Le prix de la gratuité

Image

Comme raconté plus tôt, j’ai résilié mes abonnements à Apple TV+ et Disney+ pour cause de crise économique. 

Hélas, si je n’ai pas ma petite série avant de me mettre au lit avec un bouquin, il me manque quelque chose.

C’est comme ceux qui décompressent avec un verre de vin ou une bière avant de frapper leur épouse. Moi il me faut 45 minutes de série TV et autant de musique, voir plus des fois.

Comment concilier restrictions budgétaires et fictions ? Il y a bien la télévision certes, mais j’ai débranché le décodeur il y a longtemps et lorsque les séries commencent, je suis souvent déjà au lit avec un livre. Car je suis un lève tôt. 

Il fallait donc que je trouve une plate-forme de streaming pas cher. Parce que Nextflix ça douille et que Amazon Prime ça va douiller prochainement. Il y avait bien Paramount+ mais sorti de Star Truc le catalogue contient surtout de vielles séries et des westerns.

C’est alors que TF1+ est arrivé sur le marché. Une chaîne gratuite avec une inscription préalable proposant des films, des séries et du replay. 

Parfait ! Zéro euro par mois, des séries et, de la pub. Beaucoup de pub, encore plus qu’à la télé, tellement de pub que je n’ai même plus envie d’aller pisser pendant qu’elles passent, à moins de boire des litres de bière en battant ma femme.

Les séries ne sont pas toutes fraîches ni d’excellentes qualité, ce n’est clairement pas Apple TV+. J’ai commencé Débris (sorte de X Files) parlant des morceaux d’un vaisseau spatial alien qui tombent sur Terre et La Brea, sorte de Lost avec un grand trou dans le scénario comme au centre de Los Angeles avec des animaux préhistoriques.

Pour l’instant regarder des mauvais acteurs mal dirigés dans des histoires navrantes avec des publicités mieux réalisées que les fictions toutes les quinze minutes ne satisfait pas totalement mon besoin quotidien. Du coup, je lis beaucoup plus, ce qui au final risque de me coûter beaucoup plus cher à moins de m’inscrire à nouveau à la médiathèque de ma ville.

Toutefois, vendredi dernier, après avoir broyé une nouvelle fois un câble avec la monture de mon télescope, j’ai commandé sur Amazon son remplaçant. Et là l’offre d’essai de Prime Vidéo a scintillé devant mes yeux. Frais de ports gratuits, livré demain, en bonus les séries The Boys, Picard, Le Seigneur des Anneaux et The Expanse, j’ai craqué. Si dans un mois j’ai tout regardé, je pourrais résilier en ayant gagné une livraison gratuite.

Meurtre au bout du Monde

Image

L’Islande, une tempête de neige, un hôtel bunker isolé, quelques invités triés sur le volet et un milliardaire mégalomane, tel est le décor de cette série en sept épisodes.

L’intrigue se déroule à deux époques : le passé, lorsque deux jeunes nerds, Bill et Darby, enquêtaient sur un tueur en série et le présent, où ils se retrouvent, après une longue séparation, invités dans l’hôtel bunker d’un milliardaire.

Des artistes, des scientifiques, une astronaute se retrouvent au milieu de nulle part, entourés de neige, dans un lieu où le majordome n’est rien d’autre qu’une IA et leur hôte, un des plus puissants milliardaire de la planète. 

Mais dès le premier soir tout dérape après la mort de Bill, décédé par overdose de morphine. Darby, la seule qui ne comprend pas la raison de sa présence ici, se lance dans une enquête pour comprendre qui a tué Bill, son ancien compagnon. Car pour elle, cela ne peut être qu’un meurt.

C’est la première d’une série de mort inexplicable en huis clos, alors que les invités sont bloqués dans une tempête de neige, un thriller qui nous tient en haleine jusqu’au dernier épisode. Car tout le monde pourrait être un tueur.

Des séries en pagaille

Image

Actuellement je me bats sur tous les fronts, au travail comme chez Disney et Apple. Lorsque je rentre à la maison après avoir traversé la France, je n’aspire plus qu’à regarder une petite série et me mettre sous la couette continuer mon roman du moment, La Poupée de Yrsa Sigurdardottir.

