L’album de l’année 2022

Image

Il est l’heure de faire un bilan pour une année 2022 riche en découvertes. Je n’ai pas tout écouté, j’ai encore moins tout chroniqué, pourtant j’ai une assez longue liste d’albums qui furent de véritables coups de cœur.

Le premier s’appelle Welcome To The Planet de Big Big Train. Et ce n’est pas parce ce que David nous a quitté qui rentre dans cette catégorie, c’est juste parce qu’il est vraiment excellent.

Le second est Metanoia du groupe Persefone basé en Andorre. Du metal progressif de très belle facture que j’ai commandé en édition vinyle pour le plaisir de contempler sa magnifique pochette. Et comme la musique est encore plus belle, il compte dans mes coups de foudre de l’année.

Vient ensuite Epigone de Wilderun. Je ne pourrais vous dire combien de fois que j’ai écouté cet album depuis que Alias en à fait la promotion. Il est toujours sur la pile de CDs rangée tout près de la chaîne et j’y reviens régulièrement.

Wardruna a été une très belle découverte en live comme avec leur album First Flight Of The White Raven. Une musique pourtant assez éloignée de ce que j’écoute habituellement. Bon, j’avoue que cela un moment que je ne l’ai pas réécouté.

Il y a le dernier Cosmograf, Heroic Materials, dont j’attends toujours l’édition vinyle. J’aime beaucoup le travail de Robin Armstrong depuis des années et cet album compte parmi les meilleurs qu’il ait composé. En plus, il y parle d’avions, tout ce qu’il faut pour m’amadouer.

Évidemment il y a le dernier Arena, The Theory Of Molecular Inheritance avec le chanteur Damian Wilson. Je n’ai jamais été vraiment très objectif avec ce groupe et encore moins avec leur nouveau chanteur et les avis sont assez partagés sur cet album. En plus, passé mon premier engouement, je n’y suis pas beaucoup revenu.

Reste un dernier album, improbable dans cette liste, The Way Home de Kite Parade. Un projet solo de pop progressive pas franchement révolutionnaire mais qui est arrivé au moment où j’avais très envie de musique easy listening.

Voilà, cela fait sept albums à départager. 

Un premier tri s’impose pour n’en garder que trois. Je retire Arena de la liste parce que je manque clairement d’objectivité sur cet album. Même chose pour Kite Parade parce qu’il n’est pas suffisamment original pour sortir du lot. Wardruna également, car il s’agit plus d’une belle découverte que d’un disque franchement original. Le dernier qui va faire les frais de cette sélection est Cosmograf. C’est un bel album, mais pas révolutionnaire non plus.

Restent en lice Big Big Train, Persefone et Wilderun. Et si vous avez bien écouté depuis le début, vous connaissez le vainqueur. En réalité, je le sais depuis que je l’ai écouté.

Epigone est nommé album de l’année 2022.

Un album acoustique qui côtoie le growl. Du metal qui joue à l’expérimental, du jazz à la manière progressive et un dosage entre gros poutrage, symphonique et dentelle acoustique qui frise la perfection.

Si vous cherchez à offrir un bel album pour les fêtes, n’hésitez pas à piocher dans cette sélection, il s’agit de valeurs sûres. 

Et si je peux me permettre d’en rajouter un que je n’ai pas encore chroniqué, jetez une oreille attentive à Atlantis de Soen, un live intimiste électro acoustique avec un quintet à cordes et un pianiste qui revisite la discographie du groupe.

Arena – The Theory of Molecular Inheritance

Le nom du dernier album d’Arena, The Theory Of Molecular Inheritance aurait pu être celui d’un concept album de Ayreon. D’autant plus que le nouveau chanteur du projet de Clive Nolan s’appelle Damian Wilson. Oui ce Wilson là, le chanteur barbu à la voix de ténor qui offrit à Threshold ses plus beaux albums.

Dans The Theory Of Molecular Inheritance il est question de science, ce qui nous change des précédents albums. Encore que. Lorsque la science évoque le poids de l’âme, je ne suis pas vraiment certain que nous soyons si loin de Paper Ghost ou bien de The Visitor.

