Tic Tac fait le réveil, c’est un de ses tics les plus agaçants. Un truc me gratte dans le dos, j’ai la tête dans le sac, il va me falloir un bon café. La jounée s’annonce belle, douceur et quelques nuages, l’arôme du nectar noir emplit la cuisine. Le truc me gratte toujours le dos. Une bonne douche et il n’y paraîtra plus. Décidément, mon dos me gratte. Qu’en pense le miroir, suis-je toujours la plus belle ? Mon coprs d’athlète aux muscles saillants semble défiguré par une vilaine tâche rouge avec un petit point noir qui gigote en son centre. Tic ? Non tique ! En Alsace, nous ne plaisantons pas avec les tocs. La maladie de Lyme rode dans les fourrés. La tagatactique du tique est de s’accrocher à son hôte pour lui pomper un peu de bouffe et se laisser tomber une fois gavée. Sauf qu’en croquant le bout de gras, cette emmerdeuse infecte bien souvent son garde manger. La matinée semblait belle. Direction le médecin et ses pilules miracle, antibiotiques à forte dose pour un mois et deux prises de sang distantes. En prime des patchs antidouleur pour mon 31 mai. Le lundi, tout le monde souffre de stress pré traumatique de la reprise. La salle d’attente est bondée. Tic Tac, et la tique qui se gave. Tic Tac, la matinée est foutue.
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Stargate
Comme vous le savez certainement, un portail permet de passer d’un point A à un point B de manière quasi instantanée. Et selon le nombre de chevrons activés, vous pouvez aller plus ou moins loin, changer de planète, quitter la galaxie ou même rejoindre un vaisseau fantôme aux confins de l’univers.
Moi, je dispose d’un portail pour rentrer dans le parking de la copropriété voisine (un seul chevron). Car oui, si je vis dans une maison alsacienne datant de Louis XIV, je dispose de deux places de parking modernes dans la cour de l’immeuble voisin qui nous fait de l’ombre.
McKay vous l’expliquerait mieux que moi, un portail s’avère un système d’une rare complexité et sa consommation énergétique nécessite parfois un E2PZ, c’est tout dire. La chose est fragile, sensible à maintes perturbations comme les éruptions solaires et tombe fréquemment en panne. Quant Sheppard resté bloqué sur NZ 880 cela donne un bon épisode d’Antlantis, quand mon portail tombe en rade, c’est la mouise.
Sheppard dispose McKay, j’ai monsieur Parfait, mon syndic (oui mais en fait pas si parfait justement). Chacun sa croix vous me direz, McKay râle, pleurniche, a toujours faim, mon syndic lui, n’en branle pas une. Imaginez Sheppard bloqué avec un Ronon énervé dans un jumper sur NZ 880, attaqué de toutes part par des Wraiths affamés pendant quatre semaines. Voila, c’est ce qui m’arrive. Mon portail, comme à chaque fois qu’il tombe en panne, c’est à dire tous les six mois, le reste pendant quatre à six semaines. Par chance, si mon McKay est un feignant, j’ai mon Zelenka à la base, à savoir un contrat de maintenance avec une société privée pour notre porte des étoiles. Seul hic, Sheppard doit s’adresser à McKay pour envoyer un message à Zelenka, et McKay s’en fou. Du coup, Sheppard pleure presque chaque jour pour savoir quand il pourra ramener son jumper sur Atlantis pendant que McKay élabore une théorie sur l’espace temps et que Zelenka change des ampoules grillées sur Atlantis.
Vous me direz, changes de McKay. Déjà essayé, mais vous savez, sur Arlantis, le personnel va et vient, seuls quelques uns restent à chaque épisode, McKay et Sheppard en font partie. Les autres propriétaires du grand vaisseau des anciens trouvent que notre chercheur possède une bonne bouille, ne coûte pas cher et surtout, eux, vivent sur Terre et se foutent royalement de savoir que je suis toujours bloqué sur NZ 880 alors que Ronon vient d’ouvrir la porte du jumper pour faire la peau à ces salopards de jeun’s qui mangent des pizzas dans notre parking à moitié fermé.
Le gros chat
Il se lève passé midi, défend âprement sa place sur le canapé près du radiateur, n’aime pas vraiment l’eau, boude les nouvelles marques de croquettes et peut rester captivé par un écran pendant des heures. Il traîne péniblement sa carcasse dans la maison pour soudain se mettre à bondir dans tous les sens quelques secondes et retomber bien vite dans une profonde léthargie. Il n’a aucun humour et déteste qu’on lui grattouille le ventre, peut rester immobile durant des heures et ne recouvre jamais ses excréments après s’être soulagé. Il se réveille à la tombé du jour, découche toute la nuit et revient défait à la maison le matin, plus grognon que la veille. Sa conversation se résume à quelques grognements et cris plaintifs.
C’est si mignon, quand c’est tout petit, ça mange, ça dort, ça gazouille, ça fait quelques bêtises et ça vous regarde avec des yeux remplis d’amour. Et puis ça grandit, ça grossit.
Le mimétisme entre un gros chat et un futur adulte est extraordinaire. D’ailleurs notre chat l’a bien compris et vit au même rythme que notre adolescent ou bien est-ce l’inverse. Ils habitent la même tanière aux fortes odeurs rassurantes, se pointent ensemble pour les repas, râlent quant au contenu de la gamelle et semblent dormir le reste du temps. Tout changement leur est insupportable, voire insurmontable.
