Le chat a fait caca

Image

Pourquoi ne publie-t-on que des vidéos de chatons trognons ? 

Pourquoi ne pas enfin montrer la vérité, celle d’un gros chat moche en train de pourrir sa caisse dans la cuisine pendant le repas ?

L’hiver est là dirait John Snow. La neige a saupoudré l’Auvergne et notre chatoune de dix kilos ne sort plus dehors se prélasser au soleil. Il fait trop froid. Elle dort contre le radiateur, squatte les couvertures et n’ouvre un œil que pour les croquettes du matin et la pâtée du soir. Deux repas frugaux par jour, beaucoup de miaulements de frustration, la grosse est au régime.

Comme elle ne sort plus, il lui faut de nouveau utiliser la luxueuse caisse avec trappe et filtre (trappe anti odeur que l’on a dû enlever car elle lui faisait peur) située dans notre cuisine, pièce qui fait également office de salle à manger car nous sommes pauvres (tout juste si on ne dort pas avec nos animaux).

Comme il se doit, un chat a besoin d’un public pour se soulager et quel meilleur moment dans la journée que le petit déjeuner et le repas du soir pour vider sa vessie et ses intestins, je vous le demande ?

Notre chatoune, bien éduquée par sa maman, gratte bien, de ses petites papattes griffues, sur le fond de la caisse, mais, comme elle est très conne, elle n’a pas compris l’intérêt du geste, elle le fait par habitude. Elle ne recouvre jamais ses étrons fumants.

Si vous l’ignorez encore et que vous envisagez d’adopter prochainement un de ces ravissants félins, sachez que les excréments de chats empestent tout particulièrement, un peu comme un jour de gastro ou de coloscopie.

A partir de là imaginez vous, tôt le matin, pas franchement réveillé, devant votre bol de céréales, encore un peu nauséeux du réveil, assister à la danse du ventre du chat rentrant dans sa caisse, prenant une position caractéristique de la dépose solide, jusqu’à l’instant fatidique du floc floc suivi des émanations pestilentielles qui se mêlent au parfum vanille cannelle banane qui remonte de votre bol.

Branle bas de combat, votre mission même si vous ne l’acceptez pas, est de plonger en apnée jusqu’à la porte, l’ouvrir en grand, inspirer une goulée d’air glacial venant de dehors, revenir vers la caisse, la prendre à deux mains, sans rien renverser, très important de ne rien renverser, sinon vous être dans la merde,  et courir dehors pour évacuer son fumet délicat.

Par chance, il existe une seconde option mesquine. Celle de partir au travail précipitamment, sans déjeuner, laissant la caisse fumante au prochain qui descendra manger.

Antisocial tu perds ton sang froid

Image

Vous connaissez peut-être mes problèmes avec Facebook ? Un jour je te déteste, un jour je te hais.

Pour des raisons d’audimat, j’ai décidé, à contre cœur, de renouer avec les groupes de Zuckerberg. J’ai demandé à rejoindre un groupe français parlant de rock progressif.

Il faut savoir que pendant quelques années j’ai hanté ces groupes à la recherche de nouveautés, d’infos, de lecteurs. J’ai posté des vidéos, donné mon avis, écouté, je me suis aussi fait contredire, insulter, j’ai perdu mon temps en débats stériles, et un jour j’ai tout plaqué pour le silence. Oui je fais rarement dans la demie mesure.

Et donc lundi dernier vers 9h, je rejoins un groupe, histoire de tâter le terrain. Dès le « Bonjour merci de m’avoir accepté », ce que l’on appelle une formule de politesse chez les êtres humains normalement constitués, je me fais vanner. Heureusement, un ami de la vraie vie, lui, salue mon retour dans les groupes, au moins un, ça fait chaud au cœur, puis d’autres se joignent à lui. Je me sens moins seul soudain.

Voyant passer un clip de Soup, j’annonce qu’ils seront en concert le 18 novembre avec The Watch Chez Paulette (qu’on se le dise, pub gratuite, je n’ai pas d’intéressement sur les billets vendus) et là miracle, pas d’esclandre, pas de remarque acerbe, c’est beau quand même. Un gars dit même que ce serait pas si mal de bouger ses fesses pour aller à ce concert, un autre que l’association ArpegiA fait du beau travail pour le prog. 

Plus tard, pour sonder la foule, vu que nous venons de publier la chronique de Symphonized, je poste une vidéo d’Anneke, réaction ? Un commentaire affligeant affirmant que depuis The Gathering, elle n’a rien fait de bon. Rho putain, la journée va être longue. Je suis certain que le gars n’a pas pris le temps de visionner le très beau clip en question.

