Je veux dormir

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Vendredi soir nous partions à trois quart d’heure de la maison avec le camion pour observer les étoiles. Le ciel n’était pas exceptionnel mais ce fut une chouette soirée passée à écouter l’intégrale de Cabrel en apprivoisant un peu plus le télescope de 600 mm. Seul hic, je me suis couché à six heures du matin. 

Lundi soir, la nuit s’annonçait prometteuse. Mais afin de rester raisonnable, je ne suis sorti qu’à quinze minutes de Strasbourg pour une nouvelle session photographique. Finalement il y a eu beaucoup de nuages ce qui me m’a pas empêché de shooter deux objets assez difficiles mais pas la cible prévue. Du coup je suis tout même rentré à deux heures pour prendre le travail à sept. 

Mercredi, vu que le ciel était prometteur et que mon objectif astro n’était pas atteint, nous nous sommes donnés rendez-vous sur la même prairie que vendredi et si j’étais bien décidé à revenir tôt, je me suis glissé sous la couette vers trois heures. À peine quatre petites heures d’un sommeil léger avant de retrouver le travail. Par contre j’ai empilé deux heures d’images sur les trois galaxies qui étaient dans ma liste de courses.

Samedi et Dimanche nous montions dans les Vosges pour un week-end astronomique avec le camion. Une longue nuit d’observation peuplé d’objets magnifiques ainsi que de planètes qui s’est achevée vers cinq heures du matin. Trois heures plus tard je buvais un café avant de préparer le rangement du télescope.

Et pour couronner le tout j’avais promis de couvrir le concert du groupe Toï Toï Toï le Dimanche à dix-heures à Bischheim. Alors à peine rentré à la maison, j’ai remplacé le matériel d’astronomie qui remplissait le coffre par deux boîtiers photo et quelques objectifs avant d’aller shooter sous un soleil écrasant le groupe de comédie musicale amateur.

Du coup je prends du retard sur tout, les chroniques, les photos, le ménage, le travail, le jardin et je passe mes journées en micro siestes plus ou moins discrètes.

Le bon côté de la chose c’est que j’accumule un peu plus d’expérience en astro photographie chaque nuit et que je me perfectionne sur Pixinsight en journée. J’ai accumulé plus d’heures de photographie du ciel profond en une semaine que depuis le premier janvier.

Le mauvais côté, c’est qu’il n’y aura probablement pas de chronique lundi car je n’ai pas eu le temps d’écouter de la musique sorti de Francis Cabrel pendant toute une nuit.

La Panne

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Peut-être est-ce parce que je suis sous l’eau, au sens propre comme au figuré, toujours est-il que depuis quelques temps j’ai vraiment du mal à trouver des albums qui m’enthousiasment. 

J’ai acheté dernièrement pas mal de disques d’artistes que je suis depuis longtemps et qui n’auront pas de chronique ici car je ne leur trouve rien de vraiment particulier. Le Jo Beth Young m’a laissé indifférent, le Kyros m’a agacé, le Alase n’a pas su me séduire et j’ai été partagé par Madder Mortem. 

Bref je suis en panne.

J’attends pas mal de sorties comme IZZ, Marjana Semkina, Rendezvous Point, Airbag ou Evergrey mais je me demande si l’une d’entre elle saura me secouer suffisamment pour que j’en parle dans les chroniques.

Un des CDs qui tourne en boucle en ce moment à la maison vient du label Deutch Grammophon pas vraiment spécialisé dans le rock progressif. Il s’agit d’un quatre mains au piano de Prokofiev et Ravel joué par Martha Argerich et Mikhail Pletnev. Une merveille ! Vous voyez à quel point la crise est profonde.

Imaginez votre trombine si je me mettais à parler de musique classique dans les Chroniques en Images. Déjà qu’avec du Gleb Kolyadin je n’en étais pas si loin, mais si je donne dans le Wagner et le Rachmaninov je vais me retrouver très seul sur Youtube.

