Neal Morse & The Resonance – No Hill For A Climber

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Avez-vous lu le livre ‘On m’appelle Demon Copperhead’ de Barbara Kingsolver ? Non ? Moi non plus. Mais Neal Morse en a fait un album intitulé No Hill For A Climber alors voilà. Pas certain qu’il ai lu le livre lui aussi. Parce qu’il avait déjà fait le coup avec le bouquin Pilgrim’s Progress dont il n’avait parcouru qu’un résumé avant de composer un double album. Peut-être qu’il n’aime pas lire ? Peu importe.

Le roman parle d’un gamin digne des personnages de Dickens qui va être confronté aux pires épreuves de la vie dans une Amérique contemporaine peu reluisante. Voilà pour l’histoire.

Le disque comprend cinq morceaux dont deux de plus de vingt minutes. Du Neal Morse quoi. Oui mais sans ses copains habituels. Pas de Neal Morse Band, mais le Neal Morse & The Resonance. Même son pote Mike Portnoy n’est pas derrière les fûts, c’est dire. A la place plein de gens inconnus (enfin pour moi) .

Mais rassurez-vous, cela ressemble bien à du Neal Morse, pas de doute.Il a même trouvé une voix au timbre et à la tessiture relativement similaires à ceux d’Eric Gillette pour le seconder. Par contre je ne sais pas s’il s’agit de Johnny Bisaha ou bien Chris Riley.

Ma première impression face à ce mastodonte de plus d’une heure, est qu’arrivé à la fin du quatrième morceau, ‘Ever Interceding’, j’ai besoin d’une pause avant d’attaquer la presque demie heure de ‘No Hill For A Climber’. Pourtant j’en ai écouté des longs albums cette année.

Mais Neal Morse avec ses claviers quasi symphoniques, son côté pompier et son emphase naturelle a tendance, même si je l’aime pour cette raison, à en faire toujours un peu trop. Il faut dire que vous allez entendre des cloches, du trombone, de la trompette, du violon, de l’alto, du violoncelle, du buggle, du tuba plus tous les instruments habituels d’une formation de rock progressif symphonique. Ça fait pas mal de monde tout ça, dix musiciens en fait.

Après il y a tout de même trois ‘petites’ pièces de cinq à six minutes pour alléger le programme. Des titres où Neal Morse sort un peu du prog grandiloquent pour s’essayer à d’autres choses comme dans ‘Thief’ que je trouve tout particulièrement savoureux d’autant qu’il navigue entre deux mondes. J’aime également beaucoup ‘Ever Interceding’ même si je lui trouve un petit air déjà entendu.

Quant aux deux monstres qui encadrent ces trois morceaux plus raisonnables, c’est du grand Neal Morse, prévisible et si bon lorsque l’on aime le genre.

Bref No Hill For A Climber est un classique de bonne facture mais sans grande surprise sorti des nouveaux musiciens. Les fans du fondateur de Spock’s Beard apprécieront, les autres, ben ça dépendra.

FROST* – Life In The Wires

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Sérieusement, êtes-vous prêt à écouter quatre-vingt-six minutes de musique non stop ? Parce que le dernier album de FROST* fait justement cette durée. Un monstre de quatorze titres intitulé Life In The Wires.

Je n’avais pas été tendre avec leur précédent opus Day And Age que je n’écoute plus depuis sa sortie. Alors quand le nouveau FROST* s’est annoncé, je me suis lancé dans une exploration plus que circonspecte des morceaux, cherchant la petite bête qui m’agacerait pour ne pas l’acheter.

Bon si je vous en parle aujourd’hui, vous vous doutez bien de ce qui est arrivé. Je ne lui ai pas trouvé le moindre défaut, même pas sa longueur, pire je l’ai adoré et du coup je l’ai commandé en édition vinyle rouge transparent après une première écoute.

Je rapproche beaucoup et sans doute pour de mauvaises raisons Life In Wires de Experiments In Mass Appeal sorti quatorze ans plus tôt. Sans surprise FROST* fait du FROST*. On reconnaît immédiatement la signature musicale du groupe, ses choix rythmiques et les voix complémentaires de Jem et John. C’est d’ailleurs peut-être ce qui m’a tout d’abord séduit sur ce nouvel album.

