Cet été, je n’ai pas une seule fois utilisé ma pompe à eau au fond du jardin. Il pleut quasiment chaque après-midi, sous forme d’orage, d’averse, de front, il pleut. Les températures sont fraîches la nuit et le ciel reste couvert toute la journée.
Mes tomates étaient pourries dès la mi juillet alors que d’ordinaire elles tiennent jusque fin octobre, mes semis se sont noyés dans leurs pots, la vigne se meurt du mildiou, les herbes folles prospèrent et les poireaux deviennent des arbustes.
La saison débutait pourtant bien avec plusieurs kilos de fraises à la chantilly et de groseilles en tartes meringuées et gelées. Il y aura sans doute des pommes à croquer, des prunes en confiture et des poires tatin mais pour les cucurbitacés c’est mort.
Ce n’est pas moi qui vous parlais du réchauffement climatique il y a peu ? Il est où ton réchauffement bouffon ? En Espagne, en Grèce, au Groenland, au Canada et ailleurs avec des canicules records, la fonte des glaciers et la sécheresse sans parler de quelques endroits au monde devenus inhabitables pour l’homme à cause de la conjugaison des effets de la température et de l’humidité.
L’augmentation des précipitations en Europe du Nord fait partie des prédictions des modèles climatiques. Ce n’est pas parce que chez nous le temps est pourrit qu’il n’y a pas de réchauffement climatique global sur Terre.
Ceci dit, j’aime bien ce temps frais et humide, j’ai l’impression d’être en Bretagne, ma terre natale. Pour une fois je ne suffoque pas la nuit, les voisins ne plongent pas dans la piscine et leur chien reste au sec. Je dors comme un bébé, bercé par le bruit de la pluie sur la fenêtre.
Ce n’est pas moi qui l’écrit mais le GIEC, la Terre se réchauffe depuis le début de l’ère industrielle, et le phénomène va en s’aggravant. Selon les projections, nous pourrions voir la température moyenne de l’atmosphère augmenter de 0.2°C à 3.3°C d’ici la fin du siècle selon les scénarios. Je ne vous demande pas de me croire sur parole mais plutôt de lire le Résumé à l’intention des décideurs du rapport GIEC dans sa version française.
Pourquoi tant d’écarts entre les cinq scénarios proposés ? Un des scénario (en orange) part du postulat que nous cessons tout de suite de produire des gaz à effets de serre (plus de moteurs thermiques, voitures, camions, bateaux, avions, plus de centrale à charbon, plus de chaudière à fioul et gaz), bref ce n’est pas gagné. En rouge, nous continuons gaiment nos conneries.
Vous me direz, 3.3°C c’est peanuts, entre l’hiver où il fait -5°C et l’été où ça cogne à 30°C, il y a trente-cinq degrés d’écart, alors trois degrés de plus ou de moins… Oui mais non, on parle ici de températures moyennes. La température moyenne en France en 2020 était de 14°C. Si nous prenons l’hypothèse pessimiste, elle pourrait aller jusqu’à 17,3°C. Trois degrés de plus en moyenne peuvent avoir des conséquences catastrophiques, fonte des glaciers, du permafrost, de la banquise, changement de circulation des courants marins, augmentation des phénomènes violents comme les cyclones.
Vous me direz, vous ne vivez pas sur la banquise et les cyclones c’est pour les autres. Oui mais non. La fonte de la banquise entraine l’augmentation du niveau de la mer, donc la disparition de zones habitables (New York, une partie des Pays-Bas). Vous pouvez chercher votre plage préférée sur Climate Central pour voir ce qu’elle deviendra en 2050. Les courant marins eux régulent énormément notre climat comme Le Gulf Stream qui donne à l’Europe un climat tempéré ou El Nino et La Nina qui affectent les régimes de précipitations. Pour les cyclones, ouf, nous sommes épargnés. Ben non justement, en mer Méditerranée il y a ces Médicanes comme Ianos en 2020.
Plus près de nous il y a les sécheresses, les canicules, les fortes précipitations, les supers orages, tous ces phénomènes violents et rares qui deviennent de plus en plus fréquents avec le réchauffement climatique. Vous pouvez par exemple consulter le site des Pluies Extrêmes de Météo-France pour vous faire une idée.
Alors bien entendu, vous pouvez dire, tout ça c’est des conneries, on nous enfume comme pour le COVID-19, les températures n’augmentent pas. En fait si, regardez :
Voici l’augmentation de la température moyenne en France depuis 1900. On part d’une température moyenne calculée sur trente ans, ce que l’on appelle une normale (1961 à 1990) et on calcule l’écart à cette température pour chaque année depuis 1900. En bleu c’est plus froid, en rouge, c’est plus chaud. Regardez ce qui se passe depuis 1990, c’est rouge tous les ans. Et ça ce sont des mesures, vous pouvez même récupérer les données et faire les calculs vous même si vous doutez encore.
