Infiniti

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Lors d’un énième amarrage d’une capsule Soyouz avec l’ISS, la manoeuvre, pourtant parfaitement rodée, tourne au désastre et le vaisseau percute la station spatiale.

Sur terre, sur la base spatiale russe désaffectée de Baïkonour, perdue au milieu Kazakhstan, un policier enquête sur des corps décapités recouverts de cire fondue et exposé sur des toits du cosmodrome en ruine.

Une spationaute française, remplacée à la dernière minute pour le vol vers l’ISS, entend sur son lit d’hôpital, sa doublure et amant lui parler alors qu’il devrait être mort lors du drame de la station spatiale internationale.

Infiniti est une mini série Canal Plus de 2022 en six épisodes, un thriller de science-fiction qui explore les univers parallèles.

La base de Baïkonour vit ses dernières heures, la Chine, la France les USA et la Russie s’écharpent pour le contrôle de l’accès à l’espace quand survient l’accident de l’ISS. La police du Kazakhstan contrôlée par les forces de sécurité de Baïkonour tente, tant bien que mal de résoudre l’énigme des ces cadavres qui pourraient bien être les cosmonautes de la funeste mission Soyouz.

La série au rythme lent et pourtant haletant, possède les moyens de ses ambitions, visuellement comme pour le casting, hélas le personnage central de la spationaute française joué par Céline Salette gâche un peu la fête. Si elle possède le physique névrotique requis, sa diction sonne faux tout au long de la série. Dommage.

Pendant cinq épisodes, Infinity alterne enquête policière dans un Baïkonour en ruine, tractations politiques dans la base encore en service, mission spatiale, événements quasi surnaturels, avant le sixième, qui va certainement vous plonger dans la plus profonde confusion absolue, ne vous conduise jusqu’au bout de l’histoire.

Je ne pense pas avoir tout compris, il faudrait que je revoie ces six épisodes de près d’une heure pour comprendre, mais malgré un scénario fabuleux, le jeu de Céline m’en a découragé.

Dans les toilettes

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Hier matin j’ai reçu le MMS suivant : 

Bonjour papa , mon téléphone est cassé, c'est mon numéro temporaire, peux-tu m'envoyer un WhatsApp, pas par SMS !
+33773399739

Le numéro de téléphone de SMS était le +33 7 89 30 01 17 et celui sur lequel je devais le recontacter le +33 7 73 39 97 39 ce qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille.

Mais sur le coup je n’ai pas vraiment réfléchi, j’étais en déplacement depuis 6h30 avec quelques heures de route au compteur et un seul café dans les veines.

Alors j’ai contacté ce numéro via WhatsApp avec ce message :

Hello, téléphone HS ?

J’aurais pu réfléchir deux secondes. S’il pouvait me contacter via WhatsApp c’est que son téléphone fonctionnait ou que le nouveau qu’il utilisait, puisque c’était un autre numéro de téléphone, pouvait recevoir des SMS et des appels. Mais bon j’avais plein de travail et toujours qu’un seul café baignant les neurones.

Le gars m’a répondu ceci :

Cc papa, mon téléphone est tombé dans les toilettes, 

Alors je me suis marré. Et lui a continué.

C'est ne pas drôle, J'ai tout perdu, photos et fichiers, Toutes les applications importantes, Papa, j'ai un peu honte de te le demander, mais j'ai besoin de ton aide.. Tu reçois?

Mais ça, je l’ai lu à 13h après un café serré bu à la fin du repas de midi. J’avais l’esprit nettement plus clair. Alors j’ai voulu jouer. J’ai répondu « Yep » et le bonhomme a poursuivi.

Je dois payer 2 factures  malheureusement j’ai pas accès à ma banque en ligne je peut te les envoyer ? Je te rembourse pour jeudi..

J’ai répondu, en bon père que je suis :

Ben oui bien sûr

Et lui de continuer.

Merci beaucoup, J'ai parlé à ma banque et ils m'ont dit que je ne pourrai plus me connecter à mon compte avant jeudi, Alors je te rembourserai, d'accord?

