Une nouvelle interview

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Quelques heures avant son concert devant vingt-mille spectateurs, Steven Wilson, l’ancien leader de Porcupine Tree et aujourd’hui artiste solo adulé même des ménagères grace à son ‘Permanating’, m’a accordé une interview.

Et quelle interview ! Tout D’abord c’était mon anniversaire, donc un jour pas comme les autres, ensuite Steven et son manager, présent pour l’occasion, ont libéré deux heures de leur temps pour un petit webzine francophone, enfin Wilson avait décidé de me parler en français. J’ignorais qu’il maîtrisait si bien notre langue.

Quelle rencontre ! Un homme sympathique et simple, avec beaucoup d’humour, passionné de musique et qui a le trac avant de monter sur scène. Je lui ai conseillé l’Euphitose au passage, j’espère que ça lui aura fait du bien.

De quoi avons-nous parlé ? Je ne sais plus exactement, de tout et de rien sans doute, une conversation décontractée, comme entre amis. Je me souviens seulement qu’il m’a dit que si on organisait un petit festival avec le groupe Burns, il serait enchanté d’y participer. Donc je vais planifier ça, dès que je saurai quel est ce groupe Burns, Runs, Cruns ?

Mon frère est même venu voir le concert, à moins que ce ne soit pour fêter mes cinquante-quatre ans, je ne sais plus, dingue non ? Moi je suis resté dans la rue, derrière le grand rideau qui se refermait lentement alors que les premières notes du concert débutaient. Oui c’était un concert en plein air en centre ville et je n’avais pas de billet. Drôle d’anniversaire vous en conviendrez. Mon frangin aurait pu me filer son billet, vous ne trouvez pas, après tout c’était mon anniversaire non ? Gollum gollum !

Deux heures d’interview c’est environ quarante heures de retranscription. Un travail de titan ! Par chance pour moi, par malheur pour vous, je n’ai rien enregistré et je ne me souviens que de quelques brides de cette rencontre, donc vous ne lirez rien dans les colonnes du webzine. 

Après l’interview, quelques minutes de concert et un bisou à ma maman décédée depuis trois ans, j’ai pris le TGV Rennes-Strasbourg pour rentrer chez moi en pleines grèves de la SNCF (oui le concert se déroulait au centre ville de Rennes je crois, en plein hiver). Je me suis réveillé sous la couette, un dimanche matin, me souvenant que je devais écrire un article sur la disparition de Neil Peart, le batteur de Rush.

Bon c’est décidé, demain j’arrête la drogue.

La Citée Saturne

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« Eh ! Qu’est-ce que vous fai…. »

« Tchic, vlam, sfhuu, tchac, zuiin, ftssh, fzzzuiiii, fssh, bam, boum, paom, pam pampam, glang, pschiiii, paom, braom,kshhh, clic, tchac, tzzzzz, zip, tzzz, tzzt,tzut, papapam, pampampam, papapam, paom, clong, fsshhhuuuu, paom, bom, brrrrrr, brrm, tsham, bloaam, bam bam bam, pan, braom, boum, fschu, bzuuu, slash, fshh, haaaaaaaaaa, fush, skriish, pampampam paom, tshrac, iiicrr, critch critch, bram, fshhhhhhhhhhhhhh, bam tcrich, bam, fush, criiicriiicriii pam, grrr, pwouf fssh fssh, grrrr, han, bom, clang, pschii, fshh, zioum, cling clang, gmii, …, clac clac, badam ».

« J’ai réceptionné la livraison de Killy, je rentre. »

Je viens de vous résumer quarante-deux pages du tome 1 du manga BLAME! que mon fils m’a offert pour Noël.

A la base je suis plutôt littéraire, préférant les livres aux bandes dessinées, alors les mangas… j’en ai lu très peu. Mais mon aîné voulait faire l’éducation de son vieux père, alors sous le sapin, il a glissé trois mangas parlant de science-fiction. Les cases en noir et blanc, le format de poche, la lecture à l’envers et un dessin, le plus souvent peu travaillé, font que je me suis peu intéressé à cette forme de bande dessinée venue du Japon, d’autant que je ne suis pas un fétichiste de petites culottes d’écolières.

