Songe d’une nuit d’été

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Ah l’été, ses douces soirées, ses apéritifs en terrasse, ses jeux dans la piscine, quel bonheur !

Le mercure grimpe, les jupes se raccourcissent, les cigales chantent, bientôt il faudra fermer les volets tant le soleil brûle la peau.

La chaleur peine à baisser la nuit. Pour dormir sans suffoquer dans une chambre à plus de 28°, une seule issue, ouvrir la fenêtre, cette belle fenêtre double vitrage qui nous protège l’hiver du froid mais également des nuisances sonores:  du bruit de la rue, des voitures qui circulent, du bruit des voisins, qui discutent dans la cour juste en dessous de chez vous.

Vingt trois heures, je suis épuisé après plusieurs jours de canicule, le travail m’attend demain matin à six heures, il est urgent de dormir, mon corps le réclame.

Ils sont assis dans la cour, téléphone portable en main, tenant d’interminables conversations haut parleur réglé au maximum avec des interlocuteurs qui hurlent de rire. Ils sont heureux, pas moi.

Il faut chaud, les bières rafraîchissent, désinhibent, délient les langues. La télévision hurle une émission télé réalité débile que personne ne regarde, mais la fenêtre reste ouverte pour aérer la maison. Le chien, gentillement couché près de ses maîtres imbibés, se lève soudain et se met à aboyer comme un dément: un compagnon canidé passe dans la rue, à quelques mètre de là. Après quelques minutes de tintamarre, c’est aux propriétaires, dérangés par leur cabot, de hurler sur l’animal pour qu’il se calme. Il est minuit, l’heure du crime…

Un jardin plus loin, la piscine récemment creusée, est inaugurée par la famille et leurs amis. Plouffff ! Rires, cris, l’eau est fraîche, la nuit est chaude, cela fait du bien de s’y baigner.

Impossible de fermer la fenêtre, il fait trop chaud. Je rêve du île déserte, de meurtre, de climatisation, d’Islande, de lance roquette, de calotte polaire, de vengeance, de sorbet au citron, de fusil à pompe et d’une douche glacée. J’imagine que je vais me lever, descendre dans le jardin et hurler sur mes voisins pour qu’ils se taisent, pour qu’ils musellent ce chien, pour qu’ils vident la piscine. Mais j’ai trop chaud, comme eux sans doute, eux qui ne travaillent pas demain matin et qui se moquent de savoir si je dors ou pas. En plus je leur ai déjà expliqué gentiment plusieurs fois qu’ils nous pourrissaient les nuit.

J’ai envie de sortir mes enceintes colonnes sur la terrasse et vérifier jusqu’à quelle puissance l’amplificateur est capable de restituer la Polyfonie X de Pierre Boulez sans percer les tympans du public. Des scooters passent en pétaradant dans le rue, le chien se remet à hurler, les proprios suivent avec un temps de retard, les gamins crient dans la piscine, il est deux heures du matin, je me lève dans quatre heures, tout va bien.

Désespéré, je ferme la fenêtre, mets des bouchons d’oreilles, écrase ma tête sous l’oreiller et tente de trouver le sommeil sur un matelas trempé par la transpiration. Les bruits étouffés de mes voisins m’obsèdent, je n’entends plus que ça. Dès que le sommeil vient, un aboiement me réveille. Il est trois heures du matin, la chambre ressemble à un sauna, j’ouvre à nouveau la fenêtre. Pour faire bonne mesure, le chien hurle à nouveau en réaction à un rôt sonore accompagnant le bruit d’une canette de bière écrasée.

Mes voisins sont fin ivres, ils comatent dans le jardin, la télévision hurle toujours des clips de rap et de hip hop par le fenêtre ouverte. Plus personne ne nage dans la piscine et le chien roupille près des dernières gouttes de bières coulant de la bouteille cassée. Il est quatre heure, je vais pouvoir enfin fermer les yeux et m’endormir. Dans deux heures le soleil se lève.

