Sainte-Croix

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(c) Jérôme THEROND

Une fois par an, je participe au pèlerinage de Sainte-Croix. Je ne suis ni musulman, ni grec, ni juif, ni orthodoxe, ni protestant et si j’ai baigné dans le catholicisme, je reste définitivement hermétique à toute forme de religion. Pourtant à l’automne, je prends mon bâton de pèlerin et je me rends près de Rhode pour faire pénitence.

Avec dix kilogrammes de jolis cailloux dans le dos, un bâton à la main, je marche sept heures durant, avec à peine une bouteille d’eau, arpentant les chemins ombragés du parc animalier de Sainte-Croix.

Cette année, j’avais fait le choix d’un 24-70 mm, d’un 70-200 mm et d’un 200-500 mm avec un plein format ainsi qu’un monopod. Choix discutable car si la bête est éloignée, le cliché sera inintéressant. D’ordinaire, je travaille plutôt avec une focale de 1400 mm pour tout ce qui est animalier.

Je suis devant la porte dès l’ouverture et à peine entré dans le parc, j’entends le hurlements des loups au fond des bois. Courant aussi vite que me le permet mon bardas, j’emprunte les sentiers à l’envers pour atteindre la tanière des loups blancs où un autre photographe (que je croiserai à de nombreuses reprises au cours de la journée) est déjà en action. Les loups blancs hurlent et répondent au loups gris. Alors que d’ordinaire ces animaux se cachent, aujourd’hui, ils longent leurs enclos, s’allongent devant nous et ne redoutent pas les objectifs. Rien que pour cela, j’ai gagné ma journée.

Après les loups blancs, les loups noirs prennent la pause. Je n’en reviens pas. Il faut dire qu’en semaine, le parc, malgré un soleil radieux, ne déborde pas de visiteurs et la COVID-19 doit dissuader plus d’une personne de sortir. Moi, et quelques autres photographes, nous en profitons. Car le parc de Sainte-Croix est le paradis des photographes amateurs de tout poil. On y voit de nombreux boitiers pros avec de de gros cailloux et le bruit des miroirs en mitraillette vient troubler le silence de la campagne.

Après les loups, je vais saluer mes copains les chiens de prairie. J’adore ces petites bêtes irascibles qui vous tiennent tête à quelques centimètres de l’objectif. Car là, vous êtes dans leur enclos, comme pour les maki natta. Si vous approchez trop, elles se planquent dans leur terrier pour revenir quelques secondes plus tard vous crier dessus. Si vous ne bougez pas, elles s’approchent et vous défient en criant. Adorables !

Mon pèlerinage me conduit ensuite dans le bon sens sur le sentier bleu après une rapide collation. Le sentier bleu, ce sont les sangliers, les cerfs, les rennes, les ours, les renards et, et les lynxs. Je n’ai jamais eu de chance avec les lynxs. Soient ils dormaient derrière une vitre, soit il se cachaient dans les herbes. Mais cette années, il y a trois naissances et les enfants sont turbulents. A peine arrivé que je découvre les petits monstres en train d’avancer sur un tronc d’arbre, hésitant à sauter pour continuer jusqu’un endroit où soudain les bestioles aux grosses pattes et aux oreilles en pointes semblent intriguer par quelque chose. Une grosse couleuvre bouge dans les feuilles mortes. Inutile de vous dire que le manège d’un jeune lynx affrontant un serpent, cela vaut le détour. D’ailleurs, tous les photographes sont là et dans un silence religieux, shootent comme des fous, encourageant les jeunes fauves à plus plus d’intrépidité. Le spectacle est juste incroyable !

Après un coucou aux ours qui font la sieste, aux pélicans qui prennent la pause, je remonte le chemin bleu, là où d’ordinaire se rassemblent les cerfs. Mais nous sommes en pleine période du brame, et les pauvres cervidés sont épuisés après avoir braillé et combattu toute la nuit, sans parler de la récompense qui va avec. A la place, sur la pente herbue menant au lac, se promènent des cigognes et des hérons, à porté de tir du 500 mm. Connaissant les hérons, je me planque dans une cabane conçue pour observer les cerfs. Et là j’attends. Des cigognes se posent, d’autres s’approchent, les hérons ne me voient pas et je réalise une grand quantité de clichés d’ordinaire impossibles avec une focale presque triple. Décidément, cette journée relève de la folie. Je suis comblé.

Il est 16h, il me reste quelques minutes pour aller saluer les maki catta, les gibons, les daims et les ours noirs avant de reprendre la route vers l’Alsace. Je suis rincé et heureux.

Un mois sans réseau social

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Un mois durant, le webzine Neoprog a vécu comme il y quinze ans, à l’heure des newsletters et des flux RSS, et surtout sans les réseaux sociaux.

Le but était d’étudier l’impact direct de Facebook et Twitter sur le nombre de visiteurs lisant le webzine et d’évaluer l’intérêt d’exister sur ces outils qui ne possèdent pas que des avantages loin de là.