C’est là que je décide d’attendre un peu avant de poster la chronique dans ce groupe, soyons prudent.

Plus tard, je tente de faire de la pub pour Light Damage, un groupe Luxembourgeois que je connais un peu, avec un clip et en commentaire d’un extrait de la chronique de leur dernier album, parlant du morceau en question. Quelques secondes plus tard, un commentaire tombe : « La citation vaut-elle la musique ? » ou un truc du genre. Je réponds que la citation vient de ma chronique ce à quoi le grincheux répond qu’il n’a pas la chance d’être chroniqueur. Que répondre à ça, qu’être chroniqueur n’est pas forcément une chance, mais une passion, que cela demande travail et temps bla-bla-bla bla-bla-bla ? Non sans façon. Qu’il aille se faire voir.

Sérieusement…

Lundi 17h, dépité de cette triste expérience, je supprime mes posts du groupe et résilie mon inscription. J’aurai tenu tout de même 8 heures.

Alors je pose la question : suis-je antisocial antipathique anticalcaire anticoagulant ? Les progueux français sur Facebook n’ont-ils rien d’autre à faire de leur temps que dénigrer les autres ? La planète serait-elle peuplée de cons ? Était-ce un mouvais jour ? Suis-je le con de l’histoire ?

L’Or du Diable

Image

L’alchimie et moi, ça fait deux. Déjà la chimie, ça n’a jamais été mon truc, et puis finir sur un bûcher, encore moins. Pourtant c’est le sujet du dernier livre que j’ai lu, sorte de thriller historico contemporain, mais écrit par Andreas Eschbach un des auteurs dont je dévore tous les bouquins. Il est probable sinon je pense que je ne l’aurais pas lu.

L’idée du livre est de mêler des récits médiévaux imaginaires à un thriller actuel. Un looser de la finance tombe un jour par hasard sur un livre ancien parlant de la Pierre Philosophale.

Rien de bien original en soit, mais traité avec finesse, le bouquin aurait pu figurer longtemps dans la bibliothèque avec les incontournables de l’auteur comme Jésus Vidéo ou Des Milliards de Tapis de Cheveux.

Sauf que les récits anciens qui parsèment le roman, sont écrit dans un style hélas, affreusement actuel, un résultat du plus mauvais effet pour moi qui aime les textes médiévaux.

L’histoire moyennement crédible met en scène un raté en quête de gloire et son frère professeur tournesol du nucléaire, tout deux embarqués dans la quête de la Pierre Philosophale. Les élucubrations alchimiques manquent cruellement de consistance, le héros est assez déplaisant, volant, trompant sa femme, courant après la gloire, ayant peu de scrupules, qui fini par retourner sa veste à la fin et redevenir humain.

Dépaysement, sexe, grosses voitures, argent, mensonges, pseudo science, violence, suspens, voila la recette d’un roman de gare, pas de chance je prenais l’avion…

Bref, si vous ne l’aviez pas compris, je n’ai pas aimé ce dernier roman de Eschbach, un livre trop proche des thrillers façon Dann Brown, un auteur à succès qui m’agace au plus haut point.

Le chronophage

Image

Un ver solitaire invisible se terre dans ma demeure. 

Il se manifeste le plus souvent lorsque le rez de chaussée baigne dans des ondes fluctuantes. Tout d’abord ce n’est qu’un spectre vert qui scintille au niveau du sol, non loin de la prise ADSL, comme une luciole.

La créature silencieuse reste tapie à patienter dans le noir, attendant son heure, que je ne m’installe dans le salon, sa pièce de prédilection. Je sais qu’il est là, aux aguets quand j’allume mon ordinateur et que j’ouvre le navigateur Chrome. Il piaffe, il espère.

Dès que j’ouvre Gmail il en profite et se jette avidement sur moi, la gueule béante, me volant quelques minutes de vie, l’air de rien. Quand je réalise ce qu’il a fait, il est trop tard, il s’est caché, attendant dans l’ombre une nouvelle occasion. Elle ne tarde d’ailleurs pas, lorsque plongé dans la lecture des actualités de Facebook, je me réveille hagard, ayant perdu une demie heure de ma vie.

Mais ce qu’il préfère par-dessus tout, c’est lorsque que je dé-zippe un album de rock progressif et que je lance VLC sur la chaîne. Il peut alors dévorer plus de soixante minutes d’un seul coup de mâchoire.