Prends moi pour un con… j’ai donc répondu « Yep ».

Et lui de m’envoyer les informations :

Je t'enverrai les détails 
Nom: Sophie Lefèvre 
Iban: DE78 5087 0324 0067 6932 00
Motif: GDH 0091
Montant: 2494.95
Virement SEPA
Le bic est DEUTDEDBP26

Après quelques minutes de silence, je l’ai informé que la transaction était réalisée et lui ai demandé quelle était la seconde. C’est là qu’il m’a demandé une preuve de virement. Là j’ai fait le débile j’avoue, lui expliquant que je n’avais pas encore reçu la confirmation par mail et que je ne savais pas faire une copie d’écran pour lui envoyer. Il a voulu savoir si j’étais sur un PC. J’ai répondu que non, j’avais fait le virement depuis mon téléphone. Et sans doute pour m’expliquer comment faire la copie d’écran, il m’a demandé la marque de mon smartphone. J’ai répondu que je ne savais pas.

Quel téléphone as-tu ?

Je ne sais pas, c’est toi qui me l’a offert.

Ça l’a fait rire. Il a fait encore quelques tentatives, me proposant de refaire le virement jusqu’à que je lui dise que je ne pouvais pas, parce que mon téléphone était tombé dans les toilettes. Après cet échange, il a été soudain assez mal poli, il faut bien l’avouer.

Hahaha 
Fils de put

Bon, j’ai signalé son numéro de téléphone à l’adresse des Spams au 33700, je l’ai bloqué et j’ai signalé le bouffon sur WhatsApp. Cela ne va sans doute pas beaucoup l’arrêter mais je le suis bien amusé… Mais faites quand même gaffe.

ANASAZI – UNIVERSE 25

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Je viens de bousculer ma programmation musicale 2025 pour vous parler du dernier album d’ANASAZI. Oui, j’ai bien écrit ANASAZI en majuscules, car pour la première fois le groupe Grenoblois écrit son nom en capitales.

Et ce n’est pas la seule première.

UNIVERSE 25 est aussi un album sans paroles, quarante-sept minutes cent pour cent instrumentales, du jamais vu jusqu’à ce jour.

Je ne m’attendais vraiment pas à ça. Je ne vous cache pas que j’ai été surpris, voire tout d’abord déçu.

Je connais le groupe depuis près de vingt ans. J’ai suivi leur carrière et écouté tous leurs albums, d’ailleurs certains tournent en boucle régulièrement à la maison comme playing ordinary people, et ce, depuis The Principles Of (Hate). Toutefois, arrivé à la fin du septième morceau de Universe 25, j’avais totalement changé d’avis.

Je venais d’écouter un album instrumental, post-rock, pendant lequel je ne m’étais pas ennuyé une seule seconde, ce qui est suffisamment rare pour être souligné.

Tout d’abord, j’ai retrouvé l’univers sonore d’ANASAZI (décidément je ne m’y ferai pas avec les majuscules), les guitares de Mathieu et la batterie d’Anthony sans parler de l’orgue joué par Tristan. J’ai retrouvé la rage et la douceur des paroles de Mathieu dans ses notes de guitares électriques et acoustiques.

Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de parole qu’une musique ne raconte rien. D’ailleurs chaque pièce possède son histoire : des inspirations de films (Ghost Story, Into The Wild’), une expérience scientifique (Universe 25), des sessions de jam, dls titres sont la continuation logique du morceau ‘once dead’ écrit pour l’album ask the dust sorti en 2018.

Les morceaux sont variés, libérés des multiples influences qui ont fait grandir le groupe. On retrouve bien entendu le jeu de guitares d’anasazi, ces délicates mélodies acoustiques qui rencontrent de lourds riffs sur le jeu des sticks du batteur de Collapse.

