Sunbeam Overdrive – DIAMA

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Si Stéphane n’a pas été entièrement convaincu par D I A M A du groupe Sunbeam Overdrive, pour ma part j’ai été suffisamment enthousiasmé par leur travail pour en faire une chronique.

Sunbeam Overdrive est un quatuor marseillais qui existe depuis 2019 si mes informations sont bonnes et qui avec D I A M A sort sa première galette. Leur musique s’apparente à du rock alternatif à composantes metal et progressives, rejoignant par certains aspects Tool ou Klone.

L’album Diama propose onze morceaux dont deux reprises dispensables au regard du reste. Le chant clair y prédomine sur un metal alternatif électro ponctué parfois de growl.

Si D I A M A ne révolutionne pas le genre, il possède un très bel équilibre entre puissance et émotion, plaçant du growl par endroit sans forcer la dose et usant d’accélérations comme d’espaces plus calmes au bon moment. En plus, l’album propose plusieurs morceaux franchement accrocheurs comme ‘Diama’, ‘Shen’ ou ‘Diamond Shape’.

D I A M A ne comprend que deux courts instrumentaux, ‘Ascending’ qui ouvre l’album façon world music et ‘Junction Buhl’s Eye’ qui lui, donne dans le space rock psychédélique. Côté poutrage, ‘Deaf and Blind’ ne ménage pas vos oreilles avec un djent growlé suivi de métal alternatif assez déconstruit.

D I A M A brille tout particulièrement par une batterie hyper soignée et bien mise en avant par le mixage. Ce n’est pas souvent que j’écoute un album en suivant plus la section rythmique que les lignes vocales. Pourtant le chant est vraiment très bien comme dans ‘Deaf and Blind’ et les guitares brillent souvent, écoutez plutôt ces petites notes claires qui scintillent dans ‘Shen’. Mais ici, j’avoue, le travail de Laurent sur les caisses mérite vraiment que l’on s’y attarde.

Il y a plein de titres que j’adore sur cet album mais c’est peut être ‘Shen’ qui a ma préférence. Le gros son est mis entre parenthèses, privilégiant la forme alternative au metal, les guitares jouent de subtilité avec de belles figurent djent et le chant est presque un accompagnement à la section rythmique.

D I A M A est une très belle découverte. J’attends d’ailleurs le CD avec impatience, parce que Marseille Strasbourg à dos d’escargot c’est assez long, et j’attends avec impatience de voir ce que ce jeune groupe pourrait devenir avec le temps.

En attendant, allez l’écouter sur Bandcamp et plus si affinités bien entendu.

Klone – Meanwhile

Ce n’est pas parce que je ne suis pas allé les écouter au Noumatrouff à Mulhouse que j’allais faire l’impasse sur Meanwhile du groupe Klone. De toute manière, j’ai déjà écouté en live à La Laiterie ainsi qu’à la Maison Bleue à Strasbourg nos amis français qui signent aujourd’hui chez Kscope.

Comment décrire Klone à une personne qui ne les connaîtrait pas encore ? Il s’agit d’une formation metal alternative née en 1995 et qui, depuis Here Comes The Sun en 2015, a pris un virage plus mélodique, laissant derrière eux le growl.

Meanwhile, sorti cette année, est le digne successeur Du Grand Voyage. Des morceaux de quatre à six minutes pour un peu moins d’une heure sur lesquels s’invite beaucoup le saxophone. Un album à guitares dominé par le chant de Yann, une voix qui prend aux tripes, tout particulièrement en live.

Ceci dit, cette voix est également le talon d’Achilles du groupe, car Yann module assez peu ses cordes vocales. En gros il fonctionne sur deux modes, mélancolique papier de verre et colérique granuleux. Cela donne à leurs albums une fausse impression d’uniformité à laquelle le dernier opus n’échappe pas.

Deux morceaux se dégagent toutefois de l’ensemble : ‘The Unknown’ et le titre album ‘Meanwhile’, peut-être parce que le saxophone de Matthieu y est plus présent.