Je ne sais où il se cache, mais dès que le Wifi inonde la maison, je le sens prêt à bondir, affamé. Alors pour sauver le peu de temps qu’il me reste à vivre, je coupe la Box le soir. Mais le monstre est plein de ressources, il se gave également d’ondes sonores et lumineuses. Outre la musique, il aime les rayons puissants du vidéo projecteur. Que je regarde une série TV ou un film, la bête, insatiable dévore goulûment mes heures de vie. Et plus elle mange, plus elle a faim. Son enveloppe ectoplasmique translucide regorge des secondes que j’aurai du passer à tondre la pelouse, nettoyer la cuisine ou terminer la salle de bain.

Pour lutter contre ce voleur de temps, j’ai décidé pendant les vacances de ne plus allumer Internet et la télévision, de ne pas prononcer à voix haute le nom de Sardaigne afin qu’il ne se cache pas dans nos bagages, afin de disposer de quelques instants pour lire, me promener, profiter du temps qui passe lentement, regarder les nuages bouger dans le ciel, les vagues moutonner sur la mer et le vent souffler dans les branches.

Hélas, à peine revenu à la maison, le chronophage affamé s’est jeté sur moi, plus avide de temps que jamais, se délectant du courrier et des messages en retard. 

Au moment où j’écris ces mots, je découvre avec horreur qu’il m’a encore dérobé quinze nouvelles minutes de mon existence, pourtant Internet est coupé et je ne regarde pas de film. Elle m’attaque presque tout le temps maintenant.

Prenez garde, la bête est sournoise et se reproduit vite. Coupez votre Box, éteignez votre  smartphone, n’allumez pas la télévision, installez-vous avec un livre, une bière et méditez sur le temps qui passe. Laissez l’ennui venir, c’est son pire ennemi, le seul capable de vous rendre quelques précieuses secondes de vie.

Gag, pub

Image

Au début de la télévision, vous pouviez regarder une émission ou un film sans interruption publicitaire. Les années passant, les interludes commerciaux se sont fait de plus en plus nombreux et aujourd’hui, sur certaines chaînes, impossible de regarder un film sans passer plusieurs fois devant le frigo ou bien aux toilettes, le temps que les publicités se terminent.

Pour Internet, le même schéma se répète. Après une ère de gratuité absolue, les encarts publicitaires ont commencé à polluer les écrans, sous forme de bandeaux, puis de popup, voire de vidéo qui remplissent tout l’écran pendant quelques secondes.

Inévitablement, les réseaux sociaux s’y sont mis à leur tour, Facebook avec son bandeau droit dédié aux annonces, Twitter avec l’insertion d’un twitt sponsorisé sur dix en moyenne. Le bandeau Facebook, je l’ai rapidement oublié, pour Twitter, j’ai passé de longues heures à bloquer des centaines d’annonceurs. Mais aujourd’hui Facebook passe de nouveau à l’offensive, utilisant le modèle de son concurrent, il pollue votre page avec un post de publicité sur cinq en moyenne, et là pas question de bloquer quoique ce soit, tout au plus vous pouvez masquer la publicité, moyennant une opération assez laborieuse.

Je sais, les pauvres, ils vous offrent un outil gratuit, puissant, performant, permettant de se faire plein d’amis, alors il faut bien qu’ils vivent les malheureux, qu’ils nourrissent leurs enfants. Car manifestement le pillage de nos informations personnelles vendues à prix d’or à leurs partenaires (oups désolé, nous nous sommes fait pirater) ne suffit plus à payer leurs villas luxueuses.

Mais font-ils le bon calcul ? Pour ma part je suis hermétique à la publicité. Elle m’agace. Fut un temps, à la télévision, elle était impertinente et drôle, comme le racontait si bien Frédéric Beicbeder dans 99 francs. Aujourd’hui elle manque cruellement d’humour. Elle est même irritante. Du coup, j’ai de moins en moins envie de parcourir les posts et les twitt. A force de matraquage publicitaire, ils finiront par dégoûter quelques irréductibles de naviguer sur les réseaux sociaux et perdront des utilisateurs, donc de l’argent.  

Les disparus

Image

Combien de groupes sont nés d’une bande de copains, plein d’envies, plein d’espoirs ? Installés dans un garage, un grenier, un salon après avoir poussé les meubles, ils ont improvisé, composé, répété, enregistré. Avec leurs économies, il se sont offert quelques heures de studio et un pressage de compact disque à cinq cent exemplaires, réalisant leur rêve de gosses, sortir un album.