Rassurez-vous j’écoute toujours de la musique. Je surfe sur Bandcamp à la recherche de la perle rare et comme je ne trouve pas grand-chose, je me replonge dans la collection de vinyles et de CD qui recèle quelques valeurs sures.

Je me suis retourné vers le mur de CD et j’ai pioché un peu au hasard des disques que je n’avais pas écouté depuis très longtemps : IQ, Ravel, Klone, Dream Theater, Schubert, Tiles, Transatlantic, Prokofiev, Marillion… quand j’arriverai à Selling England By The Pound j’aurai fait le tour de la collection, mais j’ai pas mal de temps encore devant moi.

En attendant que je le ressaisisse, vous pouvez toujours me proposer vos découvertes, qui sait, je trouverais peut-être mon bonheur si vous évitez le post-rock instrumental, la pop, l’électro, le prog seventies, les cover Pink Floyd et Porcupine Tree, le metal trop trash, les pseudo Mike Oldfield, le Punk, le Grunge, le Classic Rock, les trucs datant d’un siècle, le symphonico choucroute et tout le reste. 

C’est grave docteur ?

Dépression hivernale

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La fréquentation du blog est en berne comme le nombre de vues sur Youtube. Même mes photos sur Flickr sont de moins en souvent placées en favoris.

Le blog plafonne à moins de vingt visiteurs quotidiens dont principalement des égarés et chaque vidéo peine à atteindre les cent vues, et encore, les dernières sont plus proche de vingt visionages au court de la première semaine.

Pour le blog je ne suis pas surpris. Sorti des comptes rendus de concerts et de quelques chroniques, son contenu n’intéresse pas grand monde et je le comprends. J’ai essayé les séries photographiques pour fidéliser un certain public mais manifestement ces articles n’intéressent que moi. Je pourrais écrire plus de chroniques pour faire grimper l’audimat mais vous avez sans doute compris, si vous me lisez régulièrement que la musique n’est plus ma première priorité dans la vie.

Donc pour le blog, je n’ai guère d’espoir de remonter la pente.

Pour la chaîne Youtube, une certaine personne m’avait expliqué que j’avais mauvais goût et que mes vidéos étaient nulles. Je ne vais pas lui donner tord sur les deux points. Mes goûts sont les miens et je les partage avec moi et les vidéos ne sont pas franchement folichonnes (doux euphémisme) mais j’avoue avoir la flemme d’en améliorer le montage et difficile de remplacer le gars qui parle. 

Il semblerait aussi qu’il y ait un boycott de la chaîne depuis une certaine chronique qui m’a mis à dos une partie de la petite communauté progressive. Encore une fois, j’assume mes goûts et mes dégouts quitte à me fâcher avec certains. Je n’ai pas arrêté Neoprog pour louer tous les projets amateurs de France et de Navarre. Certes, j’aurais pu m’abstenir de publier la chronique mais voilà, elle était enregistrée alors, pourquoi gâcher ?

La question qui suit est pourquoi continuer ? Le blog étant un thérapeute à bas coût, il me fait plutôt faire des économies. Par contre je vais revenir à trois publications par semaine au lieu de six, retirant les trois billets photo hebdomadaires qui n’ont aucun succès.

Pour la photographie et Flickr, j’ai pu tester pendant une exposition les réactions des visiteurs à mon travail. En résumé, une totale indifférence. Je sais que je ne suis pas un artiste, ou si c’est le cas maudit ou incompris. Ce n’est pas ça qui va m’empêcher de photographier pour autant, j’aime trop ça, mais peut-être vais-je moins m’exposer.

Pour la chaîne Youtube, j’hésite encore. Passé la nouveauté des débuts, enregistrer des vidéos est devenu assez rébarbatif. Et malgré la routine, cela reste chronophage. Et comme vous avez pu le lire, l’astronomie prend beaucoup plus de temps dans mes loisirs. Donc je réfléchis sérieusement à l’évolution de tout cela.

