Cette photographie a été prise à Langres le 14 août 2023 lors d’un bref road movie dont je parlerai une autre fois. Il s’agit d’un train à crémaillère qui permettait aux habitants de rejoindre la ville haute depuis la gare. Le train est stationné sur les remparts de la ville et domine le Plateau de Langres.
J’avais déjà photographié cette motrice en noir et blanc sous la pluie en 2022 lors d’un déplacement professionnel. Mais je n’étais pas satisfait du résultat.
La photographie initiale, prise en contre-jour, nécessitait d’être retravaillée pour livrer tout son potentiel. J’ai abaissé les hautes lumières, débouché les ombres, augmenté le contraste et la saturation. Trois masques ont été également nécessaires pour arriver au résultat final.
Vous pouvez retrouver la photo publiée sur Flickr.
Pardonnez-moi mon père parce que j’ai pêché. Depuis que je l’ai entre aperçu il y a des années, je nourris des pensées coupables.
La première fois, il passa vif tel éclair bleu au dessus de l’onde avec son petit cri strident si mignon. J’ai souhaité le posséder dès le premier regard mais il se dérobait, trop vif pour mon vieil age.
J’ai alors jalousé tous ceux qui l’avaient approché, j’ai détesté les rares qui l’avaient capturé.
Il est si beau, si fragile, si rapide, si étonnant habillé de bleu électrique et d’orange.
Et puis un jour, un ami m’a proposé de le rencontrer, au milieu de nulle part, au bord de l’eau, dans une cabane délabrée. Cela sentait le traquenard à plein nez, il m’avait déjà entraîné dans un guêpier, pourtant je n’ai pas hésité une seconde à me jeter dans l’aventure.
Le ciel était chargé ce matin là, l’atmosphère humide et lourde dans le Ried alsacien. Nous avons abandonné la voiture au bout d’un chemin désert, à plusieurs kilomètres de toute habitation, et nous nous sommes enfoncés dans les bois, portant de lourds sacs sur le dos.
« Tiens toi près dès maintenant », m’a prévenu mon ami, il peut surgir à tout instant. Nous avons marché une trentaine de minutes qui m’ont parues une éternité parmi les orties, les fleurs odorantes et entre des arbres vénérables. Nous avons croisé des chemins, traversé quelques cours d’eau, changé de direction plusieurs fois pour arriver près de la rivière où était bâtie la cabane en bois.
Quelques planches grossièrement assemblées avec d’étroites fenêtres laissaient passer le jour et deux bancs rudimentaires permettaient de nous assoir. Car l’attente s’annonçait longue.
Il a fallut patienter en silence, scrutant le bras d’eau peu profonde où poussaient quelques herbes et fleurs. Puis soudain, deux éclairs bleus ont déchirés la verdure, trop vite, trop loin. Mon cœur battait la chamade et puis plus rien. Il fallait de nouveau prendre son mal en patience, dans l’espoir qu’il revienne par ici.
La pluie, qui menaçait depuis notre départ, s’est décidée à tomber, lourde, dense. Tout semblait perdu. Et contre toute attente, il est revenu vers nous, s’est arrêté à quelques mètres et nous a regardé sans nous voir. Si beau, avec ses ailes bleues, son poitrail orange, son bec fin et ses yeux brillants. Si petit et si vif, inconscient de notre présence silencieuse tout près de lui.
Sans hésiter une seconde, nous avons braqué nos canons sur lui et déclenché l’apocalypse numérique. Les couleurs vives de sa fragile silhouette éclairée par les rayons du soleil ont été aspirées par nos armes, grossis, amplifiés et immortalisés sur des dizaines de millions de photosites vingt fois par seconde. Des centaines de répliques en deux dimensions de la créature furtive gravées dans la mémoire de minuscules cartes à puces. Quelle merveille ! Je le possédais enfin !
Nous sommes revenu à la voiture, fourbus mais émerveillés par la rencontre. J’ai pêché avec Martin mon père, et je recommencerai dès que je le pourrais, je ne désire pas votre absolution, je veux y retourner.
Je vous au raconté que le Nikon Z8 est reparti au service après vente. C’était vraiment un triste moment. La bonne nouvelle c’est qu’une semaine après, Nikon remettait le boîtier entre les mains de UPS.