L’analyse des résultats se révèle plus délicate que prévue à appréhender. En août 2020, 2300 personnes ont visité le site.
Si je compare les statistiques entre août 2020 et août 2019 nous avons perdu 19% d’utilisateurs.
Entre 2020 et 2018 13%, entre 2020 et 2017 nous avons gagné 10 % de visiteurs et entre 2020 et 2016 nous avons perdu 33 % d’audimat !

2016 fut une année très particulière pour moi et le webzine puisque j’ai passé cinq mois cloué sur un canapé à écouter de la musique età choniquer 24h/24. Alors oublions 2016. La baisse brutale en 2017 s’explique par la disparition du groupe Facebook Neoprog et son remplacement par une page ainsi que mon retrait de très nombreux groupes Facebook de prog francophones que je ne supportais plus.

Il nous reste donc que 2018 et 2019 comme points de repères. Nous avons perdu de nombreux visiteurs, c’est indéniable mais ceux qui passaient sur le site n’y venaient pas par hasard (forte baisse du taux de rebond). Il semblerait donc que nous ayons gagné en qualité de lecteurs et mieux vaut la qualité à la quantité. D’autres statistiques indiquent bien cette tendance à la baisse mais je ne vais pas vous inonder de chiffres.

Moins de visiteurs, moins d’articles lus, moins de nouveaux utilisateurs, l’impact est clair. Facebook génère du trafic sur le site. La question est de savoir si 19% justifie de passer plus d’une demie-heure par jour sur le réseau social et se faire empapaouter par tous les internautes oisifs possédant un avis sur tout. Parce que les chatons, les complots, les fâchos et les abrutis, ça va un temps.

J’ai constaté qu’après quelques baisses d’audiences lors des mutations de Neoprog, le public revenait peu à peu, s’habituant à la nouvelle formule, s’adaptant à nos évolutions.

L’idée n’est pas non plus d’aller contre le sens de l’histoire et de renier les médias modernes. Le « c’était mieux avant », je le laisse aux vieux cons. Neoprog ne va pas quitter les réseaux sociaux Facebook et Twitter mais va réduire son empreinte carbone sur ceux-ci.

Le test d’un mois est prolongé avec quelques ajustements : une fois par semaine nous posterons les dernières chroniques et annoncerons celles à venir.

Dénotifié

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Ne cherchez plus à me joindre via Messenger, Facebook, Twitter, Youtube ou Gmail, car je le suis dénotifié.

Rassurez-vous, Je lirai vos messages, mais lorsque j’en aurai envie et pas en obéissant aux dictas des notifications.

Il est difficile pour moi de résister à l’appel de la petite pastille rouge et de la vibration de mon smartphone. Une notification survient et je plonge dans les cinq pouces de pixels pour savoir ce qui se passe. Un artiste me contacte, une nouvelle promotion vient de tomber, une offre pour du Viagra, une enseigne qui demande mon avis éclairé sur mon dernier achat, et me voila sur mon clavier virtuel à répondre et à me perdre dans les méandres de la toile.

J’ai donc désactivé les notifications non essentielles de mon smartphone : Facebook, Messenger, Twitter, Babelio, Facetime, Flickr, ne gardant que les SMS et les appels téléphoniques actifs.

Du coup je pourrais presque résilier mon abonnement Internet, mais non, je ne me coupe pas de la toile, je l’empêche juste d’envahir ma vie, de me faire perdre mon temps et dans la foulée j’essaye de soigner mon addiction à mon e réputation.

Car à force de publier du contenu sur Internet, je suis devenu addict aux retours des personnes, les likes, les commentaires et le nombre de vues.

Je suis sorti de Facebook mais des accrocs au réseau social trouvent encore le moyen de me raconter les prises de becs dont l’outil est le théâtre quotidiennement. Mais voilà, aujourd’hui ça ne m’intéresse plus du tout.

Je reste quand même incapable de dépasser le stade de vérification quotidienne de ma popularité virtuelle. Je regarde toujours le nombre de favoris d’une photo et la quantité de visiteurs passant sur le webzine. Mais j’y arrivai, enfin j’espère.

Time

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Avez-vous la moindre idée du temps que nous sommes capables de dégager dans une journée avec un minimum de volonté ?  

J’en arriverais presque à m’ennuyer maintenant que je connais le secret.

Si vous aussi, vous désirez connaître mon infaillible secret afin optimiser le temps, une méthode inventée par le grand maître Siddhana Covhididha et transmise de génération en génération avec amour, lisez les préceptes qui suivent :

« Le temps est relatif et nous le dilapidons chaque jour un peu plus. Ecoutez moins votre corps et laissez l’esprit commander. » 

 » – Vous n’avez pas besoin de dormir sept heures par nuit, trois sont amplement suffisantes à notre métabolisme. » 

 » – De même qu’un repas frugal quotidien sustente largement l’organisme sans oublier de pratiquer le jeûne hebdomadaire qui purifie le corps. » 

 » – Les besoins naturels peuvent attendre, ce n’est qu’une question de contrôle. » 

« Avec ces trois règles élémentaires, votre journée s’allonge naturellement de six heures. Six heures gagnées pour votre épanouissement personnel. »