Excepté Planètes que je possède en édition grand format ainsi qu’en DVD, je n’avais donc pas de mangas à la maison et me voila maintenant avec trois séries à découvrir : La Citée Saturne, Blame! et Gunnm.

J’ai commencé par Gunnm, l’histoire d’un justicier qui bricole une androïde qui devient à son tour une justicière : baston, baston, baston, bof… J’ai poursuivi avec Blame! et si les graphismes sont assez travaillés, les dialogues eux sont, comment dire, pauvres comme en témoigne le début de cet article. Puis j’ai ouvert La Citée Saturne, le récit d’un enfant qui devient laveur de carreaux sur une citée anneau autour de la Terre. Et là, malgré ou grâce un graphisme on ne peu plus simple, j’ai adoré, allez comprendre.

Le premier tome, le seul que j’ai lu pour l’instant, se découpe en petits récits qui font la grande histoire. L’enfant reprend le métier de son père, laver les parois extérieures de la station annulaire pour que la lumière naturelle inonde les lieux de vie. Chacun de ces récits, pleins de poésie, dépeint des aspects de la vie quotidienne dans la Cité Saturne, des personnages, des sentiments et progresse dans l’histoire de ce père disparu alors qu’il travaillait en scaphandre à nettoyer la paroi donnant vers la planète bleue.

Ce manga rejoint ce qui m’avait séduit dans Planètes, un réalisme science-fictionnesque, l’évocation d’un sous métier pourtant indispensable (éboueur de l’espace, laveur de vites), l’humanité des personnages et la poésie de la narration. A découvrir, même si vous n’aimez pas les mangas.

Le film de Noël

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Depuis ma tendre enfance, il est une tradition familiale qui perdure : le film de Noël. J’ai vu Bambi, Pocahontas, Indestructible, le Seigneur des Anneaux, The Hobbit et plus récemment, dans la plus pure tradition Disney, Star Wars. Plus pure tradition ai-je dis ? Oui vous savez, les princesses, les héros, le baiser, la mièvrerie quoi.

Lucas à vendu la licence à Disney pour s’assurer une retraite dorée, et les moutons dans mon genre (nous sommes très nombreux), ont été à Noël, regarder l’épisode IX. Mollet s’il vous plaît ou à la coque.

Le VII ne m’avait pas emballé, le VIII m’avait énervé, le IX m’a endormi et fait rire, mais pas au bon moment. Deux heures vingt-cinq minutes bordéliques avec un seul beau passage, un combat au sabre laser au bord d’un océan déchaîné, sur les vestiges de l’étoile noire.

Je n’ai même pas eu un beau combat spatial digne de ce nom à me mettre sous la dent. Les dialogues plats, les acteurs toujours aussi mauvais et le scénario est inexistant.

Merry débarque dans l’histoire et on se demande vraiment pourquoi, Leia meurt encore une fois (espérons que ce sera la bonne), Han ainsi que son pote Luke reviennent pour un baroud d’honneur et je me suis ennuyé à mourir tout au long de l’histoire.

Vous aimeriez bien savoir qui embrassera Rey n’est-ce pas, et bien vous devrez dépenser quatorze euros pour le savoir car je ne fais jamais de spoiler. Par contre, je vous le dis, et c’est gratuit, l’heureux prétendant meurt à la fin.

Reste la vraie question vais-je claquer encore des euros pour acheter le blue Rey lorsqu’il sortira ?

Probablement, histoire de compléter la trilogie de la trilogie, même si le VIII, je n’ai jamais eu la force de le regarder jusqu’au bout à la maison. Mais que voulez-vous, je suis débile.

The Expanse

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Alias avait écrit un billet il y a bien longtemps sur The Expanse, cette série de science-fiction. Une série également basée des romans de James S.A. Corey.

Une histoire complexe qui raconte la rencontre de l’humanité avec une protomolécule agressive alors que les tensions sont très vives entre Mars et laTerre et que les habitants de la ceinture d’astéroïdes vivent dans d’épouvantables conditions, à la limite de l’esclavagisme.

Entre space opéra, politique, terrorisme et science-fiction, The Expanse nous plonge dans un univers complexe avec de nombreux récits parallèles, beaucoup de personnages dont James Holden, le capitaine du Rocinante, un vaisseau « emprunté » aux martiens.