Le plus terrible, lorsque l’on observe cette lourde carcasse qui se déplace à grand renfort de soupirs et de mauvaise humeur, c’est que l’on y découvre un peu soi-même, vu dans un miroir déformant ainsi que le nourrisson tout trognon qu’il a cessé d’être depuis bien longtemps.
Les ados, c’est un peu comme les chats, il faudrait les noyer à temps. Oui je sais c’est mal de le dire, mais ça fait du bien…
Morceaux choisis :
ado – on mange toujours la même chose
parent (conciliant) – que veux-tu manger quoi pour changer ?
ado – des pâtes
parent (agacé) – comme hier ?
parent (content) – j’ai acheté la Switch
ado – fait chier
parent (dépité) – pardon ?
ado – ouais, pas le temps d’y jouer, alors fait chier
parent (énervé) – tu es sorti ce WE ?
ado – pffff
parent (très énervé) – oui ou non ?
ado – ben oui, j’suis allé ouvrir la porte au facteur, en plus faisait froid dehors
parent (curieux) – et, au Lycée, ça se passe bien ?
ado – oui super !
parent (plein d’espoir) – tu as eu des notes ?
ado – yep, j’ai 7/20 de moyenne
parent (étonné) – tu vas à la pharmacie, tu es malade ?
ado – ben non
parent (inquiet) – ben alors ?
ado – à ton avis, on vend quoi en pharmacie ?
parent (pressé) – descendez vos draps de lit pour les laver !
ado – ben ils sont propres !
parent (dégoûté) – il y a trois semaine ils étaient propre !
ado – ben c’est ce que je viens de dire, ils sont propres
parent (inquiet) – tu sors ? Tu rentres quand ?
ado – sais pas
parent (très inquiet) – tu vas où ?
ado – sais pas
parent (suffocant 19h00) – tu sens le renard
ado (21h30) – je prends une douche
parent (désireux de se laver 23h30) – hé tu sors !
ado (00h00) – faudrait savoir putain…
parent (informatif) – tu as auto-école à 10h00
ado – pas le temps…
parent (organisé) – mais le cours ne dure qu’une heure trente, tu es à 10 min du lycée et tu y vas pour 12h00 non ?
ado – ben oui, c’est ce que je dis, pas le temps
ado – on sonne à la porte
parent (occupé) – ben ouvre !
ado – ça me saoule…
parent (désespéré) – rho putain !
TV – zap zap zap
parent (agacé) – tu peux rester sur une chaîne ?
TV – zap zap zap
ado – nan, y a rien de bien à la TV
ado – hé ! mon argent de poche !
parent (dégoûté) – hé ! passes l’aspirateur dans ta chambre !
ado – putain de chantage !
parent (vraiment dégoûté) – putain d’ado…
parent (voulant faire plaisir) – tu veux quoi pour tes 18 ans ?
ado – heu attends… une voiture ou un mac
parent (amusé) – nan sérieusement !
ado – ben sérieusement, tu demande, alors je te dis ce que je veux
patent (inquiet) – tu es prudent ce soir
ado – c’est bon, j’suis plus un bébé !
parent (mort de rire) – je peux laver et ranger ton doudou alors
ado – c’est malin, touches pas à mon doudou !
Oui, j’ai peur
Enfant, j’ai pleuré toute une nuit, lorsque j’ai entendu parler des bombes d’Hiroshima et Nagasaki. Plus tard, avec le conflit des Îles Malouines, j’ai craint pour notre monde. Le siège de Sarajevo (1992-1995) ne m’a guère rassuré sur les hommes et lors de l’annexion d’une partie de l’Ukraine par la Russie j’ai tremblé. Aujourd’hui, avec Poutine à gauche, Trump à droite, le Brexit au milieu, j’angoisse.
Les budgets militaires sont à la hausse, la Suède relance le service militaire et Marine voit tout cela d’un bon oeil également, la Corée du Nord joue avec ses missiles, les avions et sous-marins russes ne cessent de provoquer les forces européennes, la Turquie prend le chemin de la dictature et la guerre gronde aux frontières de l’Europe. Le peuple se réveille nationaliste, xénophobe, antisémite et ne s’en cache même plus.
L’Europe fête ses 60 années d’existence en 2017. Nous pouvons lui reprocher bien des choses comme d’être une usine à gaz, il n’empêche que depuis sa création, les anglais, les allemands, les français, les espagnols, les italiens ne se foutent plus sur la gueule. 60 ans de paix en Europe, ça n’était jamais arrivé dans toute son l’histoire, méditez là dessus alors que certains parlent de quitter l’Europe.
Alors oui, j’ai peur, peur que le monde sombre encore une fois dans la barbarie alors que nous avons toutes les clefs nous s’affranchir des guerres, des famines, mais peut-être pas hélas, de la bêtise humaine.
Le culte des grands anciens
Avez-vous lu du H.P. Lovecraft ou joué à l’appel de Chtulhu ? J’ai fait les deux et plus encore, mais le sujet n’est pas là aujourd’hui. Nous allons parler des grands anciens de la musique, des artistes disparus.