Je ne vais pas vous décortiquer tous les morceaux, mais simplement jeter un coup de projecteur très subjectif sur trois d’entre eux, afin de vous donner un aperçu de cet album :

Le titre ‘UNIVERSE 25’, qui donne son nom à l’album, est, un must, d’une part, par sa durée, presque dix minutes, ensuite par l’atmosphère qu’il construit. Il me fait beaucoup songer au travail du groupe suisse Ticket To The Moon dont je vous ai parlé à de nombreuses reprises. Le morceau parle d’une expérience réalisée sur des rats en rapport avec les liens sociaux et la surpopulation. Une expérience qui fait froid dans le dos avec nos huit milliards d’habitants si ses conclusions pouvaient être rapportées à l’homme.

Le morceau le plus lent de l’album s’intitule ‘The Rite’. On n’est pas loin d’une écriture incantatoire que l’on retrouve chez quelques groupes de la mouvance psychédélique. Mais ne vous fiez pas aux cinq premières minutes, la pièce prend un virage métal expérimental tourmenté quand arrive le rite.

Sur le dernier morceau ‘Start Anew’, Mathieu se lâche nettement plus à la guitare. D’ordinaire, il confiait quelques soli à Tristan, cette fois, c’est lui qui s’y attelle avec brio. Une pièce dans laquelle l’orgue joué par Tristan Klein rencontre les guitares de Mathieu sur la batterie posée d’Anthony. Mais soudain, à partir de la troisième minute, tout bascule, la guitare livre une explosion de riffs suivie d’un long solo éblouissant.

Je me rends bien compte que je n’ai jamais dit du mal d’un album d’anasazi depuis leur début. Je ne suis pas du tout objectif lorsque je parle de ce groupe, d’ailleurs, je ne suis jamais vraiment objectif lorsque je parle de musique. N’empêche, encore une fois les grenoblois m’enthousiasme comme rarement, surtout avec un album instrumental, genre que je ne prise pas particulièrement.

Universe 25 mérite un pressage vinyle, au minimum une édition CD, afin qu’il ne disparaisse pas au fil des mois dans ma grande collection digitale.

Je vous le recommande donc chaudement, et qui sait, avec un peu de chance, si vous êtes nombreux à encourager le groupe, peut-être verrons-nous sortir un jour une édition physique de ce très bel album.

Jessica Rabbit dévoilée

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Vous avez vu le film Qui veut la peau de Roger Rabbit ? Si ce n’est pas le cas aller le voir tout de suite. C’est un film qui mélange animation et personnages réels. L’histoire de Roger Rabbit, un lapin stupide de Toons marié à une femme de rêve. 

Lors du spectacle de Toïtoïtoï dont je vous ai parlé cette semaine, un tableau est consacré à ce polar noir sur fond d’histoire d’amour. Et comme je l’ai déjà raconté, je me suis fixé le challenge de photographier la chanteuse avec le contrebassiste, de préférence avec un rendu sensuel. 

Trois de mes clichés fonctionnaient assez bien sur toute la série. J’en ai sélectionné deux pour le groupe et j’en ai gardé un pour mes plaisirs solitaires, à savoir le traitement photo.

Ma femme aimait bien les photos mais leur trouvait quelques défauts. J’ai conservé l’image qu’elle préférait et l’ai retravaillée afin qu’elle corresponde plus à ses goûts.

Je vais vous dévoiler ici comment on passe d’un fichier brut à l’image finale désirée. Le traitement sous le logiciel Lightroom à partir d’un fichier RAW de chez Nikon.

L’image initiale ressemblait à ceci, à la réduction du bruit près. De base je la trouvais la photo pas si mal : la posture sensuelle de la chanteuse associée à celle du contrebassiste en arrière plan qui joue, le rappel des courbes de Jessica dans celles de l’instrument, le fond bien noir et les reflets du plancher de la scène, on aurait presque pu en rester là.

La première étape a consisté à recadrer légèrement la photographie pour que la chanteuse soir parfaitement sur une ligne de force. Ensuite j’ai joué sur quelques curseurs afin d’ajuster les couleurs, la netteté, la saturation et les ombres. Mais le défaut principal de ce cliché venait de la présence d’éléments parasites comme le chevalet et l’amplificateur gris posés entre les deux protagonistes. Je me suis servi de l’outil d’effacement pour les faire disparaître, chose que d’ordinaire je ne fais jamais et traitement photo, mais là j’avais décidé d’aller jusqu’au bout des possibilités de Lightroom.