J’avais adoré le roman et lorsque j’ai plongé dans sa mise en images, j’ai retrouvé avec bonheur cet univers fouillé et pas forcément aisé à rendre visuellement. Bien entendu, certains personnages n’ont pas forcément collé à l’image que je m’étais faite d’eux, mais dans l’ensemble, à part justement un Holden un peu pâlichon, j’ai trouvé que la série tenait la route.

Je n’ai toujours pas lu le tome 3, et ça tombe bien puisqu’à la médiathèque ils ne disposaient que des deux premières saisons. Je vais donc attaquer le prochain livre pendant les vacances de Noël, peut-être pendant la nuit du réveillon comme le veut une tradition Islandaise, en attendant que ma médiathèque n’achète la saison trois en DVD.

Bon à rien

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Dilettante, je m’intéresse à tout et je ne vais au bout de rien. Chroniqueur de rock progressif, je suis un non spécialiste du genre faisant l’impasse sur les discographies de nombreux groupes phares du genre. Photographe amateur, je possède un très bon matériel et pourtant mes clichés restent passe-partout dans le meilleur des cas. Blogueur, j’inonde la toile de ma prose auto-satisfaite remplie de fautes d’orthographe et lue par dix personnes au monde. 

Je suis un touriste, un rigolo même pas drôle qui survole sans jamais approfondir. Astronomie, informatique, musique, photographie, bricolage, littérature, jardinage, science-fiction, je dilapide mon temps et mon argent sans jamais aller au bout du sujet. Lorsque les difficultés surviennent, je passe à autre chose ou je trouve un raccourci pour ne pas m’infliger la honte d’un échec.

Ne serait-il pas plus intelligent de consacrer toute cette énergie débordante à une seule passion, d’aller au fond du sujet, de tenter d’être vraiment pointu dans un domaine ? 

Le problème c’est que des tas de domaines attirent mon attention, j’aimerais tout faire, tout essayer, tout connaître, enfin, presque tout. Au lieu de cela je possède un vernis Reader Digest, des résumés sur tout et surtout sur rien, un vernis facile à gratter sous lequel il n’y à rien. 

Vous me direz, de nombreuses personnes ne s’intéressent à rien, une vie sans passion, juste le foot, les gosses et le boulot. Mais sont-ils moins heureux pour autant ? Recherchent-ils cette reconnaissance futile de ceux qui en savent encore moins et qui sont éblouis par pas grand chose ?

Des fois je me demande à quoi peut bien servir cette fuite en avant dénuée de sens. Échapper au monde réel, au sordide quotidien ? 

Je pense qu’il est temps que je me remette sérieusement en question, que je laisse tomber la photo, le rock, le bricolage, les livres, les séries TV, le jardin, les jeux vidéos, le travail, la musique, les filles et que je me concentre sur une seule activité, l’unique l’ultime, la psychologie, pour aller au fond du sujet une fois pour toute, c’est à dire au fond de moi.

Algoflash

Rassurez-vous, je ne vais pas écrire un billet sur l’état de ma pelouse que j’ai semé ce printemps et qui ressemble maintenant à un condensé de mauvaises herbes. Manifestement je suis maudit question gazon…

Je vais vous parler d’une autre malédiction, celle de la loi des séries. Des séries télé bien entendu, vous m’aviez compris n’est-ce pas ?

Après l’ennui provoqué par la saison 2 de Zone Blanche et avec Acquitted me voila aux prises avec Flash, la saison 3 que je finirai pas.

Les personnages se bousculent grâce aux multi-univers, Terre 2…Terre 19, se mélangent dans une seule réalité et les bidouillages temporels de notre héros mettent une jolie pagaille dans sa réalité. Cette fois nous avons quatre supersoniques dont le méchant Savitar, dieu de la vitesse, Kid Flash et la fille du professeur Wells. Il y a aussi cette histoire de Flash Point tordue qui est au cœur de la série puisque la petite chérie de Barry, Iris, risque de passer à la casserole. C’est également le grand retour de Grodd le gorille savant et de ses congénères en colère, et ça on s’en serait bien passé. On note également l’arrivé d’un petit nabot de Poudlard.