Et puis n’avez-vous pas remarqué que les hivers sont plus doux et les étés plus chauds ? Oui je sais, ce printemps a été particulièrement frais cette année, mais cela n’enlève rien à la tendance générale climatique. Et puis, la fin du printemps 2021, moi je l’ai trouvé plutôt caniculaire, pas vous ?
Il y a des hauts et des bas par rapport à la moyenne des températures, des petits incidents, plus froids en bleu ou plus chauds en rouge, mais qui ne remettent pas en question l’augmentation de la température planétaire globale.
Quelle est la cause du réchauffement climatique ? La Terre se rapproche du soleil ? Non. C’est lié à l’activité solaire ? Non plus. Enfin je ne suis pas astronome même si ça m’intéresse mais d’autres scientifiques se sont penchés sur le problème. « L’activité du Soleil ne peut donc être le facteur dominant de ce réchauffement, même si des corrélations entre l’activité solaire et certaines variations à court terme de la température terrestre ont été mises en évidence, qui pourraient être le signe d’un couplage. », le pouvez lire le rapport de l’Académie de Sciences si vous avez un doute. Alors c’est quoi ? C’est lié au pêts des vaches ? Oui entre autre. C’est lié aux gaz à effet de serre et le méthane (les prouts) en est un.
Voila ce que montrent les statistiques (source GIEC), quand les émissions de C02 augmentent, la température augmente. C’est ce que l’on appelle une corrélation statistique, un peu la corrélation entre la consommation de bière et le développement d’un bidon au fil des années.
Alors vous me direz, on peut faire tout dire aux statistiques, oui effectivement, lorsque l’on utilise pas des ensembles de données significatifs ou qui comprenant des données erronées ou biaisées. Mais là pour le coup l’Organisation Mondiale de la Météorologie dispose de données quotidiennes fiables sur plus d’un siècle et sur la Terre entière alors voila quoi, l’échantillon statistique est suffisamment grand et de bonne qualité, j’en sais quelque chose, j’ai travaillé à collecter ces données et à les valider.
Bon si ça se réchauffe vraiment, que peux-t-on faire ? Installer des climatisations pour rendre ça supportable ? Non ça c’est juste crétin. Les clims rejettent de l’air chaud et consomment beaucoup d’énergie. Elles ont tendance à augmenter le phénomène d’ilot de chaleur urbain, c’est à dire ces zones de plus fortes chaleurs dans les zones habitées. Nous allons donc devoir faire avec l’augmentation des températures, s’adapter, fermer les volets la journée, aérer tôt le matin, au minimum de température, éviter de bétonner les sols, planter des arbres pour ombrager les rues, végétaliser les toits et les façades.
Il va surtout falloir réduire notre consommation en énergies fossiles afin de diminuer notre production de CO2. Le pétrole, le gaz, le charbon, les constructions en béton. Remplacer le pétrole par l’éolien, le solaire et l’hydroélectrique est une douce utopie, du moins pour l’instant, car nous consommons trop et ces installations ne possèdent pas que des bons côtés, loin de là. Je ne dis pas qu’il faut arrêter les énergies « vertes », mais plutôt que nous devons réduire notre consommation énergétique.
La grande solution que nous font miroiter les industriels et politiques est la voiture électrique. Ok, d’après le Parlement européen la voiture individuelle représenterait 43% des émissions de CO2 en Europe pour les transports. C’est pas mal. Mais avec quoi allons-nous faire rouler les voitures électriques, avec de l’électricité non ? Et avec quoi va-t-on produire de l’électricité, nos éoliennes, du charbon ?
Je ne parle même pas de l’impact carbone de la construction d’une voiture électrique car tout le monde n’est pas d’accord mais vous pouvez lire cette article. « la fabrication d’une voiture électrique pèse plus lourd en bilan carbone : 32 g/km éqCO2 pour la Mercedes Classe C 220d, contre 51 g/km éqCO2 pour la Tesla Model 3, dont 23 grammes pour la batterie de 75 kWh de capacité énergétique » mais « Selon les chercheurs, il ne faut que 30.000 kilomètres pour compenser les gaz à effet de serre libérés spécifiquement lors de la fabrication du pack 75 kWh de la Model 3. ». Après, j’ai roulé en Zoé, pas longtemps parce que l’autonomie annoncée de 370 km s’est réduite comme peau de chagrin à 200 km. J’habite une région pluvieuse, froide et montagneuse. Il y a un simulateur optimiste sur Automobile Propre si ça vous tente. Je ne suis pas certain que nous tenons là la solution miracle, si ce n’est relancer l’industrie automobile artificicellement.
J’ai discuté il y a peu avec des pro nucléaires qui voient dans les centrales la solution ultime à nos problèmes énergétiques et climatiques. Ils ne m’ont pas convaincu, sans doute parce que je suis farouchement opposé au nucléaire, une source d’énergie que je trouve un tantinet dangereuse, il n’y a qu’à voir le dernier incident en date. Mais c’est clair, nous, nous sommes les meilleurs, les américains, les russes, les chinois et les japonais sont des débiles. N’est-ce pas ?
