Dépendance

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Mercredi, sur l’autoroute entre Troyes et Reims, j’ai réalisé que mon iPhone perso était resté à l’aéroport de Barberey St Sulpice. Damned ! Je l’avais branché pour une recharge d’urgence avant de reprendre la route. Sauf qu’au moment du départ, je l’ai oublié, chose qui ne m’étais jamais arrivé auparavant.

Comme je prenais le TGV à Champagne Ardennes peut après pour rentrer sur Strasbourg, je n’avais plus le temps de revenir le récupérer, alors j’ai demandé à mes collègues s’ils pouvaient me l’expédier à la maison.

Par chance mon billet de train se trouvait sur ma boîte mail professionnelle, dans mon téléphone du travail. Ouf !

Billet ? Train ? Damned, mon passe sanitaire, lui se trouvait dans mon application AntiCovid située dans l’autre portable et je ne disposais pas de la version papier du précieux sésame.

J’ai donc sollicité à nouveau mon collègue pour qu’il m’envoie une capture d’écran du QR Code magique par mail afin de pouvoir monter dans le TGV. Ce ne fut d’ailleurs pas simple. Allez expliquer les subtilités d’iOS à un utilisateur Androïd. L’enfer !

L’heure et demi passé dans le TGV fut très longue malgré un bouquin. J’ai pris la fâcheuse habitude de consulter Twitter régulièrement, de lire mes emails, de me balader sur Flickr pour regarder des photographie, d’aller sur Google Actualité savoir où nous en sommes de la troisième vaccination et prendre des notes pour mes prochains billets d’humeur.

Arrivé à la gare mercredi soir, je n’ai pas pu contacter mon épouse malgré mon second téléphone, je n’avais pas son numéro portable en tête et encore moins le fixe. J’ai donc pris le tram pour rentrer dans la nuit noire glaciale.

Le jeudi, au travail, je me suis senti tout nu sans mon smartphone, non pas qu’il me soit nécessaire pour travailler, mais sa présence rassurante dans ma poche droite me manquait. Alors j’ai ouvert des onglets Gmail, Twitter, Flickr, Google sur mon ordinateur, au milieu des applications web métier, rien que pour ma rassurer d’exister encore.

Le vendredi matin, Fedex aurait dû livrer le précieux iPhone à la maison.

Depuis mercredi, je me retrouvais sans compte bancaire, téléphone, mail, suivi de migraine, bibliothèque photo, tickets restaurant, GPS, télécommande Nikon, Analytics, actualités, messages, Twitter, musique et surtout mes brouillons d’articles pour le blog. Mon dieu ! Qu’aillais-je publier la semaine prochaine. J’étais perdu !

Perdu, parce que je n’utilise pas le Cloud et que les 16 Go de cet iPhone SE ancienne version contient une grande partie de ma vie numérique. 

Comment peut-on devenir aussi dépendant à un tel objet ?

Vendredi midi je recevais un message sur ma boite pro pour m’annoncer que mon paquet avait été déposé dans un point relais à deux kilomètres de la maison. La haine ! J’avais poireauté toute la matinée à attendre le colis dans le salon afin d’être certain de ne pas manquer le livreur. J’ai pris mon vélo et j’ai foncé dans la bises pour récupérer mon précieux. 

Hélas, le colis n’était pas là bas non plus. Mon téléphone doudou, lien indispensable avec mon univers numérique plus riche que le réel était-il perdu ? 

J’ai installé en catastrophe SnapBridge, Gmail, Flickr, Twitter sur l’autre smartphone histoire de survivre. Malgré ça, il me manquait encore une très grande partie de moi même. 

Heureusement, vers 16h, l’employé Fedex a terminé sa sieste et déposé mon paquet  vec six heures de retard au point relais. Je repris le vélo, foncé dans le froid, affronté la circulation du vendredi soir et retrouvé mon sex toy à qui il ne restait plus que 1% d’autonomie avant de mourir.

Il est au chaud, près de moi, à la maison, se gavant d’énergie nucléaire. C’est promis mon chéri, je ne t’oublierais plus sur une table  étrangère.

Demain, je commence une thérapie de désintoxication numérique, histoire de mieux gérer le jour où une éruption solaire créera un black out.

Expl’Or

Pour qu’elle raison une photographie devient plus virale qu’une autre sur Flickr ? 

Je me pose cette question depuis un bout de temps. En fait depuis qu’un de mes clichés a dépassé les cent favoris. Car comme tous les artistes que je ne suis pas, je veux être aimé.