Cette saison 3 me donne l’impression de faire appel à un algorithme de génération aléatoire de scénarios d’où le titre de ce billet. Si au début l’histoire se tient, elle part rapidement en coquillettes, tentant de se raccrocher tant bien que mal au Flash Point. L’histoire d’amour Barry Iris est toujours aussi peu convaincante sans parler des autres amourettes, papa West, Wally et Francisco.

Il n’y a que la nouvelle incarnation du Docteur Wells, un débile sympathique avec deux sticks qui donne encore à cette série un peu de piment.

Per aspera ad astra

Vous aussi, enfant, vous preniez votre père pour un héros, même s’il était absent de la maison la plupart du temps ? Le mien est aujourd’hui en maison de retraite à l’autre bout de la France et c’est aussi bien ainsi. Nous nous parlons une fois par semaine au téléphone et nous nous voyons une fois tous les deux ans. Je n’ai pas besoin d’une psychanalyse et encore moins d’un voyage jusque que la planète Neptune pour régler ça.

Je suis allé voir Ad Asra.

Je vais au cinéma aussi rarement que je rends visite à mon père pourtant les salles sont nettement moins éloignées que lui. Pourquoi a-t-il fallu que j’aille regarder ce nouveau chef d’oeuvre de la science-fiction moderne ? Science-Fiction ? Un mec dans un scaphandre sur une affiche, un attrape nigaud qui fonctionne à chaque fois avec l’imbécile que je suis, sans doute à cause de ma vocation d’astronaute avortée, encore une chose dont mon père est certainement responsable.

Ad Astra, le film thérapie qui aurait pu être réalisé en huis-clos par Woody Allen, se déroule entre la Terre et Neptune. L’histoire est la suivante (attention gros spoiler) : le docteur McBride alias paounet, s’en va aux confins de l’univers rechercher la vie extraterrestre. Après des années de voyage, arrivés dans la banlieue de Neptune, l’expédition scientifique tourne au drame et tout l’équipage est déclarée disparue. Sauf que quelles années plus tard, la Terre est bombardée de vagues d’énergie dévastatrices en provenance de Neptune et les chercheurs soupçonnent alors papa McBride (on se demande bien pourquoi d’ailleurs) d’en être le responsable. Son fils Roy, est alors sollicité pour raisonner papa. Mais pour lui passer un coup de fil laser, il faut qu’il se rende à la plus proche cabine téléphonique connue, sur la planète Mars. Un scénario abracadabrant ? Oui.

Commencent alors les aventures rocambolesques de Brad Pitt (bébé Mc Bride) : vol vers la Lune, bataille de rovers près de la face cachée, vol pour Mars et ridicule sauvetage à mi chemin, atterrissage en catastrophe, coups de téléphone laser depuis un studio top moumoute sur Mars mais papa ne répond pas, vol en passager clandestin vers Neptune après avoir malencontreusement tué tout l’équipage, soixante dix neufs jours de solitude et enfin papa McBride en chair et en poils.

Quarante pulsations au repos, moins de quatre-vingt en chute libre, Roy Mc Bride est un surhomme.

Je ne vous raconte pas la fin mais sachez juste que Brad n’aura plus besoin d’évaluation psychologique. Outre l’aspect psychanalyse à deux balles de l’histoire, le ridicule prétexte de la Science-Fiction, les scènes d’actions gratuites, les incohérences scientifiques, le film est juste chiant à mourrir. Croyez-moi, c’est bien plus amusant d’aller parler deux heures durant avec son vieux papa mutique dans un mouroir à l’autre bout de la France, que de rester assis à regarder le film d’un réalisateur qui a encore de nombreux problèmes à régler avec son père.

Zombie Walk

Un samedi de fin d’été ensoleillé, je pris le tram pour assister à la grande marche des zombies qui se déroule pendant le festival du film fantastique de Strasbourg.

Si j’aime la science-fiction, je suis nettement moins amateur de films de zombies ou d’horreur soyons clair. Soit cela me fait rire aux larmes, soit cela me donne envie de vomir.

Toutefois, pour un amateur d’images, la Zombie Walk est une occasion en or. Comme pour le Carnaval de Rosheim, les personnes déguisées sont venues pour se montrer autant que pour faire la fête. Du coup les photographes sont presque plus nombreux que les morts vivants.