Et je rêve. Je rêve du Catalogue de la Manufacture des Armes de Saint Etienne. Je tourne les pages avec délectation, je choisis un fusil, des cartouches. Je commande et reçois aussitôt le précieux colis. Je déballe le paquet et admire l’arme bien graissée. De la fenêtre ouverte de ma chambre, je charge l’arme, épaule et tire. Pan ! Dans une canette de bière, la balle perce de part en part le cylindre métallique qui vole dans les air. Surpris dans son sommeil le chien sursaute et se met à aboyer comme un dératé. Pan ! Dans la mâchoire du clébard. Ses crocs explosent, sa langue se détache, du sang gicle sur le sol. La bête est encore vivante mais ne peut plus gueuler. Réveillé brutalement par les deux tirs, son maître sort péniblement du coma éthylique et se redresse. Pan ! Une balle entre les deux yeux du con qui dormait. La cervelle gicle sur le mur. Les yeux écarquillés il me regarde effrayé avant de s’écrouler. « Bonsoir, dormez bien. ». Une flaque de sang toute fraîche coule dans la cour de mes voisins, l’odeur de poudre enivre mes sens, il faut vraiment que je m’offre une arme automatique, ça doit se vendre au marché noir. J’irai flinguer ces petits abrutis à scooter avant d’aller me coucher et je lancerai une grenade au milieu de la piscine à l’heure de la baignade.

Rien de tel que de beaux rêves pour passer une nuit paisible. Bon il faudra quand même que je consulte cette fois, ça devient grave.

Une course éperdue en avant

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Des milliers d’albums, vinyles, compact disques, fichiers mp3, Alac, Waw, dorment dans les étagères et l’ordinateur de la maison.

Chaque jour qui passe voit son lot de nouveaux arrivants. La collection enfle démesurément, une croissance quasi exponentielle.

De purs chefs d’œuvres délaissés faute de temps pour les écouter. A quoi bon cette course effrénée en avant ?

Et si j’arrêtais le temps, me posais dans le salon, et dégustais une de ces merveilles qui chavira mon âme, me fit verser des larmes ?

Je pense avoir largement de quoi passer une centaine de jours et de nuits ininterrompus à n’écouter que du rock progressif.

Parfois je ressors mon iPod où se cachent mes artistes préférés, je m’installe dans le canapé, au coucher du soleil, une bière dans la main, et j’écoute religieusement quelques morceaux arrivant au hasard, replongeant dans ces émotions toujours aussi puissantes. Lorsque je dispose de plus de temps, je pose un vinyle ou glisse un CD, façon vieux con nostalgique, m’immergeant dans un concept album devenu aujourd’hui référence.

Il y a tant de musique à écouter que je me demande parfois pourquoi courir après les nouveautés, et puis je tombe sur un bijou, original, encore confidentiel qui pourrait devenir le classique de demain, un album qui fait battre mon cœur malgré toutes les années et les titres écoutés, alors je recommence, je scrute les sorties, dans l’espoir de découvrir une nouvelle perle rare et j’oublie les milliers d’albums sublimes qui dorment sous mon toit.

Lettre à mes amis

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Mes chers et nombreux amis, je m’aperçois aujourd’hui que je vous connais bien mal, votre visage ne me dit pas grand chose, pas plus que votre nom.

Vous n’êtes pas loin de cinq cent alors que je peine à retenir dix noms et cinq visages.

Qui êtes vous ? Nous sommes-nous, ne serait-ce qu’une fois rencontré ? Pourquoi sommes-nous devenus amis ? Je me suis souvent posé la question. Ne le prenez pas mal, mais connaître autant d’amis inconnus, cela interroge.

A de rares occasions j’ai refusé votre amitié, lorsque votre poitrine gonflée de vie et vos nuisettes avantageuses auraient pu heurter la sensibilité de mon épouse. Il m’est également arrivé de vous réduire au silence lorsque vos propos m’agaçaient et de vous mettre dehors lorsque vous vous dépassiez les bornes.

Qu’avons-nous en commun ? Une même passion pour la musique  ? Est-ce bien la même d’ailleurs ? Un même besoin de combler notre solitude ? Je ne suis pas seul, désolé.

J’ai plus d’amis Facebook que de lecteurs réguliers du webzine. Ne parlons même pas des follower Twitter. Nombres d’entre eux sont des musiciens, devenus amis afin de faciliter nos échanges, pour me remercier d’une chronique. Quelques uns, ils sont devenus des connaissances voire des amis dans la vraie vie, mais c’est l’exception. Reste quelques lecteurs avec qui j’ai échangé une fois ou deux, des rencontres de concert que je ne reconnaîtrais pas forcément (pardon, je ne vous snobe pas, mais mon cerveau est limité à dix noms et cinq visages).

