Je suis un like addict. Un gros bébé avide d’amour et de reconnaissance.
Je pense que de tout temps cette maladie m’a dévoré. Je programmais pour que les autres utilisent mes logiciels, j’ai mené des parties de jeu de rôle pour avoir un public attentif à mes histoires, j’ai fait de la radio pour avoir un auditoire, j’ai fait des exposés pour épater la galerie avec mes misérables connaissances.
Et puis Internet est arrivé. Naturellement j’ai créé un site web avec un compteur de visites, j’ai écumé les forums donnant mon avis sur tout et sur rien, juste pour être lu, j’ai donné des cours d’informatique pour avoir des élèves, j’ai chroniqué de la musique pour donner mon avis et être approuvé, j’ai programmé un webzine pour augmenter le nombre de mes lecteurs.
Et puis le 2.0 est arrivé avec ses médias sociaux et ce fut la plongée en enfer. Le like, le favori, le j’aime, le retweet, notifications, le partager, les followers, les visites. Combien de like aujourd’hui ? Combien de partages ? Combien de pages vues ?
Je croyais en être sorti de cette addiction, avoir abandonné mon iPhone, cessant de scruter les compteurs, ne cherchant plus à exploser le best score de la veille.
Mais non, j’ai replongé. La faute à qui, à Flickr.
Car si j’ai pris beaucoup de recul avec Facebook, Twitter, Google ces dernières années, j’ai également publié de plus en plus de photographies sur la toile et chaque fois qu’une image est en ligne, j’en scrute le nombre de vues, de favoris. Pas tout le temps d’accord, mais au moins une fois par jour.
Et puis j’ai posté cette photo, somme toute assez banale même si elle est jolie. Ma femme lui a trouvé un titre, « Postures », et la photographie prise lors d’une ballade est devenue virale. Elle m’a très vite échappé. plus de 35000 vues, plus de 150 favoris, plein de commentaires élogieux, je suis perdu, un peu comme avec cette éclipse pourtant banale. Du coup, toute la journée, je suis resté scotché aux compteurs, assistant impuissant au buzz numérique de mes pixels, partagés, commentés, regardés, me demandant jusqu’où cela irait. Car cette photo, j’ai failli la jeter, lui préférant une autre qui n’a aucun succès.
Je suis un like addict qui souffre d’incompréhension. J’aimerais tant que le travail que je juge digne soit salué à sa juste valeur. Mais non, ce buzz n’est qu’un effet de masse, un pur hasard, un truc machin papillon. Ce matin j’ai posté une autre image que je trouve sublime. Elle sera likée par trois personnes et vues par une centaine. Combien de temps faudra-t-il attendre encore avant une nouvelle orgie d’amour et de reconnaissance ? Je sens que je vais déprimer…
Heureusement il y a le blog, le blog qui va relancer le buzz sur cette photo dont voici le lien, le lien pour que vous alliez la voir, pour que les compteurs s’affolent, pour que reviennent l’adrénaline, la reconnaissance, l’amour, la gloire. Oui, je suis un gros malade.
L’an passé, un réparateur d’ordinateur me recommandait PcProtect pour protéger mon ordinateur, car sous Windows, sans antivirus point de salut. L’antivirus étant un facteur non négligeable de ralentissement de la machine sans parler de toutes les mises à jours qui consomment du CPU en permanence, autant bien choisir.
Donc confiant – le gars avait bien bossé sur ma machine, lui donnant un second souffle – je vire Avast, installe PCProtect et paye 31 € pour une année d’abonnement sur leur site. L’antivirus semble fonctionner, tout comme Avast d’ailleurs qui, notons le est gratuit dans sa version de base.
Hélas, quelques jours après une mise à jour Windows 10, je découvre que PCProtect ne me protège plus. Le service après vente contacté sous entend que j’ai installé un second antivirus sur ma machine, ben voyons… je suis stupide mais quand même, et puis, j’ai été admin Windows NT dans ma jeunesse, il ne faudrait tout de même pas me prendre pour un béotien en informatique… Bref. Je finis par désinstaller PCProtect et le réinstaller pour que tout revienne à la normale.
L’incident se répète presque à chaque mise à jour Windows 10 et souvent, pendant quelques jours je suis sans protection avant de découvrir à nouveau l’anomalie.
Fatigué du couple infernal Windows 10 et PCProtect, je désinstalle l’antivirus et remet Avast à la place. Tout va soudain beaucoup mieux. Je suis protégé en permanence et gratuitement.