Zombie Walk de Strasbourg

14h00. Sur la place Kleber, derrière les barrières de sécurité (il ne faudrait pas que les morts vivants attaquent les survivants) s’agglutinent lentement des corps désarticulés, des gueules cassées, des litres d’hémoglobines et des kilos euros de matériel photographique. Une fanfare zombie met de l’animation pendant que les derniers arrivants se refont une beauté aux stands de maquillage.

Beauté fatale

Au milieu de la foule qui augmente de minutes en minutes, déambulent quelques cadavres désarticulés morts dans des circonstances improbables. Outre les humains, on y trouve des monstres : un lapin sexy, bonhomme Cetelem à tête de citrouille, des tas de viande avariée et j’en passe. Les organes sanguinolents posent devant les objectifs avec complaisance, poussant leurs hurlements effrayants ou ridicules, crachant de l’hémoglobine au goût de fraise avant d’être appelé par le maître de cérémonie devant le grand podium.

Zombie Walk de Strasbourg

Commence alors la grand messe macabre à la Ghost : la foule de morts vivants entame la danse de Thriller avant d’élire les plus beaux d’entre les cadavres. Sous un soleil implacable, les corps faisandés, dégoulinants défilent sur l’estrade, hurlant leur nom à la foule, dansant quelques pas saccadés, draguant les objectifs pour le plus grand bonheur des photographes accroupis aux portes de l’enfer.

15h00: Après les élections de miss gothique faisandée, de papy déterré et des steampunks dégoulinants, la fanfare morbide se met en route pour la Zombie Walk. Dépliant mes jambes engourdies après trois quarts d’heure inconfortables devant les morts, je pique un sprint dans les ruelles bondées de la capitale européenne pour doubler le cortège funéraire et me placer au meilleur endroit pour shooter du zombie.

Zombie Walk de Strasbourg

Hélas, comme ces cadavres exquis, je ne suis pas loin de la décomposition, et la course épuise les quelques reliquats de cartilage qu’il reste dans mes genoux perclus d’arthrose. A la fin de la marche des morts, le photographe déshydraté et brûlé par le soleil, déambule comme un mort vivant, une vive douleur dans le genou droit, celui qui était encore en bon état.

16h00: C’est ainsi qu’après avoir croqué les morts avec ma boite à image, j’ai rejoins le troupeau aveugle des zombies, sans maquillage, sans même passer par la case croque mort, j’avance tel un figurant de Thriller jusqu’au Tram qui me ramène chez moi, avec beaucoup de photographies de maquillages ratés et quelques beaux cadavres sexy tout de même.

Zombie Walk de Strasbourg

L’Inclinaison

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L’Inclinaison raconte l’histoire d’un jeune compositeur de musique contemporaine vivant dans un pays totalitaire. Un compositeur, qui va s’embarquer pour une tournée de huit semaines avec un orchestre dans un archipel possédant un parfum de rêve.

L’Inclinaison parle de musique, des îles, de la mer, la vie, du temps qui passe, de l’inspiration, des voyages, de la liberté. Un roman hors du commun, un livre qui prend le temps de raconter.

Né dans un pays en guerre, froid, industriel et pollué où une dictatrice règne sans partage d’une poigne de fer, le compositeur Alessandro Sussken embarque pour les îles paradisiaques qu’il a toujours rêvé de visiter. Pendant huit semaines, il voyage insouciant, d’îles en îles, donnant quelques récitals, dormant dans les bateaux, se livrant à l’étrange rituel des formalités administratives à chaque débarquement, découvrant l’apparente insouciance des insulaires, le plaisir de la vie au soleil. Mais après huit semaines au paradis, il revient sur le continent et une surprise de taille l’y attend.

Si L’Inclinaison parle beaucoup de musique, du processus de composition, des artistes, il s’agit également d’un récit fantastique, abordant de manière très orignale, un thème pourtant maintes fois exploité par les écrivains, celui du voyage dans le temps. Le roman est tout sauf dans l’action, certains chapitres semblent même un copier coller du précédent, à se demander si Christopher Priest ne cherche pas à faire du remplissage, jusqu’à ce que le lecteur comprenne la démarche de l’auteur. Ce qui semblait répétitif devient alors indispensable au récit.