Il y a sans doute aussi ces amis qui sont mes ennemis, sans que je le sache. Des gens qui me détestent et qui restent mes « amis »… Et puis il y a ces inconnus absolus, avec qui je n’ai jamais échangé, des amis d’amis d’amis demandant à être amis. Dans le doute j’accepte certaines demandes, sauf pour les bombasses suspectes, on ne sait jamais, des fois que ce soit un promoteur avec son profil privé, ça arrive.

Je ne vous connaît pas les amis, vous ne me connaissez pas, alors pourquoi sommes-nous amis ? Pour faire grimper votre score Facebook, pour avoir un « people » dans vos connaissance ? Je ne suis pas un « people ». Vous ne likez pas mes articles de plus en plus rares, je ne vais pas sur votre profile, vous n’échangez pas de message avec moi, nous sommes de parfaits inconnus. Alors pourquoi sommes-nous amis ?

J’ai remarqué un comportement assez surprenant sur les réseaux sociaux. Lorsque que vous postez une information, un lien, un article, une chronique, vos amis, vos abonnés likent facilement, commentent, mais combien cliquent sur le lien et lisent réellement ce qu’il y a derrière ? Un sur dix ? Si je me fie aux statistiques du webzine du temps du groupe de discussion Neoprog, nous n’étions pas loin de ce score. Alors, quoi sert ce pouce en l’air, ce cœur, ce rire, cet air dubitatif ou en colère si les clickeurs fous ne regardent même pas vraiment le texte derrière la photo. Ils y en a même, qui commentent sans lire.

Je lis occasionnellement le fil d’actualités de quelques personnes que je connais, je like assez peu, je ne souhaite plus les anniversaires, que ce soit pour les vrais amis ou les inconnus, ça n’a pas de sens, je refuse la plus grande part des invitations car je ne suis pas un fan de guitare, ni de basse, ni de batterie, je n’enregistre rien dans les studios, je ne compte pas presser de vinyle ni devenir producteur. Je me suis retiré des groupes, je n’y allais de toute façon plus depuis longtemps et j’ai cessé les débats sur la toile, c’est épuisant.

Je suis bien tenté pas un grand nettoyage par le vide mais j’ai peur d’offenser des personnes, alors, si, vous qui me lisez, vous ne me connaissez pas, ne m’aimez pas, n’avez pas un besoin vital de rester en contact avec moi, n’hésitez pas à vous enlever de mes amis, je ne vous en tiendrais pas rigueur, bien au contraire. Si vous restez quand même, s’il vous plais, ne m’invitez pas dans des groupes, à des événements sans rapport avec le rock progressif et si vous êtes une bombasse désireuse de me rencontrer, essayez une méthode plus directe d’approche, car le numérique à ses limites…

Le buzz Aldrin

Vendredi, une éclipse totale de lune, la plus longue du siècle paraît-il, était visible depuis la France. 

En Alsace, la température avoisinait les trente degrés et quelques nuages masquaient l’horizon. J’avais préparé mon Nikon avec un 500 mm pour immortaliser l’événement. 

A 21h00, heure du début de l’éclipse, pas de lune à l’horizon, sans doute trop basse encore. A 22h00, après un épisode de Gotham saison 1, je retournais dehors, toujours pas de lune.

Épuisé par de longues insomnies dues à la chaleur et au roquet de mes voisins qui gueule toutes les nuits, je m’écroulais du sommeil du juste sur le matelas.

22h30, le cabot se met à hurler et me réveille. Je suus moite, fatigué, énervé. Je me rendors peu après malgré tout quand, à 23h00, le saucisson sur patte remet ça encore plus fort. Nouveau comas agité sur la couche humide mais à 23h45, le sale cleb hurle encore, me privant des bras de Morphée une fois de plus. Si je n’étais pas à bout de force, j’irai l’égorger avec mes dents. Je sombre à nouveau vers minuit, et un quart d’heure plus tard cet abruti à quatre pattes remet le couvert.

Je n’en peux plus. Je descends expliquer la vie à mes voisins qui rentrent illiquo le corniaud dans leur maison. J’ai la haine et plus sommeil. 

Alors que je m’apprête à retourner dans la maison, je vois la lune, qui sortie des nuages, brille de tous les feux. L’éclipse ne va pas tarder à s’achever.

Ni une ni deux, je monte chercher le Nikon, le 500 mm, la télécommande, le doubleur et le pied photo en prenant bien soin de ne pas réveiller  toute la maisonnée, un chien suffit.