La première réponse, celle qui semble évidente, c’est que le cliché est meilleur que ceux précédemment publié. Il y a également le traitement noir et blanc que j’applique à la plupart de mes fichiers raw qui plaît à quelques personnes. Il y a aussi ces fidèles qui me suivent et qui ne manquent pas de saluer mes meilleures images. Généralement ces images sont mise une vingtaine de fois en favoris. C’est également le seuil que j’ai fixé pour garder une photo sur Flickr.

Mais cela n’explique pas les quelques rares photographies qui recueillent plus d’une centaine de favoris. Celles-la sont vues par des milliers de personnes en quelques heures. Elles deviennent virales.

Ces photos ont un point commun : elles ont été publiées dans le groupe In Explore de Flickr

Il est impossible de soumettre une image à ce groupe, ce sont les administrateurs qui vous invitent chez eux. Une fois que le cliché est visible dans Explore, il est regardé par des milliers de personnes, partagé dans des groupes et mis en favoris par les membres. Explore c’est la consécration garantie, enfin pour moi.

Maintenant, comment se retrouve-ton invité dans Explore ? Ça reste encore un process mystérieux, je l’avoue. Explore est un groupe non officiel mais c’est le compte Flickr pro qui m’annonce que je fais partie des heureux élus. À chaque fois, juste après il y a Michael qui m’envoie un message de félicitations de figurer dans Explore, à croire qu’il est le modérateur. 

J’avoue ne pas avoir vraiment creusé la question, je me réjouis simplement d’avoir été sélectionné même si ce n’est pas forcément cette image que j’aurais mis en avant. Mais bon, les goûts et les couleurs.

La photographie de couverture n’a pas eu la chance d’être élue dans Explore alors qu’elle est plutôt sexy. Malgré cela elle totalise une quarantaine de favoris, un excellent score dans ces conditions. Celle ci-dessous, également pas mal, a eu la chance d’être élue, avec 171 favoris et 8000 vues.

En monochrome

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256 favoris

Maintenant c’est certain, c’est en noir et blanc que les gens apprécient mon regard. Des noirs profonds, des blancs excessifs, des ciels sombres tourmentés, des reliefs contrastés, un monde qui n’existe pas dans le réel et qui se dévoile sur des pixels. C’est vrai, je regarde le plus souvent en monochrome, m’attachant plus aux formes qu’aux tons. Pourtant le boîtier capture des couleurs et des intensités, pas des lignes et des nuances de gris. Alors j’applique à la palette arc en ciel des dégradés de noir. Je pousse l’encre de Chine, je renforce la neige, accentue les arrêtes, assombris, éclaircis et triche avec la lumière. Les bleus plongent dans la nuit, les verts explosent, les jaunes remontent et l’image change de forme, de sens. Une ville ordinaire devient une ruine millénaire, un ciel d’hiver se transforme en orage d’été, le jour devient la nuit.

257 favoris

Les rares clichés couleurs que je publie bénéficient d’un travail de plus longue haleine pour tenter de leur donner vie. Cadrage soigné, saturation maîtrisée pour chaque couleur, filtre pour égaliser la lumière, renforcement des contrastes, texture, netteté, correction du voile, de longues minutes de labeur qui ne recueillent aucun succès. A croire que je me suis créé un pool d’abonnés monochrome. A moins que je ne sois juste nul en photographie et que mon traitement noir et blanc donne le change.

228 favoris

Les clichés N&B recueillent vingt à cent like, les épreuves couleurs peinent à atteindre les quinze, mon seuil de suppression. Une des raisons se trouve sans doute dans le fait que je m’abonne à de nombreux groupes tagués Black & White et nettement moins à ceux mettant en avant la couleur, mais après tout la couleur reste la norme en photographie non ?

152 favoris

Enfin bref, force est de constater qu’il faut que je m’améliore. Mais quand je vois des clichés plats mal cadrés et sans intérêt ni beauté aimé plus de huit cent fois, je me dis que soit je suis vraiment mauvais, soit je n’ai rien compris au système de promotions des images sur Flickr. N’empêche que maintenant, les photos qui resteront sur mon compte devront compter plus de vingt j’aime, alors que le précédent seuil était de quinze. Je progresse ?

19 favoris

Clap de fin

Si sous avez un appareil photo, un logiciel de montage, un compte YouTube, vous voila paré pour publier des vidéos. 