Comme tout les autres, ils ont ouvert un compte Facebook, Twitter, Youtube, Soundcloud, Bandcamp afin de promouvoir leur groupe et leur album sur la toile, postant des photographies de répétitions, des événements, des affiches, des extraits sonores.

Un concert dans au café du coin, une prestation à la fête de la musique et les voila qui rêvent déjà du festival de la Lorely. Ils cherchent vainement, de longs mois durant, un  label, un tourneur, des salles qui les accueilleraient, même pour une première partie sans défraiement. Ils envoient leur album à des radios, des magazines puis à des webzines, espérant ainsi se faire connaître un tout petit peu. Les radios jettent le CD sans l’écouter, les magazines font de même. Quelques webzines jettent une oreille à leur création, certains la chronique et le groupe se prend à rêver de gloire.

Les albums se vendent peu ou pas, la famille et quelques copains en achètent pour leur faire plaisir, une ou deux personne à la fin d’un concert, pas de quoi rentrer dans la mise de fonds initiale, à peine de quoi payer l’essence de la voiture. Pourtant la musique est belle, le groupe a du talent et l’envie de faire vivre leur musique.

Désespérés, certains tombent sous les griffes de maisons de disques ou promoteurs peu scrupuleux, qui leur promettent monts et merveilles, empochent leur argent et ne font rien ou pire disparaissent avec la cagnotte. Au sein du groupe d’amis, les tensions deviennent palpables, les conjoints crient à l’argent dépensé en vain, au temps perdu loin de la famille. Les musiciens se rejettent les responsabilités, les mauvais choix, ne veulent plus rouler toute la nuit pour trente minutes de concert dans une salle minable, perdue au milieu de nulle part. Certains se fâchent et quittent le groupe, il faut trouver un nouveau bassiste, un chanteur ou un guitariste et plus rien n’est alors pareil. L’envie n’est plus là. Reste l’amertume. Le rêve s’est brisé.

Certains de ses groupes survivent encore, le temps d’un EP, parfois d’un second album qu’ils ne finiront jamais. Sur les réseaux sociaux, ils deviennent de plus en plus silencieux jusqu’au jour où leur compte disparaît, sans un mot.

Le monde de la musique est impitoyable, très rares sont les élus qui finissent par se faire connaître et par atteindre l’équilibre financier. Nous découvrons des merveilles, et plein d’espoir nous les mettons en avant, mais nous savons bien que très peu d’entre eux survivront au premier album. Et parfois ceux qui restent ne sont pas les meilleurs. Telle est la dure loi du business musical en France.

Youpi, c’est la rentrée !

Image

Vous vous souvenez tous certainement de cette fébrilité quelques jours avant la rentée des classes, lorsque nous partions avec notre maman, acheter un nouveau sac, un bic quatre couleurs, une ardoise, une éponge, des cahiers, des buvards. Vous vous souvenez certainement de la douce odeur de ces fournitures, de l’impatience d’essayer tout ce matériel magique, de connaître notre nouvelle maîtresse et notre voisin de pupitre.

Pour mes garçons, c’est aussi la rentrée, l’un en prépa, l’autre en école d’architecte. Ils n’ont plus besoin de cartable ni d’ardoise, juste de frais d’inscriptions, d’ultra portables, de chambres d’étudiant, de repas, de titres de transport, d’assurances, de forfaits téléphoniques…

Pourquoi n’ont-ils pas choisi un C.A.P. électricien, boulanger ou maçon ? Ils bosseraient déjà et ramèneraient deux salaires à la maison. Là nous signons  pour sept ans de plus, dans le meilleur des cas. Sept années d’études, d’hébergement, de transport, de nourriture, de frais divers, de voyages.

Cela signifie sept années sans changer de boitier photo, d’ampli audio, d’ordinateur, de piano, de violoncelle, de voiture. Sept années sans partir en voyage à l’étranger, sans acheter de nouvel objectif. Nous sommes fauchés pour sept ans.

Nous espérons bien entendu un retour sur investissement après autant  de sacrifices. Car après tout, un enfant est un placement pour l’avenir, pour payer nos maisons de retraite par exemple. Sinon à quoi serviraient les enfants sérieusement ?

Je viens d’acheter un ultra portable plus performant que mon propre portable pour l’un de mes gamins et l’autre reçoit le tiers de mon salaire tous les mois pour survivre loin de ses parents chéris. Comment vais-je m’offrir un Mac Book Pro ou un Tamron SP-AF 70-200 mm ouvert à 2.8 pour Noël ?