Quatre photos sans doubleur au 1/400, quatre au doubleur, floues et l’éclipse s’achève. Je scrute quelques minutes Mars avec une focale proche de 1400 mm sans rien voir de concluant, après tout un APN n’est pas une lunette astronomique, puis je remballe le bazar et retourne me coucher. Le chien gueule encore une fois pour la forme mais je m’écroule de sommeil. 

Le lendemain, j’importe quatre photos décevantes dans Lightroom, pollution, turbulences et une mise au point médiocre, pas de quoi être fier. Pour leur donner du peps, je pousse les curseurs dans tous les sens, zoom, correction du voile, clarté, noir, ombre, blanc, contraste pour obtenir une image acceptable de l’éclipse. Et puis je la poste sur Flickr. Elle fera pâle figure dans mon album Astronomie mais qu’importe, c’est l’Eclipse.

Très vite l’image est mise en favori, ajoutée à un groupe et dimanche elle avait été vue par plus de deux-milles personnes et placée en favori par plus de soixante d’entre elles. 

Un record absolu pour une de mes photos. Je n’y comprends rien… une de mes plus mauvaises photos lunaire. Oui il s’agit de l’éclipse, mais j’ai loupé le meilleur, je n’ai pas  capté l’ISS passant à proximité, je n’ai pas saisi sa lumière orange, bref j’ai tout loupé. Alors pourquoi cet engouement pour une photographie ultra retravaillée ? Je suis perdu…

La seule bonne nouvelle dans cette aventure, mes voisins semblent avoir intégré que leur clébard me tapait sur le système.

Promenons-nous dans les bois

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Le soleil brûlant incitait le flâneur à se perdre sous l’épaisse frondaison. Les odeurs des arbres m’invitaient à la promenade. Une journée idéale. Seul dans les bois, au calme, au frais.

« Ne t’aventure pas en forêt » m’avait-on répété. « Ne sors pas sans un fusil ». « Tu pourrais faire de mauvaises rencontres dans les sous-bois ». J’étais pourtant bien armé avec mon 500 mm, qu’avais-je donc à craindre ?

Les mises en garde surgissaient à chaque croisée de chemin. Impossible d’y échapper. Gare au loup !

Il n’y a plus de loup dans nos forêts depuis bien longtemps, ils tous ont été exterminés. Pour qui, pourquoi ? Pour la prime promise par Napoléon.

Parc animalier de Sainte Croix

Plus de loup ? Pourtant au détour d’un chemin, est-ce un chien que je découvre allongé derrière un tronc, un grand chien gris ?

« Donne-lui à boire, s’il lape, c’est un chien, sinon coure ! ». Ben tiens… Je n’ai pas de gamelle pour le faire boire et ma bouteille est presque vide. Et puis voila quoi… Mieux vaut sortir mon 500.

Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas…

Le loup ? Justement il n’est pas seul ce chien gris, il est venu avec des copains. Plutôt méfiants d’ailleurs, ils n’approchent pas. Ils sont beaux ces chiens, ils sont nombreux aussi, très nombreux, au moins dix.

Parc animalier de Sainte Croix

Ça me rappelle une histoire tout ça, surtout ne pas faire la bise à la grand-mère. Étrange, ils m’observent, prudents, des chiens n’agiraient pas ainsi. Des loups ? J’ai la chair de poule soudain, et s’ils mangeaient les hommes ?

Alpha, béta… oméga, étrange manège que voilà, madame et monsieur Ysengrin mènent la danse, la meute suit au pas de deux.

Plus de loup en France ? Ils sont revenus par les Alpes. On en recense quatre-cent-trente aujourd’hui dont un dans les Vosges.

Ils m’observent, moi aussi, clic clac. Je transpire un peu, la chaleur sans doute. A chaque fois qu’un d’entre eux ébauche un mouvement, mon cœur bat la chamade, qu’ils sont beaux ! Pourquoi les a t’on abattu exactement ? Pour la prime c’est vrai.

Parc animalier de Sainte Croix

Dans les contes de notre enfance, les loups dévoraient les enfants, descendaient dans les villages avec les premières neiges, hurlant à vous glacer le sang, dévorant les troupeaux.

J’aimerais bien tomber nez à nez avec un vieux loup solitaire, dans la forêt. L’observer quelques secondes avant qu’il ne disparaisse dans les buissons.