Sans tout vous dévoiler encore, je prépare de courtes vidéos à regarder sur le blog et sur YouTube, car maintenant j’ai beaucoup de temps libre à occuper. Voici justement la bande annonce.

Je n’abandonne pas Neoprog pour faire des vidéos. J’ai arrêté le webzine Neoprog parce qu’il me demandait trop de travail trop peu de plaisir. Mais pourquoi réaliser des vidéos YouTube alors ? D’abord et principalement parce que cela m’amuse, ensuite parce que je cherchais un nouveau média pour parler de musique, enfin parce cela change.

Je me suis très vite aperçu, après avoir installé l’appareil sur son trépied, que ça ne serait pas aussi simple que prévu. La vidéo exige de la lumière et mon projecteur de chantier possède la fâcheuse manie de scintiller. Quant au micro de l’appareil photo (plutôt performant à ma grande surprise), il capte les bruits de la route avec ceux de ma voix. 

Parler devant une caméra n’est finalement pas chose si naturelle. Je peine à rester en place sans gigoter devant l’objectif, ma voix grimpe dans les aiguës et je suis bien embarrassé avec mes mains. 

Le choix du cadrage comme du décor possède bien entendu son importance et comment me tenir face à la caméra ? Vautré dans canapé, debout devant l’objectif, caché derrière un bureau ou assis sur une chaise ?

J’envisageais d’abord de m’installer confortablement dans le canapé avec pour simple décor un bout de porte en chêne, la tapisserie marron et le cuir vert du canapé. Mon fils m’a rapidement convaincu que ça ne fonctionnerait pas. Il m’a conseillé un autre décor avec le clavier d’un piano face à la caméra et une bibliothèque dans la perspective. C’était mieux mais je trouvais que de nombreux éléments encombraient l’arrière plan. Finalement j’ai opté pour celui-ci et mon fils l’a validé avec enthousiasme. Ma femme par contre, trouve que l’on ne voit plus assez son beau piano…

Youtubeur fou à son époque, mon fils m’a également conseillé pour les transitions entre les coupes et ma femme pour la diction. Franchement, elle devrait me doubler, ce serait troublant, mais elle passe très bien, alors que moi non.

Pour débuter j’ai utilisé la télécommande SnapBridge de mon iPhone afin de piloter l’appareil photo, un projecteur de chantier pour éclairer la scène en attendant mieux, une table pour poser le Mac en guise de prompteur derrière lequel est venu s’installer l’objectif pour donner l’impression que je ne lis pas. Enfin, c’est juste une impression. Bref, pour chaque prise c’est tout un chambardement du salon.

Pour le montage, j’ai commencé avec iMovie, pensant passer à un outil plus complexe plus tard. Il m’a fallu quelques heures pour trouver certaines des fonctionnalités de l’outil comme l’incrustation d’image et le fading in/out de la piste son mais finalement j’ai sous la main un logiciel gratuit assez complet, robuste et qui suffit à mes besoins. J’ai par contre besoin d’un micro cravate comme des projecteurs. J’ai trouvé une nouvelle excuse pour faire fonctionner l’économie, Macron va être content.

Pour la prise finale, j’ai placé le Nikon Z6 II devant l’écran du Mac, toujours piloté en Wifi avec l’application SnapBridge. J’ai éclairé la scène avec deux projecteurs LED 50 Watts Starblizt et enregistré le son avec un micro-cravate Boya. Voulant descendre en ISO, j’ai enlevé les diffuseurs et j’ai quelques ombres sur ma droite, on corrigera ça la prochaine fois. Pour le son, je suis toujours gêné par la circulation – saloperie de bus – mais c’est quand même mieux avec le micro-cravate.

Je suis pathétique devant une caméra, outre les bafouillages cafouillages, ma voix sonne faux, je me tortille sur siège et il est flagrant que je lis mon texte sur l’écran. J’ai essayé de corriger tant bien que mal ce problème en positionnant différemment l’appareil photo et le Mac, c’est mieux mais pas encore parfait.

C’est après les prises que je découvre les problèmes du décor, un fil électrique qui traine, un mouchoir oublié, un bout du luminaire dans le cadre ou le trou béant de mon jean.

Je ne pensais jamais publier de vidéo, d’ailleurs je ne l’ai pas encore fait, mais l’idée me titille depuis quelques années sans trouver le temps pour le faire. Il y avait ces chroniques musicales en anglais de liveprog que je regardais souvent et bien entendu Radio Erdorin que je suis assidûment. 

liveprog
Radio Erdorin

J’envisage des chroniques musicales courtes en vidéo associées à un texte, sensiblement le même, le tout posté sur le blog. La fréquence dépendra de mes envies, je n’ai pas l’intention de me remettre la pression comme avec Neoprog mais en serais-je capable ?