Ce n’est peut être qu’un petit coup de déprime passager, mon éternel manque de reconnaissance et d’amour dans ce monde de brutes qui ne comprend rien à mon art. Et puis, au moment où je poste ce billet d’humeur, une de mes photographie vient de dépasser les 200 favoris, l’avant dernière chronique a franchi les 40 vues et le blog remonte dans les sondages.

Tout ça pour ça ! Je vais déjà beaucoup mieux.

Lazuli – Onze

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Voici ONZE, le onzième album de Lazuli écrit pendant le COVID-19, vous savez cette mauvaise grippe qui dure et perdure et qui a rendu la moitié de la population mondiale à moitié dingue.

Deux vinyles glissés dans une double pochette émeraude ornée de l’abeille qui rôde abritent onze morceaux auxquels Lazuli ne nous avait pas forcément préparé. 

Si les musiciens restent fidèles au poste et que les mots sont toujours signés par Dominique, quelque chose à changé. La préface, au début du livret, éclaire assez bien sur l’état d’esprit qui a donné naissance à cet album, ‘une mélancolie, un spleen, une grisaille’ pour emprunter les mots de Domi.

Les paroles de ce onzième album véhiculent beaucoup de la dépression de ces mois confinés, oubliant presque les coups de gueule d’une époque pas si lointaine même si ‘La bétaillère‘ n’y va pas avec le dos de la cuillère. La musique, elle, explore de nouveaux horizons plus symphoniques et même pop rock, revenant parfois à des épures acoustique dans le style de ‘Les mots désuets’. Arnaud apporte dans son bagage de nouveaux sons de guitare et certains arrangements rapprochent Lazuli d’un Marillion francophone comme dans ‘Pleureur sous la pluie’.

Ma première impression, passée la frénésie du déballage, est assez mitigée je l’avoue. ONZE se révèle déstabilisant, très différent du fabuleux Dieter Böhm.

Il y a des titres qui font mouche dès la première écoute comme le fabuleux ‘Parlons du temps’ ou encore ‘Sillonner des océans de vinyles’ et ‘Le grand vide’. D’autres sont nettement plus déstabilisants. Je pense à ‘Égoïne’ aux influences trop americana à mon goût pour Lazuli et ‘La bétaillère’ un chouïa too much dans ses arrangements grandiloquents.

Et puis il y a des morceaux qui me laissent insatisfait, ‘Triste Carnaval’ au double récit obscur et au final instrumental pas très convainquant et ‘Pleureur sous la pluie’ qui possède une construction assez improbable et au solo de guitare qui en fait vraiment trop. ‘Les mots désuets’ réduit à une guitare et le chant aurait à la rigueur sa place dans un album acoustique, même si placé avant le bruyant ‘La bétaillère’, nous évite l’indigestion sonore.

Je suis fan de Lazuli depuis la découverte de 4603 Battements il y douze ans. Hélas avec ONZE, je ne retrouve pas le groupe que j’aime tant. L’album s’écoute très bien, certains textes font mouche, mais j’étais habitué à mieux. 

Alors je sais que vous allez me tomber à bras raccourcis dessus, d’ailleurs j’ai hésité à publier cette chronique, en partie par amitié pour les membres de Lazuli que j’adore et pour les coups que je vais me prendre, mais ONZE, le nouveau Lazuli me laisse de marbre. Cela ne m’empêchera pas d’aller les écouter Chez Paulette le 3 juin prochain, car en live, Lazuli c’est toujours magique.

The Gathering – Beautiful Distortion

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Après Afterwords en 2013, The Gathering était en sommeil, s’effaçant derrière le projet Habitants. Aujourd’hui les frères Rutten sont de retour avec la délicieuse Silje Wergeland pour Beautiful Distortion, un nouvel album huit titres d’un peu moins de cinquante minutes.

Outre Hans, René et Silje, on retrouve Franck aux claviers, fidèle depuis les débuts et Hugo qui est revenu en 2018 dans le groupe. A peu de choses près, il s’agit de la formation d’origine en fait.