Pour finir, j’ai voulu donner un coup de projecteur sur Jessica et apportant une lumière sur la gauche du tableau, un artifice dont j’use de temps en temps pour éclairer les paysages.

Le résultat final est satisfaisant si on le compare à l’image originale. Il y a encore des choses à redire comme la saturation des cheveux du musicien, l’ombre du chevalet sur la contrebasse, le bras droit de la chemise de l’homme généré par IA qui ressemble plus à pull qu’à autre chose, mais voila un petit aperçu de ce que faire un logiciel de développement comme Lightroom à condition de consacrer plus d’une heure sur l’image.

Burlesque

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Souvenez-vous, en septembre, après une nuit blanche au Champ du Feu, j’avais couvert le spectacle en plein air de Toïtoïtoï à Bischheim. Et comme les photographies leurs avaient plues, j’ai remis le couvert pour la Saint Valentin, enfin plus exactement le dimanche 16 février.

Le spectacle se déroulait dans le cadre du festival Strasbourg mon Amour à la salle du Cercle, toujours à Bischheim. Une salle de 250 places assises possédant une scène de belle taille.

Toïtoïtoï est une troupe amateur qui présente un spectacle de comédie musicale burlesque intitulé Love Love Love dans lequel les musiciens, chanteuses et danseuses reprennent des classiques de la pop rock, des Blues Brothers à ABBA en passant par La Reine des Neiges. Il y a aussi deux chanteurs, mais noyé au milieu des toutes les filles, j’ai dérogé aux règles de la grammaire française pour écrire chanteuses.

J’ai profité que la troupe répète la veille, pour prendre mes marques et réaliser quelques photographies impossibles à prendre en présence d’un public. En plus de mon équipement habituel de concert, le 24-70 et le 70-200 mm, j’avais apporté un 85 mm ouvert à F/D à 1.8, un objectif parfait pour le portrait et très difficile à utiliser en live.

Dans Love Love Love, Toïtoïtoï propose plusieurs tableaux avec des changements de costumes, de micros et de chanteurs. Il n’y a que les six musiciens qui ne bougent pas. De gauche à droite, une flûtiste, un saxophoniste, un bassiste contrebassiste, un guitariste bandjo, un batteur et une pianiste. Ils ne sont pas vraiment mis en avant contrairement aux chanteuses multicolores et font pourtant un travail de fou. La fois précédente, ma mission consistait justement à rendre hommage à leur travail en les mettant en avant avec les photographies. 

Cette fois, l’exercice semblait quasi impossible étant donné la configuration de la scène, alors j’ai plus travaillé les couleurs et les portraits. Il faut dire qu’il y avait de jolis brins de filles en tenues aguichantes pour accaparer le viseur de mes appareils. J’ai dû me faire violence pour ne pas photographier toujours les mêmes personnes. Mon objectif accroche mieux certains visages que d’autres, on va dire les personnes les plus photogéniques. Mais dans ce genre de commande, le but est de capturer des images de tout le monde, et de préférence flatteuses, pour offrir un souvenir à tous les participants et du matériel pour la communication du groupe.

Pendant la répétition du samedi, je me suis invité sur scène, non pas pour un French Cancan, mais pour aller au plus près des musiciens. Je me suis également placé dans le public à venir pour cadrer quelques tableaux particulièrement colorés. J’ai surtout pris mes marques avec les éclairages et l’enchaînement des chansons.

A 17h j’avais emmagasiné plus de trois cent images de la répétition, trouvé une balance des blancs adaptée, repéré les endroits où me placer et vidé une batterie du Nikon Z8. J’ai principalement travaillé au téléobjectif 70-200 mm après quelques expérimentations au 85 mm.

Le dimanche matin, je triais et développais  la pellicule numérique pour ne conserver qu’une quarantaine de photographies, ce qui m’a permis de tirer les conséquences de mes erreurs et d’ajuster les réglages pour le spectacle, par exemple une vitesse d’obturation plus rapide et une profondeur de champ plus grande pour quelques scènes. Ça bouge vite et il y a pas mal de monde sur scène.