Mes loups sont en captivité, dans un immense enclos dans la forêt, presque libres s’il n’y avait les visiteurs et les poulets que les soigneurs leur donnent, ils ne savent plus chasser, ils faudrait leur réapprendre.

Parc animalier de Sainte Croix

Loups, ours, lynx, après les avoir exterminés, nous tentons de les réintroduire dans nos montagnes. Les éleveurs s’insurgent, les écologistes se battent, les bobos applaudissent (ils habitent en ville aussi) , les politiques ménagent la chèvre, le choux et le loup.  Pour traverser la rivière, une seule barque. Comment procéder pour que loup ne dévore pas la chèvre et pour que la chèvre ne grignote pas le choux ? Impossible ! Le loup est devenu végan…

Promenons-nous dans les bois
Pendant que le loup n’y est pas

Si le loup y était
Il nous mangerait

Mais comme il n’y est pas
Il nous mangera pas

Loup y es-tu ? Entends-tu ? Que fais-tu ?

Le loup :
– Je mets ma culotte

Promenons-nous dans les bois
Pendant que le loup n’y est pas

Si le loup y était
Il nous mangerait

Mais comme il n’y est pas
Il nous mangera pas

Loup y es-tu ? Entends-tu ? Que fais-tu ?

Le loup :
– Je mets mes chaussettes

Promenons-nous dans les bois
Pendant que le loup n’y est pas

Si le loup y était
Il nous mangerait

Mais comme il n’y est pas
Il nous mangera pas

Loup y es-tu ? Entends-tu ? Que fais-tu ?

Le loup :
– Je mets ma chemise

Promenons-nous dans les bois
Pendant que le loup n’y est pas

Si le loup y était
Il nous mangerait

Mais comme il n’y est pas
Il nous mangera pas

Loup y es-tu ? Entends-tu ? Que fais-tu ?

Le loup :
– C’est bon j’arrive j’arrive

Promenade photographique au parc de Sainte Croix

Respectez nos oreilles !

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Pourquoi faut-il qu’un live, le son soit si fort ? Pourquoi faut-il mettre des bouchons dans une salle étudiée pour un public de trois-cent personnes ? Pourquoi faut-il s’exploser les tympans avec vos basses ?

C’est pour faire plus rock ? Pour couvrir les braillards buveurs de bière ? Pour masquer les imperfections de votre équipement ?

Il existe des salles à l’acoustique épouvantable où l’ingé son pousse le volume pour donner le change, faisant trembler les verres bières, vibrer le sol et saigner les oreilles. Il existe également des lieux acceptables qu’un bon technicien réussit à sonoriser agréablement.

J’ai entendu le pire dans un auditorium classique, le meilleur dans un immense hall en béton et d’honnêtes résultats sous un plafond de deux mètres.

Dans mes meilleurs souvenirs il y a eu Peter Gabriel au Zénith de Strasbourg, un son parfait, sans bouchons, Ray Wilson Chez Paulette, avec un équipement tip top et une équipe très pro. Dans mes pires cauchemars – j’en rêve encore -, Leprous à La laiterie, un mur de basses dans une petite salle pour cacher les faiblesses vocales du chanteur ce soir là et Marillion au Noumatrouff à Mulhouse où les parois en tôle ondulée de la salle servaient de caisse de résonance à tous les instruments. Entre ces extrêmes quelques saignements de nez au Grillen à Colmar et maux de tête à Substage à Karlsruhe.

A qui la faute ? A ces ingés sons vieille école, à ces artistes voulant que ça fasse du bruit ? A ces salles sans acoustique ? A des soundchecks effectués à l’arrache ?

Quand je vois des enfants au premier rang, près des murs d’enceintes, là je fais les photos, qui se mettent les mains sur les oreilles, j’ai peur pour eux. En concert, je porte toujours des bouchons en silicone, -15 Db, moulé à la forme de mon oreille, et même ainsi, il m’arrive d’avoir des sifflements le lendemain de live.

Respectez nos oreilles, ne gâchez pas la musique, pas la peine de pousser le son comme des malades, nous ne sommes pas sourds, enfin pas tous.

Et vous les amateurs de rock, protégez-vous, mettez le préservatif des oreilles.

C’est tendu du slip dans le jardin

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Mes deux gars viennent de décrocher le bac (les deux en même temps ?) et sont inscrits pour de longues études (oui l’un a un an de retard), l’un d’architecture et l’autre de vétérinaire (l’autre a un an d’avance). Des études assurément complémentaire (ils sont rapprochés certes), car il y a une petite chatte tricolore (16 mois) qui traîne dans notre jardin (mais on est pas des lapins non plus).