Le 28 juillet l’étiquette était imprimé avec une livraison programmée pour le 31. Le 31 un message m’informait d’une livraison entre 8h30 et 12h30 et sur le suivi je pouvais lire : Retard.
Le 1er aout, le colis était en partance pour Strasbourg à 9h32 mais toujours en retard. Le 2 août à 9h34, le colis était en partance pour Strasbourg et encore en retard. « La date de livraison vous sera communiquée dès que possible. ». Ça sentait le sapin. Le jeudi 3 août au matin, mon numéro de suivi de colis n’était plus disponible sur le site d’UPS. Damned !
Un peu inquiet, car j’ai une longue habitude des facéties des transporteurs, j’ai contacté le SAV de Nikon pour leur signaler le problème et eux non plus n’avaient pas d’explications à me donner. Mais ils allaient enquêter. Un objet à 6.50 euros le gramme était égaré entre Paris et Strasbourg. Ce n’est pas le prix de l’or à 18 carats mais quand même. Et puis ce n’est pas n’importe quel objet non plus, c’est mon Nikon Z8 chéri !
Après un second appel chez Nikon, ils ont pris le problème à bras le corps et contacté UPS. Quelques minutes plus tard, UPS Strasbourg me contactait. Ils avaient bien le colis au dépôt mais avec les vacances, les malades, la fin du monde et le prix du carburant, ils avaient du mal à assurer leurs livraisons. Heu… rappelez-moi le cœur du métier d’UPS ? Bref, ils m’ont proposé de passer chercher le colis sauf que je suis à vélo moi. Alors ils ont proposé de me livrer le lendemain pour finalement passer directement au boulot m’apporter le paquet le jour même. Dingue !
Finalement, après bien des aventures, le Z8 était de retour à la maison, en bon état, nettoyé et révisé. J’allais enfin pouvoir recommencer à faire de la photographie.
Strasbourg Besançon c’est moins de deux heures en TGV. Cela tombe bien puisque je m’y rends souvent pour le travail depuis que le chef de centre a démissionné de ses fonctions.
Sauf que lorsque le train avait quinze minutes de retard et que les travaux du tram m’obligeaient à prendre un bus pour rejoindre la gare en plus d’une heure. Un trajet au final plus de trois heures. J’aurais mieux fait de prendre la voiture.
Malgré la pluie et une journée laborieuse, je suis allé me promener au centre ville en soirée, équipé de mon G9 qui me suit lors de mes déplacements. Une promenade le long des quais du Doubs et dans les rues de la vieille ville.
Besançon est une petite ville de province en comparaison de Strasbourg et le soir, certaines rues charmantes au demeurant, craignent un petit peu, voir beaucoup. N’empêche, j’avais envie de faire quelque photos histoire de ne pas revenir bredouille.
Quais déserts, places vides, rares terrasses éclairées, trams ramenant les banlieusards moroses chez eux, quelques altercations au bord de l’eau, l’atmosphère de la ville, presque déjà endormie à 21h me semblait surréaliste.
J’ai marché sur les pavés le long du Doubs, au pied de la ville à laquelle on accède par un passage souterrain, j’ai admiré le Minotaure en béton qui se dresse sur une petite île, j’ai arpenté une place minérale déserte pavée de pierres jaunes, glissé mon appareil photo entre les barreaux du portail d’un hospice silencieux, espionné une terrasse de café follement animée en comparaison du reste de la ville, photographié un pont tagué franchissant la rivière et comme les averses revenaient, j’ai retrouvé l’hôtel 3 étoiles bruyant dans un quartier moche en bordure de la rocade.
Le lendemain, après une matinée encore bien chargée, j’ai repris le TGV dans l’autre sens, cette fois-ci il avait une heure de retard. Un retour qui a pris plus de quatre heures pendant lesquelles j’ai traité des soucis budgétaires sur le réseau wifi poussif de la SNCF. J’y retourne bientôt, pour de nouvelles photos peut-être, mais surtout pour travailler.