Si tout le monde se souvient de Mandylion avec Anneke, The Gathering a pris depuis un chemin nettement plus alternatif que doom avec même des touches trip hop.

Les deux frères ont pris quelques rides mais pas leur musique, bien au contraire. La parenthèse de dix années a permis au groupe de se ressourcer, voire de se réinventer et Beautiful Distortion est une agréable surprise.

L’album est plus proche d’une dream pop que d’un doom alternatif malgré quelques passages moins aériens comme dans ‘In Colour’, ‘Grounded’ ou ‘We Rise’. 

Leur onzième album Beautiful Distortion joue la carte du mélodique, donnant la part belle au chant de Silje avec quelques parenthèses instrumentales comme dans ‘We Rise’ ou ‘Pulse of Life’, au passage mes titres préférés de l’album.

Hans et René ne renoncent pas pour autant aux motifs doomesques ni aux rythmiques pesantes comme en témoigne ‘We Ride’, le titre qui se rapproche le plus de leur jeunes années doom gothiques. 

Les guitares électriques et acoustiques se partagent équitablement les rôles, toujours drapées de claviers et d’une batterie peu appuyée dans l’ensemble.

Le plus électronique des huit morceaux s’intitule ‘Pulse of Life’. Il possède une intro qui me fait penser à ‘Wild Signals’ de la BO du film Rencontre du Troisième Type. C’est sur ce titre que Hans se lâche le plus sur la caisse claire et les crashs, une pulsation de vie des plus dansantes.

Si je devais comparer le mythique Mandylion à Beautiful Distortion, je dirai déjà que la production a fait de sacrés progrès en près de trente ans. Mandylion est nettement plus instrumental et contrasté que le dernier bébé de The Gathering et si la voix puissante et grave d’Anneke a ses charmes, je lui préfère aujourd’hui celle plus apaisée de Silje.

Par contre Mandylion est plus varié et inventif, plus pesant également. Pour Beautiful Distortion, qui est nettement moins dissonant, je vous recommande l’écoute au casque pour ne pas sombrer dans la routine des morceaux.

Si Beautiful Distortion ne sera probablement pas un album cultissime, il amorce en beauté le retour d’un grand groupe de la scène doom alternative qui nous avait beaucoup manqué.

Teeshirt : Arena

Almach – Realm

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Une femme voilée aux yeux de biche orne la pochette de l’album Realm du groupe Almach. Du black metal oriental cinématique venu de Kaboul, une ville qui a clairement connu des jours meilleurs.

Certaines mauvaises langues affirment que le groupe ne serait pas afghan. Étant donné qu’ils ne possèdent pas de site web, que l’on ne connaît pas ses membres, j’aurai du mal à vous éclairer sur le sujet. Toujours est-il que depuis 2020, ils ont sorti trois albums, un EP et un single sur Bandcamp.

Chanteuse à la voix délicieuse, growl de goret, inspirations orientales, atmosphériques, cinématiques, folks et médiévales sur une base de black metal, Realm s’écoute sans avoir besoin d’être un adepte de Sheitan. 

Les thèmes abordés par le groupe tournent autour de l’histoire de l’Afghanistan, un domaine dans lequel je suis passé maître au cours de mes études de math-physique, enfin… Voilà quoi.

L’album démarre avec ‘One chance’, un morceau furieusement accrocheur dominé par la voix de la chanteuse, des claviers à la Tim Burton, du growl démoniaque et des arrangements symphoniques.

Il ne faut cependant pas perdre de vue que le groupe serait afghan. Sa musique s’inspire fortement de la culture orientale comme dans ‘Hindukush’ qui mélange traditionnel et metal pour nous décrire la chaîne de montagnes qui culminent à près de huit mille mètres dans ce beau pays ravagé par la guerre ou bien dans ‘Flame Of The East’, un titre dans lequel viennent se greffer, sur la voix féminine, des chants traditionnels et de la double pédale bien lourde.