Donc la Terre se réchauffe et c’est un peu tard pour renverser la vapeur. C’est cool (non justement). Si vous n’êtes pas d’accord, reprenez la lecture de l’article depuis le début et essayez d’ouvrir les yeux cette fois.
Maintenant que peut-on faire sans bâtir des EPRs aux quatre coins de la France ? Parce que le but est bien de baisser notre production de gaz à effet de serre pour limiter la casse et espérer atteindre seulement une augmentation de 1.5°C (les accords de Paris) d’ici la fin du siècle (je ne vais pas vous mentir, c’est très mal barré).
La clim ? Non. La voiture électrique ? Bof. Partir vivre au Groenland ? Nous sommes quand même sept milliards d’habitants, on va être serrés. Ne manger que du quinoa et du tofu ? Pas enthousiaste désolé.
Nous pouvons commencer par rouler moins, par ne prendre l’avion que lorsque c’est indispensable, manger moins de viande, nous déplacer à vélo ou à pied, utiliser les transports en commun, changer moins souvent de gadgets électroniques, limiter notre temps sur Internet (on peut lire des livres à la place, c’est sympa), chauffer moins (il suffit de mettre des pulls en hiver), acheter local pour limiter les transports longue distance, favoriser l’achat d’occasion pour donner une nouvelle vie aux produits, végétaliser autant que possible les zones urbaines, sanctuariser les portions de territoire non bétonné, et pourquoi pas voter pour des politiques aux réelles sensibilités écologiques histoire de faire réagir ceux qui nous gouvernent.
En attendant, je vous souhaite une bonne prochaine canicule.
J’ai lu deux critiques enthousiastes de ce roman, une sur Babelio, l’autre sur le blog EmOtionS alors quand je suis allé chez mon libraire, je m’attendais à trouver le livre en bonne place dans le rayons. Mais non, il était bien caché, et quand j’ai annoncé au libraire que ce bouquin semblait faire un carton, il m’a répondu goguenard : « Je n’en ai vendu qu’un seul exemplaire, celui-ci. ». Damned ! Il faut dire que parler de pandémie de fin du monde ces temps-ci… enfin bon.
Ce roman se lit comme un road movie. Un road movie dans lequel les héros, suivent un, puis deux, puis trois, puis mille-vingt-quatre marcheurs entourés de leurs bergers. Un road movie de fin du monde, traversant les États-Unis à cinq kilomètres à l’heure.
Un roman épais de mille-cent-soixante-sept pages où il ne se passe finalement pas tant que ça d’évènements, un roman où se rencontrent les destins d’américains de tout âges, venus de tous les états, issus de tous les milieux.
La première à prendre la route s’appelait Nessie, une adolescente surdouée venue d’une ferme, marchant comme une somnambule, insensible à toute forme de sollicitation extérieure. Le premier des bergers fut sa grande sœur Shana, abandonnant tout pour protéger Nessie devenue une sorte de zombie. D’autres arrivèrent peu à peu et le troupeau grossit attirant la curiosité des scientifiques et la crainte puis la peur de la population.
Et pendant que le troupeau avance, infatigable, jour et nuit, une pandémie mortelle commence à décimer la population sombrant le monde dans le chaos.
Jusqu’à la révélation, aux trois-quarts du roman, les pages s’avalent plus vite que les kilomètres parcourus par les somnambules. Et même si je lisais sans réclamer d’explications, lorsqu’elle est arrivée, je l’ai trouvée décevante ce qui a rendu la fin plus laborieuse à lire. Les cent dernières pages prirent plus de temps à lire que les mille premières. Par chance l’auteur réussi le tour de force, dans le tout dernier chapitre, de rendre la catastrophe racontée pendant plus de mille pages plus noire encore.
J’ai aimé que Chuck Wending, à la manière de Franck Herbert dans Dune en son temps, commence chaque chapitre par une citation, un tweet, un extrait de podcast, une conversation, de quelques lignes à une page de texte qui donnent un autre point de vue sur l’histoire qu’il nous raconte.
Le roman porte également un fort message anti suprémacistes blancs très en vogue aux U.S.A. depuis le mandat de Donald Trump. Et depuis le début de la pandémie de COVID-19, Les Somnambules, paru en 2019, semble presque hélas, un roman prophétique.
Prévoyez quelques jours pour arriver au bout du roman, et si vous broyez du noir à cause de la pandémie actuelle de COVID-19, lisez-le quand tout ira mieux.
Vous saviez qu’Ewan McGregor était un motard ? Moi non, même si j’ai vu presque tout ses films. Avec un pote il fait régulièrement des road trips en moto à travers le monde et cette fois il a décidé de remonter l’Amérique du sud, de Ushuaïa jusque Los Angeles.