Contrairement à de nombreuses personnes, les photographies que j’expose sur Flickr ne sont pas libres de droit. Même si ce ne sont pas des œuvres d’art, loin s’en faut, elles représentent un certain travail et j’estime que si quelqu’un désire l’utiliser, il doit en demander l’autorisation auprès de son auteur.
J’ai d’ailleurs ouvert une boutique sur Blink pour les personnes qui désireraient s’offrir un tirage. Après tout pourquoi ne pas essayer ? Bon ok, ça n’a aucun succès, mais bon, fallait tenter.
Depuis que mes images sont sous copyright, j’appose une signature dessus.
Il y a eu trois versions de ce copyright, Jean-Christophe Le Brun, JC Le Brun et enfin JCLB. C’était assez moche mais je ne suis pas graphiste non plus.
Du coup je me suis posé la question d’employer un graphiste pour me créer un logo. J’ai cherché sur la toile et je suis tombé sur la plate-forme Etsy.com où j’ai trouvé de nombreux modèles de logos personnalisables pour moins de 20 euros.
Je me suis dit, à ce prix là, je ne risque pas grand chose. J’ai donc choisi un modèle, proposé le texte et commandé mon logo.
Très peu de temps après, le créateur Ali Delen est revenu vers moi pour confirmer la commande et me dire qu’il allait faire de son mieux. Car le problème c’est que Jean-christophe Le Brun, c’est un texte assez long pour un logo. C’est déjà bien compliqué à saisir dans certains formulaires de site web ou champs de logiciels de l’administration croyez-moi. Combien de fois ça c’est terminé et JLebrun…
Je lui ai proposé JC Le Brun, JCLB et mon nom complet. Une heure plus tard il est revenu avec cinq propositions dans lesquelles je pouvais choisir. Finalement une des versions avec mon nom complet était celle qui me plaisait le plus. Je lui es donné mon feu vert et le soir même je recevais six fichiers, versions noires et blanches en pdf, jpg et png. Un très chouette travail pour quasiment rien au final.
J’hésite à lui commander directement un autre logo, cette fois-ci complètement sur mesure, j’ai déjà une bonne idée de ce que je voudrais. En attendant, je trouve que les photos ont une autre gueule avec ce logo. Je ne regrette absolument pas cette petite dépense qui donne un tout autre cachet à mon travail. Ceci dit, logo ou pas, je ne vends toujours rien sur la boutique.
Il y a quelques semaines, je déballais le Nikon Z8 et préparais le boîtier pour ses premières sorties.
Après un moucheron collé au capteur, c’est la bague d’adaptation FTZ qui m’a donné du fil à retordre. Disons que j’ai eu un mal de chien à la fixer sur le boîtier. Et puis plus rien. Plus de moucheron, plus de problème de fixation d’objectifs et depuis quatre concerts je peaufine tant bien que mal mes réglages.
Puis j’ai reçu un e-mail du revendeur pour m’avertir que certains Z8 avaient un problème de verrouillage de l’objectif et que la marque rappelait certaines séries. C’est là que je me suis souvenu du problème avec la bague FTZ. Alors j’ai vérifié sur le site de Nikon, et mon boîtier faisait bien partie des appareils rappelés par le fabricant. Décidément, je jouais de mal chance.
D’autant plus que le boîtier serait absent pendant quinze jours à un mois, ce qui m’obligerait à revenir au Z6 et son capteur très encrassé.
Après avoir fait des démarches auprès du SAV, j’ai été mis en liste d’attente pendant une dizaine de jours avant de recevoir mon bon de retour. Sauf que le grand soleil revenait et que je voulais monter au Champ du Feu regarder les étoiles. En plus, quelques membres du club photo projetaient une sortie ornithologique en Allemagne la semaine suivante. Difficile de me séparer du Z8 dans ces conditions.
C’est un peu comme renvoyer son cadeau de Noël au magasin parce qu’il y a un truc qui ne fonctionne pas bien. C’est carrément trop injuste.
Ceci dit, il fallait bien que je l’expédie ce Z8. Alors, après avoir repoussé maintes fois ma décision à cause d’une sortie astro, de photos d’oiseaux ou de concerts, j’ai fini par emballer le boîtier et le livrer au relais le plus proche.
