Contrefait ?

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Il y a quelques jours, j’étais très content d’avoir trouvé sur Kinghtshops le coffret Beatles in Stereo au prix alléchant de 73 $. Etant donné que je ne possède aucun album du groupe mythique à la maison, je me faisais une joie de me replonger dans ces disques qui ont bercés mon enfance. Mais dès la commande passée, j’eu de petites inquiétudes, le site américain faisait appel à la poste chinoise pour m’envoyer le colis. Mathieu, un ami musicien (anasazi) m’alerta sur le fait que l’objet pouvait être une contrefaçon de piètre qualité.

L’objet est arrivé le jour de mon retour de Bretagne, très bien emballé, soit une semaine à peine après la commande, joie ! Au déballage, je découvrais quelques défauts sur la boite noire, tâches blanches et je fut surpris par la piètre qualité des pochettes d’album, livret froissé, pliage hasardeux, illustrations manquant de tonus. Mais j’avais enfin l’intégrale du groupe anglais à la maison. Un par un, je revisitais les albums des Beatles, et là encore j’eu quelques déconvenues. Le livret de l’album blanc comporte par exemple trois emplacements pour CDs et seulement deux CDs alors que les Past Masters deux CDs pour un seul emplacement. Et puis dans le lot, deux CDs ne passent pas sur mon lecteur Marrantz, Let It Be et Yellow Submarine.

J’ignore s’il s’agit d’une contrefaçon, n’ayant pas le produit original sous les yeux. J’ai bien cherché sur le net des photos ou des articles relatifs à une éventuelle contrefaçon, mais à ce jour, je n’ai à rien trouvé de probant.

Par chance, c’est un achat PayPal, et PayPal assure l’acheteur et pourrit la vie du vendeur, Alan du groupe Existence pourrait vous en parler longuement. Me voila donc à faire une réclamation sur la plateforme de paiement (ce n’est hélas pas la première fois).

De Acheteur – Neoprog

01/09/2017 01:00 CEST

I’ve received yesterday, Beatles in Stereo. The box is damaged (photos) and some of the CDs ‘Let It Be’, ‘Yellow Submarine’ don’t work correctly.

Can you tell me how works the refond or replacement of my purchase ?

Best regards

JC Le Brun

 

De Vendeur – Knightshop

01/09/2017 05:50 CEST

Dear Mr Le Brun,

Firstly thank you for your feedback and so sorry for this inconvenience.

Regarding to the damaged box, maybe it’s fault by delivery company. About the 2 CDs, I would like to refund to you 20 Usd because of your dissatisfaction . Please let me know if you are agree.

Sincerely,

Knightshop

 

De Acheteur – Neoprog

02/09/2017 09:57 CEST

Hello,

The damaged on the box and booklets are not due to delivery, the parcel was ok, but not the box inside. I’m afraid it’s due to the poor quality of the product, maybe a low cost copy of the original Beatles Box.

To buy the two albums in France the price of both albums is 22 € 26 $ USB.

So for the damage box and the two CDs a honest refund would be at least 36 $ USD.

Best regards

JC Le Brun

D’emblée ils m’ont proposé un dédommagement de 20 $ Usd, montant insuffisant à mon avis pour m’acheter les deux CDs rayés et ne couvrant pas les dommages de la boite. J’ai demandé 36 $ Usd de dédommagement auprès du vendeur, car après tout, ce qui compte pour moi c’est d’avoir l’intégrale des Beatles. Mon offre ayant été immédiatement acceptée, je me retrouve avec un coffret Beatles probablement contrefait à 37.5 $ Usd avec deux CDs rayés.

Je pourrais aller pleurer auprès de la répression des fraudes pour qu’ils détruisent mes CDs et blacklistent le vendeur après dix années de procès mais je crains que ce ne soit pas vraiment efficace. Alors n’ayant trouvé aucune information sur Internet, je me fends de ce post afin de vous avertir. Si les produits du site Knightshops sont très attractifs, ils sont peut-être contrefaits ou dans le meilleur des cas, celui que j’ai reçu était de très mauvaise qualité. Alors soyez plus prudent que moi. Dire que j’ai acheté il y a 8 mois un Nikon D7200 de la même façon sur un autre site, j’en tremble encore.

 

Gradient thermique

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Je viens d’inventer une nouvelle unité de mesure de vitesse, le °H. Combinaison de la mesure de la température, le degré Celsius et de la mesure du temps, l’heure. Le °H, permet de mesurer la vitesse d’un TGV entre Rennes et Strasbourg très précisément.

En début de semaine, je montais dans le mille pattes d’aluminium fabriqué chez Alstom, direction la Bretagne, sans changement. Quatre arrêts, 4h15 de trajet seulement et les deux bouts de la France se replient pour un voyage quasi instantané, comme par un trou de ver. Il y a encore peu, 4h15 ne suffisaient pas à relier Strasbourg à Paris et encore moins Paris à Rennes, alors Strasbourg à Rennes. En ce temps béni, les vaches regardaient passer les trains en broutant paisiblement, aujourd’hui, elles n’ont même pas le temps de relever leur cou que le convoi de voyageur est déjà à l’horizon.