Il étaient si mignons avec leurs petits cartables Pokemon à trente euros, quand ils partaient à l’école primaire, main dans la main tout heureux. Ils jouaient avec leur papounet les dimanches après-midi pluvieux à Magic, Descent, X Wings. Ils regardaient Star Wars ou Indiana Jones le samedi soir sur le canapé et jouaient à Bomberman et Mario Kart devant la WII.

Aujourd’hui, ils font la gueule, sont exigeants, nous trouvent débiles, ne disent plus merci et consomment plus de cinquante pour-cent des ressources financières durement gagnées par le foyer dans lequel ils ne vivent même plus, sauf le weekend pour leurs lessives. C’est désolant.

Chérie ? Les garçons sont grands tu sais maintenant. Et si on remettait le couvert, deux petites filles cette fois pour changer. Tu en pense quoi hein ? Chérie ?

La planète se meurt

Un idéaliste prit un jour la parole, entouré de notables cyniques. « La planète se meurt. » dit-il, « Nous devons réagir ! ». Son discours enflammé fut suivi de quelques applaudissements sporadiques et de nombreux regards désabusés. « Revenons au prix du baril de pétrole, si vous le voulez bien messieurs, mesdames. » continua le maître des lieux.

Mais que faisait-il dans cette assemblée ? Pourquoi avait-il accepté de les suivre, de se compromettre ? Croyait-il réellement qu’il pourrait influer sur la trajectoire de l’immense bulldozer économique en marche depuis des mois ?

Les espèces disparaissent, les températures augmentent, la banquise se fracture, l’eau potable vient à manquer, des catastrophes écologiques secouent la planète et Gaïa se meurt.

Populaire ou non, son message n’a pas été entendu, ou si peu. Qui accepterait de changer radicalement ses habitudes dans l’espoir d’influer un temps soit peu sur la hausse d’un mercure excellente pour les hôteliers ? Après des millénaires, pourquoi la planète, notre éternel refuge, serait-elle sur le point de mettre en péril nos existences. La septième extinction ? Foutaises !

Le petit homme idéaliste, écoeuré par ses compromis, a rendu son tablier. Il croyait qu’il serait écouté, il n’a été en réalité utilisé que pour donner bonne conscience à un gouvernement. 

Le petit homme vient d’être remplacé. La planète va-t-elle se porter mieux pour autant ? J’en doute, mais en attendant, j’ai un nouveau patron.

Dépassements

Image

Dans notre belle société égalitaire disposant d’une protection sociale exemplaire, il semblerait que quelque chose ne tourne pas rond. Depuis l’instauration de la limitation de vitesse à 80 km/h, les dépassements sont devenus sportifs sur les petites routes. Mais alors que le tiers payant s’est généralisé, les excès de vitesse eux aussi sont devenus légion

J’adore cette question perverse qui revient à chaque fois dans les questionnaires de santé et dans la bouche souriante des secrétaires médicales : « Quelle est le nom votre mutuelle ? ».

Un spécialiste émarge théoriquement à 30 € la consultation – sauf pour les fous – mais la facture grimpe aisément à 55 € pour dix minutes de travail. Il existe des spécialistes conventionnés, dans des centres mutualistes (mais ils changent de poste très régulièrement), ou sinon dans des cabinets qui ont tellement mauvaise presse que l’on préfère mourir en silence que de se faire torturer chez eux.

Lorsque vous êtes malade, donc en position de faiblesse, et que votre généraliste vous recommande un spécialiste, vous lui faites confiance, vous ne vous posez pas forcément la question de savoir de combien sera la facture, car même une caisse en sapin, ça coûte très cher.

Si le spécialiste opère à l’hôpital, vous vous attendez à des tarifs conventionnés mais en réalité, il y a souvent deux poids et deux mesures. Vous voulez rester toute la matinée dans un couloir bruyant, passant et non climatisé, avec pour tout vêtement une blouse ouverte sur les fesses et plein de personnes, qui arrivées après vous, passent avant vous, ça c’est le tarif conventionné. Pour la version rapide et confortable, avec un minimum d’intimité, prévoyez une sérieuse rallonge. Pourtant cela se passe au même endroit, avec le même praticien, dans les locaux d’un hôpital public.

Si le spécialiste n’opère qu’en clinique privée, là prenez rendez-vous à la banque avant l’opération, non pas pour souscrire une assurance vie, mais pour une autorisation de découvert, voire un prêt sur cinq ans.