Meanwhile est un concept album qui nous livre des réflexions sur la société actuelle, présentant les plus belles comme les pires facettes du monde dans lequel nous vivons. Il nous appelle même à la désobéissance.

La superbe pochette signée Umut Recber représente un ciel tourmenté comme la musique de Klone, un nuage sombre en forme d’ours menaçant, la gueule grande ouverte, tous crocs dehors.

Leur musique a toujours un parfum américana western comme dans ‘Serenity’. Un son de guitare traînant propre aux grands espaces, cette voix assoiffée qui hurle dans le désert et une rythmique presque déconstruite par moment avec ses accélérations imprévisibles que l’on entend dans ‘Elusive’.

Meanwhile passe par des périodes plus apaisées comme dans ‘Apnea’ mais d’autres morceaux hésitent entre un couplet tranquille et un refrain tourmenté à la manière de ‘Night And Day’.

Après bien des écoutes, Meanwhile s’est enfin révélé, car il est vrai que son écoute n’est pas des plus immédiate et j’ai tendance à m’y égarer. C’est finalement ‘Elusive’ qui s’est détaché, un titre à l’écriture particulièrement originale lorsque l’on sait prendre le temps de l’écouter avec, entre autres, son introduction au saxophone.

Va-t-il rentrer dans mon top 2023 ? Il est trop tôt pour l’affirmer. Ce qui est certain, c’est qu’il mérite la découverte, en plus, il est sur Bandcamp.

Soup – Visions

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Vous savez, c’est compliqué les goûts et les couleurs. Allez comprendre par exemple pourquoi Visions m’a tapé dans l’œil alors que les précédents albums de Soup m’avaient barbés. 

C’est Alias qui m’a donné envie d’y jeter une oreille, il venait de l’acheter sur Bandcamp. J’ai commandé le vinyle après avoir écouté seulement un titre. Bon ok, un titre d’un quart d’heure tout de même.

Fin 2018, j’avais eu l’occasion de boire le potage chez Paulette avec The Watch et je n’avais pas été emballé, pas plus que par leurs albums Remedies et The Beauty Of Our Youth. Mais c’était aussi à l’époque où j’écoutais de la musique au kilomètre et qu’il me fallait des doses de plus en plus concentrées pour prendre mon pied.

Visions, dans son édition normale, propose cinq titres dont le long ‘Burning Bridges’ et le, à peine plus court, ‘Kingdom Of Color’. En fait, sorti de l’instrumental ‘Skins Pt. 1’, tous les morceaux dépassent les sept minutes. Un vinyle rouge marbré dans une double pochette 3D avec un livret photo, un CD et des paroles sur une feuille volante. Un magnifique packaging qui ne pêche que par la qualité du pressage du disque, dommage, car c’est l’essentiel. 

L’album met en place un monde sonore éthéré post-rock, progressif, cinématique planant et majestueux. Visions possède un parfum de nostalgie progressive, des couleurs pastel seventies, un je ne sais quoi de In The Court Of The Crimson King. Des guitares à la Steve Rothery, Steven Wilson et David Gilmour habitent ces morceaux riches en claviers et sections instrumentales.

‘Burning Bridges’, qui ouvre ces visions, se compose de cinq mouvements : 

une ouverture cinématique stellaire à la guitare et claviers, une balade wilsonienne au piano, basse ronde et flûte traversière qui vire au post-rock, un chant vocodé sur des claviers SF grandioses peuplé de bruitages, une guitare marillionesque suivi de claviers et voix désincarnées et un final en apothéose instrumentale.

Rien que pour ces quinze premières minutes, le disque mérite le voyage.

‘Crystalline’ qui suit avec sa guitare acoustique et le violon, diffuse un doux parfum progressif mélancolique avant qu’une trompette ne s’invite dans la partition et que l’enregistrement ne se fasse de plus en plus parasité.

‘Skins Pt. 1’ propose alors un bref interlude instrumental au piano avant d’attaquer la seconde plus longue pièce de l’album, le magnifique ‘Kingdom Of Color’. Le titre, façon vieille Angleterre, s’offre un premier et délicieux solo de guitare à la manière de Rothery puis un second, acoustique, dans l’esprit de Steve Hackett.