« Lorsque la fatigue survient, méditez quelques secondes, ouvrez vos chakras et respirez profondément, l’énergie affluera dans vos veines. »

« Et surtout concentrez-vous sur l’essentiel: oubliez le travail abrutissant, les voyages inutiles, les biens non indispensables, les relations dénuées de spiritualité, tendez votre esprit et votre corps vers l’illumination et abandonnez tout le reste. »

Sinon, si comme moi, vous n’êtes pas mystique, si vous aimez manger, rire avec des amis et dormir de longues heures au chaud sous la couette, vous pouvez suivre les conseils d’un nihiliste 2.0 :

« Coupez les notifications non vitales de votre smartphone. »

Vous verrez, vous perdrez moins de temps sur les photos de tata Germaine pendant sa cure de balnéothérapie, vous n’entendrez plus les cons et vous gagnerez de précieuses heures que vous pourrez consacrer à lire, vous promener, voir des amis ou écouter de la musique.

Je suis dans ma quinzaine sans réseaux sociaux, du moins juste le minimum. Je continue de photographier et publier et je poursuis ma thérapie sur le bog. Du coup cela me dégage plein de temps pour écrire ce genre de conneries…

Loto mots bile

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Onze ans, cent cinquante milles kilomètres, une portière défoncée, une direction tangente, un embrayage moribond, plus de freins, des pneus usés, un habitacle imprégné d’une odeur de moisissure, des sièges maculés de tâches, la voiture qui m’a accompagnée à nombre de festivals, concerts, qui a traversée de multiples fois la France, qui a vu grandir mes enfants, qui a accueilli sereinement leur vomi, les miettes de biscuits, le placoplatre et les déchets végétaux sur la banquette arrière, ma Logan, ma belle Logan premier modèle du nom, vient de nous quitter pour un monde meilleur.

L’automobile a toujours été la vitrine d’un certain statut social, détrônée pendant quelque temps par le modèle de smartphone. Posséder une voiture bas de gamme, moche, est souvent le signe d’un échec social patenté. Aujourd’hui, la mode écologique désigne la machine à quatre roues comme responsable de tous les maux de la terre, et certains commencent à considérer (à raison) les conducteurs de SUV comme de gros dégueulasses losers. Seul le véhicule électrique a le vent en poupe chez les bobos écolos qui n’ont rien compris au bilan carbone d’une voiture.

Je roule peu, quelques concerts, les courses et un voyage par an en France, mais il est vrai que depuis peu, je roulais encore moins, découragé par la fatigue programmée occasionnée par deux-cent kilomètres en char d’assaut après quelques heures de metal entre les oreilles. Ma chérie ne voulait pas se séparer de la poubelle, moi je n’en pouvais plus de la conduire. Des mois de lutte, de persuasion, de cajolerie et que des refus, jusqu’au jour où le garagiste nous à annoncé que notre tas de ferraille allait passer l’arme à gauche si nous ne changions pas la moitié des éléments le constituant.

Ça a été le déclic et j’ai enfin eu le feu vert pour prospecter. J’ai d’emblée visé de petites voitures économiques et peu polluantes. Une seule exigence, qu’elle soit équipée d’un régulateur de vitesse, parce que la Logan n’avait aucun équipement, même pas d’essuie glace arrière.

Une fois, le premier tri effectué, j’en traîné mon épouse chez les concessionnaires pour quelle fasse un choix, car dans ce genre d’achat, la femme décide toujours n’est-ce pas ?

Les prix l’ont horrifiée, oui c’est cher quatre roues et un moteur, très cher, même en refourguant notre carrosse rutilant. Je lui est montré ma sélection de modèles, Clio, C3, Sandero… Elle s’est assise dans tous les modèles et à chaque fois, venait la même remarque, « c’est petit, tout petit ». C’est vrai que la Logan est affreuse, bruyante et inconfortable, mais l’habitacle est des plus spacieux, sans doute grâce à l’absence de tout équipement encombrant le tableau de bord.

Puis j’ai vu mon épouse errer dans la concession et regarder de plus gros engins, ouvrir des portes et s’asseoir dans des habitacles suréquipés et dire :

– J’aime bien celle-là.

– Non sérieusement, tu as vu la petite étiquette ?

– Oui oui…

Après onze ans de tape cul, ma chérie découvrait enfin le confort, les options, le luxe et elle y prenait manifestement goût. Comme par miracle, les vendeurs sont devenus soudains prévenants, un café ? Vous voulez faire un essai ? Je peux vous faire une offre ?

– Oui, oui, oui !

La totomobile a été acheté, le troisième plus gros chèque de ma vie. Le bilan carbone de la famille va augmenter notablement mais je rechignerai moins à effectuer de longues distances pour aller à des concerts dans des coins paumés. La preuve, pour étrenner le carrosse, je viens de traverser deux fois la France dans sa grande longueur horizontale en soixante-douze heures pour aller faire un bisou à mon papounet.