Clive Nolan, John Mitchell et Mick Pointer reviennent en grande forme pour un nouvel Arena avec Kylan Amos et Damian Wilson. Oui, depuis Songs From The Lion’s Cage, les postes de bassiste et chanteur ont fréquemment changé d’occupant avec plus ou moins de bonheur.

Le nouvel Arena propose onze morceaux pendant plus d’une heure. Un concept album magico scientifique inspiré par une publication sur l’intrication quantique du physicien Luis Nasser. L’intrication quantique. Un phénomène qui autorise deux particules à partager un même état quantique quelque soit la distance qui les sépare. De là à imaginer que l’âme d’un grand compositeur comme Beethoven puisse se réincarner dans une autre personne, il n’y a qu’un pas, que je ne franchirai pas. Mais c’est l’histoire de The Theory Of Molecular Inheritance.

Je ne vais pas vous mentir, Damian Wilson figure parmi mes voix préférées du rock avec le défunt Freddy Mercury. J’ai écouté tous les disques qu’il enregistre, du metal aux projets solo acoustique. Alors quand Arena a annoncé qu’il serait leur nouveau chanteur, je me suis fait dessus. Du coup, je ne vous garantis pas d’être totalement impartial avec cet album, peut-être même pas du tout en fait.

The Theory Of Molecular Inheritance, c’est du Arena avec ses côtés pompier, de gros claviers gothiques, des barbus grognons, des histoires mystico abracadabrantes et la guitare de John Mitchell. Mais il y a cette fois l’incroyable voix et charisme de Damian sans parler de Kylan qui a su imposer son style aux trois grands anciens, comme dans le troisième titre ‘Twenty-One Garms’.

Le groupe a su adapter ses compositions à la voix très riche de Damian Wilson, allégeant les claviers, privilégiant le piano aux synthés, éclaircissant la partition afin que l’alchimie de la musique et du chant fonctionne. Et elle fonctionne à merveille, croyez-moi. Outre les délicieux débuts de ‘The Equation’ et de ‘Intrication’ au piano et chant, il y a l’excellent ‘Twenty-One Grams’ à la basse qui casse les codes d’Arena.  ‘Confession’ au piano et guitare électro acoustique se fait genesis pendant deux minutes et vingt secondes alors que ‘The Heiligenstadt Legacy’ (le testament de Beethoven), joue de piano cinématique sur la voix douce de Wilson avant de revenir à la forme classique de Arena.

The Theory Of Molecular Inheritance se hisse dans le trio de tête des albums d’Arena aux côtés de Paper Ghost et The Visitor. De là à le placer dans les albums de l’année, il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement.

La reprise (Dans mon iPhone n°19)

Galerie

Cette galerie contient 15 photos.

Oui c’est la reprise après une semaine de ‘vacances’. Des vacances au travail mais une pause dans les publications du webzine et du blog histoire de souffler un peu. Des ‘vacances’ pendant lesquelles j’ai écouté de très nombreux albums, les … Continuer la lecture

L’histoire d’une passion

La musique est venue assez tard à moi mais je baigne dedans depuis la petite enfance. Mon père écoutait beaucoup de classique le dimanche matin, Bach, Mozart, Bethoven… Ma mère était plus Vangelis (L’Apocalypse des Animaux), Jonahtan Livingston Le goéland, ce genres de choses. Après il y avait les chanteurs, Brel, Nana Mouskouri et cie. Le rock, ils ne connaissaient pas, pas même les Beatles, la misère. Mes frères aînés étaient plus rebelles, Georges Moustaki, Leonard Cohen, vous voyez le topo.