Pourquoi pas me direz-vous ? Oui mais attention un road trip en moto électrique car « l’électricité c’est l’avenir », dixit Ewan.
Le hic c’est qu’au moment de l’expédition, les motos électriques, ça ne courrait pas les routes, pas plus que les pickups 4×4 électriques pour accompagner l’expédition. Alors pendant le premier épisode on découvre l’équipe bossant avec des constructeurs auto et moto pour leur fabriquer des prototypes.
Le second problème, c’est qu’avec deux-cent-cinquante kilomètres d’autonomie et plus de vingt-mille kilomètres à parcourir, il faudrait recharger souvent, très souvent. Et les bornes de recharge rapide se comptent sur les doigts d’une main sur leur chemin.
Alors ni une ni deux, ils font installer cent-cinquante bornes de chargement sur leur route. Heu ? Sérieux ? Oui oui, juste pour que deux gars remontent en motos électriques l’Amérique du sud. Le comble c’est que leur caméraman, lui aussi à moto, aura un moteur thermique et que le van transportant les panneaux solaires de recharge, est un gros diésel qui pue.
Je résume: Ewan et son pote voyagent léger et incognito en motos électriques d’Ushuaia jusque Los Angeles accompagné de deux gros SUV électriques, d’une moto thermique, d’un van diésel sur une route jalonnée de stations de chargeurs rapudes installées juste pour eux. Le message écolo est limpide.
Cerise sur le gâteau les gars ont moyennement anticipé que s’il fait chaud chez eux, c’est parce que l’hiver bat son plein sous l’équateur. Et, si vous ne le saviez pas encore, les batteries chargent mal dans le froid et leur rendement est nettement moins bon.
Après un pilote prototypes, les trois épisodes suivants sont consacrés à trouver une prise électrique entre l’Argentine et le Chili, à arriver au bac avant qu’il ne s’en aille ou avant la panne seiche.
Les gars sont tellement bien préparés qu’à deux reprises ils font venir un groupe électrogène monté sur un camion pour recharger les véhicules en plein milieu de nulle part. Respect !
Vous savez quoi ? Je n’aime pas les grosses cylindrées chromées et les bikers. J’ai toujours trouvé que les véhicules électriques étaient la plus grosse mascarade du siècle. Mais j’aime bien Ewan McGregor, enfin les personnages qu’il incarne et j’adore voyager en images. Mais là franchement, je me demande encore pour quelle raison je regarde ces épisodes. Peut-être dans l’espoir que la production ne lance le chantier d’une centrale nucléaire dans les Andes pour que nos deux bikers terminent leur périple en temps et en heure ? Electricity
Vous saviez qu’Ewan McGregor était un motard ? Moi non, même si j’ai vu tout ses films. Avec un pote il fait régulièrement des road trips en moto à travers le monde et cette fois il a décidé de remonter l’Amérique du sud, de Ushuaïa jusque Los Angeles.
Pourquoi pas me direz-vous ? Oui mais attention un road trip en moto électrique car l’électricité c’est l’avenir, dixit Ewan.
Le hic c’est qu’au moment de l’expédition, les motos électriques, ça ne courrait pas les routes, pas plus que les pickups 4×4 électriques pour accompagner l’expédition. Alors pendant le premier épisode on voit l’équipe bosser avec des constructeurs auto et moto pour leur fabriquer des prototypes.
Le second problème, c’est qu’avec deux-cent-cinquante kilomètres d’autonomie et plus de vingt-mille à parcourir, il faudrait recharger souvent, très souvent. Et les bornes de recharge rapide se comptent sur les doigts d’une main sur leur chemin.
Alors ni une ni deux, ils font installer cent-cinquante bornes de chargement sur leur route. Heu ? Sérieux ? Oui oui, juste pour que deux gars remontent en motos électriques l’Amérique du sud. Le comble c’est que leur caméraman, lui aussi à moto, aura un moteur thermique et que le van transportant les panneaux solaires de recharge, est un gros diésel qui pue.
Je résume: Ewan et son pote voyagent léger et incognito en motos électriques d’ushuaia jusque Los Angeles accompagné de deux gros SUV électriques, d’une moto thermique, d’un van diésel sur une route jalonnée de stations de chargeurs rapudes installées juste pour eux. Le message écolo est limpide.
Cerise sur le gâteau les gars ont moyennement anticipé que s’il fait chaud chez eux, c’est parce que l’hiver bat son plein sous l’équateur. Et, si vous ne le saviez pas encore, les batteries chargent mal dans le froid et leur rendement est nettement moins bon.
Après un pilote prototypes, les trois épisodes suivants sont consacrés à trouver une prise électrique entre l’Argentine et le Chili, à arriver au bac avant qu’il ne s’en aille ou avant la panne seiche.
Les gars sont tellement bien préparés qu’à deux reprises ils font venir un groupe électrogène monté sur un camion pour recharger les véhicules en plein milieu de nulle part. Respect !