Quel rapport ?

Nous avons déjà une chatoune tricolore (vous vous en foutez ?). Vous savez les tricots ce sont des vêtements faits mains (mais vous n’avez pas de cœur !), blanc, marron et noir (trois couleurs quoi), avec des griffes, une queue, des petites dents et un caractère de cochon (des chats). Ça grogne, ça crache et ça ronronne en même temps avec une notion très aiguë de ce que l’on appelle le territoire (sale bête).

Evidemment la vieille tricoteuse (non ma femme ne fait pas de tricot !) ne peut pas blairer la jeune, d’ailleurs à part moi, ma femme, mon droit de véto (oui c’est nul) et mon archiduchesse (trop long à expliquer), elle ne peut blairer personne, sauf à l’heure du repas (promis j’arrête les parenthèses). Alors la jeunette qui lui pique ses croquettes, n’en parlons pas.

Si parlons-en justement (j’ai tenu une phrase quand même, bel effort). Vu comment son bidon grossit à celle-là (et le tient bouffon dirait mon fils), elle ne devrait plus être seule très longtemps la coquine (sale gosse). Nous luttons au quotidien pour empêcher la maligne d’entrer dans notre maison (enfin lutter, je lui donne du lait, des croquettes, je l’appelle pupuce, je la grattouille). Il faut fermer portes et fenêtres malgré la chaleur, sinon la petite frimousse moustachue se pointe (comment ça pupuce c’est nul ?) et ça me fend le cœur de la mettre dehors (nous avons eu un conseil de famille pour son nom, tout y est passé, et elle répond à pupuce alors c’est adopté). Mais sinon c’est la guerre, crache, pisse, grogne, doublement de volume, miaulement rauque, tout y passe (allez, j’arrête là).

Pour gérer la crise, il nous faudra bien un architecte afin de construire une maison à toutes ces petites bestioles (notre douce tricolore ne cédant pas un cm² de territoire à sa nouvelle voisine, bref c’est tendu du slip dans le jardin) et un vétérinaire pour soigner toute la smala (car ça castagne déjà sauvage dans le jardin).

Alors, ça a marché ?Je vous ai ému ? (merde, j’ai recommencé, allez stop ! fini ! finish ! basta !)

Le but de ce post vous a-t-il échappé ? Je voulais parler de mes enfants bientôt surdi-plômés (trop fier je suis). Mais tout le monde s’en fou à raison (et c’est reparti comme en quarante). Alors j’ai introduit un élément (n’y pensez même pas) qui fait fondre (c’est dégueulasse) tout le monde sur Internet (en plus), la vidéo de chatons. J’ai compté (conté, comté ?) les aventures navrantes de notre chatte tricolore, ému les âmes sensibles avec l’infâme parasite en cloque qui vole sa nourriture à notre petite chérie (comment ça je vous choque ?), rendu les coûteuses études de nos avortons utiles à la communauté (oui parce que architecte et vétérinaire, bon quoi, c’est juste des gens qui nous pique du fric) et rendu ce blog sympathique par le fait (enfin j’espère).

Maintenant je compte sur vous pour soit :

  • Payer les croquettes et le sable à chat nécessaires pour subvenir à la future progéniture pendant un an
  • Adopter un chaton ou deux
  • Noyer un chaton ou deux
  • Noyer un ado ou deux
  • Adopter un ado, voire deux
  • Payer les études de ces deux branleurs d’ados qui se lèvent tous les jours à 13h00, font la gueule, squattent ma console préférée et la bande passante de ma box, explosent leurs factures Free et ne gèrent absolument pas la rentrée 2018-2019 qui va être compliquée

Alors vous choisissez quoi ? (Cette liste ressemble à un palindrome non ? )

Et si j’allais mourir ?

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Les mauvaises langues diront que je suis un hippopotame, la version lourde de l’hypocondriaque, et ils n’auront pas forcément tord.