Mais sorti des similitudes, il y a aussi les nouveautés comme ce ‘Strange World’ bien nommé où le long ‘Life in the Wires, Pt 2’.

C’est aussi un album très instrumental ce qui le rend plus digeste sur la durée et dans lequel s’incrustent de nombreux extraits sonores radiophoniques vintages. Vous entendrez même des passages symphoniques comme dans ‘Sign of Life’ ainsi qu’une pièce au piano intitulée ‘Absent Friends’.

Life In The Wires est un concept album qui parle de Naio un jeune homme qui fête son vingt-et-unième anniversaire et du mystérieux Mr Lifewire dont la voix radiophonique hante les pistes de l’album. Une histoire d’un monde à la Big Brother dirigé par The Eye, une intelligence artificielle qui surveille les habitants et dont le jeune homme tente de s’enfuir. Il part à la recherche de la mystérieuse voix de Lifewire qu’il a entendu sur un vieux poste radio donné par sa mère.

La musique oscille entre délicates dentelles et accélérations aux dérapages très contrôlés.  Des morceaux maîtrisés et cérébraux qui prennent tout de même aux tripes à chaque écoute.

« Life In The Wires est un des meilleurs albums de FROST* et sans doute un des meilleurs albums de l’année 2024 ». Ce n’est pas moi qui l’écrit mais le magazine Progressive Music Planet et je suis d’accord avec eux. Cet album est brillant et tout simplement brillant. Du coup je vais devoir peut-être réviser mon top trois de l’année.

Foncez l’écouter, il est indispensable.

Ticket to the Moon au Z7

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Je suis en contact avec Guillaume du groupe Ticket to the Moon depuis leurs débuts. Lorsqu’ils jouent dans le coin, Guillaume ne manque pas de m’inviter en échange de quelques photographies. 

Ils ouvraient le dimanche 20 octobre pour la seconde fois pour le groupe Lazuli dans la salle de Z7 près de Bâle en Suisse, à une heure et demi de route de la maison. Et cela tombait bien, j’étais en vacances. Alors malgré un dos en compote de pommes et d’autres misères de vieillard plus ou moins inquiétantes, j’ai préparé mon sac photo et suis parti chez les helvètes.

Arrivé sur place vers 18h – le concert démarrait à 19h – je tombais sur Claude, Romain et Vincent du groupe Lazuli qui trainaient près de leur camionnette de tournée et sur Guillaume dans la salle du Z7. Grace à lui j’avais en poche mon précieux sésame photographique pour la soirée.

Dans la salle il n’y avait pas la foule des grands soirs, il faut dire qu’avec un billet à près de cinquante euros sans parler du parking à dix, il y avait de quoi refroidir quelques ardeurs (je précise, ce billet de blog est sponsorisé, j’ai été invité ce qui ne m’a pas empêché de débourser quinze euros, le prix du parking et une participation lorsque l’on est invité). J’ai estimé la jauge à environ un quart de la capacité de la salle.

Sur place j’ai retrouvé mon ami Jean-Blaise qui est presque de tous les concerts suisses ainsi que deux autres photographes venus couvrir l’évènement avec qui nous avons pu parler comète.

A 19h, heure suisse, le trio de Ticket to de Moon montait sur scène jouer leur dernier album et même nous livrer un titre inédit qui figurera sur leur prochain EP. Pour l’occasion ils captaient leur concert avec plusieurs caméras. Il est donc possible que prochainement nous ayons les images et le son de cette soirée. 

Ticket to the Moon c’est toujours bon. Un jeu au clic faute de claviériste mais les gars savent y faire (ils répètent ensemble toutes les semaines). Leur set est énergique et dynamique, il faut dire qu’à trois sur scène ils ont de la place pour bouger d’autant que le batteur reste sur son tabouret. Ils nous jouent un titre acoustique tiré d’un album plus ancien, c’est à ce moment que j’aurais l’idée d’utiliser les miroirs de la salle pour photographier la scène comme dans un cadre. Parce qu’il faut bien l’avouer, avec un dos en bouillie, les acrobaties habituelles de la photo de concert me sont déconseillées. Ouille !