Le titre album, propose lui, un délicieux black metal aérien peuplé de voix afghanes, de growl et de musique médiévale. Puis après une ouverture world music, ‘Tears Of My Land’, le morceau le plus long de l’album, avec pas loin de neuf minutes, sacrifie un porc sur l’autel du black metal symphonique synthétique.

J’ai été moins emballé par ‘Shade of War’ qui mêle metal, growl, oriental, symphonique et folk de manière relativement chaotique, passant d’un instrument à l’autre sans vraiment prévenir avec un résultat assurément perfectible, un peu comme comme ‘Afghanistan’, un titre très world music expérimental.

L’album Realm propose un voyage sans risque sur Bandcamp pour un dépaysement garanti en restant confortablement assis dans son salon.

Teeshirt : Mehdi Alouane

Cris Luna – The Musical War

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J’ai connu Chris à l’époque du webzine Neoprog, lorsqu’il sortait son second album Maëlstrom. Un grand blond sans chaussure noire au cœur immense. Un rocker passionné dont je suis immédiatement tombé amoureux.

La veille de Noël, après quatre années de travail, de doutes et de souffrances, il glissait dans ma boite aux lettres, tel le vénérable barbu à capuche rouge, son nouveau bébé, The Musical War, un concept album de soixante-douze minutes, un cri pour la liberté.

Un vinyle en feu illustre le digipack, des flammes rouges qui lèchent le PVC noir estampillé Cris Luna. Tout un symbole, en cette période où les artistes indépendants peinent à presser leurs galettes et sont interdits de concerts.

C’est avec l’annonce de la mort d’Elvis, de Bowie, de Burton et d’autres étoiles du rock que commence l’album, un premier instrumental agité, peuplé de flashs d’information. ‘Amen’ poursuit cette introduction sur la batterie de Benoît Cazzulini qui claque sur de nouveaux enregistrements d’actualité. Autant dire que ça démarre fort. Queensryche, Bowie, Metallica, Pink Floyd et surtout Cris se percutent sur douze morceaux parfois très énervés où ses guitares déchirent les décibels.

Le monde s’est effondré et les rockers partent en guerre contre l’establishment. On peut y voir la résistance des artistes face aux majors, aux plateformes de streaming qui volent les musiciens, contre l’état qui ferme les salles de concert pendant la pandémie et sans doute bien d’autres choses encore. Et si l’album est sombre, il n’est pas totalement désespéré, l’amour y trouve sa place et la fin laisse pointer à un peu d’espoir. 

The Musical War est rock, metal, progressif et hard-rock, du gros son à écouter bien fort même s’il faudra la loupe pour lire les paroles cachées dans le livret. 

Il faut dire, pour la défense de Cris, que ces paroles sont imprimées en anglais et français ce qui prend pas mal de place dans le livret où figurent déjà douze photographies de Julien Oddo, une par chanson et par page. Cela ne laissait pas beaucoup de place pour les textes et les remerciements. 

Après les deux instrumentaux ‘In Memorian’ et ‘Amen’, la fin du monde survient dans ‘Panic’ au son metal des années quatre-vingt. ‘Dome Of War’, le titre le plus long de l’album avec plus de neuf minutes, est également le plus torturé alors que ‘Blind’ semble épouser le rock caméléon de David Bowie. 

‘Heart Break Motel’ offre une courte accalmie à la contrebasse et guitare acoustique avant de repartir plus fort encore et de lâcher la bride au doomesque ‘Gates Of Dawn’. Une once d’espoir pointe dans ‘Salimah’ mais la bataille couve dans l’enragé ‘Kingdom of The Pigs’ pour exploser avec ‘The Musical War’ après le lugubre interlude instrumental floydien de ‘Fallen Angels’.

L’histoire s’achève avec ‘Peace’, encore un titre à la manière de Bowie. Les rockers ont gagné la guerre. “Nous voici donc à nouveau revenus au point de départ.”. “Nous avons l’amour à faire maintenant, Oh donnez-moi la paix.”.