Je viens d’apprendre que des modèles de Z8 auraient également des problèmes au niveau des ergos de la courroie. J’espère qu’ils vérifieront ça lors du SAV car je ne voudrais pas me retrouver avec un Z8 et son objectif au sol, comme c’est arrivé à un photographe il y a peu. Je ne voudrais surtout pas subir un second rappel du boîtier dans quelques semaines. En fait j’aimerais surtout profiter de mon nouveau joujou.
En Allemagne, sur les pentes d’un volcan éteint depuis longtemps, des oiseaux multicolores viennent se reproduire chaque année.
Il s’agit d’un événement incontournable pour les photographes animaliers, incontournable certes, mais pour ma part, je n’en avais jamais entendu parler. Ça en dit long sur le photographe que je prétends être…
C’est mon épouse qui m’a parlé la première fous de ce site. Une association de petits vieux proposait une promenade pour découvrir ces oiseaux magnifiques. Mais comme les retraités ne travaillent pas, ils se promènent souvent en semaine.
La seconde fois, c’est mon ami Robert du club photo que je fréquente qui m’a proposé d’aller un samedi après-midi sur ce spot qu’il connaît bien. Hélas, je couvrais ce jour là un concert en Lorraine donc j’ai dû décliner l’offre alléchante.
La seconde proposition fut la bonne. Le jeudi en soirée, juste après le travail et le quatorze juillet, nous sommes partis à trois direction le Kaiserstuhl, chargés de bazookas et déguisés comme des combattants.
A bien y réfléchir, j’étais dans une voiture avec deux retraités. Cela n’aurait pas beaucoup changé de la promenade proposée par mon épouse au final.
Les guêpiers d’Europe, les oiseaux que nous étions venus photographier, nichent dans des trous dans la roche, sur les parois verticales. Ils se nourrissent d’insectes comme les guêpes (d’où leur nom) qu’ils attrapent au vol.
Des oiseaux très agiles qui virevoltent, manœuvrent et s’accrochent à la pierre pour rentrer dans le nids, nourrir leurs oisillons et repartir aussitôt à la chasse.
Tout va très vite entre le moment où le guêpier approche du trou et où il en repart. Il faut être rapide, réactif et prêt pour réussir une photographie. Avec un 200-500 mm à bout de bras et des réflexes de tortue, l’exercice est des plus difficiles pour moi.
Avec une focale de 500 mm en DX au 4000eme de seconde, 5.6 d’ouverture, un autofocus à détection d’animaux et une cadence infernale de 20 images par seconde, j’avais bon espoir de réussir quelques images.
Les débuts furent pathétiques. Capturer un oiseau virevoltant dans le ciel avec 4,5 kilogrammes à bout de bras, un oeil dans le viseur, l’autre pour guider la manœuvre, c’est assez sportif. Quand je cadrais l’oiseau, l’autofocus était en panique et sinon je chopais du ciel bleu. La moitié des photos prises ce jour là montrent des feuilles, des murs et du ciel bleu. Rien d’autre.
J’ai fini par attraper quelques chose en plein vol. Un ULM en fait, puis je me suis concentré sur les guêpiers sortant des trous. Là encore, j’ai souvent visé le mauvais nid et malgré un déclenchement au 4000 eme j’ai loupé les instants cruciaux faute d’une rafale adaptée.
Après quelques réglages, choix de spots, j’ai enfin eu quelques petites victoires histoire de ne pas rentrer bredouille. Il faut dire qu’avec plus de 700 déclenchement, je pouvais espérer obtenir quatre ou cinq clichés acceptables.
Outre les guêpiers, nous sommes tombés sur un faucon, un machin huppé (que je n’ai pas vu) et des petits piafs. J’ai photographié également un chasseur d’images camouflé et planqué qui nous a bien fait comprendre que si nous approchions, son 600 mm servirait de massue au lieu d’objectif.
Il faut dire que les trois français sont arrivés avec leurs gros sabots sur le terrain de chasse des photographes déjà installés. Bizarrement, les guêpiers se sont fait particulièrement discrets après notre débarquement tout en finesse et le déploiement de l’artillerie lourde. Les oiseaux ont attendu une bonne demi-heure avant de reprendre leur va et vient jusqu’aux nids. Mais nos voisins d’outre Rhin, sans doute habitués aux gauloiseries, ne nous en ont pas trop tenu rigueur et l’un d’entre eux nous a même désigné du doigt un guêpier posé sur la vigne tout près de nous.