Vous savez quoi ? Je n’aime pas les grosses cylindrées chromées et les bikers. J’ai toujours trouvé que les véhicules électriques étaient la plus grosse mascarade du siècle. Mais j’aime bien Ewan McGregor, enfin les personnages qu’il incarne et j’adore voyager en images. Mais là franchement, je me demande encore pour quelle raison je regarde ces épisodes. Peut-être dans l’espoir que la production ne lance le chantier d’une centrale nucléaire dans les Andes pour que nos deux bikers terminent leur périple en temps et en heure ?
J’ai perdu dix années de vie en quelques heures. Sans cigarette, bouteille de vodka, drogue, les années se sont effacées de ma page Facebook. J’ai créé mon compte en 2010 et je l’ai alimenté de plus en plus fréquemment avant de me rendre compte de la futilité de tout cela et de me retirer petit à petit du réseau social.
Depuis quelque temps, je ne publie plus rien sur ma page personnelle, conservant mon compte pour maintenir la page du webzine en fonctionnement, puisque la chose semble indispensable pour conserver une fréquentation du site acceptable. D’ailleurs ce n’est même plus moi qui publie sur la page Facebook, j’ai délégué cette tâche à un autre membre du webzine.
J’en avais assez de voir ces vieilles publications sur mon mur, alors je me suis lancé dans le marathon de l’oubli, celui qui consiste à effacer toutes mes publications depuis dix ans.
Facebook propose un outil pour le faire. Sur votre profil existe le bouton Gérer les publications, qui vous permet à l’aide de filtres sophistiqués, de cases de sélection, de masquer ou de supprimer cinquante publications à la fois. Cinquante publications, soit environ la moitié de ce que je publiais en une semaine. Alors si je compte bien 100 publications fois 52 semaines fois 10 années, je devais actionner l’outil un peu plus de mille fois pour tout effacer.
Oui mais bon voilà quoi, c’est Facebook. La théorie ne colle jamais la réalité. L’outil fonctionne mal, il faut scroller sur les publications pour en sélectionner plus de quinze, mais pas trop scroller non plus sinon vous dépassez la limite des cinquante posts et vous devez désélectionner à la main ceux qui sont en trop.
Et puis au-delà de quinze et selon la direction du vent et l’humeur de madame, l’outil permet seulement de masquer les publications au lieu de les effacer et lorsque que vous les avez masquées il vous propose alors de les effacer, bref double travail. Et c’est sans compter les bugs, un effacement qui n’efface rien, ou qui efface mais ne met pas à jour les informations si bien que lorsque vous recommencez l’outil s’effondre.
Au bout du compte, cela fonctionne pour environ dix publications à la fois les bons jours, du coup c’est plus de cinq-milles opérations qu’il faudra faire pour effacer mon histoire, sans compter les bugs.
J’ai commencé ma croisade un vendredi vers 13h et ai presque tout effacé (il reste encore des photographies mais là c’est l’horreur) vers 19h. Six heures de dur labeur pour disparaître partiellement de la toile.
Ces données sont-elles réellement effacées des serveurs de Facebook, je ne le pense pas, et pour le coup je m’en moque, je voulais juste afficher un profil vierge de toute bêtise. J’en ai profité pour faire un grand ménage dans mes contacts, ceux avec qui je n’ai jamais d’interaction, pourquoi les conserver ?
Dans le même temps j’ai ouvert un compte Instagram pour le webzine mais ce n’est pas moi qui le gèrerai et pour la page Facebook, ce sera un autre membre de l’équipe qui s’en chargera. J’en ai ma claque des médias sociaux je l’avoue, mais depuis le temps vous vous en doutiez n’est-ce pas ?
En plus il s’agit quelque part d’un acte écologiste. Si Facebook efface bien mes données, j’allège la charge des data centers énergivores.
Le thermomètre affiche 27 degrés centigrades dans le salon. Vautré sur le canapé vert bouteille, je patiente jusqu’au coucher du soleil, lorsque le mercure descendra sous le seuil raisonnablement tolérable des trente degrés. La platine joue l’intégrale des albums d’Anneke pendant que je lis Infinités de Vandana Singh.
Nous subissons la seconde vague de canicule de l’été. Cette fois elle devrait durer au moins dix jours, dix jours à plus de trente degrés centigrades, enfermés derrière des volets clos, déshydraté malgré toute l’eau bue, comateux, dormant en pointillés, allongé sur le parquet inconfortable du rez-de-chaussée.
Je viens d’un pays où 25 degrés semblaient une chaleur insupportable et où après deux journées de soleil, la pluie, le vent et les nuages revenaient en force.
Cet hiver, les minimales sont à peine descendues sous la barre du zéro. Pas de neige, pas de lac gelé, pas de bise glacée du nord-est. J’ai à peine allumé le chauffage et les végétaux n’auront eu qu’une trop courte dormance pour résister cette année.
