La planète se réchauffe, le niveau des océans s’élève, la biodiversité est en péril et les hommes continuent de saigner la Terre à mort. Comment cesser ce massacre ? Et si la solution venait d’ailleurs ? Tel est le thème de Réjouissez-vous, le roman Steven Erikson.
Tout commence par l’enlèvement de Samantha, une autrice de science-fiction. Elle disparaît en plein jour, emportée par un O.V.N.I. Peu de temps après, d’étranges champs de force empêchent les humains de s’entre-tuer, de sur-exploiter les ressources naturelles, d’accéder à certains endroits de la planète.
L’homme ne peut plus être violent, pollueur, dangereux. Il est contraint soudain à la sagesse.
Tel est le thème de Réjouissez-vous, une intervention extra-terrestre qui met brutalement fin à tous les maux créés par l’homme. L’espèce humaine perd son libre arbitre.
Commencent alors, à travers le quotidien de (trop) nombreux personnages, une série de réflexions de nature religieuse, politique, économique, scientifique, philosophique au sujet de cet Intervention.
Le livre n’est pas toujours facile à lire, sans doute trop intelligent pour un roman dit de SF mais il pose des questions intéressantes sur l’humanité. Dommage que l’auteur ajoute des thèmes ridicules comme les Petits Gris ou bien la théorie du complot dans son récit, c’était inutile.
Hélas, mille fois hélas, aucun extra-terrestre ne viendra sauver la Terre de la bêtise humaine, c’est à nous de nous débrouiller tous seuls et tout de suite !
C’est amusant, j’ai comme l’impression que les médias se répètent sans cesse : « Le mois de juillet le plus chaud », « Une année record », « Deux canicules en un mois », « La planète se réchauffe », « Les glaciers reculent », « La banquise a déjà fondu », « Djakarta sous les eaux », « Record de pollution », « Tornade sur le Luxembourg »…
Pendant ce temps Donald veut racheter le Groenland, Michel se moque de Greta et Emmanuel part en vacances.
Soudain certains s’inquiètent de l’empreinte énergétique d’Internet, se lamentent sur les incendies de forêt et s’étonnent de tous ces phénomènes météorologiques violents.
Oui la planète se réchauffe, ce n’est pas faute de l’avoir dit et écrit, et oui c’est de notre faute. Oui les phénomènes extrêmes sont en augmentation et oui nous allons régulièrement battre de nouveaux records de température et manquer d’eau.
Alors dépêchons-nous de visiter le Pole Nord avant qu’il ne fonde, d’installer la climatisation dans nos maisons, de creuser une piscine dans le jardin et de rouler en voiture électrique.
Nous avons encore une chance de calmer l’embolie climatique, mais nous devons nous dépêcher. Si nous ratons le coche, ce ne sera pas un degré de plus, mais deux, trois, quatre peut-être que notre atmosphère gagnera en moyenne d’ici la fin du siècle.
Vous avez une idée des dégâts que cela occasionnera ? Regardez déjà ce qui se passe avec un degré de plus actuellement. Ce sera bien pire.
En attendant que nos hommes politiques cessent de penser à leur réélection, au PIB, aux entreprises du CAC 40 et qu’ils prennent enfin de réelles mesures contre le réchauffement climatique, moi que puis-je faire ?
Même si c’est une goutte dans l’eau, je vais : ne pas installer de climatisation dans la maison, ne pas changer de voiture tant qu’elle roule, ne pas prendre l’avion, baisser le thermostat du chauffage à 17 C, prendre moins de douches quitte à ne pas sentir la rose, acheter local et bio tant qu’à faire, me déplacer le plus souvent possible à vélo, sinon en transports en commun ou à pied, cesser de perdre du temps sur Internet à regarder des vidéos de chatons, ne pas remplacer mon smartphone tant qu’il fonctionne, manger moins de viande, acheter moins d’objets non indispensables, voter écologiste à chaque élection et continuer de poster ce genre de billets pour vous demander : Et vous ? Qu’allez-vous faire ?
La transition énergétique, voila le sujet à la mode, surtout depuis l’annonce d’une taxe sur les carburants qui a mis le feu aux poudres.
Peut-on concilier petits salaires et écologie ? Je pense que oui, à condition de revoir notre mode de vie.