Mais laissons les vaches et revenons à nos moutons. Un trajet Rennes Strasbourg s’effectue, selon mes mesures, à plus de 5.0°H alors que dans l’autre sens il s’approche de 0.5°H. Avec cette unité de mesure toute nouvelle, il sera bien entendu nécessaire d’intégrer le décalage horaire, la translation longitudinale et des effets de climatiques de bord incontournables ainsi que la force de Coriolis.

Comment se mesure le °H ? En réalité, le principe est assez simple. Avant de monter dans le train, vous prenez la température (extérieure, pas corporelle) et regardez l’heure. En descendant du train, vous procédez de même. Vous avez alors quatre paramètres T1, H1, T2, H2. Vous me suivez ? Il ne vous reste plus qu’à effectuer un calcul assez simple (T2-T1)/(H2-H1) et vous obtenez votre vitesse.

Vous me direz mon °H c’est un peu du temps divisé par du temps, une fréquence donc. Oui  mais de quel temps parlons-nous, du temps qu’il fait ou du temps qui passe ? Le temps c’est de l’argent même si ce temps est un temps de chien. Alors prendre le TGV pour aller en Bretagne c’est assurément gagner du temps, donc de l’argent même si je n’aurai rien fait de ce temps de toute façon. Et gagner du temps pour subir un sale temps, n’est pas une perte de temps ? Bref…

Bien entendu, vous pourriez être surpris par le facteur dix entre la mesure est-ouest et ouest-est. Celui-ci s’explique par un effet climatique connu sous le nom de ‘temps pourri breton’. Vous savez ce nom que scandent les parisiens en revenant de Bretagne alors qu’ils faisaient du camping.

La mesure est-ouest fut effectuée lundi. Premier sondage 23°C à 8h01 à Strasbourg. Second binôme à 12h15 à Rennes, 25°C sous un ciel orageux. (25-23)/(12-8)=0.5. 0.5°H.

La mesure ouest-est fut établie le mercredi. La température peinait à atteindre les 15°C à Rennes vers 14h39 sous des averses titanesques. Arrivé à Strasbourg à 19h05, le mercure avoisinait les 35°C. (35-15)/(19-15)=5.0. 5.0°H.

Autant la vitesse Strasbourg Rennes est supportable pour un organisme moyen, autant la vitesse Rennes Strasbourg est éprouvante. Car lorsque vous descendez du train, après 4h15 de trajet, en pull-over et jean et que l’air brûlant et poisseux de l’Alsace vous assaille, le choc est rude.

Plus étonnante encore est cette mesure de vitesse effectuée en Bretagne lors d’un trajet nul. Vous savez sans doute que la vitesse n’a de sens, d’après les scientifiques, que s’il y a déplacement. Cependant, mes premières expériences prouvent le contraire. La mesure a été effectuée sur une plage de la baie de Saint-Brieuc, un site orienté plein nord et non abrité. 16h, baigneurs, soleil, 25°C. 17h, front de nuage, vent à 50 km/h et 15°C. (25-15)/(17-16)=10. 10°H. Un record de vitesse immobile sur un trajet à peine plus long que la distance entre deux grains de sables sur une plage bretonne.

Autant dire que cette nouvelle mesure de vitesse, tout relative, va dans le sens des théories élaborées par Albert Einstein en son temps mais contredit assurément la limitation de la célérité à celle de la lumière. Il faudra encore quelques années pour mieux appréhender cette conception révolutionnaire de la vitesse, des dizaines de milliers de mesures assurément, mais cette première expérimentation bretonne semble un bon point de départ à des travaux qui ouvrent de nouvelles perspectives pour la science moderne.

En transit

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Je pré commande presque tous mes albums. De préférence je le fais sur le site de l’artiste, je suppose qu’ainsi plus d’argent rentre dans sa poche, inutile de graisser trop d’intermédiaires, quitte à payer un peu plus cher. Je passe également par les crowdfunding pour financer la production, avec une forte incertitude sur le jour où l’album sortira, s’il sort un jour.

Lorsque l’on pré commande, ou que l’on participe à un crowdfunding, inconsciemment, on espère recevoir l’album avant sa sortie, ou du moins à sa sortie, pas une fois que celui-ci trône fièrement dans les bacs des magasins.

Hélas la réalité est tout autre. Vendredi dernier, il y a presque une semaine donc, sortait To The Bone de Steven Wilson. Il est à la Fnac, sur Amazon, même probablement dans quelques grandes surfaces, mais il n’est pas à la maison. Je l’avais commandé le jour de l’ouverture de la pré commande, afin d’être certain d’avoir un exemplaire de l’édition spéciale aujourd’hui épuisée. Le 17 août, je recevais un mail me notifiant que le coffret venait d’être expédié. Je l’attends toujours, avec un peu de chance je l’écouterai ce soir, j’ai en effet reçu une notification Colisimmo hier soir, sans pouvoir déterminer ce que c’est. Mais comme le nouveau Leprous sort demain, lui que j’ai déjà écouté et chroniqué mais également commandé en vinyle, si ça se trouve c’est lui qui débarque aujourd’hui, suspens.