Parmi les séries qui sortent de nouvelles saisons, il y a For All Mankind, cette dystopie spatiale qui pour cette quatrième saison, nous installe sur la planète Mars. Il y a également M. Mercedes saison deux où un tueur en état végétatif continue d’assassiner depuis son lit. Frissons garantis. Il y a également la troisième de Slow Horses que je ne vais certainement pas manquer, car l’espionnage à l’anglaise avec une touche d’humour et de talentueux acteurs, cela ne se refuse pas.

Et puis il y a les petits nouveaux :
Monarch : Legacy of Monsters, du grand spectacle à la Godzilla qui nous promène dans deux époques, mais aussi la série que mon épouse adore, The Buccaneers qui met en scène de jeunes parvenues américaines envoyées en Angleterre pour faire un beau mariage et enfin Doctor Who Special 1, 2 et 3 qui annonce sans doute une nouvelle saison.

J’ai encore Sons of Anarchy que je regarde occasionnellement , Lessons in Chemistry qui est dans ma liste plus tous les DVDs que mon épouse ramène régulièrement de la médiathèque.

Bon vous l’avez compris, je n’avais rien à raconter aujourd’hui, à part dire que je suis fatigué avec un bon rhume, et je dois déménager mon petit dernier Lyon lundi et à me déplacer Nancy mercredi pour le travail. Bref j’ai fait du remplissage.

M. Mercedes

Image

Un vieux flic fraîchement arrivé à la retraite se retrouve rattrapé par une de ses dernières grosses affaires non résolue. Celle du tueur à la mercedes, un psychopathe au masque de clown, qui au volant d’une mercedes écrase une longue file de demandeurs d’emploi venu camper devant les portes d’un salon du travail en attendant son ouverture. 

Le vieux flic ressemblait à mon papa, paix à son âme, un Père Noël pas trop soigné sur lui, porté sur la picole et restant vautré dans son fauteuil toute la sainte journée. C’est sans doute pour cela que j’ai été séduit au début.

Le tueur est un geek qui vit chez sa maman, un psychopathe de la pire espèce dont l’étendue de la folie se dévoile au fil des dix épisodes. Le vieux flic est obsédé par l’affaire du tueur à la mercedes et le tueur par le flic. Inévitablement, ils vont se rencontrer.

Après une brève explosion de violence, la série continue sur un ton plus badin : le vieux qui a du mal à pisser et qui se fait draguer par sa voisine sexy mais tout aussi âgée que lui. Puis peu à peu on s’enfonce dans le glauque, les contacts entre le tueur et sa proie, les souvenirs d’enfance du monstre, sa mère alcoolique entretenue dans son addiction par un fils prévenant.

Le retraité reprend l’enquête du tueur à la mercedes en tant que privé et explore de nouvelles pistes à l’aide d’une jeune femme liée de loin à l’affaire. Plus on avance dans les épisodes, plus la série devient tendue. La distance entre le tueur et le flic se rétrécit imperceptiblement jusqu’au moment où ils se retrouvent face à face.

Cette saison une, la première des trois, est une véritable réussite, une série qui séduira les vieux à l’approche de la retraite qui redoutent le jour où il faudra quitter leur job.

Ahsoka

Image

Difficile d’échapper à la nouvelle série Star Wars Ahsoka. Huit épisodes qui appellent une suite bien évidemment dans l’univers inventé par Georges Lucas, il y a très longtemps dans une lointaine galaxie.

Je crois que l’on découvre Ahsoka pour la première fois dans le dessin animé Clone Wars. Elle apparaît ensuite de temps en temps comme dans les séries Star Wars de Disney et j’imagine dans la série animée Clone Wars que je n’ai jamais visionnée.

Pour tout vous dire, j’ai adoré trois personnages : l’amiral Thrawn, absolument grandiose dans son calme olympien même face à la défaite, Ahsoka, pleine de sagesse et de contradictions et son robot Huyang assez savoureux. Sabine, la padawan d’Ahsoka m’a immédiatement agacée et plus j’avançais dans les épisodes, plus elle me tapait sur le système.

L’histoire ne m’a pas franchement emballé mais je regarderai la série une seconde fois pour me faire une nouvelle opinion car j’ai remarqué qu’avec Star Wars Disney, la première n’était pas souvent la bonne. Ahsoka et Sabine partent à la recherche du maître Jedi Ezra à l’aide d’une carte tombée entre les mains des méchants, vagues résurgences de l’Empire effondré.