Mais, surprise, en faisant mes comptes en janvier, je découvre un débit imprévu de 118.80 € sur mon compte. PCProtect ! Mais heu ? Je vais sur leur site et découvre que le 2 décembre 2018, ils ont, sans m’en informer, renouvelé mon abonnement et prélevé 118.80 € sur le compte bancaire avec ma carte.
Bonjour,
J’ai découvert ce jour, en consultant mes relevés de comptes, que vous m’avez facturé automatiquement 118.80 € le 02/12/2018. Je n’ai été averti par vos services à aucun moment d’un éventuel renouvellement de mon abonnement et je n’utilise plus votre antivirus depuis plusieurs mois déjà.
Je vous prierai de bien vouloir rembourser ce montant dans les plus brefs délais. Cordialement
A cette date PCProtect était déjà de la préhistoire pour moi d’où ma surprise. Je contacte donc poliment leur support, les informant que je n’ai jamais souscrit pour une année supplémentaire, que je n’ai pas autorisé le débit des 118.80 € et que je n’utilise plus leur antivirus depuis plusieurs mois.
Salut Le Brun, Je m’appelle Elaine F. Riney et je suis membre de l’équipe de conservation de la clientèle de PCProtect Antivirus. Votre demande de renseignements récente concernant la facturation m’a été transmise et je voulais contacter personnellement pour vous aider à répondre à toutes vos préoccupations. Après avoir localisé l’historique de votre compte, je constate que vous avez acheté le package Antivirus Pro de 12 mois le 2 décembre 2017. Nos archives indiquent que vous utilisez activement notre logiciel antivirus en temps réel sur votre ordinateur Windows 10. Le Brun, en tant que nouveau client, vous aurez droit à une remise de lancement qui, une fois renouvelée, sera rétablie au taux normal. Cela dit, je vous ai accordé un remboursement partiel de 96,00 € pour vous garder avec nous. Cela signifie que vous ne payerez plus que 22,80 € pour une protection supplémentaire contre les programmes malveillants de 12 mois. S’il vous plaît laissez-moi savoir si vous n’êtes pas satisfait de cette résolution. Passez une bonne journée, Elaine F. Riney Représentant du service à la clientèle, PCProtect
Vingt quatre heures plus tard ils me renvoient un courriel. Ils me proposent alors une grosse réduction, très grosse, ce à quoi je réponds fermement que je veux un remboursement complet de leur prélèvement.
Bonjour Madame Riney,
J’ai désinstallé PCProtect il y a plusieurs mois et l’ai remplacé par Avast. Je n’avais pas été sur le site pcprotect.com pour retirer mon ordinateur des appareils utilisant votre antivirus, ignorant qu’il y avait un renouvellement automatique de l’abonnement à l’antivirus. Je ne désire pas utiliser votre produit, qui lors des mises à jours Windows 10, se désactive sans prévenir et qui nécessite alors une réinstallation du produit. N’ayant pas été informé d’un éventuel renouvellement de l’abonnement, je vous demanderai de résilier mon abonnement et de rembourser au plus vite les 118.80 € débités le 2/12/2018 sans mon consentement.
Cordialement
Le lendemain je reçois leur réponse, ils me remboursent. Enfin, d’ici quelques jours.
Salut Jean-Christophe, Merci pour votre réponse. Je peux confirmer que votre compte PCProtect a été entièrement annulé et qu’aucun autre paiement ne sera effectué. Le montant total de 118,80 € a été remboursé. Le remboursement devrait apparaître sur votre compte dans les prochaines 48 heures. Toutefois, cela peut prendre jusqu’à 7 jours ouvrables en fonction de votre banque; ne vous inquiétez pas si cela prend un peu plus longtemps. S’il vous plaît laissez-moi savoir s’il y a quelque chose d’autre, je peux vous aider avec. Sincères amitiés, Jay Sparks Représentant du service à la clientèle, PCProtect
Honnêtement, trouvez-vous ces pratiques correctes ? Cela s’apparente à de la vente forcée. Vous achetez un produit et sans en être informé, vous vous retrouvez avec un renouvellement automatique annuel et un prix multiplié par quatre. En creusant dans les recoins du site PCProtect vous trouverez peut-être, avec beaucoup de patience, comment annuler votre abonnement. Croyez -moi c’est tordu, et si vous n’allez pas sur leur site, que vous désinstallez l’antivirus et que vous ne suivez pas scrupuleusement vos comptes, vous serez débité de montants farfelus sans y prendre garde.
Microsoft pratique également cet exercice pour l’abonnement en ligne de la XBox. Si vous le souscrivez pour un mois, ils renouvellent automatiquement l’abonnement le mois suivant, mais au moins là, vous êtes prévenus, même si, pour mettre fin au renouvellement automatique, vous devrez là encore vous accrocher.