Pour le savoir, rendez-vous le 24 mai.

Désabonné

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Dans la vie j’utilise six boîtes aux lettres. Quatre pour le travail, deux privées. Les six sont ouvertes en même temps sur mon navigateur web et les notifications pleuvent sans cesse. 

Celles du travail sont peu bavardes hormis les harangues syndicales qui tombent plusieurs fois par jour. Sur les deux boîtes privées, celle à mon nom possède une activité raisonnable, musique, expéditions de colis, factures et devis, mais la seconde, celle dédiée au webzine Neoprog, connaît une activité frénétique. Sur cette boite arrivent toutes les promotions, les annonces, les demandes de contact, les notifications du webzine, les concerts, les prochaines sorties d’albums, les commentaires des lecteurs et fatalement une tonne de spams. 

Cela représente une cinquantaine de messages par jour qu’il faut trier, lire et auquel il faut parfois répondre. Comme Neoprog ferme ses portes vendredi prochain, je me suis lancé dans une vaste opération de désabonnement généralisée. 

Le plus simple fut de me désabonner de la plateforme Haulix sur laquelle arrivaient de nombreuses promotions et newsletters. Il a fallu ensuite me désabonner manuellement d’autres listes et envoyer un message à quelques contacts qui travaillent encore à l’ancienne, sans liste de diffusion. 

Cela m’a pris plusieurs heures, mais je voulais faire les choses dans les règles et ne pas juste supprimer l’adresse mail du webzine afin de ne pas saturer les serveurs internet de requêtes inutiles.

Aujourd’hui je ne reçois presque plus rien dans cette boîte et ça me fait tout drôle. Mes soirées sont soudain bien vides. Je peux m’installer dans le canapé et écouter un vinyle sans être interrompu par une notification Gmail, Facebook ou Twitter. 

A la fin de cette semaine, je fermerai mes comptes Twitter, Facebook, Gmail et Instagram avec soulagement, ne conservant qu’une adresse mail et un compte Twitter perso, sans parler du compte Flickr sur lequel je publie mes photographies bien entendu. Si vous voulez encore avoir de mes nouvelles, il faudra passer par là ou venir sur ce blog.

Après m’être vautré dans les médias sociaux, je vire à l’ascétisme. Mais que voulez-vous, c’est ma nature. Le blog va survivre à cette hécatombe numérique, du moins tant que cela m’amusera, juste pour le fun, sans contrainte d’aucune sorte, sans équipe, sans pression, sans audimat, une manière de repartir à zéro et d’explorer de nouvelles choses.

La fin d’une époque

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Neoprog est né il y a plus de vingt ans des cendres d’un premier site internet où je parlais de tout et de rien, l’ancêtre du blog. Je l’ai spécialisé pour ne traiter que les musiques principalement progressives dans lequel je donnais un avis partial sur les albums que je possédais. Puis progressivement, les artistes, les labels et les promoteurs sont venus me proposer des albums.

Bien vite il y a eu trop de musique pour deux oreilles et j’ai accepté de travailler avec une seconde personne. Une, deux puis trois, l’équipe finit par atteindre le nombre de dix personnes à l’age d’or de Neoprog avant de décliner lentement.

Ce furent des années d’expériences musicales et humaines très enrichissantes mais également difficiles. J’ai eu le plaisir de découvrir de nombreux groupes, de discuter avec mes idoles, de les photographier en pleine action comme dans mes rêves d’adolescent les plus fous.

Mais aujourd’hui, je désire passer à autre chose.

J’arrête le webzine musical Neoprog, du moins sous sa forme actuelle. L’idée trotte dans ma tête depuis deux trois ans, mais j’ai repoussé cette décision à plusieurs reprises pour diverses raisons. Cette fois ma décision est prise et toute l’équipe a été bien entendu informée.

Pourquoi arrêter ? Gérer Neoprog et son équipe demande beaucoup de temps et d’énergie. Il faut partager les promotions, répondre aux sollicitations, mettre en ligne le contenu, relire la prose, renseigner la base de données sur les groupes, les albums, les concerts, les sorties en plus d’écrire plusieurs chroniques par semaine pour tenir la cadence des publications. Car il est nécessaire de maintenir un audimat raisonnable dans ce genre de médias pour ne pas sombrer dans l’oubli.