A moins que ce ne soit le coffret Beatles, mais là j’ai plus de doutes, car il partait de Chine hier matin. Je sais les avions sont rapides mais quand même. Car oui, j’ai commandé le coffret stéréo sur un site qui semblait très francophone et qui proposait de belles offres. J’ai eu la surprise de découvrir hier que le colis était pris en charge par la poste chinoise. Nous sommes à l’ère de la mondialisation que diable ! J’espère juste que le coffret n’a pas été produit en Europe, expédié en Chine pour être finalement commandé en France, sinon l’empreinte carbone de ma commande va être très moyenne. Et oui je sais, les puristes vont râler, les Beatles en stéréophonie, c’est un crime pour certains. Mais je n’ai aucun Beatles à la maison, même je connais tous les albums par cœur, alors c’était l’occasion, je me prépare un week-end au chaud dans le salon, à revisiter toute leur discographie studio avec bonheur.

Grand déballage

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Avez-vous déjà acheté une boite de biscuits conservés dans leur sachet fraîcheur ? Un emballage cartonné et des pochettes plastiques autour de chaque gâteau. Plus d’emballage que de contenu alimentaire et une grande partie non recyclable. Vous arrive-t-il d’acheter de la nourriture à emporter dans un fast-food ? Avez vous contemplé ce qu’il reste de papier, de polystyrène, de carton, de plastique une fois que vous avez ingurgité cette mal bouffe saturée en acides gras ? Avez-vous acheté de yaourts dans leur verre plastique, par pack de quatre, lui-même emballé dans du carton inutile ou ces briques de lait entourées de carton et plastique ?

Quand je fais mes courses, même en restant sur mes gardes, je remplis la poubelle papier au quart et la poubelle destinée à l’incinération d’un volume équivalant à chaque fois. Que des emballages qui ne servent qu’au transport magasin maison ou pour faire joli. Alors oui, c’est vrai, les magasins de distribuent plus de sacs de transport, ils les vendent, les fruits et légumes sont depuis peu dans des sacs en amidon de maïs, donc recyclable. Bel effort. L’amidon de maïs vient du maïs, vous vous en doutiez, une céréale qui pour pousser, a tellement besoin d’eau, que dans certaines régions françaises, elle assèche les réserve d’eau. Même chez mon boulanger, à 50 mètres de la maison, il mettent la baguette dans un sac en papier et quand je leur demande de ne pas le faire, ils m’expliquent qu’ils n’ont pas le droit. Alors je reviens chez eux tous les jours avec un vieux sac papier fatigué. Ils n’ont pas d’autre choix que d’accepter de mettre le pain dedans, mais me rappellent à chaque fois qu’il va bientôt se déchirer. Pourquoi ne pas proposer un sac en tissu tout simplement ?

Pourrait-on limiter ces emballages ? Des solutions bobo existent, ces magasins où les écolos de gauche viennent avec leurs propres tupperwares pour faire leurs courses. On pèse le récipient vide , on le remplit, on le pèse à nouveau et on paye. Cela permet d’acheter la quantité désirée, ni plus ni moins, de ne pas jeter d’emballage et de se donner bonne conscience. Mais à grande échelle est-ce viable ? Et je fais comment avec le sable pour chat, le miel, les chips, le beurre et le déodorant ?

Ne pourrait-on pas simplement réglementer un peu plus les pratiques de l’emballage ? Des paquets neutres, du carton et juste un code barre avec une affichette à côté pour présenter le produit et ses ingrédients en gros. Ne pourrait-on pas cesser tout mettre dans des sachets ‘fraîcheur’ qui emballent ce qui est déjà empaqueté ?

Quelque chose ne tourne pas rond chez nous. Les océans abritent des continents flottants de déchets, nous brûlons chaque jour des tonnes de produits non recyclables et les pays comme la Chine qui nous rachètent (pour quelque temps encore) nos déchets deviennent les poubelles de l’occident.

Il faut relancer la consommation pour alimenter la croissance et sauver l’emploi, voila ce qu’affirment nos politiques. Et la planète, vous-vous en balancez ?

Les appareils sont aujourd’hui conçus avec une obsolescence programmée afin d’alimenter la machine capitaliste libérale. Les publicités vous signifient que vous êtes un loser si vous ne possédez pas le dernier modèle en date de la grosse pomme. Le gouvernement vous persuade que changer de modèle de voiture pour un moteur moins polluant va sauver la planète. Sérieusement, avez-vous pensé à l’énergie et aux matériaux nécessaires à sa fabrication, au déchets et à la pollution générés par la destruction de l’ancienne ? Les écolos louent la voiture électrique, solution ultime à la pollution urbaine. Quid des accumulateurs ultra polluants ? Et l’électricité, d’où va-t-elle sortir, des centrales éoliennes, du solaire ? Ben voyons. Si tout le monde passait à l’électrique, certes il n’y aurait plus de pots d’échappements polluants dans nos rues, à la place il faudrait juste des centrales thermiques et nucléaires pour fournir tous ces petits moteurs en électricité. Alors des vélos électriques, c’est écolo non ? Non. Pédalez, ça vous musclera, vous donnera de jolies fesses et vous fera perdre la graisse accumulée en mangeant chez Burger Truc.