La transition énergétique, voila le sujet à la mode, surtout depuis l’annonce d’une taxe sur les carburants qui a mis le feu aux poudres.
Peut-on concilier petits salaires et écologie ? Je pense que oui, à condition de revoir notre mode de vie.
Commençons par la voiture qui a cristallisé bien des débats. On nous dit, passer à l’électrique. « Votre vieux véhicule pollue énormément, mettez-le à la casse, en plus vous recevrez une prime ». C’est vrai que le véhicule électrique n’émet pas de CO² par le pot d’échappement. Mais pollue-t-il moins qu’un bon vieux diesel crachant sa fumée noire ?
La construction d’un véhicule électrique est, à ce jour, plus polluante qu’un véhicule diesel. Ben oui, c’est comme ça, les batteries c’est sympa mais elles sont remplies de composants très polluants qui nécessitent des matériaux rares et complexes à produire. Lorsqu’un véhicule électrique roule, il consomme de l’électricité, c’est évident n’est-ce pas ? Mais d’où vient l’électricité ? De l’éolien, du solaire, des barrages ? Non, principalement du nucléaire ainsi que du thermique en France. Alors si dans l’hexagone nous disposons de beaucoup d’électricité venant de l’atome, ce n’est pas le cas de la Chine par exemple où des Etats-Unis. Et électricité, dit transport et pertes , beaucoup de pertes (de l’ordre de 10%). Si tout le monde passe à l’électrique, il va falloir la produire cette électricité. Va-t-on construire des éoliennes, des fermes solaires, des EPR, des centrales à charbon ? Gardez votre voiture pourrie qui pollue, vous polluez moins qu’en jetant votre caisse à la décharge et en vous offrant un calèche rutilant de chrome, et vous économiserez de l’argent. En plus, il est probable que l’on vous enfume un peu sur ses magnifiques performances énergétiques, l’autonomie et le taux de pollution des nouveaux véhicules.
On nous demande d’être écolo mais qui a eu l’idée de relancer le transport en bus sérieusement ? Prenez le bus (vous savez le gros truc diesel qui se traîne pendant 6 heures pour faire un Strasbourg-Paris), le train c’est trop cher. Du coup nous avons plein de bus qui sillonnent la France, une belle idée. Sans parler des camions. Pourquoi favorise-t-on toujours ce mode de transport des marchandises, est-il si important d’encombrer la route avec des 38 tonnes alors que nous avons un réseau ferroviaire très dense et des canaux. C’est un choix politique, ne pas faire de vagues. Les routiers sont sympas, mais faut pas les énerver non plus.
Et si vous essayez de raisonner vos déplacements ? Covoiturer pour aller bosser, marcher à pied ou à vélo pour des petits trajets, utiliser les transports en commun lorsque c’est possible, éviter de prendre l’avion pour aller bronzer vos fesses aux Maldives. Je ne dis pas que tout le monde peut le faire, la SNCF supprimant à la pelle les petites lignes ces dernières années, mais cela vaut la peine d’essayer. Des petits efforts au quotidien, qui une fois encore, vous ferons faire des économies. Oui parce que entre l’achat, l’assurance, l’entretien, le carburant, une voiture, ça coûte une blinde !
Et que penseriez-vous de moins consommer ? C’est bête mais évident pourtant, si on consomme moins, on pollue moins, tout simplement. Pourquoi changer de smartphone tous les ans, pourquoi acheter une télévision 3D 4 K alors que celle qui trône dans votre salon fonctionne parfaitement ? Pourquoi s’offrir une paire de Nike à la mode alors que celles que vous portez sont en bon état ? Pourquoi changer de déco alors que celle que vous avez est encore très belle ? Pourquoi commander un truc sur Internet alors qu’il y a des boutiques près de chez vous, pourquoi demander la livraison pour demain alors que votre commande pourrait arriver dans une semaine ?
Nous sommes conditionné à acheter compulsivement. Nous sommes noyé sous les publicités pour alimenter nos insatisfactions. Nous sommes manipulés pour consommer. Il faut de la croissance pour créer de l’emploi nous dit-on. Connerie !
Et si nous fabriquions des produits réparables, des machines à laver qui durent dix ans, des voitures increvables, des appareils solides, résistants, qui lorsqu’ils tombent en panne, peuvent être amené dans une échoppe, pour être remis en état. Que faites-vous lorsque votre cafetière tombe en panne ? Vous la jetez non pour acheter le dernier modèle avec des LED bleues. La réparation créerait l’emploi perdu dans la fabrication. Des métiers valorisant en plus, il est toujours plus sympa de remettre en état un lave linge que de l’assembler à la chaîne.