Ma femme ne conduit plus, elle a peur de casser le joli joujou qu’elle a offert à son mari chéri. Et moi qui préférait pédaler que conduire, je me surprends au volant de la voiture, juste pour le plaisir. Je dois me faire violence pour la première fois de ma vie afin de rester un minimum écolo responsable. J’ai honte mais c’est si bon. Tiens, et si j’allais me promener ?

Le film de Noël

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Depuis ma tendre enfance, il est une tradition familiale qui perdure : le film de Noël. J’ai vu Bambi, Pocahontas, Indestructible, le Seigneur des Anneaux, The Hobbit et plus récemment, dans la plus pure tradition Disney, Star Wars. Plus pure tradition ai-je dis ? Oui vous savez, les princesses, les héros, le baiser, la mièvrerie quoi.

Lucas à vendu la licence à Disney pour s’assurer une retraite dorée, et les moutons dans mon genre (nous sommes très nombreux), ont été à Noël, regarder l’épisode IX. Mollet s’il vous plaît ou à la coque.

Le VII ne m’avait pas emballé, le VIII m’avait énervé, le IX m’a endormi et fait rire, mais pas au bon moment. Deux heures vingt-cinq minutes bordéliques avec un seul beau passage, un combat au sabre laser au bord d’un océan déchaîné, sur les vestiges de l’étoile noire.

Je n’ai même pas eu un beau combat spatial digne de ce nom à me mettre sous la dent. Les dialogues plats, les acteurs toujours aussi mauvais et le scénario est inexistant.

Merry débarque dans l’histoire et on se demande vraiment pourquoi, Leia meurt encore une fois (espérons que ce sera la bonne), Han ainsi que son pote Luke reviennent pour un baroud d’honneur et je me suis ennuyé à mourir tout au long de l’histoire.

Vous aimeriez bien savoir qui embrassera Rey n’est-ce pas, et bien vous devrez dépenser quatorze euros pour le savoir car je ne fais jamais de spoiler. Par contre, je vous le dis, et c’est gratuit, l’heureux prétendant meurt à la fin.

Reste la vraie question vais-je claquer encore des euros pour acheter le blue Rey lorsqu’il sortira ?

Probablement, histoire de compléter la trilogie de la trilogie, même si le VIII, je n’ai jamais eu la force de le regarder jusqu’au bout à la maison. Mais que voulez-vous, je suis débile.

Ikeathon

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Les meubles Conforama s’effondrent après montage, se décollent, se cassent. Les meubles Fly c’est pire. Les meubles Ikea eux, ils sont sont sympas, faciles à monter sauf pour les blaireaux du tournevis, résistants dans la durée (j’en ai qui survivent depuis plus trente ans). Ils sont passe partout et pratiques. D’accord ce n’est ni chicos ni design mais je ne suis pas encore assez snobinard et riche pour me meubler exclusivement chez Stark.

Lorsque j’ai besoin d’un meuble je vais chez Ikea. Ce n’est pas trop loin de la maison, il y a du choix et on peut se régaler de boulettes en famille au restaurant. Je l’avoue, ils sont relous avec leurs noms de meubles impossible à mémoriser et parfois c’est le parcours du combatant pour trouver son coli dans les rayonnages.

D’ailleurs, en parlant de trouver son coli…

Mon grand geek gamer (oui les chiens ne font pas des chats), avait besoin de remplacer son bureau acheté il y a quinze ans et sur lequel il peinait à poser PC portable, ses deux écrans, son casque avec micro, son clavier de gamer, sa super souris multi fonctions et ses enceintes pour faire du bruit. D’autant que le bureau en question, pourtant un produit Ikea me semble-t-il, a un de ses pieds qui présente un angle assez étrange avec le sol en pente de la chambre, le genre de truc qui menace de s’effondrer à tout instant.

Après être passé chez Conforama constater l’affligeante qualité des meubles proposés, nous avons poussé jusque chez Ikea et après quelques recherches nous avons rencontré Fredde, un grand noir costaud de 1.85 m, dont mon grand est immédiatement tombé amoureux. Un nouveau copain de gaming.

Après renseignements, Fredde n’était disponible que sur commande et livré à un dépôt assez loin de la maison. Mais Fredde était si beau, si fort avec son armature métallique, ses plateaux noirs, ses rangements ergonomiques qu’il nous le fallait. Donc commande.

Le 5 juillet nous voici avec le précieux bon de commande de Fredde. Livraison prévue pour le 11 juillet. La vendeuse m’annonce que je serai informé des étapes de la commande par SMS. Et en effet, le 9 juillet je reçois le SMS suivant :

« Bonjour ! Votre commande portant la référence XXXXXXXXXX est en route. Suivez l’avancement de commande sur IKEA.fr. »

Sur le site, la commande est présente, sans plus d’information.

Le 15 juillet, la commande est au même point sur leur site et je n’ai pas reçu de nouveau SMS.

Le jeudi 18 juillet même chose, alors ma soeur Anne ne voyant rien venir, j’appelle IKEA. Voulez-vous participer à une enquête à la suite de votre appel, pour non tapez 0. Vous nous appelez pour une livraison, tapez 3. Dites le nom de votre de votre magasin, « Strasbourg connard ! ». Je n’ai pas compris, redites le nom de votre magasin, « Strasbourg ». vous êtes un particulier tapez 2. Vous appelez pour une livraison tapez 3.