A 15h30 moi et mon épouse, venue surveiller son époux libidineux, étions de retour à la Salle du Cercle, une heure trente avant le lever de rideau, pour prendre une photographie de groupe avec toute l’équipe. La tension était palpable après l’atmosphère détendue de la veille. Une chanteuse m’a dit qu’elle hésitait entre aller vomir et péter un câble, le batteur n’arrêtait pas de faire des aller retour avec la régie, les bénévoles s’affairaient aux stands de merch, boissons à droite, gâteaux à gauche et moi-même je sentais la pression monter. Je vérifiais mes réglages dix fois, inspectais la propreté de mes lentilles et le niveau des batteries.

La salle se remplit assez vite, les familles et les amis s’installèrent et rapidement plus des trois quarts des sièges furent occupés. Une belle réussite ! 

Une fois que les lumières s’éteignirent, tout alla très vite. Les tableaux s’enchaînèrent à toute vitesse, je couru de droite à gauche, mitraillant, changeant les réglages, gros plan, plan large, contre-plongée, cherchant des expressions, des lumières, cadre serré sur un visage puis plan large pour englober toute la scène avec le public, bref je faisais des photos. Je m’étais réservé un siège au premier rang pour photographier quelques plans sans trop déranger le public, sinon j’étais debout, accroupi, évitant de rentrer dans le cadre des deux iPhone qui filmaient le spectacle. L’entracte m’a pris par surprise, quelques minutes pour faire un bisou à ma chérie, Saint Valentin oblige, et me réhydrater un peu.

Après cette courte pause, le spectacle repris de plus bel. J’allais d’ailleurs réaliser la meilleure photographie de la soirée. Jessica Rabbit arriva sur scène en robe rouge moulante et échancrée. Derrière elle, se cachait la contrebasse aux formes généreuses, le challenge consistait à cadrer le duo de manière sensuelle sans élément parasite et suffisamment de profondeur de champ. Je mitraillais, priant pour qu’une fenêtre s’ouvre et le miracle se produisit. J’ai finalement arraché trois images qui pouvaient convenir.

Mais il me restait encore une photographie à réaliser pour remplir le cahier des charges que je m’étais fixé, immortaliser les artistes avec le public présent ce qui impliquait qu’il soit éclairé pour ne pas avoir à trop tirer sur les curseurs. C’est lors du final que je vais tenir la chance. Il fallait être au fond de la salle au téléobjectif, raser les têtes du public et bien cadrer la scène tout en réalisant la mise au point sur la scène. C’était sportif avec plus cinq kilos de matériel à bout de bras. 

A 19h la fête était terminée. plus de trois cent nouvelles photos dans la carte, plusieurs kilomètres dans les jambes et des kilos à bout de bras.

J’ai trouvé le spectacle bien plus agréable à regarder en salle qu’en extérieur. Le son était nettement meilleur, surtout pour les voix et les éclairages de scène sur fond noir renforçaient beaucoup la mise en scène. Mes tableaux préférés resteront Roxane, les Blues Brothers, la version trash de la Reine des Neiges (j’adore le texte), All You Need Is Love et surtout, parce que la chanteuse possède une voix à tomber par terre, Calling You tiré de la BO du film Bagdad Café.

L’association a proposé de me rétribuer pour le travail, ce qui est flatteur, je crois d’ailleurs que c’est la seconde fois dans ma vie de photographe que cela arrive. Alors j’ai fait les comptes : deux déplacements, six heures de shooting, dix heures de développement, l’amortissement du matériel et son assurance, même au SMIC horaire, cela resterait hors de prix. Mais rassurez-vous, je ne suis pas comme ça, je le fais encore pour le plaisir. Je n’ai d’ailleurs pas de statut me permettant de gagner un salaire en tant que photographe, encore que si ça se trouve je peux cumuler ça avec mon travail. Toujours est-il que j’ai décliné la généreuse proposition, quitte à faire concurrence aux professionnels qui auraient pu couvrir l’événement. Désolé pour eux, mais on parle ici d’une troupe amateur. Après, si des formations professionnelles ont besoin de mes services, on peut en discuter.