Les conséquences du réchauffement climatique sont déjà perceptibles et cela ne fait que commencer à moins que ce ne soit qu’un épi phénomène et que mère nature va bientôt tout remettre en ordre. Un RAZ comme dans la nouvelle « Ecoute ! » dit l’oiseau-tipi.
Je pourrais creuser une piscine et plonger dedans pour aggraver la pénurie en eau. Je pourrais installer une climatisation et vivre à 20 degrés afin d’augmenter le réchauffement climatique. Je pourrais partir découvrir la banquise et les derniers ours polaires histoire de me rafraîchir les idées, ramener de belles images et augmenter la concentration en CO2 dans l’atmosphère au passage.
Mais non, je suis sur mon canapé vert anglais, tournant les pages de Infinités en écoutant Symphonized, me demandant quand est-ce que la température commencera à baisser, rêvant de retourner vivre en Bretagne alors que mon épouse pense à Aix en Provence.
L’usage de ventilateurs est déconseillé pour éviter de faire circuler le virus. Le port du masque est devenu obligatoire dans les espaces publics, bientôt ils vont nous annoncer que l’eau du réseau peut transmettre la maladie et qu’il faut éviter les douches et boire l’eau du robinet.
Pour ce qui est du ventilateur, de toute façon, le son des palles brassant l’air poisseux gâcherait la délicieuse voix d’Anneke sublimée dans Let the Light In, son dernier live symphonique, hélas uniquement disponible pour l’instant qu’en digital. Alors pas de ventilo, quitte à mourir de chaud, la musique est plus importante que la souffrance.
Le soleil va tourner au sud-ouest, m’obligeant à fermer les derniers volets encore ouverts. Je ne pourrais plus lire faute de lumière mais il me reste Vuur, Verloren Verleden et Drive à écouter. Et puis l’obscurité convient parfaitement à mon mal de tête, car le manque de sommeil conjugué à la chaleur et la déshydratation sont un terreau favorable à mes épouvantables migraines hebdomadaires.
Ce soir, lorsque le soleil se couchera, que la température plongera sous les trente degrés, lorsque j’aurai écouté tous les albums d’Anneke, ceux d’Ayreon et de The Gathering compris, j’abandonnerai ma lecture pour aller écouter le live de PI au jardin des deux rives, eux aussi jouent du métal progressif mais sans chanteuse.
Réchauffement climatique, épuisement des ressources, extinction des espèces, folie des hommes, la Terre ne se porte pas bien du tout.
Lorsque j’étais jeune et naïf, je pensais que nous pourrions nous échapper de notre enfer bleu, aller vivre sur une autre planète, coloniser l’univers et tout recommencer ailleurs. Un autre monde, comme dans le clip de Gojira qui a inspiré ce billet.
Mais la réalité est tout autre. Aujourd’hui le réchauffement climatique atteint des sommets, une nouvelle canicule ce weekend, la sécheresse une année de plus qui ne devient plus accidentelle mais habituelle, un virus mortel qui envahit la planète et qui résiste à notre compréhension, des habitants qui consomment toujours plus sans se soucier des conséquences et notre incapacité évidente à coloniser une nouvelle planète pour échapper à la catastrophe.
Nous sommes loin aujourd’hui de l’exploit de 1969, lorsque les américains envoyèrent deux hommes sur le sol lunaire, deux hommes, pour quelques heures. Alors terraformer Mars ou une exoplanète lointaine, cela reste de la pure science-fiction quoique dise Musk.
Et puis, la fuite proposée dans Another World est-elle la solution ? Comme des criquets pèlerins qui ravagent tout sur leur passage, nous irions de monde en monde, épuisant leurs ressources, détruisant tout les écosystèmes au passage et nous continuerions notre route, laissant derrière nous des déserts radioactifs, à la recherche d’une nouvelle planète à détruire ?
Non. La survie de l’humanité passe par la survie de notre planète la Terre. Et pour avoir un avenir, il faut commencer maintenant à respecter notre monde : économiser ses ressources, ne plus polluer, respecter la biodiversité, entrer en décroissance. La fuite en avant, aujourd’hui inaccessible même à une petite minorité d’élus, n’est technologiquement pas viable. Nous ne construirons pas notre fusée voyageant plus vite que la lumière dans un hangar au milieu de la ville, pas plus que dans les laboratoire de Space X ou de la NASA. Nous sommes condamnés à vivre sur terre et y mourir.
L’expérience du COVID-19 ne semble pas avoir porté ses fruits : les nations ne se préoccupent plus que de relancer l’économie, de réinjecter de l’argent dans les entreprises, de remettre les gens au travail et tant pis si nous polluons encore plus, le problème sera réglé par la prochaine génération, à moins qu’elle ne soit la dernière.
Au commencement Dieu créa le rasoir électrique Philips car l’homme devait chaque jour couper sa barbe avec une lame et de la mousse alors qu’il aurait pu la sectionner avec une machine vibrante. Dieu vit que l’homme était rasé de près et s’en réjouit.