The Musical War est un sacré bon disque bourré de références, de guitares et d’émotions. Certainement le plus abouti des quatre albums de Cris Luna. Et je ne dis pas ça parce que mon nom figure dans les remerciements ou parce que Chris est mon pote, je dis ça parce que j’ai vraiment aimé ce disque et que j’attends avec impatience le double vinyle prévu pour le mois de mars. 

Teeshirt : Cris Luna

Dream Theater – A View From The Top Of The World

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Si je n’aime pas beaucoup James et si je regrette le départ de barbe bleue, il faut quand même reconnaître à ces cinq ricains une furieuse maîtrise du genre et de la technique. Sorti de Metropolis Part I, Octavarium et de A Dramatic Turn Of Events, je ne suis pas vraiment fan, surtout si nous parlons de la bouse The Astonishing. J’ai pourtant toute leur discographie et même quelques live, car passer un Dream Theater à fond dans la maison chasse les souris, traumatise mon chat et emmerde les voisins.

Mais qu’est-ce qui m’a pris de l’acheter en vinyle cette fois ? Je ne sais pas, peut-être pour remplir mon quota mensuel de dépense. Bref me voilà avec une paire de godasses posées au bord d’une gigantesque faille dominant une mégalopole. A View From The Top Of The World, soixante-dix minutes de metal progressif technique à souhait. Sept morceaux dont le dernier et très long titre album, A View From The Top Of The World renoue avec les titres fleuves et l’instrumental. Un bon point car on entend assez peu l’abri de jardin bêler.

Bel artwork, galettes 180 grammes, CD en bonus et livret XXL, décidément le label Inside Out a encore soigné l’objet. Ils vont finir par devenir ma référence vinyle s’ils poursuivent sur ce chemin.

‘The Alien’ propose en ouverture, un long instrumental grandiloquent où guitares et rythmiques volent la vedette à tour de rôle. Puis Petrucci s’envole avec Rudess avant le second refrain pour nous en mettre plein les oreilles encore une fois. Une pièce longue de plus de neuf minutes qui met en appétit. Du grand classique furieusement efficace.

‘Invisible Monster’ et son couplet basse batterie marque également quelques points avant d’emprunter ensuite de surprenant chemins de traverse pour un groupe comme Dream Theater. 

Je pourrai également vous parler de ‘Sleeping Giant’ à la section instrumentale éblouissante ou de la fabuleuse intro de ‘Awaken The Master’ mais il faut que je garde un peu de temps pour le titre album en trois parties qui occupe à lui seul la face B du second vinyle. Comment dire ? En fait, depuis ‘Octavarium’, je n’avais pas retrouvé ce souffle épique chez Dream Theater. Son ouverture synphonico metal cinématique annonce tout de suite un morceau hors norme qui ne sera pas bâclé en trois minutes. De fait, vous en prendrez pour vingt où guitares virtuoses rencontrent piano classique, violons, batterie effrénée, basse trépidante et claviers fous. 

Magistral.

S’il n’y avait qu’un seul album de Dream Theater à écouter depuis l’arrivée de Mike Mangini, ce serait celui-ci. Bon à condition de supporter ce groupe bien entendu.

Teeshirt : Némo (parce les gars de Némo ne sont pas fans de Dream Theater justement)

The Watch – The Art Of Bleeding

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Teeshirt : UPF – Fall In Love With The World (2014)

The Watch est une formation italienne bien connue pour son excellent tribute band de Genesis. Mais pour ma part, je préfère toujours l’original aux contrefaçons, même celles qui viennent de Vintimille. J’ai vu Trick of The Tail et The Watch en live mais cela reste très éloigné du concert de Genesis à la Beaujoire à Nantes le 23 juin 1987.

Si j’aime The Watch, c’est pour leurs albums studio qu’ils ne jouent presque jamais en live hélas. Du rétro prog qui jette un pont entre les seventies et le vingt et unième siècle.