Cette année nous avons commencé à consommer nos ressources planétaires à crédit le 2 août paraît-il. C’est a dire que nous avons consommé plus en huit mois que ce que la planète est capable de produire en un an. Les subprimes des ressources naturelles en quelque sorte. A quand la crise ?

Pollution, déchets, réchauffement climatique, course à la consommation, guerres, nous sommes vraiment mal barrés, mais en avez-vous conscience de temps ne temps ?

Home Sweet Home

It was Home Sweet Home, Home Sweet Home.
Just a place to lay our head, think of all the things we said
About in our Home Sweet Home.

Samedi dernier, j’étais au festival Rock au Château à Villersexel, à environ 200 km de mon nid douillet. J’avais pris mon billet pour les deux soirées. Restait à trouver un hébergement pour la nuit de samedi à dimanche.

Quand on s’y prend tardivement pour trouver un logement dans un département aussi désert que la Haute-Saône, il faut s’attendre à quelques déconvenues. Il y a deux ans, j’avais opté pour le camping de Villersexel. Outre une odeur persistante d’urine de chat dans ma tente, la pluie, un couché très tardif, j’avais été réveillé trois heures plus tard par des enfants jouant aux cowboys et aux indiens devant mon emplacement. Ouille ! ça pique. Donc plus question de camper. Cette fois, vive le confort ! Je recherchais donc des chambres à proximité du château, Booking.com, Gîtes de France et  cie. Mais comme j’ai des oursins dans les poches et que je m’y prenais vraiment tardivement, je ne trouvais que des chambres à Belfort (à quarante minutes de route du festival par temps clair). Dans les offres attrayantes, le Brit Hôtel, dans un bled paumé près de Belfort, proposait une chambre en promotion à 44€. Que demande le peuple, une chambre à Villersexel…

Samedi 15h30, j’arrive, non sans mal, devant la glorieuse façade du Brit Hôtel, un truc genre F1 à peine moins sordide. A l’accueil personne, porte fermée, automate de réservation en rade. Par chance, un numéro de téléphone d’urgence trône sur une affiche. J’appelle donc, expliquant mon problème et un gars relativement désagréable m’informe qu’il arrivera dans cinq minutes. Deux minutes plus tard, l’homme à la mine patibulaire, sort d’une des chambres de l’hôtel. Ni merde ni bonjour, il regarde ma réservation, ne trouve pas les clefs de la chambre – la chambre n’a pas du être encore préparée – fouille dans un coin et me donne la clef numéro 8, pas 13, la 8.

Nothing really worked out right; things got broke, they stayed that way.

Je me rends donc à mon paradis du WE, un grand lit pour moi tout seul, une grasse mat en perspective demain, quand je butte devant la porte à moitié défoncée de la chambre 8, ma chambre. Ça commence fort ! J’ouvre le nid douillet et sens une vague odeur de peinture. Du scotch de protection (le truc qui sert à ne pas peindre partout) recouvre la poignée de la porte. Je pose ma valise, prépare le matos photo et reprend la route de Villersexel, quarante minutes plus loin, dans la campagne perdue pour rejoindre Children In Paradise, Light Damage et Lazuli.

Called it Home Sweet Home, Home Sweet Home,
Eleven floors up in a tower block, happy just to have a home.
I’ve gone and changed the lock on our home.

Vers minuit, fatigué et heureux – oui j’ai zappé Magma, j’ai le droit de ne pas aimer Magma – je retrouve mon palace trois étoiles (si si). La porte est toujours dans un état pitoyable, difficile à ouvrir, encore plus à fermer. M’en fou, je suis crevé, je veux fermer mes petits yeux et dormir. Mais il y a comme une odeur de peinture dans cette chambre. Il semblerait bien, au vu des tâches au sol, du scotch de protection et de l’odeur résiduelle, que le rafraîchissement de la pièce soit très récent, voir même en cours. Je ferai avec, même si je suis un peu très allergique aux produits volatils. Je vais vers la fenêtre et ferme les volets afin d’être dans le noir – je ne dors pas s’il persiste la moindre lueur – oui je suis comme ça, même épuisé. Evidement, les volets ne descendent qu’à mi hauteur, ce serait pas amusant sinon. J’ai beau tirer dessus, sortir, les pousser, rien à faire, ils ne vont pas plus bas. Je rage ! Je tire les rideaux trop petits pour masquer les puissants éclairages du centre commercial qui me fait face, il fait jour dans la chambre, toute lumière éteinte. Tant pis pour la lumière et l’odeur, j’ai sommeil. Dans la salle de bain, je fais la rencontre d’une magnifique araignée encore vivante malgré les vapeurs de peinture, quelle résistance ! C’est beau l’évolution. Impossible d’ouvrir la fenêtre pour respirer un peu, la circulation extérieure est trop bruyante et les battants datent d’avant guerre, c’est tout ouvert ou tout fermé.