Les photos de Ticket to the Moon sont ici.

Après une rapide mise en place Lazuli se lance à son tour. Bon, on ne va pas se mentir, ils semblent fatigués et peut-être déçus de jouer devant un si petite audience. Les personnes qui ne les avaient jamais vu en live sont tout de suite conquises car le groupe est solaire. Ils nous jouent, dans une épaisse fumée (non ce n’est pas un nouveau titre, c’est moi qui râle car je galère avec les appareils) des titres du dernier album, de Dieter et d’autres. J’entends même un morceau dont je n’ai pas souvenir. Vieillerie ou nouveauté ? Impossible à dire d’autant que Domi parle en Allemand, langue incompréhensible à mes oreilles comme à celle des allemands présents dans la salle… Ils finissent après un premier rappel par la marimba à neuf mains, un classique que je n’avais pas entendu depuis longtemps.

Même si c’était très bien, je ne suis pas forcément rentré dans le concert. La faute aux photos, au dos, à la fatigue et l’humeur du jour sans doute. Ce n’est pas de leur faute, c’est de la mienne. J’ai plus apprécié le concert de musique classique américaine de vendredi soir. L’âge peut-être…

Les photos de Lazuli sont ici.

Bref. Je suis reparti quand même heureux, plein de musique dans la tête, quelques images dans les appareils photos et avec le souvenir des rencontres toujours agréables. Merci à Guillaume, Ticket to the Moon, Lazuli et le Z7. Cette salle reste définitivement celle que je préfère dans la région. Dommage qu’elle soit si loin, j’y établirai bien mes quartiers.

Haven Of Presence – Memento Vivere

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Andreas Hack est un multi-instrumentiste allemand, un des membres fondateurs du groupe Frequency Drift avec la harpiste Nerissa Schwarz. Après un dernier album en 2018 intitulé Letters To Maro, qui est pour moi certainement leur chef d’œuvre absolu, chacun a suivi son propre chemin.

Nerissa Schwarz a continué à sortir des albums solo et Andreas a lancé deux projets : Feeling Of Presence et Haven Of Echoes. Ce dernier vient de sortir son second opus intitulé Memento Vivere cette année. Un album quatre titres qui tient sur un seul vinyle.

Haven Of Echoes est le projet d’Andreas et de Paul Sadler du groupe Spires avec Nerissa à la harpe et Wolfgang Ostermann à la batterie. Du rock progressif atmosphérique dont le premier disque The Indifférent Stars ne m’a pas marqué plus que cela.

D’après Andreas, Memento Vivere est son meilleur album à ce jour, c’est lui qui l’écrit, pas moi. A mon humble avis Letters to Maro le surpasse, mais ce n’est que mon avis. Ceci dit Memento Vivere mérite que l’on s’attarde dessus.

J’ai parlé de quatre morceaux au début, deux de huit minutes, un de quatorze et un de dix-sept qui ouvre l’album. Difficile de faire plus progressif.

La voix de Paul Sadler à la très large tessiture m’enthousiasme autant qu’elle m’agace. Par moment le chant est tout simplement magique et de temps en temps, ben elle me fatigue. Je suis tenté de dire que par moment Paul en fait tro principalement lorsqu’il part dans les hauteurs.

Les compositions sont par contre magnifiques. Andreas livre des passages de guitares à tomber par terre avec un dosage parfait de claviers et la harpe de Nerissa qui apporte une touche magique aux compositions. Cela rappelle inévitablement Frequency Drift et c’est sans doute pour cela que vous voudrez découvrir l’album.

Les passages les plus beaux sont pour moi également les plus sombres. Mon morceau préféré est le troisième ‘It Walk Among Us’ qui possède de nombreuses sections dramatiques comme je les aime et cerise sur le gâteau, Paul opte souvent pour un chant médium nettement moins théâtral. ‘Assimilation’ a également mes faveurs, surtout pour son final quasi scream qui possède une très grande force évocatrice.

Memento Vivere séduira probablement les nostalgiques du groupe Frequency Drift même s’il lui manque une chanteuse aussi charismatique que la fabuleuse Irini Alexia. Pour les autres, écoutez, vous apprécierez certainement les compositions de Andreas.