Je n’ai que leurs trois derniers disques à la maison. L’excellent Tracks From The Alps, le moins convaincant Seven et leur tout nouveau The Art Of Bleeding sorti il y a peu. Mais il existe cinq autres disques couvrant la période de 2001 à 2011 dans leur discographie.

Le vinyle en deux volets arrive avec un CD, un livret, une galette noire et un poster dédicacé par le groupe avec en prime un petit mot. L’artwork comme la musique nous ramène cinquante ans en arrière mais les sujets abordés sont bien contemporains.

Il ne s’agit pas d’un concept mais d’un album à thème. Plusieurs histoires sont racontées ici, des récits autour du sang : canibalisme, sorcellerie, suicide ou encore la proie d’un tueur. 

Ne faites pas comme moi, n’écoutez pas le CD pour découvrir l’album. Le compact disc est un sampler revisitant en sept titres la carrière de The Watch, rien à voir avec The Art Of Bleeding. 

Les musiciens milanais poursuivent l’œuvre de Genesis avec huit morceaux reprenant les sonorités de Nursery Crime jusqu’à A Trick Of The Tail avec toutefois de nombreux éléments modernes comme dans ‘Red’ ou encore ‘Hatred Of Wisdom’. Curieusement The Art Of Bleeding rajeunit un genre devenu poussiéreux après une cinquantaine d’années passées sur étagère.

Mellotron, orgue Hammond, flûtes, guitares six et douze cordes, batterie, percussions, bruitages et cris nous immerge jusqu’aux oreilles dans l’hémoglobine, un bain de jouvence progressif jubilatoire à ne pas manquer. Il s’agit de leur meilleur album à ce jour.

Le Bide

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Le bide se développe vers la cinquantaine, enfin pour certains. Pour d’autres c’est plus tôt, pour moi ce ne sera sans doute jamais. Oui le monde est injuste à bien des égards car faute d’avoir du bidon je fais un bide avec mes chroniques en images. 

Ne vous bidonnez pas, je l’ai bien cherché aussi en plaquant Néoprog qui avait trouvé son public au fil des années.

Étrangement, le blog qui n’était visité autrefois que par deux pelés et trois tondus, lui, connaît une fréquentation croissante. Pourtant j’y raconte souvent n’importe quoi en plus des chroniques hebdomadaires.

J’avoue que mes vidéos sont pathétiques, enfin non, moi, je suis pathétique devant la caméra : un petit vieux édenté, coincé avec balais enfoncé dans le fondement, sans une once d’humour qui encense d’obscurs artistes et râle sur les albums blockbusters. Pas étonnant que personne ne le regarde le gâteux.

Au fait personne c’est quoi ? Cinq vues pour une vidéo la première semaine, une dizaine après quinze jours, moins d’une centaine pour un truc super connu au bout d’un semestre et deux likes par ci, par là. Pour les commentaires, sortis de mon soutien indéfectible suisse, nada. Bref le bide.

Déçu ? Oui un peu quand même mais moyennement surpris. Après, en lâchant Neoprog, je voulais me faire plaisir avant tout et ce que j’écoute aujourd’hui atteint complètement cet objectif. Je m’amuse également beaucoup avec ces vidéos débiles où je joue sur les costumes et les arrières plans maintenant que la partie technique me prend moins la tête. 

Mon collègue Le Bidon (il existe vraiment) ne comprendrait certainement pas que je m’expose ainsi et que je continue l’expérience malgré cet échec patenté. Échec relatif puisque j’ai fortement renoncé à ma présence sur les réseaux sociaux et donc à une publicité indispensable pour être vu. Mais ça aussi je l’assume.

Malgré ce four, je vais continuer, surtout parce que ça me demande peu d’effort et que je me bidonne bien à le faire. Je vais changer la formule, du moins l’enrichir, parce que je veux essayer d’autres trucs comme la chronique strip tease déjà ébauchée une fois.  

Donc merci encore aux fidèles qui me lisent et me regardent. J’ai quand même bien fait de ne pas plaquer mon job pour vivre des revenus de YouTube, sinon je serais carrément mal.