Suffocant dans les émanations toxiques, un oreillé sur la tête pour cacher la lumière, des bouchons de concert pour m’isoler des voisins, j’essaye de trouver le sommeil. J’émerge plusieurs fois au cours de la trop courte nuit dans un coma hallucinogène, fait d’éclairages urbains, de bruit d’autoroute et de vapeurs d’essence. 2h, 4h, 6h fin de la nuit, je n’en peux plus.

When I came home from work that night,
She’d jumped out the window with our child.

Si j’assiste à la deuxième soirée du festival, il va falloir que je traîne jusque 17h sans avoir vraiment dormi, que je reste debout pendant six heures et que je conduise encore deux heures pour rentrer. La messe est dite, je rentre à Strasbourg. A 7h30 je prends un déjeuné digne d’un cinq étoiles – jus de fruit concentré, café ignoble, croissant plastique – et je libère la chambre en promotion à 44€ et dont le prix normal est de 44€ toute l’année. A ce prix là j’avais une chambre d’hôte à vingt minutes du château. J’ai clairement choisi un bon hôtel… C’est d’ailleurs la première fois que je ne trouve pas dans une chambre les consignes d’évacuation et la plaquette des tarifs, peut-être sous une couche de peinture blanche fraîche ?

J’ai emprunté quelques paroles de Peter Gabriel tirés de sa magnifique chanson ‘Home Sweet Home’, Scratch (1978), j’espère qu’il ne m’en voudra pas.

Vase d’expansion

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Vous connaissez l’histoire du mec qui suit un blog. Un mec quoi, blanc, pas juif, pas arabe, pas FN, un mec normal quoi. Un mec qui a voté Macron parce que Marine franchement ça lui faisait mal au fion et qui commencerait presque à regretter s’il était débile. Des mecs comme ça j’en connais plein. Enfin bref…

Donc c’est l’histoire d’un mec, comme vous et moi, un mec sympa en fait, un mec qui après le boulot aime bien se reposer avec une Kronenbourg que bobonne lui apporte avec ses pantoufles. Heu non, ça c’est le mec qui a voté Marine.

Bref c’est l’histoire d’un mec qui lit un blog. Le mec il entend parler sur ce blog d’une série TV sympa, et le mec, il aime bien mater des séries TV le soir avec sa bourgeoise. Oui les mecs qui votent Macron appellent leur moitié bourgeoise, ça fait classos.

Mais c’est un mec geek qui n’a pas Netfix, un mec qui ne télécharge rien d’illégal, un mec qui ne regarde pas en streaming non plus. Oui je sais ce genre de mec ne coure pas les rues, un bobo macroniste geek non pirate.

Alors le mec, il cherche la série TV en Blu Ray ou DVD, mais rien, nada. Le mec, il est déçu. Alors le mec, car c’est un mec tenace, demande au mec du blog, le blogueur quoi, s’il y a bouquin avant la série, et le mec qui a écrit l’article du blog lui dit que oui.

Un mec bobo geek, ni noir, ni arabe, ni juif, ni coco, qui lit des livres, qui a voté Macron et qui commence à s’en mordre les couilles, c’est pas crédible, ben oui, mais c’est l’histoire de notre mec.

Alors le mec, ben il commande le bouquin quoi, le truc en papier, le premier tome, ben oui, parce qu’il y en a trois et que le mec il n’est pas sur, même si le mec blogueur en dit du bien, et qu’il a bon goût souvent, que le bouquin sera bien et il n’a pas forcément les intestins pourris tous les jours non plus pour utiliser autant de papier.

Alors le mec il arrive à la librairie, tu vois la boutique du pauvre où ils vendent des trucs en papier avec des petits machins gribouillés dessus, même qu’il faut mettre des loupes pour voir les machins en question, que la nuit ce n’est pas rétro-éclairé et qu’il faut savoir lire pour s’en servir.

Le mec récupère son bouquin, tout content, rentre à la maison, va sur son compte Babelio pour enregistrer le livre (parce que le mec il aime bien se la raconter sur la toile, c’est un mec avec un blog lui aussi), et là, ben le mec, pas juif, pas arabe pas FN mais très con, s’aperçoit qu’il a déjà lu le livre et même qu’il voulait lire la suite. Il le cherche et le trouve dans sa bibliothèque, non pas sur iTune, c’est un mec qui a des tunes justement, des meubles, même pas Ikea et des livres plein les étagères, un ouf quoi le mec.

Le mec il trouve le pavé, une ancienne édition, le même auteur, le même titre, le même tome, la même maison d’édition, mais pas la même image dessus.