Il existe en CD, vinyle et digital et vous pouvez l’écouter et l’acheter sur Bandcamp.

Azure – Fym

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Un achat de Stéphane Gallay, une pochette à la Roger Dean, un concept album de fantasy et un style musical proche de Kyros, l’album Fym possédait à priori de nombreux atouts pour me séduire.

Fym, le troisième album du groupe Azure venu de Brighton, est sorti le 23 mai dernier. Un double CD avec douze morceaux dont deux longs formats, le triptyque ‘Sky Sailing’ d’un peu plus de onze minutes et ‘Trench of Nalu’ qui dépasse les seize minutes. De quoi vous occuper quelques heures si vous lui consacrez plusieurs écoutes.

Azure navigue entre rock progressif bondissant, fusion et metal. Un quatuor sans batteur rejoint par quelques invités dont Andrew Scott qui officie derrière les fûts. Le groupe est porté par Chris Sampson qui joue de cordes vocales, acoustiques et électriques, qui écrit les textes et qui est à l’origine de LU, un roman de plus de 300 pages disponible avec l’album pour ceux que cela intéresserait. Et si le bouquin est assez épais, les textes le sont également. Il y a de quoi lire et écouter sur cet album.

En parlant de concept, Fym raconte la quête des fragments d’une arme noire par Fym Sallow, une femme sous l’emprise d’une puissante sorcière.

Pour la proximité avec le groupe Kyros, ne la cherchez pas du côté du prog électro mais plutôt dans les montagnes russes vocales et les compositions très riches qui partent dans toutes les directions.

Alors évidemment, ne comptez pas écouter Fym en faisant la sieste, ça n’est pas possible, l’oreille est sans cesse sollicitée sur cet album avec relativement peu de plages pour se poser, sauf dans le court ‘Moonrise’, mais c’est aussi la fin de l’histoire.

La voix de Chris est tout simplement éblouissante sur cet album, osant presque toutes les acrobaties et capable de monter très haut comme de livrer de beaux hurlements à la limite du scream comme dans ‘Trench of Nalu’. Mais ce sont les guitares virevoltantes de Chris et Galen qui mènent la danse sur cet album suivies de peu par les synthés et le piano de Shaz ainsi que la basse bondissante d’Alex.

La musique, déjà bien remplie de sonorités, s’enrichit encore de mandoline, thérémine, trompette, percussions, hautbois, clarinette, basson et même de piano à queue.

Le jazz fusion rejoint le prog sur plusieurs titres comme dans ‘Weight of the Blade’. Il y a également des choses plus barrées, tout particulièrement dans la première partie de ‘The Lavender Fox’ ou encore quelques passages dans le long ‘Trench of Nalu’.

Ce qu’il y a de certain, c’est qu’avec Fym, vous ne pourrez pas rester dans votre zone de confort très longtemps. Le seul reproche que je pourrais faire à Fym c’est justement qu’il exige une écoute des plus attentive et réclame pas mal d’énergie pour arriver jusqu’au bout parce que 78 minutes c’est quand même long.

Mais bon, si vous êtes habitué aux albums de Yes, Kyros ou de Machine, vous devriez survivre sans problème. Donc je vous recommande chaudement cette découverte, sur Bandcamp par exemple.

Lazuli – LORELIVE

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Le groupe Lazuli vient de sortir un nouveau live. Enfin vient de sortir, disons qu’il est arrivé un peu plus tard que prévu à la maison grâce aux bons soins de la Poste. En fait, le premier exemplaire n’est jamais arrivé et Domi a eu la gentillesse de m’envoyer un nouvel album il y a quelques jours.

Ce live a été enregistré en 2022 au festival The Night of The Prog à la Loreley qui hélas cette année fermait ses portes avec justement la participation du groupe garrois. Un festival auquel je n’ai jamais assisté, je l’avoue, principalement parce que je suis un gros feignant.

Le Lazuli Lorelive est un CD accompagné de son DVD. Treize titres audio et seize en vidéo (on trouve en plus ‘Déraille’, ‘Homo Sapiens’ et le générique de fin) donnent la part belle à l’unique concept album du groupe, à savoir le magnifique Fantastique Envol de Dieter Böhm paru deux années auparavant.