Commençons par la voiture qui a cristallisé bien des débats. On nous dit, passer à l’électrique. « Votre vieux véhicule pollue énormément, mettez-le à la casse, en plus vous recevrez une prime ». C’est vrai que le véhicule électrique n’émet pas de CO² par le pot d’échappement. Mais pollue-t-il moins qu’un bon vieux diesel crachant sa fumée noire ?
La construction d’un véhicule électrique est, à ce jour, plus polluante qu’un véhicule diesel. Ben oui, c’est comme ça, les batteries c’est sympa mais elles sont remplies de composants très polluants qui nécessitent des matériaux rares et complexes à produire. Lorsqu’un véhicule électrique roule, il consomme de l’électricité, c’est évident n’est-ce pas ? Mais d’où vient l’électricité ? De l’éolien, du solaire, des barrages ? Non, principalement du nucléaire ainsi que du thermique en France. Alors si dans l’hexagone nous disposons de beaucoup d’électricité venant de l’atome, ce n’est pas le cas de la Chine par exemple où des Etats-Unis. Et électricité, dit transport et pertes , beaucoup de pertes (de l’ordre de 10%). Si tout le monde passe à l’électrique, il va falloir la produire cette électricité. Va-t-on construire des éoliennes, des fermes solaires, des EPR, des centrales à charbon ? Gardez votre voiture pourrie qui pollue, vous polluez moins qu’en jetant votre caisse à la décharge et en vous offrant un calèche rutilant de chrome, et vous économiserez de l’argent. En plus, il est probable que l’on vous enfume un peu sur ses magnifiques performances énergétiques, l’autonomie et le taux de pollution des nouveaux véhicules.
On nous demande d’être écolo mais qui a eu l’idée de relancer le transport en bus sérieusement ? Prenez le bus (vous savez le gros truc diesel qui se traîne pendant 6 heures pour faire un Strasbourg-Paris), le train c’est trop cher. Du coup nous avons plein de bus qui sillonnent la France, une belle idée. Sans parler des camions. Pourquoi favorise-t-on toujours ce mode de transport des marchandises, est-il si important d’encombrer la route avec des 38 tonnes alors que nous avons un réseau ferroviaire très dense et des canaux. C’est un choix politique, ne pas faire de vagues. Les routiers sont sympas, mais faut pas les énerver non plus.
Et si vous essayez de raisonner vos déplacements ? Covoiturer pour aller bosser, marcher à pied ou à vélo pour des petits trajets, utiliser les transports en commun lorsque c’est possible, éviter de prendre l’avion pour aller bronzer vos fesses aux Maldives. Je ne dis pas que tout le monde peut le faire, la SNCF supprimant à la pelle les petites lignes ces dernières années, mais cela vaut la peine d’essayer. Des petits efforts au quotidien, qui une fois encore, vous ferons faire des économies. Oui parce que entre l’achat, l’assurance, l’entretien, le carburant, une voiture, ça coûte une blinde !
Et que penseriez-vous de moins consommer ? C’est bête mais évident pourtant, si on consomme moins, on pollue moins, tout simplement. Pourquoi changer de smartphone tous les ans, pourquoi acheter une télévision 3D 4 K alors que celle qui trône dans votre salon fonctionne parfaitement ? Pourquoi s’offrir une paire de Nike à la mode alors que celles que vous portez sont en bon état ? Pourquoi changer de déco alors que celle que vous avez est encore très belle ? Pourquoi commander un truc sur Internet alors qu’il y a des boutiques près de chez vous, pourquoi demander la livraison pour demain alors que votre commande pourrait arriver dans une semaine ?
Nous sommes conditionné à acheter compulsivement. Nous sommes noyé sous les publicités pour alimenter nos insatisfactions. Nous sommes manipulés pour consommer. Il faut de la croissance pour créer de l’emploi nous dit-on. Connerie !
Et si nous fabriquions des produits réparables, des machines à laver qui durent dix ans, des voitures increvables, des appareils solides, résistants, qui lorsqu’ils tombent en panne, peuvent être amené dans une échoppe, pour être remis en état. Que faites-vous lorsque votre cafetière tombe en panne ? Vous la jetez non pour acheter le dernier modèle avec des LED bleues. La réparation créerait l’emploi perdu dans la fabrication. Des métiers valorisant en plus, il est toujours plus sympa de remettre en état un lave linge que de l’assembler à la chaîne.