Au final je repartirai avec quelques photos dont je suis relativement content. La balade valait le coup, même si j’ai dû attendre 22h pour remplir mon estomac après la salade verte du midi.
Pour aller de l’Alsace à la Lorraine, les péniches empruntent un ascenseur. Si si !
Cela se passe près de Arzviller, lieu choisi par les clubs photo de Sarrebourg et de Lunéville pour organiser leur rencontre annuelle des associations.
Je n’avais jamais parcouru ce canal aux nombreuses écluses pittoresques et j’étais curieux de rencontrer d’autres photographes. Donc samedi matin j’ai pris la route d’Arzviller pour atteindre la seconde écluse où de nombreuses voitures étaient déjà garées. Il y avait nettement plus de boîtiers photos que de personnes présentes, pourtant, il y avait du monde.
Plusieurs clubs avaient répondu présents, venant pour certains en force et de loin comme d’Epinal. Moi j’arrivai d’Illkirch et j’étais seul ce qui a nettement facilité mon accueil dans ce groupe d’habitués.
Le matin, de dix heures à onze heure trente, heure sacrée pour l’apéro lorrain, nous avions quatre écluses à visiter et quatre-vingt dix minutes pour faire connaissance.
Je me suis tout d’abord concentré sur la photo, en solitaire, peinant à trouver mes marques au milieu de tout ces inconnus. Mais petit à petit les échanges ont commencé. Le conseil d’un angle de vue, un mot sur le matériel, un spot à ne pas manquer.
L’apéro approchant nous sommes revenus vers le camp de base pour gouter au punch Lorrain, une spécialité peu recommandable par grosse chaleur. Les langues se sont déliées et les derniers glaçons ont fondu.
Après un casse croûte, une ébauche de sieste pour certains, ce fut l’heure de la photo de groupe, que Sébastien, grand organisateur de l’événement confia au petit nouveau de la bande, c’est à dire moi même. Par sécurité, car il ne faut jamais se fier à un petit jeune et son déclenchement à distance hasardeux, un second photographe ainsi qu’un drone assurèrent mes arrières, au cas où.
L’après-midi, ceux qui étaient restés, sont repartis, cette fois en petits groupes, pour descendre les 18 écluses qui jalonnent les deux kilomètres du canal. Un parcours ombragé sur une piste cyclable jalonné de maisons d’éclusiers pour certaines bien restaurées et pour d’autre, presque à l’abandon.
Cette promenade bucolique fut l’occasion de mieux faire connaissance avec quelques personnes, de parler photographie et de réaliser quelques images intéressantes comme celle d’un canal asséché ou des lourdes portes d’écluses.
En fin de journée, les plus courageux sont montés jusqu’à un château pas trop éloigné. Pour ma part je suis reparti vers l’Alsace retrouver mon épouse, inquiète de n’avoir pas eu de nouvelles depuis le matin. Une chouette initiative, interrompue par la COVID-19 et que j’ai bien l’intention de renouveler l’année prochaine.
Vendredi 30 juin vers 15h place Kléber à Strasbourg.
Un pétard explose. De la rue adjacente montent quelques cris de surprise et de peur.
Soudain, un groupe de gosses, presque tous habillés en noir avec des capuches, un masque sur le visage, surgissent du carrefour et se précipitent sur la vitrine de l’Apple Store.
Pas de message, pas de banderole, ni de slogan. Des marteaux sortent des sacs et s’acharnent contre le verre. Ils viennent pour casser.
Une vitrine se lézarde puis une autre. Une porte vitrée explose et brusquement le groupe hésite. Un adulte en retrait, téléphone à la main pour filmer, encourage les gamins à pénétrer dans le magasin.
Un, deux, puis trois jeunes s’enhardissent et tentent de rentrer. C’est là qu’un autre adulte, peut-être sorti de l’Apple Store, leur bloque le passage. Il y a soudain du flottement chez les gosses et les ados.