Pantalons et tee-shirts noirs, les cinq compères pourraient presque sembler en uniforme si deux rebelles ne soulignaient leur différence : Romain portait un pantalon rayé et Arnaud des socquettes oranges.

Même si ce n’est pas la première fois qu’il se produisait dans le célèbre amphithéâtre, le groupe sans doute pas aussi détendu qu’à l’ordinaire face à une telle audience et ce temple mythique du prog, a un peu de mal à occuper la scène. Seul le petit nouveau, sans doute inconscient du danger, aura l’audace de se livrer à un solo de guitare devant la foule enthousiaste. Dominique descendra tout de même dans l’arène à la rencontre du public en liesse où j’ai reconnu au premier rang quelques habitués de Chez Paulette.

Arnaud s’offre quelques moments de bravoure à la guitare comme dans ‘Mers lacrymales’ et Romain joue au Gonzo du Muppet Show avec son cor de chasse dans ‘Les sutures’. Il n’y aura pas le traditionnel marimba à neuf mains pour clôturer ce live, pourtant l’instrument trône bien au fond de la scène et Vincent viendra en jouer pendant que Romain massacrera la batterie de manière enthousiaste. Dominique s’essaie à quelques mots en allemand aussi maîtrisés que son anglais de franchouillard mais cela suffira à galvaniser le public de la Loreley.

Quand on parle de DVD, on parle aussi d’images. Le concert se jouait avant la nuit tombée et donc, pour ce qui est des éclairages ce n’était pas vraiment un feu d’artifice. Visuellement, même dans la petite salle de Chez Paulette ça fonctionne mieux. Par contre les caméras s’efforcent de varier les plans pour rendre vivant un show assez statique et au final on ne s’ennuie pas.

Le public se manifeste souvent pendant l’enregistrement, nous rappelant qu’il s’agit bien d’un live. Mais si vous aviez un doute, les versions revisitées pour l’occasion de certains morceaux devraient vous mettre la puce à l’oreille. Lazuli est en concert et faute de pouvoir raconter quelques anecdotes à la foule, le groupe s’offre quelques libertés sur les versions enregistrées en studio et ça n’est jamais pour me déplaire.

Ce chouette live n’est pas forcément indispensable sauf pour les fans de Lazuli dont je fais partie. Par contre, ce CD et DVD constituent un magnifique souvenir pour ceux qui étaient présents cette année-là au festival. 

Il m’a donné furieusement envie de les revoir pour de vrai ce qui devrait se produire le 20 octobre prochain au Z7 pas loin de Bâle en Suisse.

Leviathan – Heartquake/Redux

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Je râle souvent contre les vieux progheads nostalgiques qui se vautrent dans la fange du rétro prog ou les cover Pink Floyd. Mais à bien y réfléchir, je suis un vieux proghead qui écoute de temps en temps du métal pour faire bonne figure. Et quand Alias à parlé de l’album de Leviathan dans son blog, j’y ai naturellement jeté une oreille curieuse.

A la fin du second titre, ‘Hellishade of Heavenue’ je commandais Heartquake/Redux sans écouter le reste.

Avec trois des membres de la formation d’origine, le chanteur Alex Brunori, le batteur Andrea Moneta et le claviériste Andrea Amici rejoints par le bassiste Andrea Castelli et le guitariste Fabio Serra, ils ont ré enregistré cette année l’album Heartquake sorti en 1988, donnant naissance à ce Heartquake/Redux. 

Dès l’écoute du premier titre ‘The Waterproof Grave’ j’ai eu l’impression de plonger dans un album de The Watch, vous savez ce groupe italien qui reprend Genesis en live. Le titre délivre un bon gros son rétro prog seventies magnifiquement amené alors qu’à l’époque, en 1988, le genre était plutôt morribon.

‘Only Visiting This Planet’ m’a tout de suite fait songer au néoprog de IQ avec ses choix rythmiques et le phrasé haché du chant d’Alex quand ‘Up We Go!’ fait penser aux débuts de Marillion et que le titre final ‘Hearthquake’ donne dans les glorieuses années de Genesis.