Et si nous mangions mieux ? Je ne prône pas la culture végétarienne, loin de là, mais a-t-on besoin de manger autant de viande ? J’aime un bon steak saignant, j’ai dit un bon steak, mais je ne suis pas obligé d’en manger un par jour. Un par semaine, c’est amplement suffisant et du coup, je m’offre de la viande de qualité, pas celle que vous trouvez dans un hamburger de chez McDo. Manger mieux c’est aussi ne pas gâcher. Pourquoi acheter des aliments infects pour les jeter à la poubelle ensuite ? Et si nous mangions d’abord les produits que nous cultivons chez nous, pas forcément dans notre jardin, mais des produits qui poussent en Europe, de préférence dans notre département pour limiter les transports. Pourquoi se gaver de soja, d’oranges, d’ananas, de bananes, d’huile de palme et j’en passe alors que localement vous pouvez manger des pommes, des poires, des prunes, des pommes de terre, des courgettes, des carottes, du choux ? Manger local en circuit court, idéalement bio, ça n’est pas forcément plus cher. Je ne parle pas d’autarcie soyons clair, je laisse ces idées à la con aux extrémistes, je parle juste de faire attention. Pas question par exemple de se passer de café et de cacao, sans café je suis mort, sans cacao, ma femme est invivable.
Chauffer moins, éclairer ce qu’il faut, débrancher ce qui est inutile. Oui c’est bête mais c’est facile à faire. Un pull, des chaussettes, des chaussons et à 18°C vous serez très bien chez vous et vous économiserez sur votre facture de gaz, d’électricité ou de pétrole. En plus ça vous rapprochera très vite de votre moitié sous la couette vous verrez. Attention, ne soyez pas des lapins non plus, nous sommes trop nombreux sur la planète. Alors oubliez les familles nombreuses et protégez-vous. Baissez les thermostat, mettez le chauffage en veille quand vous vous absentez. Éteignez les lumières dans pièces où vous n’êtes pas, ne laissez pas les appareils électriques en veille. C’est si compliqué ?
Et Internet, avez-vous conscience de l’énergie dépensée à chaque fois que vous êtes sur Internet ? Vous me direz, ça n’apparaît pas sur la facture, oui c’est vrai, mais indirectement, vous le payez forcément. Rien n’est gratuit sauf l’air que vous respirez, enfin, pour l’instant. A chaque recherche Google, à chaque Tweet, à chaque vidéo de chaton regardée, vous faites tourner la machine infernale des équipements web éparpillés sur la planète, routeurs, serveur, onduleurs, switchs, data-centers… A chaque action sur votre smartphone, tablette ou PC, vous brûlez de l’énergie. Alors raisonnez votre usage du net.
Oui mais que va-t-on faire si on ne traverse pas la France en voiture, si on ne survole pas les océans en avion, si on se les gèle dans la maison, si on peut peut plus grignoter n’importe quoi, si on ne joue pas avec le dernier gadget inutile, si on ne surfe pas sur la toile ? On va s’ennuyer !
Faites du sport, revoyez vos amis, jouez avec vos enfants, lisez un livre, faites un potager, réparez les trucs en panne chez vous, reposez-vous, marchez, promenez-vous à vélo dans la campagne, vivez quoi !
Tout ça c’est bien joli, mais c’est plus facile à écrire qu’à mettre en pratique. Je ne suis pas pauvre, pas encore, mais la retraite approche… Ma voiture est pourrie et je ne vais pas la changer. Je chauffe peu ma maison (17°C) et je fais attention aux lumières et aux appareils électriques. Je roule très peu, j’utilise beaucoup les transports en commun, mes pieds, le vélo et je prends l’avion, au maximum une fois par an sur des trajets raisonnables (en fait je déteste voyager, mais chut !). Hélas tout le monde ne dispose pas non plus d’un réseau de transports en communs bien organisé, les citadins comme moi sont des privilégiés.
J’achète beaucoup de musique, de jeux et de matériel photo, je l’avoue, des produits conçus et fabriqués dans des pays lointains le plus souvent et que je fais venir par des transporteurs pollueurs.
J’essaye toutefois de limiter ma consommation culturelle en livres et DVDs en empruntant dans les médiathèques, même si ça me fait mal au cœur pour les libraires indépendants. Et encore une fois, soyons honnête, tout le monde ne dispose pas de ces lieux de culture qui existent dans les grandes villes.