Les seconde et troisième parties de ‘Skins’ terminent Visions, une chantée acoustique et la dernière instrumentale avec une sublime guitare sur des claviers vintages.

Depuis quelques jours, l’album passe sans relâche dans la maison

J’ai toutefois quelques regrets avec Visions. Celui de n’avoir pas commandé la version longue. Celui de ne pas l’avoir écouté en temps et en heure car il aurait été élu album de l’année 2021 et enfin, mon plus grand regret, c’est qu’il s’agit peut-être du dernier album de Soup, leur chant du cygne avec la naissance de Giant Sky dont je vous parlerai très bientôt.

Teeshirt : Star One

Mon second concert

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Mon second concert en deux ans prenait place à la Laiterie à Strasbourg, pour y retrouver The Pineapple Thief.

J’ai bien failli ne jamais arriver à cette salle située pourtant à sept kilomètres de la maison. J’étais bloqué de l’autre côté du Rhin par une manifestation de forains et après deux heures et demie d’embouteillages, j’ai juste eu le temps de déposer mon épouse à la maison avant d’aller au concert.

Dans la file d’attente j’ai retrouvé des amis perdus de vue depuis plusieurs mois, perdus en fait depuis que j’ai renoncé à Meta que l’on appelait encore Facebook à l’époque.

Au programme de la soirée Alex Henry Foster et The Pineapple Thief. Je venais évidemment pour ces derniers, ne connaissant pas l’ancien chanteur de Your Favorite Enemies. On ne peut pas connaître tout le monde non plus d’autant que l’artiste n’a composé qu’un seul album sous son nom pour l’instant.

Son groupe investit la scène vers 19h45, claviers, batteries, guitares, saxo alto, chanteur, tout plein de monde mais rien en comparaison de leur live à Montréal où ils étaient onze à jouer. Oui car ce sont des québécois, qui parlent en français avec le joli accent et chantent en anglais.

Dès les premières notes façon post-rock explosant en metal, j’ai été subjugué par la musique et la douleur froide qui émanait de leur performance, un mélange explosif entre Rage Against The Machine, Marillion et Toundra, fait de plages planantes déchirées par des tsunamis de basses. Alex Henry est possédé par sa guitare, la buée recouvre ses lunettes, les décibels culminent à 106 Dbz et je suis en transe sur ces morceaux à rallonge dont ‘The Hunter’ qui frise le quart d’heure. 

Après trois titres, Alex Henry Foster tire sa révérence sous les acclamations d’un public électrisé. Il nous invite à le rejoindre au stand de merch pour discuter après et tient sa promesse, il adore discuter avec ses fans. Après une mongue conversation, je repartirai avec le vinyle dédicacé par le chanteur et un teeshirt pour faire bonne mesure.  Oui, j’ai adoré et il est sur Bandcamp pour les curieux.

The Pineapple Thief arrive ensuite à 21 heures et je vous avoue que d’emblée, je sens qu’il vont devoir se dépasser pour égaler la première partie.

Hélas Gavin Harrison semble fatigué et Steve Kitch en petite forme, il devra même se poser le temps d’un titre pour récupérer. Il faut dire que le groupe s’est embarqué dans une grosse tournée qui a débuté le 6 octobre avec de rares journées de relâche passées sur la route. Bruce et Jon ne sont pas toujours au même diapason ce qui donne des chœurs parfois psychédéliques et le set semble réglé comme du papier à musique, laissant peu de place à la spontanéité, tout le contraire de Alex Henry Foster.

Il y eut quelques bons moments tout de même, nous parlons bien The Pineapple Thief, mais clairement leur précédente prestation dans le Club de la Laiterie m’a laissé un bien meilleur souvenir. Déjà parce la scène, plus intimiste, convient mieux à leur musique qu’un grand espace balayé de projecteurs. Ensuite parce qu’ils étaient bien meilleure forme et que O.r.k. ne les avaient pas éclipsé comme Alex Henry Foster. Oui des fois, les gars qui chauffent la salle font de l’ombre à la tête d’affiche.

Monde cruel.