En fait, c’est l’histoire d’un mec qui connaissait le bouquin bien avant que le blogueur ne regarde la série et pire, et qui se souvient maintenant que le bouquin devait être adapté en série TV et qu’il attendait ça avec impatience.

Le mec est un peu deg, qu’est-ce qu’il va lire maintenant ? Ben oui parce que le pauvre mec, il ne regarde pas Fort Boyard ou les Feux de l’Amour, il a voté Macron pour un changement, enfin surtout pour éviter de devoir quitter le pays si Marine devenait présidente, car c’est un mec qui aime bien les arabes, les juifs, les noirs et même quelques macronistes, c’est tout dire.

Alors ni une ni deux, le mec commande le second et troisième tomes de The Expanse de Jame S.A. Corey et pour patienter va relire le pavé de 700 pages, l’Eveil du Léviathan. Tant pis pour le gel du point d’indice, le jour de carence, le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux et le passage arbitraire d’un technicien sur trois au grade d’ingénieur. Le mec, qui aime lire plutôt que s’abrutir devant le petit écran en absorbant les conneries des médias, préfère relire un bouquin en attendant que la suite arrive, plutôt que de zombifier devant le petit écran avec ceux qui ont voté Macron et qui regrettent maintenant. What did you expect ?

Le débarquement

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Quand vous rentrez de vacances et que vous retrouvez vos collègues de travail, la question qui vient tout de suite dans la conversation est la suivante : « Alors, tu as passé de bonnes vacances ? », ceux à quoi il est d’usage de répondre, « Oui génial ! ».

Quinze jours de repos, mérités ou non, ce sont quinze jours de repos. Une semaine à la maison avec au programme promenades, photo, siestes et bricolage, une semaine à la montagne avec lecture, promenade, photo, réunion de famille et calme. Chouette perspective !

0 heure de route

Il faisait très chaud en Alsace, 20°C le matin, 36°C l’après-midi. Très chaud ? Au premier jour de congé, un terrible mal de gorge me terrasse, descendant illico sur les bronches, me laissant patraque pendant une semaine, zombifiant du canapé au lit, n’ayant pas la force de lire ou de regarder un film jusqu’au bout. Après sept jours de ce traitement, la tête encore dans le brouillard, mes jambes réussissent à porter les 65 ko de mon corps, tant mieux, nous allons devoir traverser la France.

Comme la Dacia Logan familiale (premier modèle) s’apparente à un char d’assaut et que la route va être chaude et longue, décision a été prise de louer un véhicule plus confortable. Réservation faite d’une cinq portes avec climatisation, je reviens à la maison avec, à la place du tank, un autre véhicule qui a participé au débarquement américain, une Jeep. Une jeep Renegate, gros SUV, génial pour frimer devant les filles mais pas foutu d’avoir un coffre capable d’engloutir deux valises et un sac photo bien garni. Clim, GPS, radio guidage, Car Assist, détection de bandes blanches, il ne manque plus que le lance roquette et l’écran de fumée pour jouer au James Bond. Sympa les boutons partout sur le volant ! Mais regardes la route imbécile !

9 heures de route

Nous voila partis, confortablement installés, au calme, avec quelques chevaux de plus à l’attelage que d’habitude pour franchir les cols alpins en passant par la Suisse. Dès l’arrivée sur l’autoroute helvétique, le GPS se met à jouer avec nous, nous proposant des itinéraires très excentriques. Après une heure de détours, nous passons à la conduite à l’ancienne (vous savez en regardant les panneaux). C’est vers Grenoble que nous trouvons enfin, caché au fond de plusieurs sous menus, l’option « autoroute à péage » désactivée. Très drôle. Nous arrivons finalement, avec quatre heures d’avance sur les prévisions du GPS, à notre destination finale.

10 minutes de route

La seconde semaine de vacances peut alors commencer. Le lendemain de notre périple, première ballade. Il ne fait pas trop chaud, que la montagne est belle ! Une ligne droite, deux trois virages,  et paf ! Un gros caillou vient heurter le pare brise fumé muni d’une caméra du magnifique Jeep Renegate série limitée de location. Put… ! Une belle étoile de cinq centimètres côté passager et bien entendu, pas d’assurance bris de glace, car en trente années de conduite, jamais ça ne m’était arrivé.

deux heures de route

Carglass répare Carglass remplace. En plus il vous change gratuitement vos essuies glace. Trop sympas ! Une heure de route de montagne pour trouver l’agence la plus proche. 1000 € de devis et pas de rendez-vous avant quinze jours, c’est à dire une semaine après les vacances. Ben oui vous comprenez, c’est un véhicule haut de gamme, une série spéciale en plus, avec caméra, il faut commander le pare brise, le changer et calibrer l’engin. Dans le coin, la seule agence équipée est à une heure et demi de route. Bref nous allons rester avec le pare brise sur les bras. L’agence de location  nous propose bien de remplacer le véhicule, mais faut-il encore se rendre dans une agence qui dispose d’une voiture de la même gamme (une heure de route) et qui sait – la loi des série vous connaissez – avec ma chance, si nous n’allons pas exploser une seconde fois le par brise.