Et si nous mangions mieux ? Je ne prône pas la culture végétarienne, loin de là, mais a-t-on besoin de manger autant de viande ? J’aime un bon steak saignant, j’ai dit un bon steak, mais je ne suis pas obligé d’en manger un par jour. Un par semaine, c’est amplement suffisant et du coup, je m’offre de la viande de qualité, pas celle que vous trouvez dans un hamburger de chez McDo. Manger mieux c’est aussi ne pas gâcher. Pourquoi acheter des aliments infects pour les jeter à la poubelle ensuite ? Et si nous mangions d’abord les produits que nous cultivons chez nous, pas forcément dans notre jardin, mais des produits qui poussent en Europe, de préférence dans notre département pour limiter les transports. Pourquoi se gaver de soja, d’oranges, d’ananas, de bananes, d’huile de palme et j’en passe alors que localement vous pouvez manger des pommes, des poires, des prunes, des pommes de terre, des courgettes, des carottes, du choux ? Manger local en circuit court, idéalement bio, ça n’est pas forcément plus cher. Je ne parle pas d’autarcie soyons clair, je laisse ces idées à la con aux extrémistes, je parle juste de faire attention. Pas question par exemple de se passer de café et de cacao, sans café je suis mort, sans cacao, ma femme est invivable.
Chauffer moins, éclairer ce qu’il faut, débrancher ce qui est inutile. Oui c’est bête mais c’est facile à faire. Un pull, des chaussettes, des chaussons et à 18°C vous serez très bien chez vous et vous économiserez sur votre facture de gaz, d’électricité ou de pétrole. En plus ça vous rapprochera très vite de votre moitié sous la couette vous verrez. Attention, ne soyez pas des lapins non plus, nous sommes trop nombreux sur la planète. Alors oubliez les familles nombreuses et protégez-vous. Baissez les thermostat, mettez le chauffage en veille quand vous vous absentez. Éteignez les lumières dans pièces où vous n’êtes pas, ne laissez pas les appareils électriques en veille. C’est si compliqué ?
Et Internet, avez-vous conscience de l’énergie dépensée à chaque fois que vous êtes sur Internet ? Vous me direz, ça n’apparaît pas sur la facture, oui c’est vrai, mais indirectement, vous le payez forcément. Rien n’est gratuit sauf l’air que vous respirez, enfin, pour l’instant. A chaque recherche Google, à chaque Tweet, à chaque vidéo de chaton regardée, vous faites tourner la machine infernale des équipements web éparpillés sur la planète, routeurs, serveur, onduleurs, switchs, data-centers… A chaque action sur votre smartphone, tablette ou PC, vous brûlez de l’énergie. Alors raisonnez votre usage du net.
Oui mais que va-t-on faire si on ne traverse pas la France en voiture, si on ne survole pas les océans en avion, si on se les gèle dans la maison, si on peut peut plus grignoter n’importe quoi, si on ne joue pas avec le dernier gadget inutile, si on ne surfe pas sur la toile ? On va s’ennuyer !
Faites du sport, revoyez vos amis, jouez avec vos enfants, lisez un livre, faites un potager, réparez les trucs en panne chez vous, reposez-vous, marchez, promenez-vous à vélo dans la campagne, vivez quoi !
Tout ça c’est bien joli, mais c’est plus facile à écrire qu’à mettre en pratique. Je ne suis pas pauvre, pas encore, mais la retraite approche… Ma voiture est pourrie et je ne vais pas la changer. Je chauffe peu ma maison (17°C) et je fais attention aux lumières et aux appareils électriques. Je roule très peu, j’utilise beaucoup les transports en commun, mes pieds, le vélo et je prends l’avion, au maximum une fois par an sur des trajets raisonnables (en fait je déteste voyager, mais chut !). Hélas tout le monde ne dispose pas non plus d’un réseau de transports en communs bien organisé, les citadins comme moi sont des privilégiés.
J’achète beaucoup de musique, de jeux et de matériel photo, je l’avoue, des produits conçus et fabriqués dans des pays lointains le plus souvent et que je fais venir par des transporteurs pollueurs.
J’essaye toutefois de limiter ma consommation culturelle en livres et DVDs en empruntant dans les médiathèques, même si ça me fait mal au cœur pour les libraires indépendants. Et encore une fois, soyons honnête, tout le monde ne dispose pas de ces lieux de culture qui existent dans les grandes villes.
J’aime le jus d’ananas, le café et les clémentines mais je mange peu de viande.