Il m’est arrivé de mettre en ligne des textes avec lesquels j’étais en total désaccord et j’ai dû, comme tout manager que je ne ne suis pas, vivre avec les états d’âmes des membres l’équipe. Nous étions six à la fin, et pour suivre l’actualité musicale, il aurait fallu que nous publions au moins cinq critiques par semaine. Plus de vingt par mois. Comme en moyenne les autres membres de la team accouchaient d’un texte par mois, il me restaient quinze à vingt chroniques à produire, en piochant souvent dans les restes. Du travail à la chaîne qui perdait de son intérêt à la longue.

Le webzine subissait la pression insidieuse des labels et promoteurs sans réel retour de leur part. Si nous ne publiions pas à temps un billet enthousiaste sur tel ou tel album, nous ne recevions pas le suivant. Les albums arrivaient de plus en plus souvent en streaming, parfois en mp3 et rarement en support physique. Il fallait mendier pour une version numérique, quelques photos de presse et les paroles.

La qualité du webzine a beaucoup tenu au travail des différents rédacteurs qui s’y sont succédés. La relecture des textes, la mise en page plus soignée, la découverte de nouveaux horizons musicaux, je la dois pour une grande partie aux personnes qui ont participé à cette aventure.

Mais justement, ils se sont succédés. Un arrivait, deux partaient. Faute de temps pour certains, lassitude pour d’autres. Certains ont été mis dehors également, plagia, bâclage, coup de gueule et j’en passe. Depuis deux ans, je ne cherchais plus vraiment à recruter car cela demandait beaucoup trop d’énergie pour un résultat très incertain.

Bref, aujourd’hui j’ai envie d’écouter la musique qui me plait et d’en parler à l’occasion si j’en ai envie, sans avoir à rendre de comptes à qui que ce soit. Revenir à ce que je faisais aux débuts de Neoprog.

Le webzine Neoprog va fermer ses portes et le blog va prendre sa relève. Fini les promotions, il s’agira juste des albums achetés que j’aurai eu plaisir à écouter, peut-être exclusivement les vinyles. Je n’ai pas encore de plan.

Merci à toute l’équipe qui m’a accompagné ces dernières années. Merci aux artistes, labels et promoteurs qui nous ont aidé à exister. Et merci à nos lecteurs, de nous avoir suivi fidèlement depuis le début.

Les courses sans sacs

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Depuis le premier confinement, je fais mes courses au drive d’Auchan. Cela m’évite de trainer dans les rayons des supermarchés, de toucher les marchandises, de me faire bousculer par une mémère voulant mes pâtes et de me faire éternuer dessus par le caissier. Bref je psychote un peu dans les magasins, alors qu’aux dernières nouvelles, d’après mon médecin, j’aurai contracté le virus.

Bref. Pour faire les courses au drive, à l’américaine, il faut une grosse voiture décapotable rouge, laisser le moteur allumé et écouter les Bee Gees àfond. Là j’ai tout faux, j’y vais avec la 2008, de toute façon nous n’avons qu’une voiture, j’écoute France Inter et je coupe le moteur. Avec mon masque sur la figure, j’attends patiemment que ma commande arrive, un burger avec le milk shake vanille s’il vous plait, et je range les courses tout seul dans le coffre dans des cagettes spécialement prévues à cet effet.

Mais voila, ma femme m’a abandonné. Elle est partie avec notre seule voiture, me laissant un enfant sur les bras, un chat et un frigo vide. Me quitter c’est une chose, laisser un frigo vide, ça c’est insoutenable ! Bref nous nous sommes mal organisés avant son départ en weekend dans le sud de la France. Oui je ne suis pas parti en weekend prolongé avec elle, nous sommes comme ça, nous nous laissons beaucoup d’espace. En fait elle allait surtout chez ses parents. Sept-cent kilomètres de route, une belle-mère, un beau-père. Je préfère matter des séries sur Disney+ et écouter Dark Horse White Horse à fond tout le weekend.

Seulement, le frigo est vide, enfin, presque, il reste un oeuf, quatre yaourts, un petit bout d’emmental et un demi litre de lait d’épeautre. Pas de quoi tenir cinq jours à deux, même en allant manger des doner kebab tous les midis en face de la maison.