Si votre spécialiste travaille avec un anesthésiste attitré, les choses deviennent sérieuses. Vous avez payé le prix fort pour une consultation de spécialiste, ensuite il vous annonce qu’il opère dans une clinique privée, et que son anesthésiste c’est monsieur Machin. Monsieur Machin possède un magnifique cabinet dans un quartier huppé au parquet ciré, avec toiles de signées au mur et des secrétaires médicales dignes d’un casting de photos de mode. L’anesthésiste vous reçoit à l’heure, comme le spécialiste d’ailleurs – c’est fou comme l’argent rend ponctuel – la secrétaire vous demande votre mutuelle avec un sourire ravageur et vous annonce que normalement cet organisme devrait prendre en charge tous les frais, comprenez le petit dépassement anecdotique qui va transformer vos prochains repas en ragoûts de pommes de terre.

Passons sur les petits excès de l’anesthésie, qu’est-ce que l’argent après tout ? Reste la facture de l’intervention chirurgicale. Celle-là se fait sans anesthésie, et c’est bien dommage, car elle fait vraiment très mal, et ça vous ne le découvrez qu’à la fin, quand il est trop tard. Ce n’est pas comme au restaurant, où sur le menu, il y a les tarifs affichés.

Mais ce qu’il y a d’extraordinaire dans toute cette histoire, c’est que deux personnes, ayant subi exactement le même parcours médical, la même intervention, avec les mêmes médecins, bénéficiant de la même mutuelle, n’auront pas la même somme à payer à la sortie. Tarif à la gueule du client ? Sérieusement…

La moralité de cette histoire, c’est qu’il vaut mieux être riche et bien portant dans une villa en Corse à bronzer au bord de la piscine que dans la clinique privée de mon spécialiste avec son anesthésiste et une sonde plantée dans mon fondement à attendre la facture de l’intervention qui va faire très mal.

FIFA

Image

Je n’ai rien contre les footeux, enfin si un peu quand même mais ce sont des traumatismes venus de la petite enfance. Je n’ai rien contre le football même si c’est un sport qui ne m’intéresse pas.

Mais quand je vois une femme en bikini au milieu de la route avec un drapeau français sur le dos, ses enfants totalement agités sur le bord du trottoir  et son époux en slip avec une perruque bleue, un verre à la main arrêtant les voitures,  pour fêter la victoire, j’ai peur.

Pourquoi le foot ? Pourquoi pas le tennis de table, le marathon, la voile ? Pourquoi ce sport mobilise autant et divise d’autant ? Pourquoi la télévision, la publicité, les politiques s’en sont emparés aussi avidement ? Machine à fric, du pain et des jeux ? Je conçois la liesse populaire. Moi même je m’y adonne dans les concerts de rock, mais aucun groupe ne déchaînera jamais des passions comme le fait le ballon rond, pas même les Beatles en leur temps. Manipulation de masse, endoctrinement depuis le plus jeune âge, exutoire à toutes les frustrations, le foot est devenu la grande messe du pauvre, la communion prolétaire, la liesse populiste.

Non fatigués d’un 14 juillet où ils étaient plus discrets, ils remettaient le couvert le 15. Pourtant ce ne fut pas un feu d’artifice, juste une baballe passant d’un côté à l’autre, poussée par des pieds, des têtes et parfois des mains même si c’est mal les mains à ce qu’il paraît.

Ces idoles gagnent des millions quand ceux qui les adulent peinent à boucler leur fin de mois en mangeant une marque de pâtes fournisseur officiel de la Fifa. Panem Circenses.

Ce qu’il y a de sûr, c’est que les clubs amateurs vont refuser des marmots à la rentrée et que des vocations de pousseur de ballon à quelques millions d’euros vont fleurir sur les pelouses des jardinets cet été.

Et si tout l’argent dépensé dans le foot, joueurs, publicité, objets dérivés, stades, nos politiques le réutilisaient à bon escient ? Et si à la place des créneaux TV de deux heures réservés aux matchs de foot, les chaînes proposaient un peu de culture ? Et si nous devenions moins cons tout simplement ?

D’accord c’est un discours facho pseudo intello intolérant que je livre là, je l’avoue. Mais si j’avais gueulé autant que mes voisins quinze jours durant, mis le même bordel que eux le soir du dimanche 15 juillet dans la rue, vomis sur les trottoirs et couru en slip dans la rue en stoppant les bus, peut-être auriez-vous eu la même réaction que moi.