Et pour Internet, je suis un très mauvais très élève, la preuve, j’en use et en abuse et c’est mal. Bon, il faut dire que mes enfants ne veulent plus jouer avec moi, que les galipettes sous la couettes c’est sympa mais fatiguant et surtout je ne peux plus faire de sport, alors bon, je compense.
A partir de quel moment devient-on un critique ? Et de quel droit peut-on s’autoproclamer critique ? Au verbe critiquer je préfère celui de chroniquer, car pour être critique, il ne suffit pas de pondre un papier et de donner son avis, il faut disposer de sérieuses connaissances sur le sujet que l’on traite pour en parler.
Critiquer, c’est donner son avis en pleine connaissance de cause, s’appuyer sur des éléments de comparaison, maîtriser son sujet, être objectif. Chroniquer, c’est donner son ressenti, plus ou moins étayé d’expériences passées.
Avec l’avènement d’Internet, de nombreux inconnus s’autoproclament critiques. Sont-ils diplômés des Beaux Arts, musiciens, peintres, écrivains, ont-ils poursuivi de longues études littéraires, philosophiques, journalistiques ou bien sont-ils juste en manque de reconnaissance ?
Sur Neoprog.eu, je me permets de donner un avis sur tout et sur rien, un concert, un riff de guitare, le mastering d’un album, la voix d’une chanteuse, l’éclairage d’une salle, la pochette d’un album, l’accent anglais d’un chanteur. Je ne suis pas ingénieur du son, ni même musicien, encore moins chanteur ou professeur d’anglais. Mon avis ne reflète que mon ressenti et la comparaison avec des expériences passées.
Je ne suis pas critique, même si, avec assurance, je donne mon opinion et la publie sur Internet. Tout au plus, je rédige une chronique qui parle de ce que j’ai ressenti. Lorsque je discute avec les musiciens, je leur dis souvent « ne lisez pas mes chroniques, elles ne reflètent souvent que mon ressenti à un instant donné », ressenti qui peu varier en fonction de mon humeur, de ma fatigue, de mes envies du moment.
A Neoprog.eu, nos avis sur les groupes, les albums, les concerts ne reflètent que notre ressenti et divergent parfois entre nous. Nous ne sommes pas des professionnels, à peine des amateurs éclairés qui rédigeons nos chroniques sur notre temps libre. Nous essayons autant que faire ce peut, de soutenir la scène progressive, même si certains jours, nous ne sommes pas forcément emballés. Nous ne cherchons pas pour autant à ne parler que des bonnes choses, quand nous n’aimons pas, nous le disons aussi car après tout nous avons une responsabilité, parfois nos mots guident les écoutes de certains d’entre vous.
C’est celui qui chronique qui donne le ton et il n’est pas question d’afficher nos diverses sensibilités, nos désaccords, nous l’avons fait, ça n’a rien donné de bon. Si vous lisez une actualité, une chronique, un live report publié à Neoprog.eu, le texte reflète l’avis, à un moment donné, de la personne qui l’a écrite. Ce n’est en aucun cas parole d’évangile. Toutes opinions, religions, tendances politiques ont le droit de s’exprimer. Prenez nos avis pour ce qu’ils sont et ne les confondez pas avec des critiques, même si les critiques, elles aussi sont critiquables.
Vous connaissez peut-être mes problèmes avec Facebook ? Un jour je te déteste, un jour je te hais.
Pour des raisons d’audimat, j’ai décidé, à contre cœur, de renouer avec les groupes de Zuckerberg. J’ai demandé à rejoindre un groupe français parlant de rock progressif.
Il faut savoir que pendant quelques années j’ai hanté ces groupes à la recherche de nouveautés, d’infos, de lecteurs. J’ai posté des vidéos, donné mon avis, écouté, je me suis aussi fait contredire, insulter, j’ai perdu mon temps en débats stériles, et un jour j’ai tout plaqué pour le silence. Oui je fais rarement dans la demie mesure.
Et donc lundi dernier vers 9h, je rejoins un groupe, histoire de tâter le terrain. Dès le « Bonjour merci de m’avoir accepté », ce que l’on appelle une formule de politesse chez les êtres humains normalement constitués, je me fais vanner. Heureusement, un ami de la vraie vie, lui, salue mon retour dans les groupes, au moins un, ça fait chaud au cœur, puis d’autres se joignent à lui. Je me sens moins seul soudain.
Voyant passer un clip de Soup, j’annonce qu’ils seront en concert le 18 novembre avec The Watch Chez Paulette (qu’on se le dise, pub gratuite, je n’ai pas d’intéressement sur les billets vendus) et là miracle, pas d’esclandre, pas de remarque acerbe, c’est beau quand même. Un gars dit même que ce serait pas si mal de bouger ses fesses pour aller à ce concert, un autre que l’association ArpegiA fait du beau travail pour le prog.