J’aime le jus d’ananas, le café et les clémentines mais je mange peu de viande.
Et pour Internet, je suis un très mauvais très élève, la preuve, j’en use et en abuse et c’est mal. Bon, il faut dire que mes enfants ne veulent plus jouer avec moi, que les galipettes sous la couettes c’est sympa mais fatiguant et surtout je ne peux plus faire de sport, alors bon, je compense.
Le carburant va augmenter pour inciter à moins polluer.
Bravo ! J’approuve des deux mains (il faut dire je vais à vélo au travail, ça aide à défendre les idées écolos).
Donc l’état s’est enfin décidé à sanctionner les pollueurs, quel courage ! Nous allons revenir rapidement, grâce à cette brillante initiative, à une stabilisation des températures du globe après de vaines tentatives pour contrer le réchauffement climatique.
Mais qu’entends-je ? L’état va également inciter les employeurs à indemniser leurs employés qui roulent en voiture pour venir au travail, il y aura des chèques énergie pour les plus démunis et des primes pour acheter de nouveaux véhicules ?
Là, je l’avoue, je ne comprends plus. Donc, on augmente le prix du carburant et on aide à le brûler, c’est ça l’idée ?
Attention, une grosse partie sera payée par les employeurs, car en France nous avons assez peu de pauvres qui roulent en voiture ou qui connaissent les subtilités des chèques énergie, et de toute façon une bonne partie crève de froid dans des tentes au bord de la route ou meurt broyée sous les décombres d’immeubles insalubres.
Donc on augmente le prix du carburant, une bonne affaire pour les caisses de l’état providence qui va certainement réinjecter cet argent le développement durable, on demande aux entreprises de payer une partie de la facture, on s’offre cinq nouveaux EPR et on affiche une belle conscience écologique.
Comme la colère gronde, pour étouffer le mécontentement, Jupiter glorifie le passé militaire d’un général quelque peu controversé. Le tour est joué. La polémique se déplace ailleurs.
Suis-je une bûche en politique ? Serions-nous manipulés ou bien nos gouvernants feraient-ils n’importe quoi ?
Je vais acheter un bonnet rouge, accrocher mon gilet jaune à l’arrière du vélo et partir chaque matin, ainsi affublé, pour aller travailler sur un poste qui bientôt n’existera plus. C’est vrai, plus de réchauffement climatique, donc plus besoin de météorologues après tout…
La planète se réchauffe, vous en êtes conscient ? Nous en sommes tous responsables, ça aussi vous en êtes conscient ? Votre discours, je le connais, « ce sont toujours les mêmes qui payent », « il faut bien que nous allions au travail gagner notre vie », c’est vrai, mais c’est aussi notre responsabilité d’essayer de limiter la casse. Covoiturez, prenez le train, venez à vélo, limitez vos déplacement en avion, chauffez moins, surfez moins, consommez moins, arrêtez de demander des livraisons pour le lendemain.
Les mesures du gouvernement me laissent septique, samedi je ne serais pas sur la barricades à brûler des pneus dégageant un peu plus de CO² dans l’atmosphère.
Et si samedi, personne ne roulait, une journée morte, sans voiture, que des piétons et des vélos, même avec des gilets jaunes sur le dos si ça vous fait plaisir ? Ce serait une belle manifestation, une manifestation pour une cause juste, la sauvegarde de notre planète, pas celle de notre pouvoir d’achat.
Le bio envahit tous les rayons de nos magasins. Fruits, légumes, viandes, il est de bon ton de manger bio, c’est bien pour la planète, c’est bien pour notre corps. Le commerce équitable est également à la mode, faire en sorte que le producteur perçoive une juste rétribution pour son travail. Des concepts inventés par les riches pour se donner bonne conscience alors que la masse se noie dans la mal bouffe faute de moyens ou de sensibilisation au sujet.