Avez-vous noté, une étrange mortalité chez les icônes du rock depuis quelques temps ? Prince, David Bowie, John Wetton, Keith Emmerson, Greg Lake, Chris Squire, Leonard Cohen, Georges Michael et j’en oublie certainement. Mais quelle hécatombe ! Dans les médias sociaux, chaque décès devient un véritable psychodrame, les idoles s’arrachent les vêtements, les vidéos inondent les forums et oser dénigrer un de ces chers disparus devient blasphématoire.
Pour la petite histoire, le rock progressif a connu ses heures de gloire de 1968 à 1978, il y a donc 50 ans environ, alors faisons un petit calcul savant : 50+20=70. Oui, nombre de nos idoles ont l’age de la retraite, avec de l’alcool dans le sang, de la cocaïne dans les narines et de longues nuit sans sommeil doublé de kilomètres sur les routes. Votre grand père, il aurait-il tenu ce rythme là jusque ses 70 ans ?
C’est la vie en fait, nous naissons libre et égaux (enfin à ce qu’il paraît) et nous retournons à la poussière plus ou moins vite en fonction de notre chance. Entre les deux, certains brillent de milles feux, d’autres bossent à la mine, mais au final, cela se termine inévitablement de la même manière, par la mort.
Certains profils Facebook sont de véritables nécrologies et calendriers d’anniversaire. Honnêtement, cela m’horripile, d’ailleurs j’en arrive à masquer toutes ces publications déprimantes. Le temps passe, chaque année nous vieillissons et un jour nous mourrons. Facebook nous rappelle chaque jour l’anniversaire d’un tel ou d’un tel, c’est sympa quand vous avez dix amis, embarrassant quand vous en avez 50, exaspérant quand vous en avez 400.
Il est désolant de voir de grands artistes s’éteindre et leur rendre hommage n’est que justice, mais trop, c’est trop. Le culte des grands anciens n’est guère positif, lisez donc Je Suis d’Ailleurs. Au lieu de vous lamenter sur les disparus, découvrez la relève très prometteuse. Les jeunes groupes de rock progressif sont légions et vivants. Ils apportent du sang neuf à la musique et innovent. Alors que, malgré leur talent évident, ils rament pour vendre 500 CDs, les pachydermes du genre, coincés entre quatre planches et nourrissant les vers, engraissent les maisons de disques avec des compilations et rééditions à 200 000 exemplaires. Où est l’erreur ?
L’analyse des statistiques du webzine confirme hélas cette tendance qu’ont nos visiteurs à consulter des actualités et chroniques relatives aux dinosaures du rock progressif. Parlez de Yes, de Pink Floyd, de Genesis, d’Asia ou de King Crimson et le nombre de visites explose. Parlez de Maschine, de Kyros ou de Exquirla et il n’y a plus personne.
Soyez un peu aventureux, découvrez la jeune génération montante et cessez de vous apitoyer en affirmant « c’était mieux avant ».
Apologie du totalitarisme
Avez-vous lu l’Empereur Dieu de Dune de Franck Herbert ? Dans ce roman, que je vous recommande chaudement, l’auteur raconte comment le fils de Paul Mouaddib Attreïdes, Leto, gouverne d’une poigne d’acier la planète Dune et l’Empire. Bien des passages de ce pavé, ressemblent à une apologie du totalitarisme. En dictateur éclairé, Leto gouverne les grandes maisons déchues, gardant le pouvoir absolu sur le ciment de toute une civilisation, l’Épice.
Ce n’est qu’un roman bien entendu, mais il m’arrive de me poser la question du bien fondé de la dictature. Oui je vous vois ruer dans les brancards, éructer, crier, hurler, et je vous comprends. Après de longs siècles de lutte, l’homme inféodé au seigneur et à la religion, s’est libéré de son joug et à gagné, au prix du sang, sa liberté.
Je n’ai pas ma carte du FN, et mes idées politiques son gauchisantes, pourtant je me pose la question.
Notre démocratie est-elle représentative de nos aspirations ? En France, nous élisons un président, toujours issu d’un parti jusqu’à présent, de gauche ou de droite. Cet élu, à lui-même été choisi parmi les cadres de son parti ou par des électeurs lors de primaires (la nouvelle vogue). Il arrive avec un programme à peine esquissé, promet de régler tous les problèmes de la terre, chômage, insécurité, immigration, pouvoir d’achat, homophobie… Une fois au pouvoir, il choisit un premier ministre avec forces de compromis, premier ministre qui à son tour choisi son équipe ministérielle souvent déjà négociée lors des arrangement pré électoraux. Ensuite, ce sont nos députés, élus pour cinq ans au suffrage universel direct, et les sénateurs élus pour six ans au suffrage universel indirect qui approuvent nos lois. Mais vous connaissez tout cela et sans doute mieux que moi-même.
Quand le gouvernement en place ne dispose pas d’une confortable majorité à l’assemblée, on appelle ça la cohabitation, moi j’appelle ça le bordel et c’est déjà arrivé. Même avec une bonne majorité, cela peut devenir chaotique. Si la ligne du gouvernement dérive à droite alors que la majorité est de gauche, des textes de loi peinent à franchir les portes de l’assemblée.