Les premiers jours de vacances à la montagne passent pendu au téléphone entre le loueur, l’assurance et Carglass, génial ! Dans les quelques moments de répit, je lis Eschbach et Wilson au calme sur la terrasse, admirant la montagne et les planeurs mais je suis d’assez mauvaise humeur, il faut l’avouer, tout le monde en fait les frais…

4 heures de route

Je vous passe les détails du repas de famille et les quatre heures de route de montagne pour y aller et revenir, dans un résidence de vacances hôtelière EDF, cher, chaud, pas bon, chiant. Quand je dis que je suis en rogne… Bon c’était sympa quand même de se retrouver autour du papi qui fêtait ses 80 bougies.

10 heures de route

Après quelques jours à 1500 mètres d’altitude, il faut redescendre sur le plancher des vaches, avec un Jeep Renegate au pare brise étoilé et un nuage noir au dessus de la tête. Mauvais col pour rejoindre Grenoble, longue attente à l’entrée de la Suisse, deux heures pour effectuer un Genève/Lausanne, la coupe est pleine.

Alors si vous me demandez si j’ai passé de bonnes vacances (ce qui est une mauvaise idée), attendez-vous à un « Non ! » très énervé. Seul petite éclaircie dans ma mauvaise humeur, Avis ne nous facturerait que 180€ la réparation contre les 972€ promis par Carglass. C’est vrai que qu’offrir deux balais d’essuies glaces, ça n’a pas de prix.

Black Out

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Jeudi dernier, vers 21h, une panne électrique touchait un des data centers de la société OVH, mon hébergeur internet. Une grosse panne électrique. Vendredi matin, les bases de données mutualisées ne répondaient plus, le webzine et le blog devenaient muets.

Généralement ce genre de panne dure quelques heures au maximum et tout revient à la normale rapidement. Cette fois, le black out aura duré plus de 24 heures et il y aura eu de la perte en ligne. Les techniciens de la société OVH n’ont pu remettre qu’une ancienne sauvegarde des bases de données et en lecture seulement à partir du samedi matin. Plusieurs billets, chroniques, articles se sont perdu lors de cet accident car je ne fais pas de sauvegarde quotidiennement de mes bases.

Samedi midi, si on excepte les dernières transactions perdues, tout était de nouveau opérationnel à mon grand soulagement. Je voulais publier la chronique d’Anathema avant de fermer le webzine pour les vacances.

En règle générale, je suis assez satisfait de mon hébergeur, mais cette fois je suis un petit peu agacé. D’abord parce que l’information n’est arrivée que tardivement aux usagers, ensuite parce que les mécanismes de sauvegarde d’OVH n’ont pas fonctionné correctement, enfin parce que j’ai perdu des actualités, billets et chroniques au passage.

Je croyais être très prudent en faisant un backup complet du webzine et de la base une fois par semaine, il semblerait qu’il faille que j’augmente drastiquement cette cadence afin d’être tranquille. Un informatique, la paranoïa est de mise.

Billet au vitriol

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Dans le tout petit monde des amateurs de rock progressif, un fort pourcentage joue d’un ou plusieurs instruments. Gratter six cordes, tapoter la caisse claire ou appuyer sur des touches noires et blanches ne fait pas forcément d’eux des musiciens, encore moins des compositeurs. Pourtant, dans ce microcosme, naissent quasi quotidiennement nombre de groupes, projets de plus ou moins bonne facture. Et ce qui est beau, c’est que, ces isolés du monde de la musique dite commerciale, quasi parias des salles de concerts et des labels, ces amateurs éclairés du kraut, space, psyché, prog, fusion, RIO, se serrent les coudes. Une communauté de l’anneau avec ses dissensions internes mais qui fait front pour défendre coûte que coûte l’oeuvre d’un des leurs. Malheur à vous si vous osez un commentaire négatif sur l’un des pères fondateurs de leur ordre, les grands anciens sont intouchables, et soyez maudis si vous touchez au fin duvet de leurs descendants, même s’il n’ont pas l’ombre du centième du talent des dinosaures disparus.

Le progueux passionné et musicien est souvent également chroniqueur ou organisateur d’événements (attention je suis dans la liste là…). Parfois en manque d’expression artistique, il tisse peu à peu sa toile, apprend les ficelles du business, enrichit son carnet d’adresses et grattouille aux heures perdues (sauvé j’ai les doigts gourds). Un jour, son travail de fond atteint la masse critique, il faut alors faire pleurer la muse. Une cuisine, un Cubase, un ampli, une guitare, un clavier, une boite à rythmes et la composition commence. La partition à peine esquissée, il se lance dans un financement participatif pour recueillir les milliers d’euros nécessaires au studio et au pressage. S’il connaît quelques musiciens talentueux, il les convie à son projet, histoire d’avoir un nom ou deux à mettre sur la pochette. Une bonne campagne Facebook, de la retape à droite à gauche, et le voila parti pour l’enregistrement de son premier CD. Tsoin tsoin ! Le rêve devient réalité.