Du coup, ce fut un week-end relativement chargé et sympathique d’autant que j’avais une fusée en petites briques à assembler. Mais au moins cette fois, je n’ai pas couvert le concert en plein soleil après une nuit blanche passée sous un ciel étoilé au Champ du Feu.

Dream Theater – Parasomnia

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C’est à chaque fois la même histoire. Je me dis que je ne vais pas acheter le nouveau Dream Theater parce qu’il y en a marre de ce métal prog démonstratif et pompier chanté par une chèvre et finalement, je craque.

Le premier extrait de Parasomnia, en l’occurrence ‘Night Terror’, ne m’avait pas convaincu malgré le grand retour de Barbe Bleue à la batterie. Trop technique, trop sec, trop ricain.

‘Midnight Messiah’ ne m’avait pas emballé non plus avec son refrain qui arrive comme un cheveu sur la soupe, mais quand la galette est sortie le 7 février, j’ai quand même cliqué sur le bouton acheter.

J’ai écouté les titres sans réel entrain et j’ai décroché au bout d’une heure, laissant ‘Shadow Man Incident’ pour plus tard. Le titre final de près de vingt minutes m’a alors scotché comme presque à chaque fois que le groupe sort un grand format.

Vous l’aurez compris, Parasomnia est le dernier album de Dream Theater et Mike Portnoy est de retour derrière les fûts. Soixante et onze minutes divisées en huit morceaux qui nous plongent dans une débauche de guitares, basses, batterie et claviers, sans parler de la Chèvre de monsieur Seguin.

Les mecs sont vraiment très forts, mais ne prennent pas beaucoup de risques avec cet album. Il faut dire que la seule fois où ils ont essayé d’innover, ils se sont plantés en beauté.

Quand je dis que Dream Theater ne prend aucun risque, ce n’est pas totalement vrai. Avec ‘Dead Asleep’ ils donnent presque dans le rock, surtout avec le solo de guitare de notre ami Petrucci toujours au top de sa forme.

Le ton de Parasomnia est plus sec que d’ordinaire, en grande partie à cause du jeu ciselé de Portnoy. Cela ne l’empêche pas d’être pompier à souhait, sinon ça ne serait pas drôle. Et au top de cet exercice, on trouve le titre ‘A Broken Man’.

Comme dans quasiment chaque album de Dream Theater se glisse une bluette dans laquelle la voie sirupeuse de James atteint des sommets. C’est l’avant-dernier titre ‘Bend de Clock’ qui hérite de ce rôle ingrat. Et pour une fois, c’est plutôt réussi avec en prime un superbe solo de guitare, alors ne boudons pas notre plaisir.

‘The Shadow Man Incident’, que j’avais gardé pour le dessert, est un grand classique de Dream Theater, une pièce épique qui renoue avec les sonorités de ‘Octavarium’. Un titre prog pompier très instrumental, le genre de truc dont je raffole même si il n’est pas d’une grande inventivité. J’ai toujours trouvé que Dream Theater excellait sur les longs formats et ‘The Shadow Man Incident’ ne déroge pas à la règle.

Parasomnia ne figurera certainement pas dans mon top 2025, encore moins dans mon top Dream Theater, même s’il s’agit de mon premier achat de l’année. L’album s’écoute sans fausse note ni passion. Le genre de galette rapidement oubliée même si le dernier titre mérite tout de même le détour.

Chasseur de têtes

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Il n’est pas aisé de lire un roman dont le héros principal représente tout ce que vous détestez chez une personne.

Roger Brown travaille dans un cabinet de recrutement et excelle dans son métier. Lorsqu’il propose un candidat pour un poste à une entreprise, celle-ci valide toujours son choix. Il fait partie des meilleurs. C’est un winner.

Il a épousé une femme sublime, possède une magnifique demeure et vit très largement au dessus de ses moyens. Il couvre son épouse de bijoux, lui offre une galerie d’art ruineuse, et pour arrondir ses fins de mois, il vole des œuvres d’art à ses clients. En plus, il ne veut pas d’enfants.