Là commence la petite musique irritante. Un truc horrible qui au bout de quelques secondes s’arrête et recommence, un truc à devenir fou. Vingt-cinq minutes plus tard, toujours pas de conseillé au bout du fil à part deux bis angoissants au milieu de la douce mélodie, et soudain la communication coupe. Rage !

Le vendredi 19 juillet nouvelle tentative. Tapez 0, tapez 3, « Strasbourg ! », tapez 2, payez 3 et la petite musique revient. Cette fois j’en ai pour 45 minutes d’attente mais après cette douce torture, miracle, j’ai un être humain au bout du fil.

La personne vérifie la commande, je l’informe que je n’ai pas reçu le SMS promis, que sur le site il n’y a toujours pas d’information sur la livraison etc. Elle m’annonce que la commande était prévue pour le 15 juillet, « ben non, le 11, c’est marqué sur le bon de commande » ose-je répondre effrontément, elle insiste la bougresse et moi je laisse tomber car cela fait trois quart d’heure que je poirote, je ne suis plus à quatre jours près. Elle me met en attente pendant 10 minutes pour contacter l’entrepôt Seegmuller pour vérifier si ma commande est arrivée, 10 minutes supplémentaires d’attente avec l’horrible musique puis m’annonce que le coli n’est pas arrivé et qu’elle va lancer une recherche. Je recevrai un SMS avec le numéro de recherche et je pourrai contacter Ikea dimanche pour en savoir plus, car chez Ikea ils bossent eux, même le dimanche, oui monsieur.

Ok, zen. Je suis reparti pour la petite musique.

Vendredi, samedi, dimanche, pas de SMS de la dite recherche, alors je recontact Ikea.

Le dimanche 21 juillet, cinquante ans après que l’homme se soit posé sur la Lune, je pars en quête de deux colis chez mon fabriquant de meubles préféré. Tapez 0, tapez 3, « Strasbourg !! », tapez 2, payez 3 et la petite musique revient. Cette fois j’en ai pour seulement 35 minutes d’attente. Mais la déconvenue est de taille.

La personne n’a aucune trace de mon dossier, sa collègue a du oublier de faire quelque chose et manifestement elle n’est pas la seule. On recommence donc à zéro et la conseillère m’annonce qu’elle me recontactera lundi pour donner les résultats de la recherche, et si par malheur, elle ne me recontactait pas, il faudrait que j’appelle Ikea.

J’en profite pour faire une réclamation par mail à la firme Suédoise, car je commence à être un peu énervé. Non mais.

Lundi 22 juillet passé midi, pas de nouvelle d’Ikea, mais j’en ai mare, alors je ne téléphone pas, ils font chier, voila.

Oui mais bon, Fredde nous a coûté quand même 229 € alors mercredi 24, je me fais violence. Tapez 0, tapez 3, « Strasbourg !!! », tapez 2, payez 3 et la petite musique revient. Cette fois j’en ai pour seulement 25 minutes d’attente. Mais là, c’est la Bérészina. Je sais, il fait chaud, la canicule est là mais quand même.

La conseillère consulte mon dossier quelques instants et m’annonce que ce genre de commande ne peut-être traitée au téléphone et qu’il faut que je me rende dans mon magasin Ikea pour bouffer des boulettes. Sérieusement ? Et les deux autres personnes que j’ai eu au bout du fil, elles étaient connes ? Ou c’est la toute dernière qui est conne ? Je raccroche, il fait trop chaud.

Mercredi 24 juillet au matin, il fait 34°C dehors, je pars avec la Logan pour Ikea. J’arrive à 9h35, sous un soleil de plomb et pas de chance le magasin n’ouvre qu’à 10h00. Je cuis dans la voiture et me précipite dès l’ouverture au service après vente où la foule se masse déjà. Et en plus il faut prendre un ticket. Un ticket pour une livraison à domicile, oui, on va dire ça, de toute façon dans la rubrique livraisons il n’y que deux choix et aucun ne correspond à mon cas. I8001 dit l’imprimante. Y a plus qu’à attendre.

B1001 guichet 1, A2001 guichet 5, I8001 guichet 5, c’est mon tour.

10h30, sans musique cette fois, je rencontre enfin une interlocutrice. J’explique mon cas à madame Malussène qui appelle illico l’entrepôt. Quelques nouvelles minutes de patience plus tard et toujours sans musique débile, elle revient avec un sourire pour m’annoncer que ma commande est au dépôt depuis le 15 juillet… « Et comment se fait-ce (fesse) que je n’en ai pas été informé par SMS, mail, téléphone, télégraphe, tamtam, signaux de fumée, et que vos collègues au téléphone n’ont pas pu me le dire ? », Hi hi, je ne sais pas…

Par chance j’ai dans le coffre des sangles et mes barres de toit, car les deux colis sont grands et lourds, 25 kilos chaque, et je suis seul, tout seul, et il fait chaud, très chaud. Je prends la direction de Lampertheim et arrive au dépôt Seegmuller. Au moins il existe lui. Le gars consulte mon bon de commande ISOM et trouve les deux colis de 25 kilos. Je signe, installe en plein cagnard la galerie de la Logan, transpirant à grosses grosses gouttes, soulève les deux cartons de 25 kilos à bout de bras avec mon hernie discale, sangle le bazar et repars bravement, avec cinquante kilos sur le toit, vers ma petite maison chérie.