N’oublions pas que les français sont volages. Au lendemain des attentats nos forces de l’ordre étaient des héros, aujourd’hui, à cause d’une matraque mal placée, ils sont des salops, tous… Il en va de même avec nos élus qui passent de sauveurs à traîtres en quelques mois. Oui mais voila, nous avons signé pour cinq ans, réjouissons-nous et avant c’était sept. Lorsque nos gouvernants ne nous plaisent plus, il ne nous reste qu’à aller crier notre colère dans la rue. Pour ce que ça sert… Et c’est tant mieux. Car si nous étions consultés en permanence pour savoir qui mettre au pouvoir, les hommes politiques seraient en campagne permanente et n’auraient plus de temps pour gouverner. Ceci dit, c’est un peu ça non ? Nos dirigeants ont besoin de temps pour mener leurs réformes, c’est évident, mais quand nous sommes opposés à ces réformes, ils ont justement le temps de les faire passer quand même. Par chance, il y a de la vaseline en pharmacie.
Existe-t-il des alternatives à notre cinquième république ?
La sixième de Mélenchon ? Barf… Je préfère celle de Malher, mais bon.
Une consultation directe et populaire sur tous les projets de lois ? Deux jours après un attentat nous serions en guerre contre la Syrie et une semaine plus tard nous ouvririons nos portes aux réfugiés du monde entier à cause d’un enfant noyé sur une plage pour fermer nos frontières quinze jours plus tard à cause d’un viol commis par un soit disant étranger. Je ne crois guère en la sagesse populaire… Les sujets sont complexes, épineux et demandent d’y réfléchir à deux fois en pesant le pour le contre, en maîtrisant bien toutes les conséquences de la décision, pas sur le coup de l’émotion ou de la colère.
Oligarchie ? Le peuple élit des homme puissants et cultivés, et eux en grands sages avisés nous conduisent vers un monde meilleur où le bien de chacun est préservé ? Cela ressemble au Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley. Comment savoir si nos oligarques ne servent pas avant tout leurs intérêts avant ceux du peuple ? Et que savent-ils du peuple, le pain au chocolat à 15 centimes ?
Et la dictature ? Une bonne équipe qui impose aux forceps des mutations radicales dans notre société, ça vous tente ? Pas de député empêcheur de tourner en rond pour bloquer le système, quel bonheur ! Pas de fonctionnaire ministériel qui retarde la publication d’un décret. Le paradis… Attention, je ne parle pas d’une république bananière comme dans Cent Ans de Solitude. Je parle d’une dictature exempte de corruption, vous voyez un peu comme une dictature communiste, avec un vrai modèle social et tout et tout. Comment ça, ça ne marche pas ? Ils ne sont pas heureux les nord-coréens ? Oui bon d’accord, peut-être pas tant que ça.
Eh, dites, et l’anarchie ? Une anarchie constitutionnelle bien entendue. Comment ça, ça n’existe pas ? Ah mince… Bon ben alors, pas de gouvernement, chacun pour soit, marche ou crève. Bon heu, trop peu pour moi, je suis du côté des faibles, moi…
En fait je n’en sais rien, je n’ai pas d’idée, je m’en fou un peu tant que mon petit confort n’est pas trop chamboulé. Après tout j’ai un travail, enfin tant que Fillon n’est pas élu, tout le monde n’a pas cette chance de nos jours. Nos enfants trouverons bien la solution, l’avenir aux jeunes après tout, viva Macron ! Oui enfin, si, comme dans le Soleil Vert ou l’Age de Cristal, les vieux étaient recyclés passé un certain âge, ça solutionnerait le problème de retraites ? Ok, revenons à la gérontocratie, nous n’en somme pas si loin après tout et je n’ai pas envie d’être bouffé par mes gamins. C’est vorace les ados.
A tout bien réfléchir, notre système n’est pas si mauvais. Bien entendu, le cumul des mandats, la corruption, le lobbying devraient être banni. Nos députés devraient être compétents sur les sujets pour lesquels ils votent, il faudrait qu’ils soient présents également et n’emploient pas leur famille avec les deniers de l’état, il faudrait que les projets de lois ne soient pas dénaturés par des tonnes d’amendements, que sur les grandes questions, le peuple soit consulté, et ce très régulièrement. La fonction de président par contre ne me semble pas indispensable mais nous venons d’une monarchie, ne l’oublions pas et nous avons encore du mal à nous passer d’une figure de proue ou d’un bouc émissaire. Serait-il possible de voter pour un projet défendu par un groupe politique et non un homme. Ils formeraient un gouvernement et mèneraient une politique en faveur des hommes et non de l’économie de marchés. On peut rêver.
Ce qui me fait rire à gorge déployée en ce moment, c’est notre Babar américain, Trump, qui goûte aux joies du pouvoir, de la nécessité de composer avec la loi, les médias, le peuple en colère, les pays voisins et son propre parti. Il croyait changer la face des Etats-Unis en quelques décrets, le voila empêtré jusqu’au cou dans la mélasse gluante de ses propres contradictions et du système. C’est ça aussi le pouvoir.
Les élections approchent, et le bruit des bottes résonne dangereusement sur le pavé. Même, si comme moi, vous ne croyez guère au système et aux hommes politiques, réfléchissez avant de mettre votre bulletin dans l’urne en mai. Ce n’est pas parce qu’ils sont tous les mêmes qu’il faut aller se jeter dans la gueule du loup, croire aux remèdes miracles et céder aux pressions xénophobes, islamophobes, homophobes, bref tous les phobes. Le remède sera pire que le mal soyez-en certain. Mieux vaut des vieux singes corrompus que de dangereux extrémistes incompétents.