Mais un jour, Diana, l’épouse du chasseur de têtes, lui présente Clas Greve, le candidat parfait pour un poste de PDG d’une entreprise de pointe sur la technologie GPS, sans parler du fait qu’il possède dans sa collection d’œuvres d’art un Rubens perdu. Le pigeon parfait.

Sauf que le pigeon se révèle être un rapace et ce qui aurait dû devenir une affaire juteuse pour Roger devient un véritable enfer. Son univers s’effondre brutalement, de chasseur il devient la proie, et sa vie confortable devient une mortelle chasse à l’homme dont il est la cible. 

Commencé comme un insupportable roman à la gloire d’un Golden Boy, l’auteur poursuit avec un thriller passionnant et violent où, brutalement, alors que je le détestais cordialement, le chasseur de têtes, devient un personnage presque sympathique.

Jo Nesbo maîtrise sa narration avec brio, gère magistralement les rebondissements de l’histoire, dose la violence et toute l’horreur du récit et réussit à nous surprendre pendant plus de trois cent pages. 

Je n’ai cependant un regret, qu’il n’aie pas arrêté son livre juste avant l’interview du policier persuadé d’avoir résolu une vaste affaire de vol d’œuvre d’art avec huit meurtres à la clé. Ce dernier rebondissement était à mon avis inutile.

Enfin dans cette édition de poche, il y a un petit détail qui m’a agacé, certains mots contiennent de mystérieuses substitutions de caractères remplacés par des ‘-‘.  Cela ne gêne pas la lecture mais ce n’est pas très agréable.

Fil bleu, fil rouge ?

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Lorsque vous achetez un appareil, lisez-vous la documentation utilisateur ? Moi non, tout au plus je regarde les images vite fait.

Il y a un an j’ai commandé une caméra de guidage livrée avec deux câbles, un RJ45 et un USB 3.0. Et logiquement, lorsque je l’ai branché à l’Asiair Plus, j’ai connecté les câbles USB et RJ45 puisqu’il y avait deux prises de ce genre de l’autre côté. D’ailleurs aucun des deux équipements n’a rechigné. Donc c’était forcément bon.

Cependant dès que j’ai utilisé la caméra de guidage avec l’Asiair et la monture Celestron AVX, j’ai trouvé le fonctionnement de l’ensemble assez peu satisfaisant. La seule fois où je n’ai pas branché les deux câbles, par erreur, l’ensemble a mieux fonctionné que d’habitude. Mais comme je suis moi, j’ai accusé la monture AVX d’être la cause de mes problèmes. Alors je l’ai remplacé par une monture AM5 beaucoup plus couteuse, imaginant que la monture AVX avait un problème.

D’ailleurs j’ai cassé les pieds à nombreuses personnes dans les forums spécialisés pour trouver une explication logique à mon problème, sans résultat. La monture ZWO AM5 s’est nettement mieux comporté, principalement parce que je lui faisais supporter une lunette de trois kilos à champ large au lieu d’un télescope de deux fois plus lourd et ouvert à f/d 10.

Mais malgré tout, le résultat n’était pas forcément très satisfaisant.

Un jour de très gros plantage, j’ai commencé à me poser enfin les bonnes questions et à remettre en cause mon savoir faire. J’ai ressorti la notice de la caméra et de l’Asiair et ai remarqué sur les photographies de branchement, que seul le câble USB était connecté entre la caméra et l’Asiair. J’ai cherché à savoir ce que pilotaient ces fils et j’ai compris que je n’avais pas besoin du câble RJ45.

La même chose m’était arrivée avec un câble de déclenchement pour appareil photo que je branchais en doublon avec l’USB. Les deux envoyaient la même information mais avec un léger décalage, semant la panique dans l’ordinateur.

Le pire c’est que je ne suis pas le seul à avoir commis cette erreur. Nous avons eu des échanges interminables sur les réglages de l’autoguidage d’un télescope, sur son installation, sur son utilisation, mais pas une seule fois nous n’avons remis en cause son branchement à l’Asiair. Jusqu’à ce qu’un terrible doute m’assaille, que j’en fasse part à d’autres et qu’une petite voix se manifeste pour dire, « moi aussi, je fais pareil. ».