Dieu récompensa la femme le deuxième jour avec un couteau électrique Moulinex pour la fête des mères. EDF se réjouit du pic de consommation d’énergie pour découper la brioche et le gigot du dimanche midi.
Le troisième jour, Dieu créa le vélo électrique car il avait fait croitre des montagnes sur la Terre et que Poulidor finissait toujours deuxième.
Le quatrième jour, pour ne léser personne, Dieu offrit aux enfants les trottinettes électriques et remplit enfin les belles salles d’attente des urgences.
Le cinquième jour, Dieu creusa la Terre pour y puiser les dernières gouttes de pétrole afin que les voitures puissent encore rouler. Dieu offrit également le vibromasseur électrique à l’épouse délaissée par son époux qui roulait dans son bolide.
Le sixième jour, en panne sèche, Dieu convertit tous les constructeurs automobiles au moteur électrique et le monde fut beau et propre.
Le septième jour, assis près de Fukushima, les pied dans l’eau radioactive, Dieu s’ennuyait. Il vit passer une petite fille malade traînant une poussette cassée dans laquelle dormait une jolie poupée calcinée. Dieu réalisa alors que le monde était imparfait. Alors pour parachever son oeuvre, Dieu conçu la poussette électrique pour que les mamans ne peinent plus en promenant leurs enfants leucémiques dans les forêts de Tchernobyl.
Les hypermarchés seraient en plein déclin nous dit-on. Face à la nouvelle concurrence des enseignes bio et des supérettes de proximité, les grandes enseignes ne résisteraient pas.
Il faut avouer que prendre sa voiture pour quelques kilomètres le samedi, la garer sur un parking bondé, chercher un caddie qui roule droit et parcourir d’énormes rayonnages pour trouver du beurre demi-sel, cela peut gâcher un week-end ensoleillé. D’autant que dans ces temples de la consommation, les clients se comportent comme des abrutis, bloquant les allées, fonçant dans les autres personnes, tournant en rond, le téléphone à l’oreille et tentant de vous gratter pour passer plus vite à la caisse.
La scannette permet d’échapper aux caisses, supprimant au passage des emplois mais honnêtement, la méthode me gave car il faut penser à effectuer le travail de l’employé chômeur à chaque article. Ma femme adore.
Existe-t-il des solutions alternatives aux temples de la consommation ?
Oui bien entendu. Les drives par exemple, vous êtes toujours obligé de prendre la voiture mais la commande se fait sur Internet au préalable. Moins de bousculade mais au final pas de vrai gain de temps. Il faut patienter dans le froid que l’employé esclave livre les sacs et souvent, même si votre liste de course standard a été enregistrée sur le portail, les produits n’étant pas toujours disponibles, vous perdez pas mal de temps à trouver un de substitution. La méthode manque de diversité et vous finissez par manger toujours la même chose. De plus, les grandes enseignes ne proposent qu’une petite sélection de produits dans leur catalogue. J’ai testé plusieurs drives, je ne suis pas convaincu même si parfois cela dépanne.
ll y a également la livraison à domicile, basée sur le même principe, des courses commandées sur Internet et une livraison à la porte. C’est généralement un peu plus cher, pas vraiment plus écolo et cela possède les mêmes inconvénients que le drive en terme de choix de produits.
Sinon, vous pouvez faire vos courses près de chez vous : le pain chez le boulanger, la viande chez le boucher, les fruits et légumes au marché et le reste dans les supérettes de proximité.
J’ai de la chance, dans ma rue, nous trouvons aujourd’hui trois de ces épiceries ‘fines’ qui servent également de point relais coli et dealer local. Elles sont ouvertes tôt le matin jusque tard le soir et même les week-ends ainsi que jours fériés. Je peux, panier à la main, aller faire mes courses à pied tous les jours. Que demande le peuple ?
Des courses de vin, bières, sodas, chips, biscuits et herbe afghane. Nous avons des épiceries mais nous ne trouvons rien à manger dedans et pour aggraver leur cas, elles se fournissent dans les hypers où je peux aller moi aussi faire mes courses pour moins cher évidemment.
En Italie, au Portugal, en Espagne et dans les grandes villes françaises, ces petites boutiques exiguës proposent de tout, viande, fromage, conserves, pain, fruits et légumes à deux pas de chez vous à des prix raisonnables, mais chez moi, on ne trouve que des chips et de la bière venues d’un supermarché voisin.
Alors où faire mes courses ? Je me rends dans un petit supermarché, pas trop loin de chez moi mais pas assez près pour me passer de la voiture, un magasin où le choix est très limité, où les dates de péremption sont à surveiller de très près mais où je boucle mes achats hebdomadaires en moins de trois quarts d’heure chrono. La quête des produits locaux et bio relève de l’aventure niveau dix pour un paladin, un magicien et deux guerriers, mais dans l’ensemble l’impact carbone n’est pas si important que ça. Il y a les quasi inévitables emballages bien entendu, le transport, mais ça pourrait être pire. Je pourrais prendre mon vélo avec un remorque accrochée à l’arrière pour faire ces courses, mais je ne vois pas où je garerais mon attelage et étant donné la configuration des pistes cyclables pour y aller, je préfère la voiture.