Mais sérieusement, et si j’allais mourir ? Nan c’est pas drôle quoi ! J’avale des triptans comme les oiseaux picorent des graines, sauf que les oiseaux, ils possèdent des machins dans leur jabot pour broyer la bouffe. Ceci dit moi aussi j’ai l’impression d’avoir un jabot. C’est une petite poche toute dure sur le flanc gauche qui me chatouille tout le temps. Enfin chatouille c’est vite dit, quand je m’allonge sur le côté ou sur le ventre, c’est assez inconfortable voire douloureux, quand je fais du sport, ça fait mal. J’ai mon jabot depuis deux ans, depuis une certaine gamelle à vélo. Et chaque médecin possède son explication à cette gêne :

  • Mon général : « Vous avez encore mal ? C’est curieux. »
  • Mon ostéoporose : « Les intestins sont comprimés autour des autres organes. »
  • Mon gastropode : « Faudrait faire une colo, ça tombe bien, c’est l’été. »
  • Mon entraîneuse : « Chéri, faut faire du sport. »
  • Mon expert : « Vous aurez mal toute votre vie. »

Et si j’allais mourir, si j’avais un truc très très grave que personne il ose me le dire pour pas que je pleure et que je continue à aller bosser de comme si de rien n’était. Non j’suis pas parano !!! J’en ai juste un peu mare d’avoir mal. Et comme les mecs doutent, ils me font faire des examens, cinq tubes de sang par-ci, (mine de rien on a pas tant que ça de tubes de sang dans un petit corps malade), un scan par là, une écho là dedans, une colocataire au doigté délicat, un étron dans un popo et j’en passe et des meilleures.

Quand les résultats tombent, y a toujours des valeurs pas dans les clous comme le cholestérol. Mais ça je m’en fou, j’aime trop les gésiers, les magrets, la crème fraîche, le fromage et les glaces. De toute façon, la dernière fois que j’ai fait la trêve des crémiers et des charcutiers j’ai perdu 10 kilos en un mois, tombant à 55, record historique depuis mes 12 ans. Alors le médecin m’a regardé et a dit d’un ton las, mangez au moins du fromage sinon dans un mois vous vous envolez. Dans la liste des chiffres bizarres, y a des enzymes qui couinent et des chimies pas très bio qui ne respectent pas les cotas. D’après internet je suis déjà mort et mon rein est foutu, cancer, infarctus, dysfonctionnement rénal.

Pendant un an je me suis résigné à cette douleur lancinante « qui va passer ». Oui mais quand ? Et puis avec les beaux jours, la gène est redevenue inconfort, voire douleur. Alors je retourne voir mes copains les vampires sacophiles, si ça existe d’abord ! Pas dans Twilight ou dans Buffy contre les Vampires cartes, mais dans Urgences.

Sérieusement là, si j’allais mourir. Qui qui reprendrait le webzine hein ? Qui préparerait le numéro du mois d’août. Qui utiliserait mes appareils photos, qui écouterait tous les CDs, vinyles déjà stockés à la maison et ceux qui ne sont pas encore arrivés. Qui frapperait mes enfants (faut bien leur apprendre la vie) –  qui vient de lever la main fébrilement là ? – qui s’occuperait de retrouver les clefs, l’iPhone, le sac à main, les partitions, le violoncelle, le piano à queue, la voiture de ma femme, qui hein ? Qui donnerait à manger au chat, changerait sa caisse, viderait les poubelles, arracherait les mauvaises herbes du jardin ? Hein qui ?

Le rein gauche est un peu bousillé alors je vais devoir boire des litres tous les jours et donc pisser encore plus (comme si c’était possible). Je suis en hypoglycémie le matin, je dois de manger plus, mais pas trop car j’ai du mauvais cholestérol donc je dois faire gaffe à ce que j’avale et c’est décidé, je pars en colonies de vacances où on va me la mettre bien profond à tous les coups. Pour les migraines, j’ai toujours droit à de grandes boites de graines, à picorer sans modération, c’est beau la chimie !

Bon je vais attendre un peu avant de mourir, y a pas le feu, puis j’ai plein de trucs à faire. Mais si un vampire scatophile trouvait juste une explication à mes petites misères viscères, quitte à me faire explorer encore une fois les entrailles, ce serait sympa, parce que y a pas à dire, une douleur sourde vingt-quatre heures sur vingt-quatre ça tape sur le système et ça donne naissance à de drôles de pensées parfois, vous ne trouvez pas ?

Un peu de lecture

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J’ai pris la décision de lire plus régulièrement nos confrères musicaux, histoire de voir ce qui se chronique ces temps-ci et de découvrir leur perception des albums et concerts que nous avons nous également écoutés.

Bien évidement, je ne lis rien, tant que nous n’avons pas nous même publié quelque chose, sinon ce serait tricher, cela pourrait biaiser mon jugement, encore que.

