventre creux. Quelques heures bénies avant d’aller rejoindre leurs copains, leurs consoles, leur chatoune qui ronronnera. Et nous alors ?

Nous, ils nous ont abandonné. De tout manière nous sommes vieux, nous puons du becs, perdons la mémoire et leur faisons honte avec nos mauvaises manières. Des mauvais parents, des coucous.

La maison est déserte, nous pourrions courir tous nus dans toutes les pièces, prendre notre douche à deux, sortir au cinéma, au restaurant, voyager, mais s’ils revenaient parce qu’ils seraient malades, en manque de câlins, plaqué par leur copine, avec un gros besoin de réconfort ?

Qui va m’aider pour le bricolage, le jardinage, pour porter les plaques de placo, pour jouer à Mario Kart, pour réclamer des pizzas et des pâtes au lieu de brocolis, hein qui ?

Sales lâcheurs !