Les guitares de Fabio sonnent furieusement comme celles de Steve Hackett et les claviers vintages ne sont pas loin du travail d’orfèvre de Tony Banks, tout particulièrement dans ‘The Waterproof Grave’ et ‘Heartquake’.

Mais des six morceaux, mon préféré est incontestablement le ‘Hellishade of Heavenue’ qui jette un pont entre le rétro prog et le néoprog. Il joue une partition mélo crooner digne des plus belles ballades de In The Court Of The Crimson King et le solo de guitare à la quatrième minute est à tomber par terre.

J’ai un peu plus de mal avec ‘Only Visiting This Planet’ qui ressemble également aux premières années de Arena, non pas que je n’aime pas l’album The Pride loin de là, mais sa musique n’est pas trop raccord avec les deux premiers morceaux.

Au bout du compte, j’ai un gros coup de cœur pour les deux premiers titres de l’album ainsi que pour son final. Coincés entre ces trois pièces ‘Only Visiting This Planet’ et ‘Up We Go!’ m’emballent un peu moins.

Mais replonger de temps en temps et à dose homéopathique dans le rétro prog ne fait jamais de mal, c’est même assez plaisant et cet album est un bon choix pour une cure de jouvence.

Sylvan – Back To Live

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J’aime beaucoup Sylvan et quelques-uns de leurs albums figurent dans ma discothèque idéale comme Posthumous Silence et One To Zero. J’ai même eu la chance de les écouter en live en France, Chez Paulette, grace à mes amis de l’association ArpegiA, même si le concert ne fut pas vraiment inoubliable.

Et voilà que le groupe allemand sort un double album live intitulé Back to Live que le label Gentle Art Of Music a eu la gentillesse de m’envoyer en promotion. Alors je n’ai pas pu m’empêcher de l’écouter.

Deux galettes et douze longs formats explorent en live au Poppodium Boerderij Zoetermeer (sorte de Mecque du rock progressif des Pays-Bas) leur discographie avec un gros plan sur leur dernier album One To Zero.

La production de ce live prend le parti de masquer le son du public le plus souvent pour laisser jouer les morceaux comme en studio. D’ordinaire cette approche m’agace énormément mais Yogi Lang en charge de la production a eu l’idée d’insérer  aux bons endroits de l’enregistrement les réactions de la foule et quelques interventions de Marco. Du coup on profite pleinement de la musique avec quelques piqures qui nous rappellent de temps en temps que c’est un concert enregistré. Un excellent compromis qui offre une très belle qualité d’écoute.

Le live a été capté le 27 octobre 2023. Le premier concert du groupe depuis la COVID 19. Le public a répondu présent à l’invitation et le groupe semble très heureux de retrouver la scène.

Un des plaisirs de ce live tient au fait qu’il donne la part belle à l’album One to Zero et qu’il se conclut sur le titre ‘Posthumous Silence’ que j’adore. J’y redécouvre également des morceaux d’anciens albums que je n’ai pas écouté depuis longtemps comme ‘In Between’ tiré de Home. Une manière  bien agréable de replonger dans l’œuvre de Sylvan sans avoir à ressortir tous leurs CDs.

J’écrivais il y a peu, avec la sortie de l’album solo de Marco Glühmann, le chanteur du groupe, que cela sentait le sapin pour son groupe. Mais surprise, ne voilà t’y pas que Sylvan sort un live décliné en CDs, DVD, Blu-Ray et vinyles.Du coup je ne sais plus que penser, surtout que Back to Live donne furieusement envie de les revoir sur scène. L’avenir le dira.

En attendant, je vous recommande chaudement ce live, pour découvrir le groupe si vous ne le connaissez pas encore et sinon, juste pour le plaisir d’écouter ce groupe en live.

Aisles – Obras de los Jaivas

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Alors que je traversais une grave crise musicale, le dernier EP des chiliens du groupe Aisles m’a sauvé. J’avoue que depuis la sortie de leur précédent album Beyond Drama et Bahamut, l’EP électro cinématique qui a suivi, je ne sais plus vraiment où en était le groupe avec son chanteur.

Avec Obras de Los Jaivas, le quatuor propose vingt-cinq minutes en quatre morceaux interprétés par autant d’artistes. Et cette fois c’est en espagnol que cela se passe.