Mercredi 24 juillet 11h30, après onze jours d’attente, j’arrive glorieusement à la maison avec Fredde sur le toit, enfin j’espère que c’est bien lui. Le bonheur était trop grand, il fallait qu’une conne se gare sur ma place de parking privé histoire de pimenter la matinée.

Mercredi 24 juillet 17h30. Il fait 36.5°C dehors à l’ombre, 27.7°C dans le salon. Fredde est bien monté et mon garçon est content, il va pouvoir jouer avec…

Jeudi 31 juillet 18h14. Je reçois un SMS : « Bonjour JEAN CHRISTOPHE, Votre commande XXXXXXXXXX est prete pour le ramassage à PUP – Strasbourg Dépôt Seegmuller 15 rue du chemin de fer, 67450. ». Non non, ce n’est pas une blague…

La coupure

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J’espère que je vous ai manqué. Et vous, m’avez-vous manqué ? Mais oui vous m’avez manqué.

Quinze jours sans Internet, est-ce possible ? Je vais être honnête, je n’ai pas totalement déconnecté. Une fois par jour je relevais mes deux boites aux lettres et allait sur les réseaux sociaux, j’ai même surfé un peu, mais par nécessité. 

Lorsque vous attendez une commande, un message perso de Kate Bush, que vous voulez connaître les horaires d’ouverture d’un parc, regarder la météo, mettre à jour le code de votre webzine ou consulter une recette de cuisine, comment faire aujourd’hui sans Internet ? 

Oui, je l’avoue j’ai triché.

Le mail c’était pour gérer les urgences et vider peu à peu les sollicitations inutiles. Les réseaux sociaux pour surveiller d’éventuels dérapages et bannir toutes les publicités. Je n’ai pas liké, pas commenté, pas répondu aux messages, pas envoyé de mail, si un seul en fait, pour répondre à Kate, à part ça j’ai communiqué uniquement avec des êtres humains. 

La tentation était pourtant bien là, mais de moins en moins forte au fil des jours. J’ai même arrêté mon rituel trois expressos quotidiens le remplaçant par un thé vert matinal et un expresso digestif. Par contre j’ai continué d’écrire off line sur mon smartphone sans réseau, car je ne peux m’empêcher d’écrire, un roman est en route. J’ai chroniqué également, mais à vitesse réduite. 

Zénitude. N’allez pas croire que ma tête n’a pas explosé pour autant, ça aurait été trop beau, j’ai eu droit à un magnifique feu d’artifice le quatorze juillet, mémorable. A la rentrée rendez-vous au service anti-douleurs pour essayer de trouver un nouveau protocole de survie. 

J’ai écouté du prog mais aussi le dernier Bruce Springsteen, au passage un peu décevant à cause des arrangements, et quelques vieilles galettes en mode nostalgique. Presque que des vinyles car j’avais le temps de me poser dans le salon et déguster. 

J’ai fait quelques photos, animaux, tourisme, astronomie, filles nues, que pour le plaisir. J’ai bricolé, soigné mon potager, construit une maison, lu beaucoup, regardé quelques films, visité ma belle région car même chez sois il est possible de voyager.

Le sevrage internet a eu cependant des conséquences sur mon mental déjà très fragilisé et il se peut que quelques exagérations se soient glissées dans mon propos, sauras-tu les trouver ?

30 mètres

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Voici donc le livre que mon épouse lisait alors que je marchais dans la forêt radioactive entourant Pripyat. Des champignons, un empoisonnement, des japonais, nous sommes en Finlande, dans une petite ville qui produit du matsutake, un met dont les japonais sont friands.

Notre héro, Jaackko, va mourir. Il le sait, ce n’est qu’une question de jours, au mieux de semaines. Quelqu’un l’a empoisonné et son univers confortable s’effondre brutalement comme ses certitudes. Son corps le lâche peu à peu après avoir emmagasiné trop de toxines, nausées, douleurs, étourdissements, pertes de connaissance, il n’en a plus pour longtemps d’après son médecin, un autre parallèle avec De bonnes raisons de mourir de Morgan Audic.

Et Jaackko, avant de quitter la terre, veut trouver qui lui a fait ça : le chauffeur de sa société, son nouveau concurrent agressif, son épouse infidèle, les japonais ?