Gamin j’allais chercher le lait et les œufs à la ferme. Au marché le samedi, nous achetions les légumes, le pain au village et pour le reste, c’était l’épicier qui nous livrait. Nous consommions très peu de produits préparés mais ma mère était femme au foyer. Aujourd’hui nous n’avons (prenons) plus le temps de cuisiner. Nous sommes trop pris par les vidéos de chatons sur Youtube, explosant doublement notre bilan carbone.
Onze ans, cent cinquante milles kilomètres, une portière défoncée, une direction tangente, un embrayage moribond, plus de freins, des pneus usés, un habitacle imprégné d’une odeur de moisissure, des sièges maculés de tâches, la voiture qui m’a accompagnée à nombre de festivals, concerts, qui a traversée de multiples fois la France, qui a vu grandir mes enfants, qui a accueilli sereinement leur vomi, les miettes de biscuits, le placoplatre et les déchets végétaux sur la banquette arrière, ma Logan, ma belle Logan premier modèle du nom, vient de nous quitter pour un monde meilleur.
L’automobile a toujours été la vitrine d’un certain statut social, détrônée pendant quelque temps par le modèle de smartphone. Posséder une voiture bas de gamme, moche, est souvent le signe d’un échec social patenté. Aujourd’hui, la mode écologique désigne la machine à quatre roues comme responsable de tous les maux de la terre, et certains commencent à considérer (à raison) les conducteurs de SUV comme de gros dégueulasses losers. Seul le véhicule électrique a le vent en poupe chez les bobos écolos qui n’ont rien compris au bilan carbone d’une voiture.
Je roule peu, quelques concerts, les courses et un voyage par an en France, mais il est vrai que depuis peu, je roulais encore moins, découragé par la fatigue programmée occasionnée par deux-cent kilomètres en char d’assaut après quelques heures de metal entre les oreilles. Ma chérie ne voulait pas se séparer de la poubelle, moi je n’en pouvais plus de la conduire. Des mois de lutte, de persuasion, de cajolerie et que des refus, jusqu’au jour où le garagiste nous à annoncé que notre tas de ferraille allait passer l’arme à gauche si nous ne changions pas la moitié des éléments le constituant.
Ça a été le déclic et j’ai enfin eu le feu vert pour prospecter. J’ai d’emblée visé de petites voitures économiques et peu polluantes. Une seule exigence, qu’elle soit équipée d’un régulateur de vitesse, parce que la Logan n’avait aucun équipement, même pas d’essuie glace arrière.
Une fois, le premier tri effectué, j’en traîné mon épouse chez les concessionnaires pour quelle fasse un choix, car dans ce genre d’achat, la femme décide toujours n’est-ce pas ?
Les prix l’ont horrifiée, oui c’est cher quatre roues et un moteur, très cher, même en refourguant notre carrosse rutilant. Je lui est montré ma sélection de modèles, Clio, C3, Sandero… Elle s’est assise dans tous les modèles et à chaque fois, venait la même remarque, « c’est petit, tout petit ». C’est vrai que la Logan est affreuse, bruyante et inconfortable, mais l’habitacle est des plus spacieux, sans doute grâce à l’absence de tout équipement encombrant le tableau de bord.
Puis j’ai vu mon épouse errer dans la concession et regarder de plus gros engins, ouvrir des portes et s’asseoir dans des habitacles suréquipés et dire :
– J’aime bien celle-là.
– Non sérieusement, tu as vu la petite étiquette ?
– Oui oui…
Après onze ans de tape cul, ma chérie découvrait enfin le confort, les options, le luxe et elle y prenait manifestement goût. Comme par miracle, les vendeurs sont devenus soudains prévenants, un café ? Vous voulez faire un essai ? Je peux vous faire une offre ?
– Oui, oui, oui !
La totomobile a été acheté, le troisième plus gros chèque de ma vie. Le bilan carbone de la famille va augmenter notablement mais je rechignerai moins à effectuer de longues distances pour aller à des concerts dans des coins paumés. La preuve, pour étrenner le carrosse, je viens de traverser deux fois la France dans sa grande longueur horizontale en soixante-douze heures pour aller faire un bisou à mon papounet.
Ma femme ne conduit plus, elle a peur de casser le joli joujou qu’elle a offert à son mari chéri. Et moi qui préférait pédaler que conduire, je me surprends au volant de la voiture, juste pour le plaisir. Je dois me faire violence pour la première fois de ma vie afin de rester un minimum écolo responsable. J’ai honte mais c’est si bon. Tiens, et si j’allais me promener ?