Décroissance
La Terre se réchauffe, inutile de se voiler la face. 2014 puis 2015 et enfin 2016 ont été les trois années les plus chaudes qu’a connue notre planète depuis que nous effectuons des mesures de températures sur le globe. Les climato septiques résistent encore, soutenus en cela par les lobbying pétroliers, les industriels et quelques chefs d’états imbéciles mais le constat est accablant. Depuis 1950, notre belle planète bleue connaît une augmentation moyenne de la température de l’ordre de 0.6°C. Si nous ne faisons rien, d’ici moins d’un siècle, la température du globe aura gagné de 2.5°C à 7.8°C selon les modèles. La cause la plus probable à cette brutale augmentation de la température est l’impact de notre activité sur la délicate écosphère qui nous protège. Les phénomènes violents vont sans cesse croissant, tempêtes, orages, sécheresses, pluie diluviennes, tornades, ouragans, typhons, vagues de froid. Oui vagues de froid, vous avez bien lu. L’hiver 2016-2017 est bien froid n’est pas ? -13°C en Alsace, on avait jamais vu ça. Vous avez juste la mémoire très courte, vous ne vous souvenez que des dernières années exceptionnellement douces. -13°C n’est pas une valeur rare dans ma région, même en plaine, je me souviens d’un -23.6°C. Ce n’est pas parce qu’il fait froid en sur la France cet hiver que globalement la planète ne se réchauffe pas, voyez plus loin que le bout de votre nez congestionné.
Que faire ? Bonne question. Les énergies fossiles sont en grande partie responsables du réchauffement climatique, libérant du CO² dans l’atmosphère qui produit ce que l’on appelle l’effet de serre. Vous avez déjà fait la sieste dans une serre en plein été ? C’est la même chose. Le CO² présent en grande quantité dans notre atmosphère retient l’énergie du soleil. Plus il y en a, plus l’énergie reste et plus la température augmente, c’est aussi simple, nous sommes dans une serre de plus en plus efficace. Alors cessons immédiatement d’utiliser des produits pétroliers ! Vous êtes prêt à renoncer à votre voyage à la Réunion annuel en avion, à votre 4×4 et à marcher jusque la boulangerie, troquer votre chaudière à gaz ou au fioul pour une isolation digne de ce nom ? Par chance il y a les voitures électriques pour les courts trajets, formidable technologie qui n’a quasiment pas évoluée depuis son invention avant que l’on parle de réchauffement climatique, il y a le chauffage électrique et Solar Impulse. Nous sommes sauvés, troquons les énergies fossiles pour le tout électrique.
Mais au fait, comment produit-on de l’électricité ? Centrale thermique (mauvaise idée), on déplace le problème. Nucléaire, vous avez entendu parler de Three Miles Island (1979), Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011), il y en a plein d’autres en réalité. Le prix est un lourd à payer, d’autant que dans plusieurs siècles, la contamination sera toujours là, n’allez pas croire que le problème de Tchernobyl est réglé depuis la pause du nouveau coffrage, il est juste repoussé, quand à Fukushima… Restent les énergies renouvelables, éolien, hydraulique, photovoltaïque. Les projets de développement de ces énergies ‘vertes’ sont au ralenti, cela coûte cher, les élus s’opposent à l’implantation de parcs éoliens, le photovoltaïque ne possède pas un bon rendement et n’est pas si propre que l’on veut bien l’affirmer. Bref si nous cessons d’utiliser les ressources pétrolières et le nucléaires, nous sommes mal.
Y a qu’à laisser faire, nos enfants trouverons bien une solution. Justement nos enfants, ce sont eux qui vont se prendre un probable +5°C avant la fin de leur vie, avec que ce que cela implique, montée du niveau des océans, changement de la faune et de la flore, augmentation des phénomènes climatiques extrêmes, migrants climatiques, êtes vous certains de vouloir cela pour vous enfants ?
Je n’ai entendu qu’un seul homme politique s’exprimer clairement sur ce qui me semble être l’unique solution à cette catastrophe planétaire en suspens, un anarcho franco/allemand que je ne porte par vraiment dans mon cœur, Daniel Cohn Bendit. La seule solution c’est la décroissance.
Qu’est que cela signifie ? Tout simplement l’opposé de la croissance. Moins consommer et être moins nombreux sur Terre. Oui ça fait mal, à l’ère de l’Internet, du smartphone, du 4×4, des voyages intercontinentaux de la surconsommation de viandes et du gâchis ambiant. Nous consommons depuis peu les ressources de la planète à crédit. Et ‘nous’, cela signifie principalement les sociétés occidentales. Les chinois s’y mettent, bientôt les indiens et puis viendra le tour de l’Afrique. S’ils se jettent comme nous dans l’orgie consommatrice, le bilan carbonne va exploser, les ressources en eau se tarir, les protéines bientôt manquer pour nourrir tout le monde. Le réchauffement climatique ne sera plus un gros problème.