Leur travail n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui de Esquirla, la fabuleuse rencontre improbable de Nino de Elche avec le groupe de post-rock Toundra.

Sur Obras de Los Jaivas on retrouve bien la musique de Aisles mais pour ce qui est du chant, on est plus proche du flamenco que du rock progressif. Et cela va certainement dérouter plus d’un fan du groupe.

C’est particulièrement vrai sur le magnifique morceau chanté par Kuervos del Sur, ‘La Poderosa Muerte’. Plus de onze minutes progressives d’une incroyable puissance qui allient instrumental et chant rugueux en espagnol.

Mais je m’emballe, parlons déjà du premier titre. ‘La Conquistada’ chanté par un fan chilien de Queen, à savoir Nico Borie qui fait plein de reprises sur sa chaîne Youtube. Sa manière de chanter fait beaucoup songer au groupe italien Nosound que j’adore, jusqu’à ce que la musique s’emballe et là je retrouve le Aisles que je connais bien.

‘La Mira Ninita’ est nettement plus consensuel que ‘La Poderosa Muerte’. Une jolie ballade à la manière de ‘Hijo de la Luna’ de Mecano où chante la délicieuse Dulce y Agraz.

Enfin ‘Sube a Nacer Conmigo’ qui termine l’EP reprend les sonorités électro prog de Aisles sur le chant traditionnel de Nano Stern. Le contraste entre les deux univers est saisissant mais il fonctionne. A condition d’avoir apprivoisé le morceau, ce qui n’est pas forcément évident.

Evidemment, cet EP est pour le moins étrange. Du rock progressif électro chanté pour une fois en espagnol avec de fortes consonances folk, ça ne court pas vraiment les rues. En plus, lorsque deux des chanteurs viennent de la musique traditionnelle chilienne, il y a de quoi en déstabiliser plus d’un.

Pour ma part je trouve ça audacieux de la part de Aisles de se remettre une nouvelle fois en question. Et j’aime ça chez les artistes.

La bonne nouvelle c’est que Obras de Los Jaivas m’a sorti de ma morosité musicale et rien que pour cela, je vous invite à écouter cet OVNI qui est disponible sur Bandcamp.

Rétrospective

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Depuis peu, j’ai remis en place l’archive du webzine Neoprog fermé en mai 2020. Et tant qu’a disposer de cet outil, je me suis dit, pourquoi pas l’alimenter avec les chroniques rédigées depuis ?

On parle ici de près de trois années d’écoute à raison d’un disque par semaine à rentrer dans la base de données. Un travail fastidieux que j’entreprends lorsque je m’ennuie. Si si, ça m’arrive même à moi.

Je retombe sur des albums que je n’ai parfois pas écouté depuis très longtemps. Et j’avoue que c’est assez troublant de les redécouvrir.

Je me souviens le plus souvent des morceaux, de l’atmosphère du disque mais il arrive aussi que je tombe sur une pochette et un nom de groupe qui ne m’évoque plus rien du tout. Je l’exhume alors de ma collection et me plonge dans sa musique, comme si c’était la première fois. Et des fois, je me dis, « j’ai vraiment aimé cette horreur ? » ou bien, « mais pourquoi suis-je passé à coté de cette merveille ? ».

La musique est question de moment, d’état d’âme. Son appréciation est éminemment subjective et les chroniqueurs qui se disent objectifs dans leurs avis me font bien rire. 

Il y a des critères solides comme la qualité de la production et le mixage. Ceux-là ne se discutent pas vraiment, encore que, un enregistrement live analogique n’aura pas la même perfection que des prises en numérique piste par piste. Même si la restitution du premier sera plus organique.

Après il y ne reste que des notions subjectives, le timbre du chanteur, le style du guitariste, le genre musical, l’émotion provoquée par les paroles, les couleurs du mixage, l’enchaînement des morceaux, leur durée…

Une chronique c’est avant tout un feeling entre un être humain dans un certain état d’esprit à un instant t et un album écrit et mixé par plusieurs personnes sur plusieurs mois. La probabilité que ces temporalités et personnalités entrent en phase est assez faible au final.

Bref, tout ça est très subjectif et sujet à changements.