Le bio c’est bien. Moins de pesticides, une culture raisonnée, mais le bio acheté à plus de mille kilomètres est-ce bien écolo ? Les tomates qui poussent au Maroc en hiver, même si elles sont bio, n’est-ce pas un peu du foutage de gueule ? Déjà les tomates en hiver, sérieusement. Mais des tomates poussant dans des serres chauffées sur des terres quasi désertiques et transportées par avion pour arriver dans vos assiette, est-ce bien raisonnable tout ça ? Bio peut-être, mais pas écolo. Quant à parler d’équitable, là…
L’idéal serait le circuit court. L’agriculteur du coin, proposant ses produits bios de saison, fruits et légumes, fromages, lait, viandes aux consommateurs proches de chez lui. Une sorte de retour au temps anciens quelques part, quand j’allais chercher les œufs et le lait à la ferme. Sauf que, pour distribuer, il faut transporter ou vendre sur le marché. Si tout le monde prend son 4×4 diesel pour aller à la ferme, le circuit court devient soudain très long, si l’agriculteur fait le tour de ses clients avec des paniers garnis, c’est un peu la même chose. Et puis, aujourd’hui, il y a des restrictions sanitaires, le lait ne se vend plus ainsi, ne parlons pas de la viande, restent les fromages, les fruits et les légumes, mais pour combien de temps ?
Ce qui me fait hurler de rire, ce sont ces pâtes à tartiner bio préparées avec des produits issus du commerce équitable. De la pâte à tartiner, sérieusement… De l’huile de palme oui mais bio et raisonnée. Attention, ça change tout. Bio ou pas, équitable ou non, raisonnée ou pas, de la pâte à tartiner au chocolat reste un concentré de sucres et de graisses avec un peu de cacao et quelques noisettes, une usine à obèses.
Le commerce équitable est un concept très bobo. Même si cela part d’une bonne intention, acheter du café ou du cacao dont l’argent profite réellement au producteur. Il ne faudrait pas toutefois perdre de vue que ceux qui contribuent à ce système en oublient ce qui se passe en France avec la filière laitière, bovine ou ovine. Certains de nos agriculteurs ne vivent même plus de leur production au vingt et unième siècle. Cherchez l’erreur.
Vous voulez un vrai circuit court bio équitable ? Cela s’appelle un jardin potager, votre potager. Le printemps est là, au boulot !
Avez-vous déjà acheté une boite de biscuits conservés dans leur sachet fraîcheur ? Un emballage cartonné et des pochettes plastiques autour de chaque gâteau. Plus d’emballage que de contenu alimentaire et une grande partie non recyclable. Vous arrive-t-il d’acheter de la nourriture à emporter dans un fast-food ? Avez vous contemplé ce qu’il reste de papier, de polystyrène, de carton, de plastique une fois que vous avez ingurgité cette mal bouffe saturée en acides gras ? Avez-vous acheté de yaourts dans leur verre plastique, par pack de quatre, lui-même emballé dans du carton inutile ou ces briques de lait entourées de carton et plastique ?
Quand je fais mes courses, même en restant sur mes gardes, je remplis la poubelle papier au quart et la poubelle destinée à l’incinération d’un volume équivalant à chaque fois. Que des emballages qui ne servent qu’au transport magasin maison ou pour faire joli. Alors oui, c’est vrai, les magasins de distribuent plus de sacs de transport, ils les vendent, les fruits et légumes sont depuis peu dans des sacs en amidon de maïs, donc recyclable. Bel effort. L’amidon de maïs vient du maïs, vous vous en doutiez, une céréale qui pour pousser, a tellement besoin d’eau, que dans certaines régions françaises, elle assèche les réserve d’eau. Même chez mon boulanger, à 50 mètres de la maison, il mettent la baguette dans un sac en papier et quand je leur demande de ne pas le faire, ils m’expliquent qu’ils n’ont pas le droit. Alors je reviens chez eux tous les jours avec un vieux sac papier fatigué. Ils n’ont pas d’autre choix que d’accepter de mettre le pain dedans, mais me rappellent à chaque fois qu’il va bientôt se déchirer. Pourquoi ne pas proposer un sac en tissu tout simplement ?
Pourrait-on limiter ces emballages ? Des solutions bobo existent, ces magasins où les écolos de gauche viennent avec leurs propres tupperwares pour faire leurs courses. On pèse le récipient vide , on le remplit, on le pèse à nouveau et on paye. Cela permet d’acheter la quantité désirée, ni plus ni moins, de ne pas jeter d’emballage et de se donner bonne conscience. Mais à grande échelle est-ce viable ? Et je fais comment avec le sable pour chat, le miel, les chips, le beurre et le déodorant ?