Faire moins d’enfants, ralentir notre consommation, drôle de programme. Mais vous pouvez commencer toute de suite de manière modeste : chauffer moins votre domicile, y a des pulls dans les armoires, éteindre les appareils électriques inutiles, cesser de lancer des requêtes dans les moteurs de recherche à tout bout de champ, n’utiliser votre voiture que si vous n’avez pas d’autre solution, limiter vos déplacements en avion, renoncer à la cheminée ou le poêle à bois, consommer moins de viande, privilégier les circuits courts de distribution, cesser de changer votre smartphone tous les ans, arrêter de lire ce blog débile et vous réchauffer au lit avec votre conjoint mais pas comme des lapinous.
L’enjeu est la survie de l’espèce humaine à long terme, la planète, elle, sans remettra très vite si nous disparaissons.
Pris la main dans le sac
Pauvre père François. Pauvre Jérôme, pauvre petit Nicolas, pauvre Domi… Dure dure la politique. Qui, à part Blanche fesses et les sept mains, pardon Blanche Neige (même Disney est corrompu) peut encore s’enorgueillir d’avoir les mains propres ?
Fut une époque, nous les laissions tranquilles nos braves élus. Quand Giscard refilait des diams à Bokassa, tout juste si la presse l’égratignait, même après le coup des avions renifleurs. Quand le vénérable François mettait sur écoutes la moitié de la France et qu’il hébergeait son illégitime et sa fille aux frais de la princesse, qui aurait osé crier au scandale ? Et Jack, ce maire exemplaire qui devint président. La presse était-elle muselée ?
Le pouvoir corrompt, ça n’est pas nouveau. Pourquoi payer 6 millions d’euros 1 km d’autoroute quand on peut y consacrer 60 ? Il faut savoir se sacrifier pour nourrir le BTP, les élus locaux et la mafia russe.
Je serais un paranoïaque conspirationniste, je penserais que tous nos élus possèdent un épais dossier planqué quelque part et qu’il est expédié au Canard Enchaîné dès que le bonhomme prend trop de place. J’aimerai bien être une petite souris verte dans cette base 51 de la délation politique pour y faire un peu de lecture. Hélas les souris ne savent pas lire et vu la couleur je risque vite d’être repéré. Je me contenterai d’être un rat de laboratoire lobotomisé qui croit la sainte parole de nos dirigeants.
II aurait été si bien Domi ,s’il avait su garder sa serviette en sortant de la douche. Fillon employait sa femme et ses enfants dans le besoin ? Toute la France lui tombe soudain dessus, ce n’est vraiment pas de chance. Peut-être que s’il avait été plus aimable avec le petit Nicolas, qui sait… Employer des étudiants nécessiteux avec le salaire mensuel d’une famille moyenne, n’est-ce pas pourtant faire preuve de charité chrétienne mon fils ?
Vous n’auriez pas quelques vraies casseroles pour Marine, 30 0000€ piqués à l’Europe c’est peanuts… je ne sais pas moi, des photos SM avec Jean-Luc en tenue SS par exemple ou une plainte pour avoir fait passer un migrant sans papier en France ? Que va t-on trouver à Ben, un compte en Suisse, un 4×4 Volkswagen avec logiciel bidouillé, un revenu universel versé à vie par les Républicains à condition qu’il perde les élections ? Emmanuel Homo, François Filou, Marine Jepioche, les candidats 2017 nous réservent une belle bataille de probité. Mais au fait, quid de la France et de ses chômeurs, RMIstes, smicards qui payent rubis sur ongle les attachés parlementaires et les cm² de bitume inutiles ?
Ce pourrait-il qu’un jour, nos élus, avant de nous parler réformes, rigueur, fermetures de postes, relance, pouvoir d’achat, retraite et impôts, doivent enfin être transparents sur leur patrimoine, leur carrière, leurs mandats et leurs magouilles. Le peuple en a marre, ne croit plus en rien, et à ce jeu, les gagnants risquent d’être les pires. Continuer la lecture
L’art de la lucidité
Parler de musique, la chroniquer, se révèle un exercice délicat. Il faut tout d’abord être assez ouvert pour écouter, sans trop de préjugés, des styles qui a priori pourraient vous dérouter et accepter la nouveauté. Ensuite il ne faut pas se laisser influencer par son côté fan (je suis un fan de Marillion depuis leur début donc leur dernier album est forcément bien, ben non justement, pas forcément). J’ai longtemps été ce fan aux oeillères, n’écoutant que quelques groupes, perclus de préjugés sur ce que je n’avais jamais écouté. C’est en m’ouvrant à de nouveaux genres, groupes, que j’ai perdu un peu de ce fanatisme absolutiste que l’on retrouve chez quelques progheads illuminés. Comment ça le dernier Pink Floyd n’a aucun intérêt, mais vous ne connaissez rien à la musique ! Tu n’as pas aimé Heaven And Earth de Yes, mais c’est pur chef d’oeuvre ? Défense de toucher aux grands anciens qui ont créé le mythe, ils étaient fabuleux, ils le sont forcément encore. Qu’elle blague… J’ai en horreur le fanatisme musical.