Par contre, visuellement, comme souvent dans l’univers Star Wars, ça le fait vraiment. Bon on n’échappe pas aux inévitables petites bestioles destinées à vendre du merch mais on a connu pire dans le genre, surtout que pour une fois, elles sont amusantes ces tortues ninja.

Ahsoka est donc regardante contrairement à d’autres séries de la saga, on verra ce que donnera la suite.

Eden17

Image

Je ne suis pas de la génération Club Dorothée et la culture manga comme anime n’est pas la mienne. Il m’arrive regarder toutefois un Miyazaki parce que bon voilà, mais c’est plutôt rare.

Pourtant, lorsque je suis tombé sur la série Eden17, j’ai immédiatement accroché. Il s’agit d’un anime japonais d’une saison en quatre épisodes d’une demi-heure que j’ai dévorée en deux soirées.

Un couple de terriens part coloniser un monde aride et désert avec leur fusée. L’homme meurt rapidement, abandonnant Romi, sa compagne enceinte, à un triste destin. 

Le graphisme non numérique frôle le naïf et l’animation est simpliste parfois pourtant les sujets abordés sont très adultes. La narration semble partir dans tous les sens pour finalement trouver une cohérence dans le dernier épisode. Extraterrestres, voyage dans le temps, culte, décadence d’une société, tous ces thèmes sont abordés en moins de deux heures avec des personnages amusants et émouvants.

Une petite perle à découvrir sur Disney+.

Foundation – saison 2

Image

Je viens de visionner les dix épisodes de la seconde saison de Foundation, la série Apple TV qui reprend les romans de Isaac Asimov. Et pour faire court, j’ai été assez déçu. Autant la saison une m’avait ébloui, autant lors de la saison deux, je me suis un peu ennuyé.

La seconde saison aborde la deuxième crise que rencontre la planète Terminus, berceau de la fondation fondée par le mathématiciens Hari Seldon. L’Empereur veut mettre fin à la lignée génétique en se mariant. On en apprend plus sur la seconde fondation et on y découvre le vrai rôle de l’unique androïde encore en fonctionnement dans tout d’empire. Un programme des plus appétissant sauf que…

J’ai de plus en plus de mal avec le personnage pleurnichard de Gaal Dornik incarné par Lou Llobell. Je ne trouve pas qu’elle joue de manière extraordinaire et son personnage m’agace. Pas de chance, on la voit souvent à l’écran.

Le problème vient aussi du rythme des épisodes. Si vers la fin, la machine s’emballe un peu, le début traine en longueur sans parler du fait qu’il faille réfléchir un peu pour comprendre ce qui se passe, et moi, j’avoue, je ne regarde pas des séries TV pour réfléchir le soir.

Hijack

Image

Dans mon enfance, les films de catastrophes aériennes étaient nombreux. Il faut dire qu’entre les crashs accidentels et les détournements d’avions, il y avait de quoi alimenter l’imaginaire.

Hijack est une série en sept épisodes d’environ une heure chacun qui redonne ces lettres de noblesse au genre. Un vol Dubaï Londres un peu plus compliqué que prévu. A bord de l’avion qui ramène 200 passagers à Londres,  prennent place cinq pirates de l’air ainsi que Sam Nelson, le Négociateur. 

Dès le début, le détournement ne se déroule pas comme prévu et l’équipe qui doit prendre le contrôle du vol KA29 est débordée, tout ça à cause d’une sale gamine qui trouve une cartouche dans les toilettes.

La série se déroule dans l’avion bien sûr mais également au sol, dans la famille de Sam, dans les salles du contrôle aérien des différents pays que survole l’avion, dans la campagne anglaise et dans une cellule crise à Londres.

Les motivations des pirates restent obscures jusqu’à la fin comme l’organisation qui a tout préparé. On se rend juste compte rapidement que les personnes armées à bord de l’avion sont des amateurs pas vraiment préparés à tuer.

Les ficelles de ce genres de fictions restent toujours les mêmes. Un focus sur quelques passagers, les héros, les lâches et les casse couilles, un peu de psychologie à deux balles sur le pilote qui couche avec l’hôtesse et sur la valeureuse copilote, la vie familiale chaotique de l’homme qui va sauver tout le monde et sur la contrôleuse grace à qui les équipes au sol vont tout comprendre.