Ne pourrait-on pas simplement réglementer un peu plus les pratiques de l’emballage ? Des paquets neutres, du carton et juste un code barre avec une affichette à côté pour présenter le produit et ses ingrédients en gros. Ne pourrait-on pas cesser tout mettre dans des sachets ‘fraîcheur’ qui emballent ce qui est déjà empaqueté ?
Quelque chose ne tourne pas rond chez nous. Les océans abritent des continents flottants de déchets, nous brûlons chaque jour des tonnes de produits non recyclables et les pays comme la Chine qui nous rachètent (pour quelque temps encore) nos déchets deviennent les poubelles de l’occident.
Il faut relancer la consommation pour alimenter la croissance et sauver l’emploi, voila ce qu’affirment nos politiques. Et la planète, vous-vous en balancez ?
Les appareils sont aujourd’hui conçus avec une obsolescence programmée afin d’alimenter la machine capitaliste libérale. Les publicités vous signifient que vous êtes un loser si vous ne possédez pas le dernier modèle en date de la grosse pomme. Le gouvernement vous persuade que changer de modèle de voiture pour un moteur moins polluant va sauver la planète. Sérieusement, avez-vous pensé à l’énergie et aux matériaux nécessaires à sa fabrication, au déchets et à la pollution générés par la destruction de l’ancienne ? Les écolos louent la voiture électrique, solution ultime à la pollution urbaine. Quid des accumulateurs ultra polluants ? Et l’électricité, d’où va-t-elle sortir, des centrales éoliennes, du solaire ? Ben voyons. Si tout le monde passait à l’électrique, certes il n’y aurait plus de pots d’échappements polluants dans nos rues, à la place il faudrait juste des centrales thermiques et nucléaires pour fournir tous ces petits moteurs en électricité. Alors des vélos électriques, c’est écolo non ? Non. Pédalez, ça vous musclera, vous donnera de jolies fesses et vous fera perdre la graisse accumulée en mangeant chez Burger Truc.
Cette année nous avons commencé à consommer nos ressources planétaires à crédit le 2 août paraît-il. C’est a dire que nous avons consommé plus en huit mois que ce que la planète est capable de produire en un an. Les subprimes des ressources naturelles en quelque sorte. A quand la crise ?
Pollution, déchets, réchauffement climatique, course à la consommation, guerres, nous sommes vraiment mal barrés, mais en avez-vous conscience de temps ne temps ?
L’éloignement, la solitude, la blancheur, le froid, le silence. Je poserai bien mes valises pour quelques semaines en Terre Adélie à condition que l’on m’y téléporte, parce que la traversée à bord du Marion Dufresne II, sans façon, de toute manière en ce moment l’océan doit être gelé. Sérieusement -40°C, mieux qu’au congélateur, la nuit permanente pour dormir tout son saoul au froid, quel pied !
Parce que là, avec +40°C en plein soleil, les voisins qui braillent jusqu’à point d’heure, le réveil qui sonne trois heures après pour aller bosser dix heures dans un bureau vitré sans climatisation, ça n’est juste plus possible. Mes doigts collent au clavier, mon tee shirt dégouline et le ventilo poussif arrive à peine à donner une vague sensation de brise chaude. Mon cerveau doit ressembler à du slim vert en ce moment.
Nous ne sommes même pas encore en été officiellement, c’est demain, et nous avons déjà explosé maints records de température, l’horreur ! Demain 22°C au réveil, 38°C de au plus chaud sous abri. Sous abri cela signifie à l’ombre, dans un abri blanc ventilé en PVC, imaginez en plein soleil… Mon seuil de confort se situe autour des 25°C, on y reviendrait jeudi prochain d’après les modèles. Mais d’ici là je fais comment pour survivre ?
Je vais sortir du freezer quelques des glaçons et me construire un igloo, comme les inuits avant que la banquise ne disparaisse totalement. Je vais aller piquer une tête à La Rochelle avant que le niveau de l’océan ne rejoigne la ville de Niort. Je vais profiter des derniers hivers froids avant que notre atmosphère ne se réchauffe de quatre degrés.
L’idée du siècle, c’était de partir en vacances dans le sud cet été alors que l’on suffoque au nord. Dans le sud d’accord, mais bien en dessous du tropique du Capricorne alors. Vivement d’automne !
Bon, nous le savions populiste, xénophobe, pas très cultivé, irrespectueux, mais con à ce point ?