Débrancher le câble en question n’a résolu tous mes problèmes. Par contre, un meilleur positionnement du contrepoids sur la monture, la fin d’une bien mauvaise pratique de mise en station et de meilleurs ajustements des paramètres dans l’Asiair ont probablement solutionné le problème du guidage. Cela reste à vérifier mais mes deux dernières tentatives se sont révélées nettement plus concluantes que les précédentes.

WILT – hugging

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WILT est un quintet de Winnipeg née en 2010 qui a composé quatre albums et EP depuis 2012. huginn est leur dernière production. Du black metal atmosphérique au growl caverneux.

Le genre de truc qui va faire fuir les progueux, sauf que, sauf que, le rythme de huginn se rapproche beaucoup du doom et que les morceaux comprennent également des passages de guitares mandoline et électro-acoustiques. En résumé, ça n’est pas vraiment bourrin.

Si la pochette représente un corbeau, ce n’est pas par hasard. huginn est un des oiseaux que possédait Odin, dieu des morts et du savoir dans la mythologie nordique. Un corbeau messager du dieu, souvent associé à son compagnon muninn, qui survolent les mondes et se posent sur l’épaule d’Odin pour lui raconter ce qu’ils ont vu.

Les deux morceaux encadrant ‘1831’ et qui durent huit minutes, possèdent globalement la même structure. Une longue ouverture instrumentale aux guitares, électro-acoustiques et électriques, l’apparition de la rythmique avec des sonorités saturées, des vagues de growl écartelé alternant avec un thème construit à la guitare enrichit de quelques variations et s’achève sur un instrumental plus apaisé.

‘1831’ fait exception. Le titre est un peu plus court, plus agité, sans ouverture, rentrant dans le vif du sujet immédiatement sous un déferlement de batterie, et nettement plus torturé, surtout pour le chant limite démoniaque.

J’ai cherché ce qui s’est passé en 1831 au Canada, et sorti du grand recensement, je n’ai pas trouvé grand-chose. Par contre, cette année-là, l’artiste JL Lund a peint ‘Scène sacrificielle nordique de la période d’Odin’, une œuvre liée à la religion nordique ancienne et aux Vikings. Peut-être que la clé de cet EP se cache dans ce tableau même si je n’y vois aucun corbeau.

Toujours est-il que j’aime beaucoup huginn. Le contraste entre sa musique principalement atmosphérique et le growl caverneux est du plus bel effet et construit une ambiance assez unique tout au long de l’EP. Certes cela n’a rien de franchement révolutionnaire, mais ça m’a plu, suffisamment pour que j’aille écouter leurs autres albums comme Ruin.

Reykjavik

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Boris Petersen

En 1955, Lara une jeune fille de 15 ans, disparaissait mystérieusement sur l’île de Videy au large de Reykjavik. Trente ans plus tard, Valur un jeune journaliste, rouvre l’enquête sur la disparition de la jeune fille. 

Ainsi débute le polar nordique écrit à deux mains. Un roman qui nous plonge dans la vie de la capitale islandaise en 1986 et dans une enquête policière non résolue. 

Le livre est celui de trois enquêtes, celle du policier qui se chargez de la disparition en 1955, celle du journaliste trente en plus tard et enfin celle de sa sœur Sunna quelques mois après.

L’enquête est presque un prétexte pour nous décrire les années quatre-vingt en Islande, les débuts de l’urbanisation de la capitale et une certaine manière de gérer les affaires à l’époque où Reykjavik était encore une petite ville.

La rupture au milieu du roman m’a prise au dépourvu, j’étais confortablement installé dans le récit du jeune journaliste Valur quand Sunna, sa sœur étudiante en lettres, a pris la relève. C’était presque comme passer à un nouveau livre et il m’a fallu un temps d’adaptation pour reprendre le rythme de la lecture. Mais une fois cette nouvelle narration apprivoisée, j’ai dévoré la fin du roman.