Alors j’ai fait un drive. Un drive à Auchan, car elles livrent ces gentilles personnes, et ça c’est vraiment très cool. Je fais ma liste sur Internet, cent-cinquante euros de bons yaourts, de bonbons Haribo, de lait d’épeautre, de hamburgers, de biscuits, de pâtes, de sauce tomate et de céréales, de quoi préparer de bons repas équilibrés.

Le livreur arrive dans le créneau horaire annoncée avec un petit chariot portant des bacs plastiques contenant ma commande. Génial ! Je mets mon masque, ouvre la fenêtre pour transvaser la marchandise, prenant mon courage à deux mains pour porter les lourdes cagettes quand le livreur en sort un premier sac plastique noir dix litres issu du plastique recyclé, attention. Un sac, deux sacs, trois sacs, quatre sacs, cinq sacs, six sacs. « Voici le surgelé » me dit-il en me tendant un sac blanc. Sept sacs. Un nouveau sac noir, huit sacs, neuf sacs, dix sacs, onze sacs, douze sacs, treize sacs. Le compte en bon.

J’ai treize sacs de courses ! Douze noirs et un blanc. Pour une fois que la parité n’est pas respectée dans le sens usuel… Dans un sac, il y une pizza, dans l’autre deux boites de crème de marrons 250 grammes, dans le troisième quatre yaourt aux fruits… Je croyais que les sacs n’étaient plus distribués dans les super marchés ? Exact, mais ceci est un drive. Je contemple quelque peu écœuré ces treize sac dont je n’ai pas l’usage et que le prochain livreur refusera de récupérer pour une nouvelle livraison.

Top 15

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146 favoris, mais je l’aime bien

J’essaye de publier une photographie sur Flickr chaque jour depuis plus d’un an.

L’exercice n’est pas aisé car je tente de varier les sujets et que je photographie principalement le week-end quand je peux vagabonder en solitaire. 

Et certains week-ends, le temps ne se prête pas à la capture d’image, comme lors de ma chasse au Grand Tétras dans les nuages et les pieds dans la neige. Il arrive aussi que je me promène avec ma douce dans des lieux que j’ai déjà immortalisés sous tous les angles et par tout les temps.

Un cliché par jour, cela fait beaucoup de méga octets par an entre les concerts, les phases de la lune et les promenades. Mon compte Flickr déborde d’images plus ou moins intéressantes que personne ou presque ne regarde. 

Alors je me suis décidé à lancer un grand nettoyage. La première raison est de donner une meilleure visibilité aux visiteurs sur mon travail, la seconde est éco responsable, moins de données sur le Cloud c’est autant d’énergie dépensée en moins. D’ailleurs j’ai réduit la taille des clichés à 2048 pixels pour la même raison. 

Je pourrais en profiter également pour faire des économies en abandonnant mon compte pro qui me permet de conserver plus de mille clichés en ligne mais non, je tiens à soutenir financièrement la plateforme que j’aime bien.

Effacer des images c’est bien, mais selon quels critères ? Selon mes goût ? Ils sont changeants et ma maîtrise technique évoluant, j’effacerai presque tous mes premiers clichés. Alors jai laissé les visiteurs choisir. Car après tout, c’est pour eux que je publie ces photos sur Flickr (sans parler de soigner mon égo bien entendu).

J’ai décidé, très arbitrairement, d’effacer toutes les images qui n’auraient pas été mises au moins quinze fois en favoris par les membres du réseau social photo. 

Pourquoi quinze ? Parce que si j’avais placé la barre plus haut il ne serait pas resté grand chose sur le compte. J’ai quelques rares images qui ont fait le buzz sur Flickr et pas toujours à juste raison, des plus de cent favoris vues des milliers de fois. Ce sont les mystères d’Internet… 

151 favoris, si si !

Parmi les images que j’efface, il y en a que j’adore, figurant parmi mes clichés préférés. Rassurez-vous je garde tous ces clichés et d’autres jamais publiés sous Lightroom. Tous les ans je fais imprimer un livre photo A4 de mes travaux préférés.

J’ai supprimé beaucoup de photos de concerts qui rarement atteignent plus d’un ou deux favoris. Adieu les albums de soirées musicales, portraits de mes idoles. J’ai fait de même avec les cratères de la Lune qui n’intéressent que moi. J’ai toutefois conservé dans un répertoire quelques unes des plus belles, même si elles n’atteignaient pas le quota requis par les jurés d’Internet. Même chose pour les châteaux forts alsaciens. J’ai gardé au moins une image par forteresse visitée.

Reste que je pourrais également me créer un répertoire Best-of où je placerais mes clichés favoris, quelque soit l’avis des visiteurs, une sorte de press-book.