Ceci dit, pour une fois que ce peroxydé de président américain ne fait pas marche arrière sur une de ses promesses électorales, il fait fort. Trump vient de se retirer de l’accord sur le climat ratifié en 2015 à Paris.
Cet accord, qui n’allait assurément pas très loin face à la menace qui pèse sur l’humanité, était un premier pas pour une prise de conscience mondiale de la catastrophe en devenir, une reconnaissance du problème. Après avoir relancé l’utilisation des énergies fossiles sur la moitié nord du continent américain, la construction d’un oléoduc géant il déclare tout content de lui :
Afin de remplir mon devoir solennel de protection de l’Amérique et de ses citoyens, les Etats-Unis se retireront de l’accord de Paris sur le climat
Super, effectivement, il va clairement protéger les Etats-Unis… Je me demande toujours comment un tel abruti a pu devenir président. Comment espérer survivre avec une vision à si court terme ? A près tout, il s’en fou, il sera mort avant.
La réponse, de notre nouveau président ne s’est pas fait attendre :
Make our planet great again
Une jolie réponse. Un long bras de fer avec le nouveau continent ne fait que commencer.
Juste pour rire, je vous invite à regarder ce graphique ci dessus. Il s’agit de l’écart de température moyenne annuelle à la normale sur la France depuis 1899. Ne voyez-vous pas une petite tendance qui se dégage depuis un quart de siècle ? Pour la famille Trump, je précise, un rouge c’est chaud…
Et ceci est une carte à l’horizon 2071-2100 d’écart à la température dans un scénario où l’on ne ferait rien pour calmer le réchauffement climatique. Elle est issue du portail Drias que je vous invite à consulter histoire de vous faire votre propre opinion.
C’est anecdotique mais, 2015 était l’année la plus chaude jamais observée depuis le début des mesures, 2016 a été encore plus chaude. En mai, en Alsace, nous avons explosé le record mensuel et nous crevons de chaud, par chance aujourd’hui il y a de l’orage. Juste 24.1°C dans le salon, la fraîcheur. Alors imaginez, 4°C de plus en moyenne, toute l’année, vous rendez-vous compte ? J’ai rencontré des gens de Greenpeace en ville cette après-midi :
– Vous n’êtes pas écologiste monsieur, vous ne voulez pas adhérer à Greenpeace ?
– Débarrassez-nous de Trump d’abord, ensuite on discutera.
– Nous sommes pacifistes et apolitiques.
– C’est bien ça le problème, au revoir.
Lorsque l’on a pas grand chose à raconter, il suffit de parler des prochains albums qui arriveront à la maison, bref des nouvelles commandes. Parce que là, sincèrement, entre la reprise du travail, le développement des photos de Rome qui … Continuer la lecture →
Je suis enfermé entre quatre murs aveugles. Quatre mètres carrés, un siège, un bureau et une étagère croulant sous la paperasse. Cela ressemble beaucoup au « six by six from wall to wall » de Peter Gabriel. Derrière moi, deux projecteurs illuminent et chauffent l’espace confiné, braqués sur le bureau où trône une colonne métallique supportant un Nikon D5100. Posé à plat, entre des repères, un livre poussiéreux dont les pages fragiles se déchirent à la moindre maladresse. Le document date de 1923. Il est rempli de lignes et de colonnes, de chiffres et d’annotations, tracés à la plume par une main sans doute retournée à la poussière aujourd’hui. Devant moi, l’écran de l’ordinateur, affiche, en noir et blanc contrasté, une page de l’ouvrage.
Ma mission, le data rescue, ou comment créer une archive numérique de documents anciens. Le livre contient une année de relevés climatologiques quotidiens mesurés à l’aéroport de Strasbourg-Entzheim. Je tourne une page, je cadre, je zoom, je clique, je vérifie l’image et je passe à la page suivante. Quatre pages par jour, une sorte de travail à la chaîne pour mieux comprendre le réchauffement climatique planétaire. L’enjeu est de taille, constituer de longues séries de données sur la température et les précipitations afin d’alimenter les modèles numériques qui nous prédisent chaque jour plus précisément le désastre climatologique qui nous attend demain.
C’est aussi de la photographie (décidément je n’en sortirai jamais) mais qui ne nécessite guère de talent (ça tombe bien), si ce n’est beaucoup de patience.