Deux pétards sont jetés dans le temple de Steve Jobs et explosent avec fracas. Dans la foule de curieux, plusieurs personnes crient. Certains jeunes reculent, sans doute effrayés par la tournure des événements. Ils se replient dans les rues et vers le tram qui ne circule plus.
Les commerçants aux alentours se dépêchent de baisser les grilles des magasins, deux vigiles dérisoires bloquent l’entrée d’un parfumeur de la place Kléber.
Les touristes ne comprennent pas, certains fuient dans l’a mauvaise direction, d’autres dégainent leur smartphone, amusés par la scène. La place Kléber, encore occupée par le marché qui se remballe en catastrophe va devenir un champ de bataille si la police intervient.
J’étais venu me promener en ville et faire quelque photos, je suis servi. Comme bien d’autres, je m’éloigne de la scène de guérilla urbaine, je n’ai pas envie de me retrouver au milieu des affrontements même si la tentation photographique est forte.
Je me replie vers la rue des Francs-Bourgeois qu’une première voiture de police remonte tout gyrophares allumés. Deux autres suivront rapidement. Les trams font demi tour à l’arrêt Langstross et repartent vers le sud. Je m’engouffre dans la première rame pour rentrer avant que cela ne dégénère vraiment.
Deux casseurs prennent place à bord, l’air de rien, faisant profil bas. Ils n’ont plus de masque mais gardent leurs capuches. J’attends des commentaires, « ils auraient pillés l’Apple Store », « c’est la guerre en ville », « la police est partout ».
Arrivé à la maison, les centre commerciaux, les bâtiments publics et les transports ont été bouclés. Les forces de l’ordre ont investi la ville.
Bon, samedi j’irai prendre des photos à la campagne.
A part si vous shootez en studio, en concert où en ville, pour faire des images et varier les sujets, vous aurez besoin de vous déplacer. Une solution consiste à prendre la voiture, mais bilan carbone oblige, mieux vaut éviter. A pied, à moins de traverser la l’Europe d’Ouest en Est pendant les vacances, le périmètre est très vite limité. Un compromis intéressant consiste à partir à vélo, pour augmenter votre rayon d’action sans pour autant prendre la voiture.
Avec les beaux jours, je me suis motivé à monter sur deux roues et ce malgré quelques déboires récents, pour arpenter les chemins dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres autour de la maison. Rien de très exotique au final, mais de beaux paysages de campagne accessibles sans voiture, à une allure tranquille qui permet de découvrir, de s’arrêter n’importe où et de prendre le temps.
L’ennui c’est qu’il faut emporter avec soi un appareil photo, de l’eau, ses papiers et un téléphone en cas de galère. C’est là qu’intervient le choix du sac. Il ne faut pas qu’il repose sur le dos pour ne pas terminer en éponge, il faut qu’il tienne bien pour ne pas gêner les mouvements et soit assez grand pour y glisser un hybride, un objectif, des papiers et un téléphone.
J’ai essayé avec un petit sac à bandoulière, ne pouvant contenir que l’appareil. Le truc ballottait tout le temps dans mon dos où sur le côté, me dérangeant tout le temps. Le grand sac était hors de question, à cause de son encombrement, de son poids et surtout parce qu’il couvre tout le dos. Sans parler du fait qu’il faut le décrocher pour prendre un appareil. Restait un sac intermédiaire, assez mal fichu, avec deux compartiments, qui se porte en diagonale. Il n’est pas pratique car l’espace supérieur ne peut pas contenir un hybride et son objectif et que l’étage inférieur est conçu pour les objectifs. Mais en enlevant les séparations du bas, je peux y caser aisément le Z8 et un 24-200 mm. Du coup, en haut je place mes papiers, mon téléphone et éventuellement un truc à grignoter.
L’avantage de se sac, c’est qu’il offre un accès au matériel sans avoir à l’enlever, juste en détachant une attache. Et ça, à vélo, c’est top.
Ma première sortie, un trajet d’à peine 25 km car il faut commencer en douceur, m’a conduit à Achenheim pour une exposition photo en passant par le magnifique canal de la Bruche. L’expo méritait l’effort, le club en question est très élitiste mais ces membres proposent un travail de haut vol. Au retour, j’ai pris mon temps, m’arrêtant à une écluse, au bord d’un pré et près d’un centre équestre.