Bref, je continue à purger le net de ma présence numérique, après Facebook où j’ai procédé à un grand nettoyage, c’est au tour de Flickr, pour des raisons très différentes, de passer à la casserole. A côté de cela, je me suis créé un second compte Twitter qui ne sert pas pour le webzine de rock progressif mais pour exposer mes propres bafouilles comme celle-ci. Oui, j’avoue, je ne suis pas toujours cohérent dans mes actes éco responsables, mais je ne suis qu’un homme après tout.

57 favoris, tout ça parce que c’est une éclipse

Soudain, j’ai vu rouge

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Pendant longtemps, j’ai trainé un abonnement à 2 euros chez Free avant de tomber sur une offre incroyable, 40 Go à 10 euros à vie chez SFR. J’avais déjà basculé ma box chez eux suite à des problèmes à répétitions avec la Revolution de Free en ADSL. Là encore, j’avais dégoté un abonnement à 12 euros pour une box fibre optique avec décodeur TV.

Lorsque le tarif de la a basculé de 12 à 15 euros sous prétexte de nous ouvrir les numéros mobiles, j’ai trouvé ça moyen mais acceptable, même si je n’avais pas été prévenu, car une offre box, même minimaliste à ce prix là, il n’y en a pas tant que ça, surtout lorsque dans l’ensemble, la connection fonctionne bien.

Mais aujourd’hui en faisant les comptes, j’ai vu ma facture téléphonie mobile augmentée elle aussi de 3 euros. Alors j’ai essayé de comprendre. Pas d’appel surtaxé, pas de dépassement de forfait, pas de data en plus… Si en fait, youpi, SFR m’avait généreusement octroyé 20 Go de plus pour 3 euros de plus, mais sans me prévenir. Cela s’appelle de la vente forcée non ?

Je n’ai pas besoin de 40 Go de données, j’en consomme en moyenne 4.5 Go par mois, alors 60 GO…

Je me suis mis sur le chat de l’application RED de SFR pour avoir des explications. Immédiatement, un conseillé m’a répondu, me mettant en contact téléphonique avec un conseillé commercial.

Le service commercial a alors affirmé m’avoir envoyé un email en décembre m’informant des changements tarifaires. Je ne reçois aucun email de SFR, normal, l’application est configurée avec une adresse mail @sfr.fr que je ne peux pas modifier et vous savez quoi, ce n’est pas mon email, donc non, je n’ai pas été informé, d’ailleurs, depuis quand un email arrive toujours à son destinataire ? Il va falloir que je donne une leçon sur les protocoles TCP/IP à SFR.

J’ai donc demandé à la commerciale de me maintenir mon offre actuelle. A la place elle m’a proposé 90 Go pour 13 euros ce à quoi je lui ai répondu, que voulez-vous que je fasse de 90 Go lorsque que je n’en consomme même pas 5 par mois ? Elle m’a alors proposé un forfait à 30 Go pour le prix de mon forfait à 40 Go.

Sérieusement ?

Soudain j’ai vu rouge. Normal je suis chez RED by SFR. Poliment mais fermement, j’ai envoyé la commerciale se faire foutre, même si ce n’est pas de sa faute la pauvre. Des fois il m’arrive d’être très en colère. Et dans la foulée, j’ai demandé à résilier mon forfait. Oui, il m’arrive d’être impulsif et stupide également. La commerciale m’a alors renvoyé vers le chat pour cette démarche, logique non ?

Je suis donc retourné sur le chat, et ai demandé à résilier mon forfait. Là soudain, plus aucun agent ne répondait à ma requête. Après quinze minutes d’attente, une personne m’a envoyé un lien pour transférer ma ligne à une autre personne, sans blague. J’ai donc insisté pour que mon abonnement soit résilié sur le champ. Silence… Un bon nouveau quart d’heure plus tard, j’ai reçu ma réponse, RED de SFR allait procéder à la résiliation. Bravo !

Ce n’est pas une question d’argent, je ne suis pas à 3 euros près par mois, pas encore, c’est une question de principes. Encore que. Sur une facture initiale de 12 plus 10 euros (box et portable) j’ai connu une augmentation de 6 euros pour des services supplémentaires dont je n’ai pas l’usage, soit 27% en une année. C’est quand même pas mal 27% d’augmentation vous ne trouvez pas ? Si le prix des denrées alimentaires connaissait une telle inflation, les gens seraient déjà dans la rue, on a vu ce que cela donnait avec le prix du carburant et les gilets jaunes.