Plus tard, pour sonder la foule, vu que nous venons de publier la chronique de Symphonized, je poste une vidéo d’Anneke, réaction ? Un commentaire affligeant affirmant que depuis The Gathering, elle n’a rien fait de bon. Rho putain, la journée va être longue. Je suis certain que le gars n’a pas pris le temps de visionner le très beau clip en question.
C’est là que je décide d’attendre un peu avant de poster la chronique dans ce groupe, soyons prudent.
Plus tard, je tente de faire de la pub pour Light Damage, un groupe Luxembourgeois que je connais un peu, avec un clip et en commentaire d’un extrait de la chronique de leur dernier album, parlant du morceau en question. Quelques secondes plus tard, un commentaire tombe : « La citation vaut-elle la musique ? » ou un truc du genre. Je réponds que la citation vient de ma chronique ce à quoi le grincheux répond qu’il n’a pas la chance d’être chroniqueur. Que répondre à ça, qu’être chroniqueur n’est pas forcément une chance, mais une passion, que cela demande travail et temps bla-bla-bla bla-bla-bla ? Non sans façon. Qu’il aille se faire voir.
Sérieusement…
Lundi 17h, dépité de cette triste expérience, je supprime mes posts du groupe et résilie mon inscription. J’aurai tenu tout de même 8 heures.
Alors je pose la question : suis-je antisocial antipathique anticalcaire anticoagulant ? Les progueux français sur Facebook n’ont-ils rien d’autre à faire de leur temps que dénigrer les autres ? La planète serait-elle peuplée de cons ? Était-ce un mouvais jour ? Suis-je le con de l’histoire ?
Un ver solitaire invisible se terre dans ma demeure.
Il se manifeste le plus souvent lorsque le rez de chaussée baigne dans des ondes fluctuantes. Tout d’abord ce n’est qu’un spectre vert qui scintille au niveau du sol, non loin de la prise ADSL, comme une luciole.
La créature silencieuse reste tapie à patienter dans le noir, attendant son heure, que je ne m’installe dans le salon, sa pièce de prédilection. Je sais qu’il est là, aux aguets quand j’allume mon ordinateur et que j’ouvre le navigateur Chrome. Il piaffe, il espère.
Dès que j’ouvre Gmail il en profite et se jette avidement sur moi, la gueule béante, me volant quelques minutes de vie, l’air de rien. Quand je réalise ce qu’il a fait, il est trop tard, il s’est caché, attendant dans l’ombre une nouvelle occasion. Elle ne tarde d’ailleurs pas, lorsque plongé dans la lecture des actualités de Facebook, je me réveille hagard, ayant perdu une demie heure de ma vie.
Mais ce qu’il préfère par-dessus tout, c’est lorsque que je dé-zippe un album de rock progressif et que je lance VLC sur la chaîne. Il peut alors dévorer plus de soixante minutes d’un seul coup de mâchoire.
Je ne sais où il se cache, mais dès que le Wifi inonde la maison, je le sens prêt à bondir, affamé. Alors pour sauver le peu de temps qu’il me reste à vivre, je coupe la Box le soir. Mais le monstre est plein de ressources, il se gave également d’ondes sonores et lumineuses. Outre la musique, il aime les rayons puissants du vidéo projecteur. Que je regarde une série TV ou un film, la bête, insatiable dévore goulûment mes heures de vie. Et plus elle mange, plus elle a faim. Son enveloppe ectoplasmique translucide regorge des secondes que j’aurai du passer à tondre la pelouse, nettoyer la cuisine ou terminer la salle de bain.
Pour lutter contre ce voleur de temps, j’ai décidé pendant les vacances de ne plus allumer Internet et la télévision, de ne pas prononcer à voix haute le nom de Sardaigne afin qu’il ne se cache pas dans nos bagages, afin de disposer de quelques instants pour lire, me promener, profiter du temps qui passe lentement, regarder les nuages bouger dans le ciel, les vagues moutonner sur la mer et le vent souffler dans les branches.
Hélas, à peine revenu à la maison, le chronophage affamé s’est jeté sur moi, plus avide de temps que jamais, se délectant du courrier et des messages en retard.
Au moment où j’écris ces mots, je découvre avec horreur qu’il m’a encore dérobé quinze nouvelles minutes de mon existence, pourtant Internet est coupé et je ne regarde pas de film. Elle m’attaque presque tout le temps maintenant.