Quand j’ai eu mon premier mange disque, il a fallu que je me distingue fatalement, mon premier vinyle fut un Johnny Halliday (oui je sais)… En quatrième je découvrais AC/DC pour faire comme le gros dur de ma classe qui avait deux têtes de moins que moi. Ce fut mon premier réel coup de cœur musical et je reste très attaché à ce groupe. Je découvris Kate Bush la même année avec ‘Babooshka’ qui passait sur les ondes. J’occupais tous mes samedi dans un club d’astronomie où tournaient en musique de fond du Bob Dylan, Bruce Sprinsgteen ou Simon & Garfunkel. A l’époque je n’étais pas vraiment fan, mais à force d’écouter… C’est à cette époque qu’un hippie astronome me fit découvrir Genesis. Et là ce fut la révélation, je me jetais à corps perdu sur leurs albums, sur ceux de Steve Hackett, Peter Gabriel et Tony Banks (quoi que) et jusque la première, je fonctionnais en boucle avec un peu de Jethro Tull, Pink Floyd ou King Crimson et de la musique celtique, Alan Stivel, Dan Ar Braz, Tri Yann. Heu oui,  je suis breton. Mon premier concert fut pour Peter Gabriel à Brest à la Penfeld après la sortie de Shock de Monkey, j’avais 17 ans, une claque monumentale.

Il y eu également une courte période Mike Oldfield mais sans grande conviction. Puis j’entendis des anges dans la cour de mon lycée, des orgues puissants sur une voix incroyable, on aurait dit Genesis marié avec AC/DC, je venais de tomber sur Marillion et Fish. C’est cette époque que j’ai hanté les ondes d’une radio locale, parlant de rock progressif et laissant tourner à l’antenne un album entier par semaine. Là débuta la plus grande fan mania de ma vie, qui dure toujours, je n’écoutais plus que du Marillion. Et même après le départ de Fish, j’ai continué, si si. Marillion, Marillion et Marillion. J’ai même réussi à trouver qu’Hollidays In Eden était un bon album à l’époque, c’est tout dire. Mon second concert fut pour la tournée La Gaza Ladra, extraordinaire !

A la FAC, j’ai entretenu le culte Marillion en allant écouter Genesis, Pink Floyd à La Beaujoire à Nantes et A-ha à Rennes. Heu il a bien écrit A-ha, Ha ha ! Ben oui ma copine de l’époque aimait bien, dire que j’ai payé pour aller écouter ça…

A l’armée (oui je suis de ceux qui ont fait ce p….. de service militaire) je découvris du métal avec Queensrÿche, Gary Moore, Yngwie Malmsteen et cie… Puis de retour à la vie civile, avec le travail, j’eu un peu moins de temps pour la musique.

Je me suis laissé bercer par la musique française du début 20ième que mon épouse aime tant, Debussy, Liszt, Ravel, Poulenc et c’est en arrivant à Strasbourg en 1995 que je renouais avec néo-progressif en découvrant Arena avec The Visitor, IQ avec Subterranea, Satellite… Je créais alors une page web (on ne parlait pas de blog à l’époque) dans laquelle je parlais JDR, photos et musique, c’était sur Multinamia avec un accès Compuserve, la belle époque des modens 56K.

La machine s’est emballée rapidement à compter de cette époque, écoutant de plus en plus d’albums. Mais ce n’était rien encore. Quand j’ai créé le webzine, il y a seize ans, je chroniquais mon CD mensuel et quelques rares artistes qui cherchaient à percer dans le prog. En 2003, je mettais le pied à l’accélérateur, allant souvent aux concerts en franchissant le Rhin, chroniquant presque une fois par semaine, le webzine Neoprog était né.

Aujourd’hui, fort de la confiance de labels, d’artistes et de promoteurs, nous recevons beaucoup plus de musique que nous ne pouvons en écouter, il faut faire des choix et certains jours c’est un crève douleur que de trancher. Ma vision manichéenne de la musique s’est estompée en écoutant de plus en plus de musique. Aujourd’hui j’écoute du RIO comme du métal progressif, du canterbury, du post métal et même du post rock sans sourciller et je me régale d’opéra et de musique classique ou contemporaine. Je ne suis pas très pop sauf pour Sting et quelques artistes du même tonneau. Je ne suis pas très rock non plus, plus par manque de temps. Avec un peu de chance il me reste encore une demi vie et des tonnes de merveilles à écouter. J’aime la musique, c’est ma drogue et je compte bien en écouter encore pendant de longues années.