Dans le tout petit monde des amateurs de rock progressif, il subsiste un faible pourcentage de personnes qui ne jouent pas, ne chroniquent pas, n’organisent rien. Ces personnes écoutent de la musique, en achète, participent à des crowdfunding pour soutenir les artistes en herbe et groupes non professionnels mais talentueux. Ces petites gens du progressif, sans ambition créatrice, se saignent parfois aux quatre veines pour soutenir la musique qu’ils aiment, préférant financer la production amateur au dépend des mastodontes internationaux. Ils sont derrière ces artistes émergents, les bons et les tous les autres. Car il ne faut pas l’oublier, parmi les progueux qui grattouillent le weekend, il existe de vrais talents (ben oui ce serait trop simple), qui, s’ils disposaient d’un label et d’un peu de notoriété, pourraient sans doute prétendre à autre chose qu’un tirage à 500 exemplaires de leur nouvel album. Hélas il y a trop, beaucoup trop d’imposteurs dans ce micro univers. Trop de pseudos artistes en mal de reconnaissance (comme moi avec mon blog) qui commettent l’irréparable album qui n’aurait jamais du sortir du disque dur.

Moins de quantité, plus de qualité. Internet à ouvert les vannes à un flot permanent de bruit duquel surgit parfois une belle surprise. Il n’est pas souvent aisé de trier le bon grain de l’ivraie lorsque l’on lit les webzines. Des chroniques dithyrambiques relatives à des albums très médiocres fleurissent hélas régulièrement. Copinage, manque de goût, crainte de représailles, serrement de coude, aveuglement ? Quand ni technique ni inspiration ni production ne sont au rendez-vous, le progueux musicien en mal de reconnaissance inflige aux membres de sa communauté une bien vilaine punition. Les amateurs en mal de musique auront dépensé leurs économies pour assouvir l’ego d’un gratteux en mal de reconnaissance aux dépends d’artistes méconnus et talentueux qui se ruinent pour sortir leur prochain album.

Nous vous méprenez pas sur mon propos. Il n’est aucunement en prise avec une quelconque actualité, ni lié à un obscur règlement de compte. Il s’agit d’un constat, d’un cri d’alarme même. Avec l’avènement d’Internet et du numérique, n’importe qui ou presque, peut à moindre frais, se prendre pour un artiste (tiens je devrais vendre mes photos, je me sens l’âme d’un pro tout à coup). Hélas le talent est rare et précieux, alors trêve de copinage, de lobbying, posons un regard lucide sur la musique, encourageons les talents et ne dispersons pas notre effort. Tous les goûts sont dans la nature, mais il y a des limites.

Les vieux

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Depuis combien d’années n’ai-je pas vu une tête blonde ? Un arrivage de chair fraîche tout droit sortie de l’école ?

Fut un temps, l’été venant, nous recevions notre cargaison de jeunes diplômés, piaffants d’impatience de se mettre au travail, bourré d’envie, de dynamisme et d’idées. Du sang neuf qui coulait à flot dans les veines des services, oxygénant les cerveaux et renouvelant le cheptel.

Dans la fonction publique, la réduction de personnel se fait par le non remplacement des agents qui partent à la retraite (il y a pire et bien plus brutal j’en conviens). Les centres ferment les uns après les autres, les missions changent, déplaçant des fonctionnaires fatigués, parfois aigris vers de plus grandes unités. La démotivation gagne en ampleur avec ce mécanisme migratoire forcé. La moyenne d’âge augmente avec son lot de petites misères, d’arrêts maladie de plus en plus nombreux, de fatigue et de manque de motivation.

La machine fatiguée n’a plus de pièces de rechange. Les pannes sont de plus en plus fréquentes. Les engrenages grippés ne tournent plus. Chaque mois voit sa nouvelle réorganisation, les tâches sont redistribuées, les fonctions changent d’appellation et quelques agents disparaissent mais le travail reste le même.

Je me souviens d’un bâtiment débordant de vie, de bureaux remplis à craquer, nous envisagions même la construction d’une extension. Aujourd’hui les couloirs ressemblent aux rues de Pripyat, les pièces abritent des chaises et tables poussiéreuses. Les téléphones sonnent dans le vide et bientôt des déambulateurs useront le linoléum.

Avec 30 ou 40 années de services, après plusieurs mutations forcées, réorganisations, changement de politique, ILS vous demande d’être motivé, proactif, à la pointe du progrès. Les rares agents de moins de 30 ans qui arrivent encore chez nous se dépêchent de s’enfuir du mouroir, démotivés par le travail qui leur est proposé. Il ne reste que des vieillards, ombre d’eux-même hantant les couloirs, attendant leur départ prochain, le sordide pot de retraite où ne se retrouve plus que des têtes blanches, sorte de cérémonie du Soleil Vert de la fonction publique.

Fut un temps, l’été venant… Personne cette année, et l’an prochain ? Quatre recrues pour 2018 sur la France entière…