The Resonance Project – Ad Astra

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C’est Katha qui a fait la publicité de l’album Ad Astra sur un réseau social classé X. Dans sa longue liste de découvertes 2023, figurait ce duo de métal progressif instrumental américain et leur dernier album huit titres.

Je ne suis pas forcément fan d’albums instrumentaux et ce n’est pas le dernier morceau ‘End of Time’, qui lui est chanté,  qui a fait pencher la balance du bon côté. Je pense que c’est sa richesse de styles et de sons qui m’a séduite. 

The Resonance Project se compose de Yas Nomura à la guitare et à la basse ainsi que de Lang Zhao à la batterie et aux arrangements comme ces chœurs à la Pink Floyd dans le titre album. De nombreux invités accompagnent le duo sur Ad Astra, des artistes que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam mais qui, je l’avoue, apportent d’autres sonorités aux compositions des deux musiciens.

Pour la musique, si vous connaissez Plini, vous êtes en terrain conquis.  Le groupe joue un métal progressif djent à guitares au feeling jazzy. 

Vous savez sans doute combien j’aime les cuivres. Avec ‘Prophecy’ je suis servi. La trompette de Aaron Janik éclaire le metal prog électro de sublime manière. A côté de cela ‘Void’ donne dans le djent expérimental nettement moins mélodique, le genre de truc qui réveille les morts et ‘Macrocosm’ qui suit, tabasse pas mal également. 

Mais dans l’ensemble, Ad Astra se révèle très mélodique et cinématique, secoué ici ou là par de belles doses de poutrage. ‘Gem’ est une pièce très jazzy de l’album dans laquelle Adrien Feraud nous donne une belle leçon de basse claire sur la mélodie de Yas. Une atmosphère à la Brazil pour ceux qui connaissent le film.

J’avoue que ‘End of Time’ avec la voix de Dino Jelusick me laisse dubitatif. Les première secondes chantée ‘Rain seemed like etc’ sonnent vraiment bancales à mes oreilles. Mais dès qu’il part dans un registre crié, limite growl, cela devient vraiment excellent et même lorsqu’il revient au chant clair vers la cinquième minute, c’est encore très bon.

Je recommande chaudement Ad Astra aux amateurs de metal progressif instrumental. Vous pouvez le découvrir comme je l‘ai fait sur Bandcamp et plus si affinités bien sur. Et encore une fois, merci à Katha pour la découverte.

Per aspera ad astra

Vous aussi, enfant, vous preniez votre père pour un héros, même s’il était absent de la maison la plupart du temps ? Le mien est aujourd’hui en maison de retraite à l’autre bout de la France et c’est aussi bien ainsi. Nous nous parlons une fois par semaine au téléphone et nous nous voyons une fois tous les deux ans. Je n’ai pas besoin d’une psychanalyse et encore moins d’un voyage jusque que la planète Neptune pour régler ça.

Je suis allé voir Ad Asra.

Je vais au cinéma aussi rarement que je rends visite à mon père pourtant les salles sont nettement moins éloignées que lui. Pourquoi a-t-il fallu que j’aille regarder ce nouveau chef d’oeuvre de la science-fiction moderne ? Science-Fiction ? Un mec dans un scaphandre sur une affiche, un attrape nigaud qui fonctionne à chaque fois avec l’imbécile que je suis, sans doute à cause de ma vocation d’astronaute avortée, encore une chose dont mon père est certainement responsable.

Ad Astra, le film thérapie qui aurait pu être réalisé en huis-clos par Woody Allen, se déroule entre la Terre et Neptune. L’histoire est la suivante (attention gros spoiler) : le docteur McBride alias paounet, s’en va aux confins de l’univers rechercher la vie extraterrestre. Après des années de voyage, arrivés dans la banlieue de Neptune, l’expédition scientifique tourne au drame et tout l’équipage est déclarée disparue. Sauf que quelles années plus tard, la Terre est bombardée de vagues d’énergie dévastatrices en provenance de Neptune et les chercheurs soupçonnent alors papa McBride (on se demande bien pourquoi d’ailleurs) d’en être le responsable. Son fils Roy, est alors sollicité pour raisonner papa. Mais pour lui passer un coup de fil laser, il faut qu’il se rende à la plus proche cabine téléphonique connue, sur la planète Mars. Un scénario abracadabrant ? Oui.

Commencent alors les aventures rocambolesques de Brad Pitt (bébé Mc Bride) : vol vers la Lune, bataille de rovers près de la face cachée, vol pour Mars et ridicule sauvetage à mi chemin, atterrissage en catastrophe, coups de téléphone laser depuis un studio top moumoute sur Mars mais papa ne répond pas, vol en passager clandestin vers Neptune après avoir malencontreusement tué tout l’équipage, soixante dix neufs jours de solitude et enfin papa McBride en chair et en poils.

Quarante pulsations au repos, moins de quatre-vingt en chute libre, Roy Mc Bride est un surhomme.

Je ne vous raconte pas la fin mais sachez juste que Brad n’aura plus besoin d’évaluation psychologique. Outre l’aspect psychanalyse à deux balles de l’histoire, le ridicule prétexte de la Science-Fiction, les scènes d’actions gratuites, les incohérences scientifiques, le film est juste chiant à mourrir. Croyez-moi, c’est bien plus amusant d’aller parler deux heures durant avec son vieux papa mutique dans un mouroir à l’autre bout de la France, que de rester assis à regarder le film d’un réalisateur qui a encore de nombreux problèmes à régler avec son père.