Il faut rester lucide, garder la tête froide et ne pas se laisser influencer par ses propres faiblesses. Lorsqu’un label vous gâte régulièrement où qu’un artiste vous envoie une belle édition plutôt de du mp3 bas de gamme, il arrive que votre jugement soit altéré par le geste, difficile alors de juger avec équité, on aime faire plaisir en retour. Et puis, il y a ces artistes qui deviennent vos amis (des amis de la vraie vie), comment rester indépendant lorsqu’ils vous demandent de chroniquer leur album ? Il vaut mieux passer le relais à un collaborateur moins impliqué émotionnellement que vous.
Il est plus difficile pour moi de pardonner un album médiocre à un groupe professionnel d’envergure internationale avec derrière lui label, studio, producteur et arrangeur qu’à des amateurs passionnés qui enregistrent dans leur garage. Il s’agit d’un traitement inégalitaire que je trouve paradoxalement juste. Imaginez donc Not The Weapon But The Hand enregistré avec Cubase dans la cuisine de monsieur Barbieri… Pardon je vais vomir.
Et qu’est-ce qu’une bonne critique ? Un regard objectif et technique sur le travail d’un groupe ou d’un artiste ? Pas pour moi. Je ne suis pas musicien même si je baigne dans le monde des croches et des blanches. Juger du touché d’un guitariste ou de la virtuosité du batteur s’avère bien au-delà de mes compétences, décortiquer les rythmes joués, les mécanismes du morceaux, trop peu pour moi. Je chronique avec mon cœur (de pierre). L’émotion que me procure tel ou tel titre est mon moteur principal (et ma drogue). Bien entendu, il m’arrive de prendre mon pied sur un album très technique et froid, mais le plus souvent, c’est le feeling qui l’emporte, tant pis si le bassiste n’est pas au top tant que la musique me parle. La voix est une des premières choses que j’entends lorsque je passe un album. (James ne lis pas ça). Un chanteur aux cordes vocales hésitantes ou désaccordées risque gros avec moi, je n’arrive que rarement à dépasser ce stade et c’est un réel handicap, mais j’en suis conscient (c’est bon James, c’est fini). Donc objectivité ou subjectivité ? La plupart du temps, mes chroniques sont fortement subjectives. C’est mal ? Peut-être, je n’en sais rien en fait, mais quand on voit des groupes fabuleux boudés ou totalement ignorés par les médias, on se demande qui est subjectif.
Quand je lis la chronique d’un confrère, je le fais en gardant en tête ses goûts musicaux et si je suis trop souvent en désaccord avec ce qu’il raconte, c’est que nous ne sommes pas de la même planète musicale, que ses goûts divergent radicalement des miens. Cela ne veut pas dire qu’il a tord, cela veut dire que nous n’aimons pas les mêmes choses. Il ne sert à rien d’essayer de comprendre le bien fondé du programme de François Fillon quand on est fonctionnaire de gauche et à sensibilité écologiste.
Bonne ou moins bonne, une chronique met un coup de projecteur sur un album, un artiste, lance le débat, titille la curiosité et donne parfois envie, même lorsqu’elle est mauvaise, d’aller à la découverte de l’album. Des groupes m’ont remercié pour avoir souligné les faiblesses de leur album. Cela me donne à chaque fois des sueurs froides, qu’un artiste me contacte après une chronique moyenne (des fois c’est chaud je vous l’assure, pas vrai Nick ?). Mais qu’une chronique puisse influencer la genèse du prochain disque est tout simplement cauchemardesque pour moi, j’essaye de ne pas y penser quand j’écris.
Donc objectif jamais, passionné toujours. Maintenant, vous êtes prévenus.
La bosse du gros orteil
Août 2014
J’ai une bosse au gros orteil.
Septembre 2014
– Moi : Bonjour docteur, j’ai une bosse au gros orteil.
– Généraliste : Une bosse au gros orteil, et alors ?
– Moi : Ben ça fait mal.
– Généraliste : Ca fait mal ? Montrez alors…
…
– Généraliste : Curieux, jamais vu ça.
– Moi : Et ?
– Généraliste : On dirait une boule de graisse, mais c’est peut-être osseux, c’est arrivé comment ?
– Moi : Tout seul.
– Généraliste : Ha… Bon on va faire une radio et une échographie.
Octobre 2014
– Moi : Bonjour docteur, j’ai une bosse au gros orteil.
– Radiologue : Une bosse au gros orteil ? Montrez voir.
…
– Radiologue : Ben ça alors, Jeanine vient voir !
– Jeanine : Oui ?
– Radiologue : Regardes, le monsieur a une bosse sur son gros orteil !
– Jeanine : Ho c’est dingue ça, jamais vu ça !
– Radiologue : Moi non plus, c’est fou hein ?
– Moi : Dites…
– Radiologue : Ha oui, bon ben on fait une radio et une écho.
…
– Radiologue : Jamais vu un truc pareil, c’est osseux, un kyste osseux, peut-être lié à un problème articulaire, parce que sinon je ne vois pas.
– Moi : Et ?
– Radiologue : Faudrait consulter un rhumatologue pour ça.
Octobre 2014
– Moi : Bonjour docteur, je reviens pour ma bosse sur le gros orteil.
– Généraliste : Et ?
– Moi : Ben vous avez eu l’écho et la radio ?
– Généraliste : Oui.
– Moi : Et ?
– Généraliste : Je n’ai jamais vu ça.
– Moi : Ah… Le radiologue parlait d’aller consulter un rhumatologue.