Jusqu’à présent, je me contentais de passer sur le site de Chromatique que je trouve de bonne très tenue et avec lequel je suis le plus souvent en phase. Je vais plus rarement sur Music Waves qui ratisse large mais qui constitue une excellente base de connaissance musicale comme ProgArchives où je vais très souvent piocher des informations (oui je sais c’est mal).

Mais après être tombé sur des extrais de chroniques et live reports sur le net, des articles avec lesquels j’étais en total déphasage, j’ai voulu comprendre pourquoi nos avis divergeaient autant. Et j’ai été horrifié.

A quoi sert un article dithyrambique ? A lécher les bottes, semer le trouble, faire de la pub ? Parler d’une production exemplaire ou d’un sound check de haut vol alors que ce qui sort des enceintes est une bouillie informe, c’est mentir et ne pas rendre service. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, le domaine est forcément subjectif, mais la qualité sonore, l’enregistrement, la technicité, cela se quantifie, à condition d’avoir des oreilles. Soit celui qui chronique a les oreilles remplie de sable, soit il a passé toute sa vie dans des salles de concert avec un plafond à deux mètres du sol où l’on ne joue que du death metal à 99 dB, soit sa stéréo est bonne à jeter par le fenêtre, soit il est fan de punk.

A quoi sert une chronique musicale ? A se faire des amis dans le groupes de rock, à se faire inviter aux concerts, à recevoir des CDs gratos pour commencer une collection, à coucher avec la roadie tatouée pleine de piercings ?

A priori, une chronique donne un avis sur un album, un concert, un avis qui essaye d’être un temps soit peu objectif sur quelques critères, production, technique, son, subjectif inévitablement sur le feeling ressenti même si certains s’en défendent.

Je dois avouer que la tendance lèche boules très en vogue chez certains me tape furieusement sur le système mais je vais essayer de faire un effort et les lire. Je comprends l’envie de faire plaisir aux artistes, de mettre en avant des événements, mais un peu de lucidité ne fait pas de mal. A quoi sert une chronique si elle dit du bien de tout ? Ce n’est plus une chronique, c’est une publicité gratuite.

Trique

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Certains matins, en me rendant au travail, je me fais doubler sur la piste cyclable par un drôle d’engin : deux pneus de trial, une selle, deux pédales, une batterie, c’est un vélo électrique. Le bolide silencieux me dépasse à trente kilomètres heure sur une chaussée de deux mètres de large, sans me prévenir, un écart et nous sommes morts.

La solution planétaire au réchauffement climatique viendra par la trique, je veux dire par l’électrique. C’est du moins ce que nous promet Elon Musk qui va licencier plein de gens parce qu’il perd de sous (le pauvre). Nicolas (pas le petit teigneux), l’autre, le petit acheté avec une boite de macros, lui aussi croit à la fée trique, d’ailleurs des coups nous nous en prenons plein en ce moment. D’autres ont la trique en s’offrant un Tesla : « Je roule vite et longtemps mais je suis propre. ».

Justement, en parlant de propreté, la trique est-elle propre ? La trique ne vient pas toute seule, sauf lors des orages, il est nécessaire de la produire, de la conserver (beaucoup plus dur), et pas à la force du poignet désolé, sinon ce serait une toute petite trique. Il faut du porn, du lourd. Et ce n’est pas avec trois ailettes et deux panneaux que ça va monter en puissance, faut du bon porn radioactif, du Fessenheim.

La trique en voiture je peux encore comprendre, mais rouler sa trique à pédale, un peu moins, surtout juché sur un SUV à deux roues. La pédale, ça ne donne pas la trique certes, mais cela permet d’être propre, de perdre quelques kilos superflus et de ne produire que du méthane les mauvais jours.

Certains me rétorqueront à raison, que la trique à pédale est un moindre mal plutôt qu’un SUV diesel, oui. Mais non. Car une pédale à trique roule trop vite, beaucoup trop vite et croyez moi, question vitesse à pédale, je suis la reine. La trique à pédale est juste un effet de mode, un nouveau créneau commercial, un moyen de se donner bonne conscience, un truc de bobo et de feignants.

Au bout du compte, la chose pollue indirectement et reste très dangereuse sur la route. Pédalez plus vite, vous perdrez des calories superflues, deviendrez plus léger et irez encore plus vite, sans parler des effets à long terme sur votre facture de trique.