Prenez garde, la bête est sournoise et se reproduit vite. Coupez votre Box, éteignez votre smartphone, n’allumez pas la télévision, installez-vous avec un livre, une bière et méditez sur le temps qui passe. Laissez l’ennui venir, c’est son pire ennemi, le seul capable de vous rendre quelques précieuses secondes de vie.
Au début de la télévision, vous pouviez regarder une émission ou un film sans interruption publicitaire. Les années passant, les interludes commerciaux se sont fait de plus en plus nombreux et aujourd’hui, sur certaines chaînes, impossible de regarder un film sans passer plusieurs fois devant le frigo ou bien aux toilettes, le temps que les publicités se terminent.
Pour Internet, le même schéma se répète. Après une ère de gratuité absolue, les encarts publicitaires ont commencé à polluer les écrans, sous forme de bandeaux, puis de popup, voire de vidéo qui remplissent tout l’écran pendant quelques secondes.
Inévitablement, les réseaux sociaux s’y sont mis à leur tour, Facebook avec son bandeau droit dédié aux annonces, Twitter avec l’insertion d’un twitt sponsorisé sur dix en moyenne. Le bandeau Facebook, je l’ai rapidement oublié, pour Twitter, j’ai passé de longues heures à bloquer des centaines d’annonceurs. Mais aujourd’hui Facebook passe de nouveau à l’offensive, utilisant le modèle de son concurrent, il pollue votre page avec un post de publicité sur cinq en moyenne, et là pas question de bloquer quoique ce soit, tout au plus vous pouvez masquer la publicité, moyennant une opération assez laborieuse.
Je sais, les pauvres, ils vous offrent un outil gratuit, puissant, performant, permettant de se faire plein d’amis, alors il faut bien qu’ils vivent les malheureux, qu’ils nourrissent leurs enfants. Car manifestement le pillage de nos informations personnelles vendues à prix d’or à leurs partenaires (oups désolé, nous nous sommes fait pirater) ne suffit plus à payer leurs villas luxueuses.
Mais font-ils le bon calcul ? Pour ma part je suis hermétique à la publicité. Elle m’agace. Fut un temps, à la télévision, elle était impertinente et drôle, comme le racontait si bien Frédéric Beicbeder dans 99 francs. Aujourd’hui elle manque cruellement d’humour. Elle est même irritante. Du coup, j’ai de moins en moins envie de parcourir les posts et les twitt. A force de matraquage publicitaire, ils finiront par dégoûter quelques irréductibles de naviguer sur les réseaux sociaux et perdront des utilisateurs, donc de l’argent.
Mes chers et nombreux amis, je m’aperçois aujourd’hui que je vous connais bien mal, votre visage ne me dit pas grand chose, pas plus que votre nom.
Vous n’êtes pas loin de cinq cent alors que je peine à retenir dix noms et cinq visages.
Qui êtes vous ? Nous sommes-nous, ne serait-ce qu’une fois rencontré ? Pourquoi sommes-nous devenus amis ? Je me suis souvent posé la question. Ne le prenez pas mal, mais connaître autant d’amis inconnus, cela interroge.
A de rares occasions j’ai refusé votre amitié, lorsque votre poitrine gonflée de vie et vos nuisettes avantageuses auraient pu heurter la sensibilité de mon épouse. Il m’est également arrivé de vous réduire au silence lorsque vos propos m’agaçaient et de vous mettre dehors lorsque vous vous dépassiez les bornes.
Qu’avons-nous en commun ? Une même passion pour la musique ? Est-ce bien la même d’ailleurs ? Un même besoin de combler notre solitude ? Je ne suis pas seul, désolé.
J’ai plus d’amis Facebook que de lecteurs réguliers du webzine. Ne parlons même pas des follower Twitter. Nombres d’entre eux sont des musiciens, devenus amis afin de faciliter nos échanges, pour me remercier d’une chronique. Quelques uns, ils sont devenus des connaissances voire des amis dans la vraie vie, mais c’est l’exception. Reste quelques lecteurs avec qui j’ai échangé une fois ou deux, des rencontres de concert que je ne reconnaîtrais pas forcément (pardon, je ne vous snobe pas, mais mon cerveau est limité à dix noms et cinq visages).
Il y a sans doute aussi ces amis qui sont mes ennemis, sans que je le sache. Des gens qui me détestent et qui restent mes « amis »… Et puis il y a ces inconnus absolus, avec qui je n’ai jamais échangé, des amis d’amis d’amis demandant à être amis. Dans le doute j’accepte certaines demandes, sauf pour les bombasses suspectes, on ne sait jamais, des fois que ce soit un promoteur avec son profil privé, ça arrive.