Je vais me retrouver sans forfait téléphonique et si je n’utilise cet appareil que rarement pour téléphoner, dans certaine situations, il est bien pratique quand même. Je pouvais revenir à un forfait à 2 euros sans données chez Free. Mais de temps en temps, il est bien pratique d’avoir un accès Internet hors de la maison. J’ai donc opté pour un forfait minimaliste mais bien suffisant pour mon usage de 5 Go chez Bouygues Télécom, une société qui ne m’a pas encore plumée à ce jour.

J’ai procédé à un transfert de mon numéro chez le nouvel opérateur, mais auparavant j’avais résilié celui de SFR, oui je sais, je suis aussi un peu con de temps en temps. Du coup, j’ignore s’ils vont s’en sortir, si mon numéro va changer et je l’avoue, je m’en fou un peu. Fallait pas m’énerver.

J’aurai été un garçon raisonnable, j’aurai conservé cet abonnement chez RED à 30 Go pour 10 euros par mois, mais peut-être que l’année prochaine, ou dans deux ans, ils auraient basculé mon offre à 100 Go pour 15 euros par mois sans me demander mon avis sur la question car vu leur politique commerciale, rien ne semble les arrêter.

Tout ce que j’espère, c’est que de nombreux mécontents feront comme moi sous le coup de la colère. Peut-être que cela les fera réfléchir, qui sait ?

Le canapé

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Il ne se passe pas une journée sans que l’on me propose de réaliser une interview. Le groupe sort un album, change de chanteur, vient de publier un clip, prépare une tournée, vous ne voulez pas les interviewer ? 

Le problème c’est qu’une interview demande du temps. Il faut la préparer, convenir d’une date, d’un média si elle ne se réalise pas en direct, passer une heure à poser des questions et écouter les réponses puis quatre à cinq heures pour les retranscrire et les traduire pour nos lecteurs anglophobes.

Et le pire dans tout cela c’est que les interviews ne sont pas beaucoup lues, notre public préfère les chroniques. Mais alors pourquoi les artistes aiment tant les interviews ?

Il m’a fallu du temps pour comprendre mais maintenant je sais. Je l’ai enfin compris après toutes ses années de dur labeur non récompensé par l’audimat. 

L’artiste est narcissique et a besoin d’être aimé mais par-dessus tout, l’artiste est ce qu’il est car il souffre. L’artiste est forcément névrosé sinon il ne serait pas artiste. Et chaque interview est pour lui, lorsqu’elle est bien menée, une demi-heure de thérapie gratuite. 

L’artiste vous parle de ses problèmes, des expériences qu’il a voulu raconter dans sa musique et que personne n’a compris. Il vous raconte ses galères, ses peurs et vous l’écoutez en prenant des notes et en émettant des « hon hon », des « oui », des « je vois ». 

Bien entendu vous posez des questions, mais lui n’y répond presque jamais ou bien à côté, il poursuit son interminable monologue et c’est tout juste s’il ne s’effondre pas en larmes sur son canapé. Ayez toujours un mouchoir propre à tendre pendant une interview. 

Mais ne perdrez pas de vue que le musicien a besoin de rire pour oublier sa peine, alors faites le rire, ça l’aide à vider son sac. Une interview sans (rires) est une interview ratée. Mais faites en sorte qu’il ne rie pas trop de vous quand même, vous pourriez mal le prendre et lui casser la figure. Des fois l’artiste rit et vous ne comprenez pas pourquoi, alors vous riez aussi afin de ne pas paraître stupide et lors de la transcription, une fois que vous avez compris ce qu’il disait, là vous vous sentez vraiment stupide.

Il peut arriver également que vous agaciez l’artiste avec La Question qu’il ne fallait pas poser. Des fois même on vous prévient à l’avance de ne pas aborder tel ou tel sujet avant l’interview, si si. Pour éviter de vous enfoncer, mieux vaut avoir la personne en visuel, le visage et la gestuelle vous alertent assez vite si vous avez commis un impair. Parce que si vous commettez cette gaffe, pensez au pauvre journaliste qui passera après vous. Pensez à ce que dira l’artiste au sujet des apprentis scribouillards. Il lui faudra au moins cinq ou six séances de thérapie pour passer à autre chose et parler de ses autres traumatismes. Car c’est dur d’être un artiste. Vous ne voudriez pas l’interviewer, il vient justement de répondre à une interview ?