Antti Tuomainen manie le roman noir avec une plume légère qui chatouille malgré les morts et la violence qui ponctuent le récit. Le sourire, grinçant parfois, reste toujours au coin des lèvres. Les personnages du roman ne manquent pas de couleurs et c’est avec plaisir que l’on suit ce chef d’entreprise sur les routes de sa petite ville, poursuivi, poursuivant, interrogé, espionnant, creusant, cognant, se gavant de Coca-Cola et de glaces, trouvant dans cette mort inéluctable la force de rebondir. Il y a bien entendu un policier qui fouille partout, à la recherche d’un sabre de samouraï volé, posant des questions embarrassantes, mettant en garde, et puis il y a ces assassins potentiels : sa fidèle épouse cordon bleu, le trio de gros bras concurrents et menaçants et ceux qu’il ne soupçonnaient pas.

Il ne s’agit pas du roman noir du siècle assurément mais d’une saine lecture de vacances à déguster avec un coca et une glace dans son transat un jour de grosse chaleur.

Rétro pédalage

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La transition énergétique, voila le sujet à la mode, surtout depuis l’annonce d’une taxe sur les carburants qui a mis le feu aux poudres.

Peut-on concilier petits salaires et écologie ? Je pense que oui, à condition de revoir notre mode de vie.

Commençons par la voiture qui a cristallisé bien des débats. On nous dit, passer à l’électrique. « Votre vieux véhicule pollue énormément, mettez-le à la casse, en plus vous recevrez une prime ». C’est vrai que le véhicule électrique n’émet pas de CO² par le pot d’échappement. Mais pollue-t-il moins qu’un bon vieux diesel crachant sa fumée noire ?

La construction d’un véhicule électrique est, à ce jour, plus polluante qu’un véhicule diesel. Ben oui, c’est comme ça, les batteries c’est sympa mais elles sont remplies de composants très polluants qui nécessitent des matériaux rares et complexes à produire. Lorsqu’un véhicule électrique roule, il consomme de l’électricité, c’est évident n’est-ce pas ? Mais d’où vient l’électricité ? De l’éolien, du solaire, des barrages ? Non, principalement du nucléaire ainsi que du thermique en France. Alors si dans l’hexagone nous disposons de beaucoup d’électricité venant de l’atome, ce n’est pas le cas de la Chine par exemple où des Etats-Unis. Et électricité, dit transport et pertes , beaucoup de pertes (de l’ordre de 10%). Si tout le monde passe à l’électrique, il va falloir la produire cette électricité. Va-t-on construire des éoliennes, des fermes solaires, des EPR, des centrales à charbon ? Gardez votre voiture pourrie qui pollue, vous polluez moins qu’en jetant votre caisse à la décharge et en vous offrant un calèche rutilant de chrome, et vous économiserez de l’argent. En plus, il est probable que l’on vous enfume un peu sur ses magnifiques performances énergétiques, l’autonomie et le taux de pollution des nouveaux véhicules. 

On nous demande d’être écolo mais qui a eu l’idée de relancer le transport en bus sérieusement ? Prenez le bus (vous savez le gros truc diesel qui se traîne pendant 6 heures pour faire un Strasbourg-Paris), le train c’est trop cher. Du coup nous avons plein de bus qui sillonnent la France, une belle idée. Sans parler des camions. Pourquoi favorise-t-on toujours ce mode de transport des marchandises, est-il si important d’encombrer la route avec des 38 tonnes alors que nous avons un réseau ferroviaire très dense et des canaux. C’est un choix politique, ne pas faire de vagues. Les routiers sont sympas, mais faut pas les énerver non plus.

Et si vous essayez de raisonner vos déplacements ? Covoiturer pour aller bosser, marcher à pied ou à vélo pour des petits trajets, utiliser les transports en commun lorsque c’est possible, éviter de prendre l’avion pour aller bronzer vos fesses aux Maldives. Je ne dis pas que tout le monde peut le faire, la SNCF supprimant à la pelle les petites lignes ces dernières années, mais cela vaut la peine d’essayer. Des petits efforts au quotidien, qui une fois encore, vous ferons faire des économies. Oui parce que entre l’achat, l’assurance, l’entretien, le carburant, une voiture, ça coûte une blinde !

Et que penseriez-vous de moins consommer ? C’est bête mais évident pourtant, si on consomme moins, on pollue moins, tout simplement. Pourquoi changer de smartphone tous les ans, pourquoi acheter une télévision 3D 4 K alors que celle qui trône dans votre salon fonctionne parfaitement ? Pourquoi s’offrir une paire de Nike à la mode alors que celles que vous portez sont en bon état ? Pourquoi changer de déco alors que celle que vous avez est encore très belle ? Pourquoi commander un truc sur Internet alors qu’il y a des boutiques près de chez vous, pourquoi demander la livraison pour demain alors que votre commande pourrait arriver dans une semaine ?

Nous sommes conditionné à acheter compulsivement. Nous sommes noyé sous les publicités pour alimenter nos insatisfactions. Nous sommes manipulés pour consommer. Il faut de la croissance pour créer de l’emploi nous dit-on. Connerie !