Je ne vous connaît pas les amis, vous ne me connaissez pas, alors pourquoi sommes-nous amis ? Pour faire grimper votre score Facebook, pour avoir un « people » dans vos connaissance ? Je ne suis pas un « people ». Vous ne likez pas mes articles de plus en plus rares, je ne vais pas sur votre profile, vous n’échangez pas de message avec moi, nous sommes de parfaits inconnus. Alors pourquoi sommes-nous amis ?
J’ai remarqué un comportement assez surprenant sur les réseaux sociaux. Lorsque que vous postez une information, un lien, un article, une chronique, vos amis, vos abonnés likent facilement, commentent, mais combien cliquent sur le lien et lisent réellement ce qu’il y a derrière ? Un sur dix ? Si je me fie aux statistiques du webzine du temps du groupe de discussion Neoprog, nous n’étions pas loin de ce score. Alors, quoi sert ce pouce en l’air, ce cœur, ce rire, cet air dubitatif ou en colère si les clickeurs fous ne regardent même pas vraiment le texte derrière la photo. Ils y en a même, qui commentent sans lire.
Je lis occasionnellement le fil d’actualités de quelques personnes que je connais, je like assez peu, je ne souhaite plus les anniversaires, que ce soit pour les vrais amis ou les inconnus, ça n’a pas de sens, je refuse la plus grande part des invitations car je ne suis pas un fan de guitare, ni de basse, ni de batterie, je n’enregistre rien dans les studios, je ne compte pas presser de vinyle ni devenir producteur. Je me suis retiré des groupes, je n’y allais de toute façon plus depuis longtemps et j’ai cessé les débats sur la toile, c’est épuisant.
Je suis bien tenté pas un grand nettoyage par le vide mais j’ai peur d’offenser des personnes, alors, si, vous qui me lisez, vous ne me connaissez pas, ne m’aimez pas, n’avez pas un besoin vital de rester en contact avec moi, n’hésitez pas à vous enlever de mes amis, je ne vous en tiendrais pas rigueur, bien au contraire. Si vous restez quand même, s’il vous plais, ne m’invitez pas dans des groupes, à des événements sans rapport avec le rock progressif et si vous êtes une bombasse désireuse de me rencontrer, essayez une méthode plus directe d’approche, car le numérique à ses limites…
Dix jours sans ouvrir Facebook, sans consulter Twitter, sans ouvrir Google+. Dix jours sans publier d’articles de blog, sans répondre à Messenger, sans gérer le webzine.
Dix jours durant lesquels, le matin au réveil, après un café, j’ouvrais un livre, écoutais un vieil album, lisais une BD, flânais dans le jardin. Dix jours presque déconnecté, pas totalement toutefois car je consultais les mails sans y répondre au cas où une guerre nucléaire aurait éclaté pendant la nuit, histoire de me tenir informé. Il n’y en a pas eu, heureusement.
Est-ce ça m’a manqué ? Le premier jour oui. Ne pas tenir mon sex toy en main en permanence, ne pas consulter les notifications, ne pas le laisser connecté tout le temps. L’objet devient vite flasque et inutile sans Internet. Le second jour je l’ai posé dans un coin et oublié.
Incroyable le temps libre qui soudain se libère, cette douce sensation d’ennui qui vous envahit, celle propice à la créativité. Le temps ralentit, la parole se libère, la sérénité vous gagne.
Je me demande parfois si je serai capable d’aller jusqu’au bout de la démarche, fermer les comptes Facebook, Twitter, Google ? Que deviendrait le webzine par exemple sans ces médias sociaux tout-puissants ? J’imagine que le nombre de visiteurs s’effondrerait brutalement, notre retrait déjà partiel de Facebook il y a un an a effectivement baissé la fréquentation. Le bon côté c’est que nous avons gagné en qualité de lecteurs.
Il est effrayant de constater tout le temps que nous gâchons connectés à la toile, regardant des vidéos de petits chatons ou de leur maman sur Youtube. Bien utilisé, Internet offre une source inépuisable d’informations souvent gratuites et pertinentes. Encore faut-il user de l’info-sphère à bon escient et ne pas s’abrutir devant comme sur La Cinq autrefois.
Vais-je un jour me retirer du NET ? J’en suis bien tenté parfois, mais où trouverai-je un exutoire à ma folie contenue à grand peine ? Vous savez ce qui m’a manqué le plus ? Publier ces articles sans intérêt et lire vos réactions.
Je ne vais pas vous parler du nouveau live acoustique d’un groupe de rock progressif ce matin. Je vous informe juste que je débranche le net à la maison, et ce pour une dizaine de jours, histoire de tester mon addiction à ce foutu média et m’obliger à reposer mon cerveau pendant quelques temps.