– Généraliste : Non, je vais vous envoyer chez un chirurgien orthopédiste pour vous faire enlever ce kyste.
– Moi : Ouille, bon ok.
Décembre 2014
– Moi : Bonjour docteur, j’ai une bosse au gros orteil.
– Chirurgien : Et quel rapport avec moi ?
– Moi : Il s’agirait d’un kyste osseux.
– Chirurgien : Ok montrez moi ça.
…
– Chirurgien : Hé Paul, viens voir ce truc, le monsieur a un kyste au gros orteil.
– Paul : Marrant, jamais vu un truc pareil.
– Chirurgien : Moi non plus.
– Assistante : Montrez voir.
– Moi : Mais.
– Assistante : C’est dingue !
– Paul : Fendard.
– Chirurgien : Bon oui. Et qu’est-ce que je peux pour vous ?
– Moi : Mon médecin voudrait que l’on procède à une ablation.
– Chirurgien : Hou là. Moi j’opère pas ça comme ça. On va faire une IRM.
– Moi : Une IRM, mais j’ai déjà les radios et l’écho.
– Chirurgien : On ne voit rien dessus.
– Moi : Bon, ok.
Février 2015
– Moi : Bonjour docteur, j’ai une bosse au gros orteil.
– Radiologue : Montrez voir ?
…
– Radiologue : Jamais vu un truc pareil de ma carrière.
– Radiologue : Franck, viens voir !
– Franck : C’est quoi ?
– Radiologue : On dirait un kyste osseux.
– Franck : Dingue ça !
– Radiologue : Une photo pour mon Facebook ?
– Moi : Dites ?
– Radiologue : Oui, ok, l’IRM.
… … …
– Radiologue : Voila c’est fait.
– Moi : Et ?
– Radiologue : J’envoie les résultats au chirurgien, il vous contactera.
Mars 2015
…
– Moi : Aille.
Avril 2015
…
– Moi : Aille.
Mai 2015
– Moi : Aille.
– Moi : Allo docteur, j’appelle pour ma bosse sur le gros orteil.
– Chirurgien : Ah oui la bosse sur le gros orteil.
– Moi : Et…
– Chirurgien : Je n’opère pas ça, au revoir.
Mai 2015
– Moi : Bonjour docteur, j’ai une bosse au gros orteil.
– Généraliste : Ah oui, la fameuse bosse, vous n’avez pas été opéré ?
– Moi : Ben non.
– Généraliste : Et ça fait mal ?
– Moi : Oui, ça fait un an que je marche en pantoufles, même cet hiver, je ne peux pas mettre de chaussures.
– Généraliste : Si le chirurgien ne veux pas opérer je ne peux rien pour vous.
– Moi : Un rhumatologue comme le conseillait le radiologue l’an passé ?
– Généraliste : Si vous voulez mais ça ne servira à rien.
Juin 2015
– Moi : Bonjour docteur, j’ai une bosse au gros orteil.
– Rhumatologue : Montrez voir.
…
– Rhumatologue : Effectivement, c’est curieux, je n’ai jamais vu ça. Il faudrait l’enlever.
– Moi : Oui mais le chirurgien refuse de m’opérer.
– Rhumatologue : C’est qui le chirurgien ?
– Moi : Chirurgien.
– Rhumatologue : Chirurgien, c’est normal, ce n’est pas sa spécialité, il n’opère que les kystes sur l’os.
– Moi : Mais c’est un kyste osseux ?
– Rhumatologue : Oui, mais pas sur l’os. Il faudrait consulter un nouveau chirurgien.
– Moi : Oui mais lequel ?
– Rhumatologue : Je ne sais pas.
– Moi : Alors je fais quoi ?
– Rhumatologue : Je vais vous prescrire des séances de kinésithérapie pour écraser le kyste.
– Moi : Ecraser le kyste ?
– Rhumatologue – Oui, ça peut marcher.
– Moi : Ho putain !
Juillet 2015
– Moi : Bonjour, j’ai une bosse au gros orteil.
– Kinésithérapeute : Bonjour, montre-voir.
…
– Kinésithérapeute : Ma femme a eu la même chose, faut l’écraser, ça fait mal, mais ça soulage.
– Moi : Ouille…
Août 2015
– Moi : Ouille…
Septembre 2015 (premier anniversaire)
– Moi : Ouille…
Octobre 2015
– Moi : Ouille…
Novembre 2015
– Moi : Ouille…
Décembre 2015
– Kinésithérapeute : Ben voila, tu peux mettre des chaussures maintenant.
– Moi : Oui ça tombe bien, l’hiver arrive.
– Kinésithérapeute : Bon le kyste est toujours là mais tu as moins mal non ?
– Moi : Oui, ça fait du bien.
– Kinésithérapeute : Surtout ne te fais pas opérer, ils risquent de faire plus de casse que de bien. Au pire tu reviendras pour que l’on recommence un peu.
– Moi : Oui… Ouille…
Janvier 2016
Généraliste : Alors ce kyste au pied ?
Moi : Ben il est toujours là.
Généraliste : Il fait mal ?
Moi : Non.
Généraliste : Il faudrait l’opérer quand même.
Moi : Heu… on peut attendre un peu ?
Septembre 2016 (second anniversaire)
J’ai une bosse au gros orteil mais depuis je me suis fracturé le rein, alors je m’en fou.