Et si nous fabriquions des produits réparables, des machines à laver qui durent dix ans, des voitures increvables, des appareils solides, résistants, qui lorsqu’ils tombent en panne, peuvent être amené dans une échoppe, pour être remis en état. Que faites-vous lorsque votre cafetière tombe en panne ? Vous la jetez non pour acheter le dernier modèle avec des LED bleues. La réparation créerait l’emploi perdu dans la fabrication. Des métiers valorisant en plus, il est toujours plus sympa de remettre en état un lave linge que de l’assembler à la chaîne.

Et si nous mangions mieux ? Je ne prône pas la culture végétarienne, loin de là, mais a-t-on besoin de manger autant de viande ? J’aime un bon steak saignant, j’ai dit  un bon steak, mais je ne suis pas obligé d’en manger un par jour. Un par semaine, c’est amplement suffisant et du coup, je m’offre de la viande de qualité, pas celle que vous trouvez dans un hamburger de chez McDo. Manger mieux c’est aussi ne pas gâcher. Pourquoi acheter des aliments infects pour les jeter à la poubelle ensuite ? Et si nous mangions d’abord les produits que nous cultivons chez nous, pas forcément dans notre jardin, mais des produits qui poussent en Europe, de préférence dans notre département pour limiter les transports. Pourquoi se gaver de soja, d’oranges, d’ananas, de bananes, d’huile de palme et j’en passe alors que localement vous pouvez manger des pommes, des poires, des prunes, des pommes de terre, des courgettes, des carottes, du choux ? Manger local en circuit court, idéalement bio, ça n’est pas forcément plus cher. Je ne parle pas d’autarcie soyons clair, je laisse ces idées à la con aux extrémistes, je parle juste de faire attention. Pas question par exemple de se passer de café et de cacao, sans café je suis mort, sans cacao, ma femme est invivable.

Chauffer moins, éclairer ce qu’il faut, débrancher ce qui est inutile. Oui c’est bête mais c’est facile à faire. Un pull, des chaussettes, des chaussons et à 18°C vous serez très bien chez vous et vous économiserez sur votre facture de gaz, d’électricité ou de pétrole. En plus ça vous rapprochera très vite de votre moitié sous la couette vous verrez. Attention, ne soyez pas des lapins non plus, nous sommes trop nombreux sur la planète. Alors oubliez les familles nombreuses et protégez-vous. Baissez les thermostat, mettez le chauffage en veille quand vous vous absentez. Éteignez les lumières dans pièces où vous n’êtes pas, ne laissez pas les appareils électriques en veille. C’est si compliqué ?

Et Internet, avez-vous conscience de l’énergie dépensée à chaque fois que vous êtes sur Internet ? Vous me direz, ça n’apparaît pas sur la facture, oui c’est vrai, mais indirectement, vous le payez forcément. Rien n’est gratuit sauf l’air que vous respirez, enfin, pour l’instant. A chaque recherche Google, à chaque Tweet, à chaque vidéo de chaton regardée, vous faites tourner la machine infernale des équipements web éparpillés sur la planète, routeurs, serveur, onduleurs, switchs, data-centers… A chaque action sur votre smartphone, tablette ou PC, vous brûlez de l’énergie. Alors raisonnez votre usage du net. 

Oui mais que va-t-on faire si on ne traverse pas la France en voiture, si on ne survole pas les océans en avion, si on se les gèle dans la maison, si on peut peut plus grignoter n’importe quoi, si on ne joue pas avec le dernier gadget inutile, si on ne surfe pas sur la toile ? On va s’ennuyer !

Faites du sport, revoyez vos amis, jouez avec vos enfants, lisez un livre, faites un potager, réparez les trucs en panne chez vous, reposez-vous, marchez, promenez-vous à vélo dans la campagne, vivez quoi !

Tout ça c’est bien joli, mais c’est plus facile à écrire qu’à mettre en pratique. Je ne suis pas pauvre, pas encore, mais la retraite approche… Ma voiture est pourrie et je ne vais pas la changer. Je chauffe peu ma maison (17°C) et je fais attention aux lumières et aux appareils électriques. Je roule très peu, j’utilise beaucoup les transports en commun, mes pieds, le vélo et je prends l’avion, au maximum une fois par an sur des trajets raisonnables (en fait je déteste voyager, mais chut !). Hélas tout le monde ne dispose pas non plus d’un réseau de transports en communs bien organisé, les citadins comme moi sont des privilégiés. 

J’achète beaucoup de musique, de jeux et de matériel photo, je l’avoue, des produits conçus et fabriqués dans des pays lointains le plus souvent et que je fais venir par des transporteurs pollueurs.

J’essaye toutefois de limiter ma consommation culturelle en livres et DVDs en empruntant dans les médiathèques, même si ça me fait mal au cœur pour les libraires indépendants. Et encore une fois, soyons honnête, tout le monde ne dispose pas de ces lieux de culture qui existent dans les grandes villes.

J’aime le jus d’ananas, le café et les clémentines mais je mange peu de viande.

Et pour Internet, je suis un très mauvais très élève, la preuve, j’en use et en abuse et c’est mal. Bon, il faut dire que mes enfants ne veulent plus jouer avec moi, que les galipettes sous la couettes c’est sympa mais fatiguant et surtout je ne peux plus faire de sport, alors bon, je compense.