Le roman est beau, bien écrit, différent. Les mélomanes aimeront son approche de la musique, les voyageurs voudront repartir en mer, les passionnés de paradoxes temporels pourront se creuser les méninges et les lecteurs de Priest adoreront son nouveau roman.

La téléportation existe

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La téléportation existe, je l’ai expérimentée.

Une belle journée commençait, la pluie avait laissé la place aux éclaircies, un temps idéal pour une promenade dominicale. Je venais de sortir de la maison, en bordure de la grande tranchée de terre, celle qu’il ne faut jamais traverser. L’herbe humide me chatouillait délicieusement, l’air embaumait, la rivière coulait rapidement, charriant les eaux diluvienne de la veille.

Mon estomac criait famine mais le repas pouvait encore attendre, je voulais profiter de l’instant, de l’air, des odeurs, du soleil, du calme, de la beauté, de la vie, de cette journée qui s’offrait à moi.

Soudain, de pesantes vibrations ébranlèrent le sol, une, deux, trois quatre, une, deux, trois, quatre, une, deux, trois quatre, de plus en plus fort. Le danger approchait le long de la grande tranchée de la désolation, là où bien des nôtres avaient perdu la vie. Le bonheur de l’instant laissait place à l’urgence de survivre, de m’éloigner de la menace aussi rapidement que possible.

Aussi brutalement qu’elles avaient commencé, les secousses cessèrent, remplacées presque aussitôt par de longues modulations sonores insoutenables. Une gigantesque ombre recouvrit alors la nature, un froid glacial m’enveloppa. Que m’arrivait-il ? Au secours !

J’étais pourtant resté prudemment bien en retrait du désert ocre qui tentait les plus aventureux d’entre nous. Rien n’aurait dû m’arriver.

C’est alors que je sentis une violente pression sur mon corps. D’un coup je fus très haut dans le ciel, à cent lieues de l’herbe accueillante et humide, au dessus de l’immense tranchée aride que personne n’avait jamais traversé. Mon estomac se retourna, mon oreille interne s’affola, mes yeux perdirent tout repère et moins d’une seconde plus tard, je me retrouvais de l’autre côté de la frontière infranchissable, à des heures de ma maison, de ma famille, séparé d’eux à jamais.

Je venais d’être téléporté de l’autre côté du monde.

La pression se relâcha sur mon corps, de nouvelles secousses ébranlèrent la croute terrestre : une, deux, trois, quatre, une, deux , trois, quatre, une deux, trois quatre, de moins en moins fort.

Je suis assis dans l’herbe humide, seul, de l’autre côté de l’univers connu. La journée est belle, le calme est revenu et mon estomac crie famine. Je glisse entre deux brins d’herbe, rampant vers ce trèfle délicieusement odorant. De l’autre côté du monde, la nourriture possède d’étonnantes saveurs, la terre n’a pas la même couleur, la même odeur et de nombreux gastéropodes gambadent joyeusement. Peut-être pourrais-je fonder une famille de ce nouveau monde ?

Si des tremblements similaires se produisent, cette fois, je me glisserai dans la maison, bien à l’abri, rien ne pourra plus m’arriver.

« Sortez de vos coquilles, mes frères et mes sœurs. Ouvrez les yeux. Le monde est bien plus grand que vous ne le pensiez, car je viens de l’autre côté de la terre, près de l’immense eau qui gronde. Non je n’ai pas traversé le grand désert aride, personne n’y survivrait. J’ai été téléporté par une force inconnue, et me voila parmi vous, tel un messie. »

« Je vous le dis, lorsque que le sol tremblera quatre fois, que l’ombre s’abattra sur le sol, soyez prêt pour le voyage, vous ne reverrez plus jamais les vôtres. La téléportation existe, je l’ai expérimentée. »

En nous promenant au bord du Rhin, ma douce et tendre à trouvé un gros escargot au bord du chemin qui risquait de se faire écraser par les marcheurs. Elle s’est penchée vers lui, l’a pris délicatement dans ses mains et l’a déposé de l’autre côté du chemin, pensant le sauver. Mais avait-elle conscience que cet acte généreux allait changer à jamais la vision qu’ont les gastéropodes de l’univers et de la science ?