Pour le reste c’est une série au rythme endiablé, stressante à souhait, idéale pour ne pas s’endormir. Elle m’a fait penser à 24 chrono avec dans le rôle de Jack, Sam Nelson. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, mais bon faute d’autre chose à se mettre sous la dent, Hijack se regarde. Il faut dire que la saison deux de Foundation est pour l’instant, assez décevante.

Silo

Image

J’ai beaucoup aimé le premier roman de la saga Silo de Hugh Howey. Un récit claustrophobique, des humains enfermés dans un silo hermétique sous terre pour se protéger d’un mystérieux mal qui sévit à la surface de la planète. Un roman commencé comme une nouvelle et que l’auteur a transformé ensuite avec brillo en livre.

Apple TV en a fait l’adaptation en série de dix épisodes. Et quelle série ! Si j’avais voulu mettre des images sur les mots du romancier, je n’aurais pas fait mieux. Les décors du silo, les escaliers, la cafétéria, les logements comme les champs et les machines collent à ce que mon cerveau avait pu imaginer.

Les personnages sont également très réussis et si l’histoire ne suit pas forcément le premier roman (encore qu’il faudrait que je me replonge dedans pour vérifier), elle colle à l’univers.

Dans le Silo, le nettoyage des lentilles de la caméra qui regarde à l’extérieur constitue la peine capitale comme un événement exceptionnel. Celui ou celle qui sort du silo, vêtu d’une combinaison étanche, n’en reviens jamais. Pourtant, à chaque fois, il s’efforce de nettoyer au mieux la lentille avant de mourrir quelques mètres plus loin.

Et l’histoire débute justement par un nettoyage, celui du shérif, qui commet le crime suprême, celui de demander à sortir du silo. Du sommet avec son écran panoramique jusqu’au entrailles où gronde la génératrice, tous les habitants du silo assistent à la mort de leur shérif.

La série emprunte un peu à 1984 avec le Judiciaire, la grande révolte et les objets interdits. Le mystère reste entier sur les origines de la catastrophe qui a conduit les hommes à s’enterrer dans le silo et ce qui pousse les nettoyeurs à laver la lentille.

L’histoire s’achève par un nouveau nettoyage. Un autre shérif se retrouve dehors, en combinaison blanche. Et pour vous donner envie de regarder la saison suivante, un panoramique dévoile le paysage. 

Extrapolations

Image

Voici enfin une série Apple qui aborde le thème du réchauffement climatique et ses conséquences. Huit épisodes, qui se déroulent de 2037 à 2070 et pendant lesquels nous suivons des personnages confrontés à la plus grande catastrophe qui menace notre civilisation. 

Au début de chacun des épisodes, une année et un graphique affichent l’évolution du taux de CO2 dans l’atmosphère, de la population mondiale, l’augmentation de température moyenne, le nombre de réfugiés…

Parce que oui, ne nous mentons pas, les choses ne s’améliorent vraiment pas.

Dans Extrapolations, les scénaristes racontent les conséquences du réchauffement climatique : extinction des espèces, montée du niveau de la mer, migrants climatiques, embolie thermique, nouvelles pathologies, tentatives désespérées de modifier l’atmosphère terrestre pour résister.

Ce n’est cependant pas une série catastrophe. Elle nous montre des personnes vivant au quotidien, affrontant les humeurs du climat, gérant les alertes, assistant impuissants à la disparition des derniers mammifères marins.

Au fil des épisodes plusieurs thèmes sont évoqués comme l’extinction des espèces, la reconstruction génétique, la monté des océans et le sauvetage de ce qui peut l’être dans certaines villes côtières, le génie climatique, les maladies nées du réchauffement, ceux qui choisissent de quitter le monde devenu invivable pour une réalité virtuelle et enfin, l’écocide, un jugement pour crime contre la planète.

La série est intelligente et ne donne pas vraiment de leçon, elle imagine les prochaines années de notre planète et la manière dont nous pourrions survivre et sincèrement, ça ne fait pas envie. Mais ça, vous auriez pu vous en douter… Il suffit de lire le dernier rapport de GIEC ou de participer à la consultation l’état pour préparer à un réchauffement à +4 degrés.